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05 déc. 2018, 10:15
 RPG+  Le complexe Divin  PV E.G 
2 décembre.

Papa et Maman ont tenu à venir au chemin de Traverse pour m'acheter des fournitures manquantes. J'ai eu vite fait d'user mes cahiers et d'utiliser mon encre, pourtant cela ne fait que 3 mois que je suis arrivé à Poudlard. Cela ne fait que trois mois...
Je n'ai vraiment pas envie d'y retourner, je ne me sens pas bien là-bas, je n'aime personne et je crois que personne ne m'aime. En même temps il faut dire que je le cherche. Je ne perds jamais une occasion de l'ouvrir. Je me rends compte à chaque fois que cela ne sert à rien d'être méchant, mais toujours trop tard. Quand quelqu'un agit de façon stupide, je me sens obligé de lui faire remarquer, je ne peux pas m'en empêcher.
Oh bien sûr, je sais d'où cela vient. Il suffit de regarder mes parents en ce moment même. Ma mère par exemple, est en train de regarder avec mépris un groupe de jeunes femmes qui rigolent. Elle ne s'en cache même pas avec son sourcil relevé et cette ignoble grimace qui peinte sur son visage. Si mon père n'était pas en train de se disputer avec un vendeur, je suis sûr qu'il aurait à peu près la même posture.

Pourtant je les aime mes parents, parce qu'ils m'ont toujours beaucoup chéri, toujours tout donné. Et surtout, pour m'éduquer, ils y ont mis tout leur cœur. Et de toute façon je ne leur en veux pas de m'avoir fait comme je suis. Grâce à eux je sais, je sais que si je suis malheureux ce n'est pas de ma faute, mais celle des autres, parce qu'ils sont tous si bêtes. Mais même si je le sais c'est si dur... Pourquoi est ce que c'est si difficile.
Je ne me sens pas bien, je suis tendu. Mes dents semblent se serrer toutes seules. C'est sûrement parce que je retourne à Poudlard demain. Je sais très bien que si j'ai eu le droit de rentrer exceptionnellement ce Week-End c'est uniquement parce que mon petit frère, Charles, est malade. Je sais que c'est déjà bien d'avoir pu rentrer deux jours. Mais pourtant, pourtant j'aurais tellement voulu rester encore un peu.

Je me sens de moins en moins bien, à fur et à mesure que je pense à tout ça, à fur et à mesure que le temps me séparant de mon retour à Poudlard se réduit. Je comprends seulement maintenant que j'ai peur.

Ça... ça peut paraître bête mais... j'ai envie de vomir, j'ai l'impression que mon sang essaye de sortir de mon corps, tout comme l'air, j'ai d'un coup du mal à respirer. J'ai des sueurs froides et mon corps tremble. Je ne sais pas ce qui m'arrive, et ma peur ne fait que s'accroître. Un trou noir est apparu dans ma poitrine et essaye de tout aspirer, je sens comme une implosion. On dirait que je vais mourir.
Tout est bruyant, tout est trop lumineux et trop sombre. Je cours me réfugier dans une ruelle vide. Courir n'était pas une bonne idée. Je suffoque littéralement.
Je ne me suis jamais senti comme ça, c'est la pire chose que je n'ai jamais expérimentée.

Je m'assieds sur un banc, serre les dents à m'en péter la mâchoire, ferme les yeux à m'en déchirer les paupières. Puis doucement, je tente de respirer, de me calmer. Inspiration, expiration. Tout est saccadé au début, mais au bout de quelques minutes je réussis à respirer correctement. Mes tremblements s'estompent.
Petit à petit, je reviens à la normale. Physiquement du moins.

Je suis seul, assis sur ce banc, et mon regard est fixe. Je regarde le sol.
Puis je commence à pleurer, comme jamais je n'ai pleuré. Je porte mes mains au visage, comme pour me cacher à moi-même.
Secouer par de gros sanglots, je ne répète qu'une phrase dans ma tête, en boucle, encore et encore: "Ça va aller... Ça va aller..."

L'immortalité c'est tous les autres qui tombent.
Cinquième année RP

06 déc. 2018, 23:43
 RPG+  Le complexe Divin  PV E.G 
C'était une belle journée que le ciel londonien offrait en ce début du mois de décembre. Certes, il faisait froid mais quoi de plus normal à l'approche des fêtes de Noël ? Ça redonnait un peu le sourire à Erin qui n'aimait décidément pas cette période de l'année. Le temps passait mais ses sentiments perduraient et elle n'imaginait même pas un jour reprendre goût à cette fête familiale. Même si son frère et ses parents étaient toujours là pour elle et qu'elle adorait chouchouter sa nièce et son neveu pour l'occasion. Ils étaient encore et toujours sa bouée de sauvetage dans les moments difficiles. Il y avait ce vide en elle que rien ne comblerait jamais. Elle avait appris à vivre avec mais ça ne voulait pas dire pour autant qu'elle se résolvait un jour à le combler. Non, elle n'était pas prête pour ça et doutait même un jour de l'être.

En attendant, elle se concentrait sur le positif et, en l'occurrence, le fait que sa boutique démarrait bien. Une fois les balbutiements du début dans les approvisionnements, ça tournait relativement bien. Et la jeune femme adorait la relation avec les clients, les conseils qu'elle pouvait donner quand on lui en demandait. Elle appréciait tout particulièrement quand un enfant franchissait la porte de son magasin. L'enseignement lui manquait parfois mais il était plus raisonnable de ne pas y trop y penser. D'abord, parce que Poudlard n'avait plus besoin d'elle mais aussi parce qu'elle n'était plus la personne qu'elle avait été et elle n'était pas certaine que ce soit compatible avec la fonction de professeur. Quelque chose en elle avait changé et elle avait encore du mal à savoir quoi.

La matinée s'avérait calme. Pas étonnant avec ce doux soleil, les gens avaient autre chose à faire que s'enfermer dans les boutiques. Erin n'avait pas prévu de quoi manger pour sa pause repas, il était donc temps d'en profiter pour aller acheter de quoi se restaurer. Elle s'emmitoufla dans sa cape bien chaude, au col en fausse fourrure, mis ses gants, son écharpe et un bonnet bien chaud et ferma sa boutique. Le chemin de traverse était à l'image de son échoppe : quasi vide. Au moins, elle n'aurait pas à faire la queue pour se ravitailler. Ceci étant, elle avait envie de changement et de ne pas se rendre là où elle allait habituellement. Elle se laissa donc guider par son instinct, tournant dans une ruelle peu fréquentée... vide même ce jour-là, sur ce n'est d'un jeune garçon assis sur un banc... pleurant ?

Erin regarda autour d'elle mais ils étaient bien seuls. Était-il perdu ? En tout cas, il était hors de question qu'elle le laisse ainsi maintenant qu'elle l'avait repéré. Elle s'approcha donc et, sans un mot, s'installa à ses côtés. Elle prit son sac à main sur ses genoux et l'ouvrit. Toujours sans un mot, elle en sortit un mouchoir en coton blanc qu'elle tendit à l'enfant, attendant qu'il se calme pour voir ce qu'il convenait de faire avec lui.

Décédée

08 déc. 2018, 16:21
 RPG+  Le complexe Divin  PV E.G 
Mon état s'améliore petit à petit. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, je n'ai pas compris. Jamais ça ne m'était arrivé. Je crois que j'ai entendu ma mère raconter qu'il lui était arrivé un truc semblable, elle avait qualifié ça de crise d'angoisse. Le terme me paraît très bien choisi. L'angoisse c'est la seule chose que je ressens actuellement.
Alors que mes sanglots, toujours bien présents se font plus rares, j'entends quelqu'un s'approcher. Je ne regarde pas la personne qui se dirige vers moi, j'ai bien trop de fierté pour ça. Non, je contente d'essayer de me calmer.

La femme, car je crois que s'en est une, s'assied à côté de moi. Une gêne terrible s'empare de moi, je n'ai vraiment pas l'habitude de me montrer dans une telle situation de faiblesse. C'est une situation complètement inédite, et je ne sais comment réagir. Je n'ose pas la regarder, ni même lever ma tête qui reste irrémédiablement baissée.
Mes sanglots ont stoppé, mais je renifle encore. Réflexe primaire, je le fais presque malgré moi. Je suis déjà assez ridicule comme ça pour me couvrir en plus de mucus.
Je crois que la femme l'a compris, du coin de l’œil, j'entraperçois qu'elle sort un mouchoir de son sac à main. Elle me le tend avec une certaine délicatesse. Je reste immobile pendant 15 longues secondes mais le mouchoir lui reste à porter de main. Je me décide à le prendre après m'être dit qu'il serait ridicule de refuser pour continuer à renifler de la sorte.

Toujours sans lever les yeux, je me mouche bruyamment. Je tourne et retourne le mouchoir dans tous les sens, pour pouvoir me vider complètement les narines, et ne sachant que faire du mouchoir, je le laisse nonchalamment tomber par terre.
La femme reste immobile et ne dit mot. J'apprécie ce silence, il est salvateur. Elle ne me juge pas, et ne me brusque pas. C'est rare des personnes comme ça. La plupart des gens se seraient précipités vers moi en me posant des tonnes de questions assourdissantes; "Ça va? Tu es perdu? Où sont tes parents?".

En signe de gratitude, je lève enfin mon visage vers la femme, et marmonne un simple "merci". En réalité, je veux juste voir à quoi elle ressemble. La femme est plutôt jolie pour l'âge qu'elle semble avoir.

Très vite, je rebaisse la tête. J'ai du mal à appréhender la suite des événements, aussi avant qu'elle ne puisse parler je lui dis:


-"Vous pouvez partir Madame, je vais bien."

Je n'ai pas très envie de discuter à propos de ce qu'il s'est passé, et je pense que la femme non plus, elle doit avoir autre chose à faire.
Ce sont des choses que je dois garder à l’intérieur de moi, parce que dites à la mauvaises personne, elles pourraient servir d'armes. Mais bon, qu'est-ce qu'une femme comme elle ferait des soucis d'un petit garçon comme moi? Des confettis probablement.

L'immortalité c'est tous les autres qui tombent.
Cinquième année RP

12 déc. 2018, 22:20
 RPG+  Le complexe Divin  PV E.G 
La patience. Erin avait toujours eu l'impression d'en avoir quand elle était professeur mais elle prenait seulement conscience à présent à quel point elle avait été petite joueuse par rapport à ce dont elle était capable à présent. Avoir attendu des années durant de pouvoir comprendre les origines du drame qu'elle avait vécu, avoir obtenu la justice qu'elles souhaitait après des mois de traque, ça l'avait rendu plus posée, plus à même d'attendre qu'une situation s'éclaircisse d'elle-même. Elle en profitait, en attendant, pour tenter d'analyser ce qu'elle voyait autour d'elle. Certes, la rue était vide mais nulle doute que les parents du garçon n'étaient pas loin. Surtout, il pleurait oui mais n'avait pas l'air en proie à la panique. Preuve qu'il n'était donc pas perdu. C'était déjà un bon point. Mais ça n'aidait pas la jeune femme à comprendre comment l'aider. Alors, elle patientait, tout simplement, bienveillante.

Quelques secondes, une minute tout au plus, plus tard, l'enfant s'arrêta de pleurer. Quelques sanglots étaient encore présents mais il semblait reprendre contenance. Erin vit le mouchoir tomber par terre et, d'un coup de baguette magique, le fit revenir vers elle, le guidant jusqu'à un sac plastique qu'elle avait récupéré dans son sac. A l'origine, il avait contenu un petit flacon d'une potion sur laquelle elle travaillait... et qu'elle avait laissé à la boutique, c'était donc parfait comme recyclage. Elle aurait aussi très bien pu nettoyer directement le bout de tissu mais, étrangement, pour ce genre de choses, elle préférait utiliser la méthode Moldue. Ça attendrait donc le soir. Elle avait, de toute façon, bien plus urgent à faire pour le moment. Inutile de préciser qu'elle ne se satisfaisait pas du "vous pouvez y aller" que le garçon venait de lui servir.


"On ne pleure jamais sans raison." dit-elle simplement, sans aucun jugement.

Il était important pour la potionniste qu'il comprenne qu'il pouvait en profiter s'il avait besoin d'aide. Elle était bien consciente que se confier à une inconnue, ça lui paraîtrait sûrement saugrenu mais, d'un autre côté, n'était-ce pas là une bonne idée au contraire ? Après tout, ils n'étaient pas amenés à se recroiser et s'il venait à lui dire ce qu'il avait vraiment sur le cœur, ça ne risquait pas de la blesser, contrairement à quelqu'un de plus proche. Mais jamais elle n'insisterait. Ça devait venir de lui. Elle ne pouvait que lui faire comprendre que c'était une possibilité. Et pour ça, peut-être devait-elle faire le premier pas ?


"Je m'appelle Erin. J'ai repris une boutique dans la rue principale depuis quelques mois alors je ne connais pas encore grand monde. C'est tout nouveau, parfois un brin effrayant. Tu as déjà dû passer devant ?... Apothic'herbes, ça te dit quelque chose ?"

Au moins, à détourner son attention de ses problèmes, ça lui redonnerait peut-être un peu de courage ? En attendant, c'était une méthode qu'elle n'avait encore jamais essayé. Elle nageait dans le brouillard mais ça ne lui déplaisait pas. Restait juste à espérer que ça aiderait l'enfant.

Décédée

23 déc. 2018, 15:22
 RPG+  Le complexe Divin  PV E.G 
La femme émet une vérité générale. Il est vrai qu'il était pertinent de le rappeler après que je lui aie dit de partir. En temps normal, je n'aurais pas accepté de parler avec elle, je me serais surement en aller. Je n'aime pas parler et encore moins dans cette situation. Mais une drôle de sensation s'est emparé de moi quand elle est arrivée. La sensation que tout ce qui allait se passer n'existerait pas plus tard. La sensation que nous sommes dans une bulle temporelle, et que quand ce sera terminé, alors rien ne se sera passé. Je pense que je peux parler dans une telle situation. Je ne risque rien.
La femme s'appelle Erin, comme Grand-Mère. Elle est propriétaire d'Apothic'herbes, c'est là où maman va acheter ses ingrédients je crois. Je n'y suis jamais rentré.

Elle me demande donc si je connais sa boutique, et si je l'ai déjà aperçu. Je renifle deux, trois fois avant de répondre.


-"William.

Je marque une longue pause, et je ne saurais même pas dire pourquoi. Je réfléchis. Trop... surement.

-J'connais pas Apothic'Herbes. Enfin seulement de nom. Je sais pas où c'est.

Je renifle encore et repense brièvement à ce qu'a dit Erin. Cela ne fait pas longtemps qu'elle est propriétaire de la boutique, et elle ne connaît personne. Elle trouve cela effrayant. Cela est un peu comparable à ma situation, je suis à Poudlard, je ne connais personne mis à pars mon frère, et ce depuis quelques mois. Pourtant je ne trouve pas ça effrayant. Juste ennuyeux.
Je préférerais étudier seul, chez moi. Ne pas avoir à côtoyer d'autres enfants. Ils sont tellement bêtes, je ne vois que ça chez la plupart d'entre eux. C'est presque de la psychose, je me concentre toujours sur leurs défauts.


-N'empêche, vous avez de la chance. Je suppose que reprendre la boutique était un choix. Et vous n'avez de compte à rendre à personne. Moi je suis obligé d'aller à Poudlard, on m'a pas laissé le choix.

Je marque une pause.

-Tout ça parce-que j'ai que 12 ans. Si j'pouvais, j'ferais un bond dans le temps pour devenir adulte tout de suite. Plus personne ne me dirait quoi faire ni où aller."

J'ai parlé spontanément. Et je dois avouer que c'est agréable. Pour une fois, je ne me suis pas pris la tête pour savoir quoi dire. C'est stupide, mais j'ai presque espoir que cette femme me propose d'un coup de venir travailler chez elle, de me cacher dans sa cave pour que je ne sois pas obligé à repartir loin de chez moi.
Elle pourrait me jeter un sort pour que je grandisse d'un coup aussi, pourquoi pas. Peut-être a-t-elle inventé une potion de croissance. Je me moque mentalement de moi-même. Quelles idées idiotes. Il faut que j'arrête d'avoir de l'espoir vain.

J'attends patiemment la réponse d'Erin. J'espère simplement que mes parents ne vont pas débarquer dans la prochaine minute. Ils ne se sont peut-être même pas rendu compte que j'avais disparu.
Et de toute façon, ils n'auraient sûrement pas accès à cette bulle temporelle.

L'immortalité c'est tous les autres qui tombent.
Cinquième année RP

16 janv. 2019, 22:50
 RPG+  Le complexe Divin  PV E.G 
La situation n'était pas simple pour Erin qui évoluait en terre inconnue. Elle avait l'impression de marcher sur des œufs, qu'au moindre faux pas, l'enfant se refermerait comme une huître, ce qui l'embêterait profondément. Elle ne savait pas trop pourquoi mais elle s'était mis en tête de l'aider et espérait sincèrement y arriver. Sans savoir comment s'y prendre. Peut-être ses larmes l'avaient-elles touchée elle qui s'était interdit pendant des mois toute émotion ? C'était donc une façon de renouer avec son altruisme, son ouverture sur les autres ? En tout cas, on aurait pu croire que ses années dans l'enseignement l'avaient paré à ce genre de situations mais non, absolument pas. Enfin, au moins essayait-elle de faire au mieux, c'était pas si mal.

William donc. Et sans grande surprise, il ne connaissait pas sa boutique. Après tout, elle avait surtout à faire à des adultes. Rares étaient les enfants qui franchissaient son seuil ou alors accompagnés de leurs parents mais, la plupart du temps, ils en profitaient pour aller voir ailleurs. La vitrine de Keddle & Leather, par exemple. Chose bien évidemment totalement incompréhensible pour elle qui n'aimait pas les balais volants.

Un choix que de reprendre la boutique... en était-ce vraiment un ? C'était plutôt une opportunité qui s'était offerte à elle et vu qu'elle ne pouvait décemment pas retourner à sa première carrière, au ministère après ce qu'elle avait vécu - ni même à sa deuxième, d'enseignante, d'ailleurs - il lui avait bien fallu trouver autre chose. Elle devait faire profil bas et Apothic'herbes lui avait paru la solution la plus évidente à ce moment-là. Histoire de reprendre un semblant de vie normale mais comment faire comprendre ça à un enfant de 12 ans ?


"Je suis ma propre patronne, c'est vrai. Avec les avantages que ça comporte mais aussi les inconvénients. Si je ne travaille pas comme il faut, personne ne me versera de salaire à la fin du mois et je peux très vite me retrouver à la rue. Mais oui, on peut dire que c'est un choix. En quelque sorte, du moins."

Il étudiait donc à Poudlard. Et n'en était pas heureux. Il pouvait y avoir plusieurs raisons à ça et Erin n'était guère plus avancée qu'une minute avant sa déclaration. Pour autant, elle gardait son sourire bienveillant et ne cherchait pas à le sermonner, ni même à lui faire voir les avantages que représentait le château. Après tout, on voyait souvent le côté magique, la féerie des lieux mais n'était-ce pas aussi oublier que les enfants qui y allaient étaient avant tout en pension, loin de leur famille. Ils passaient leur adolescence là-bas, ce qui voulait aussi dire que tout n'était pas toujours rose. Les enfants pouvaient être cruels entre eux alors quand il s'agissait de vivre ensemble.

"Il n'y a rien du tout qui te plait, là-bas ?" finit-elle par demander, autant pour essayer de glaner quelques informations utiles pour l'aider que pour essayer de lui faire voir que tout n'était peut-être pas si noir.

Décédée

21 janv. 2019, 18:51
 RPG+  Le complexe Divin  PV E.G 
Oui. Même adulte, il y a des contraintes. Toujours.
C'est ce que me fait remarquer Erin. Pourtant je persiste à croire que c'est préférable au statut d'enfant. Rien que pour le regard. Je n'aime pas la façon dont on me regarde. Pour les adultes je ne suis pas quelqu'un, je vais le devenir. Ils s'attendent à ce que j'ai un comportement d'enfant, et je n'ai pas un comportement d'enfant. Pour eux je suis donc anormal. Je serre les dents. Anormal.
Ce mot n'aura jamais de cesse de raisonner dans ma tête, de se fracasser contre chaque recoin de mon crâne.

J'aimerais rire, j'aimerais jouer, j'aimerais être insouciant et naïf. Quand je vois des garçons de mon âge qui courent dehors, qui semblent heureux, je n'ai qu'une envie: les rejoindre; mais quelque chose me bloque, quelque chose qui est trop ancré maintenant, que je ne pourrais pas faire partir. Mes parents ne m'ont pas élevé pour que je sois heureux je pense, pour que je leur convienne peut être. J'ai grandi trop vite. 
Pourtant, sur beaucoup d'aspects, je suis encore très immature. Je le sais, car tous les adultes me le répètent. Alors pourquoi c'est si compliqué de se placer dans la bonne case?

En grandissant, je trouverais ma place. Je suppose.
Je veux être quelqu'un d'important, quelqu'un de puissant. Mais je veux le mériter, je veux travailler pour ça, le faire dans les règles, pour prouver que je peux être... quelqu'un, tout simplement.

"Il n'y a rien du tout qui te plaît, là-bas ?"

Rien? Approuver serait mentir.
J'ai bien trouvé quelques aspects positifs à Poudlard. 
J'aime la bibliothèque, l'odeur des livres qui sont plus vieux que la plus vieille personne que je connaisse. J'aime la bibliothécaire Miss Minal, qui m'a toujours sourit alors que je ne lui ai jamais rendu et qui est un puits de science.
J'aime le parc, si vaste, si beau. J'aime m'y promener ou m’allonger dans l'herbe, seul. Regarder le ciel en pensant à mes parents, écouter le vent et les arbres qui sont les seules personnes que j'aime écouter.
J'aime apprendre, apprendre toutes sortes de choses, me sentir de plus en plus savant au fil des jours.
J'aime le soir, dans le dortoir, quand tout le monde dort, regarder l'eau du lac danser par la fenêtre. observer la vie sous-marine et sentir la lumière verte sur ma peau.
J'aime la solitude qui me protège et protège les autres.

Alors oui, il y a des choses que j'aime à Poudlard. Mais l'avouer me ferait trop de mal. J'ai trop de haine pour ce château. Lui qui m'enferme jours et nuits.
Erin, tu ne sais pas ce que c'est d'être à ma place. J'ai tellement de choses à te dire, à t'expliquer.

-"Non je... Non, il n'y a rien. Je ne veux pas y retourner. C'est juste ça.

À quoi bon jouer le petit garçon torturé. Ma vie n'est pas pire qu'une autre. Je n'ai rien de spécial. Je ne suis pas le héros d'un film ou d'un livre. Je suis William et ses petites contrariétés. Futiles, inconsistantes. Comme moi, futile, inconsistant.
Je ne sais même pas pourquoi elle m'aide. Qu'est-ce-que ça peut bien lui faire mes problèmes, dans deux jours elle m'aura oublié.

-Vous vous aimez Poudlard hein? Je suis sûr que vous y avez passé une adolescence merveilleuse."

Je la regarde avec insistance. Ma voix s'est faite un peu moqueuse, je n'attends pas de réponse à proprement parler, je ne m'attaquais pas à elle, mais à l'idée que Poudlard est merveilleux.
Poudlard, c'est merveilleux. 
Oui, Merveilleux.

L'immortalité c'est tous les autres qui tombent.
Cinquième année RP

06 févr. 2019, 22:41
 RPG+  Le complexe Divin  PV E.G 
La simple question d'Erin semblait poser de réelles difficultés au jeune garçon ou, en tout cas, le plongeait dans une grande réflexion. Il était facile d'imaginer qu'il se refaisait le fil des moments passés à Poudlard pour voir s'il y avait quoique ce soit à en tirer mais de là à dire ce qu'il en ressortirait, c'était plus difficile. En tout cas, la jeune femme ne s'attendait certainement pas à la réponse ferme de William. Seule la petite hésitation qu'elle avait perçu dans sa voix lui indiquait qu'il y avait forcément quelque chose de plus profond qu'un refus net d'y retourner. De là à savoir quoi, c'était une autre paire de manche.

Sa question revint comme un boomerang. Evidemment, c'était prévisible que la curiosité du garçon soit attisée, tout comme l'air de défi qu'il mettait dans ses paroles. Oui, Erin gardait de bons souvenirs de Poudlard, que ce soit durant ses années d'étude ou bien plus tard, quand elle y enseignait mais il n'y avait pas que ça. La détresse de l'enfant la renvoyait à ses propres blessures parce qu'elle n'était pas une exception, elle aussi y avait connu des chagrins. Elle s'était même demandé, à une période, si ça n'aurait pas été mieux de n'y mettre jamais les pieds. Certes, elle n'aurait pas rencontré Noah mais justement, elle n'aurait pas eu à en souffrir non plus. Même si cette idée à elle seule lui déclenchait un énorme poids sur le cœur. Et puis, c'était aussi ce qui faisait qui elle était à présent et ce n'était pas à l'école qu'elle pouvait imputer son malheur.


"J'aime Poudlard oui. J'y enseignais même il y a quelques années. Mais ce n'est pas pour autant que tout y a été facile, loin de là même."

C'était là une partie de son passé dont elle ne parlait jamais parce qu'aujourd'hui encore, elle trouvait ça ridicule. Pourtant, elle en avait souffert au point d'avoir voulu tout quitter. C'était avant que son petit frère n'arrive au château et qu'elle trouve en lui, comme toujours, le soutien dont elle avait besoin. Seulement, elle sentait qu'à présent, il était temps de se dévoiler un peu. Peut-être cela pourrait-il aider le garçon à se confier un peu plus ? En tout cas, ça ne ferait de mal à personne d'essayer. Elle poussa un soupir et finit donc par se lancer à nouveau.

"Vois-tu, j'ai un petit soucis. Assez ridicule en soi, je le reconnais mais insurmontable quand même. J'ai peur... hum non, c'est plus que ça... j'ai la phobie des balais volants. Pas au point de hurler en en voyant un mais hors de question pour autant de monter dessus. Et j'ai longtemps été la risée de mes camarades sur le sujet. A tel point que j'étais bien seule durant mes premières années."

Les quolibets avaient fini par se tasser avec le temps. Et puis, elle avait rencontré Noah. Avec lui, elle aurait pu soulever des montagnes et peu lui importait alors les sarcasmes des quelques rares récalcitrants. Son talent en potions en avait calmé plus d'un aussi quand Neil avait laissé courir le bruit qu'elle n'aurait aucune hésitation à verser de l'Amortentia dans certains verres ou des philtres de confusion. Jamais elle n'aurait osé mais elle avait laissé la rumeur enfler et on avait arrêté de l'enquiquiner après ça.

Décédée

06 mars 2019, 12:13
 RPG+  Le complexe Divin  PV E.G 
Image

-"William n'en sait rien.

J'ai prononcé la phrase sans la croire. Thomas me regarde avec consternation. Sa mâchoire tremble. 
Charles, mon tout petit...

Ce que William ne sait pas, c'est que s'il a été autorisé à rentrer, ce n'est pas seulement parce que son petit frère est malade, c'est parce que c'est peut-être la dernière fois qu'il le voit. 
Scrofungulus, le nom de sa maladie. Bénigne en temps normal, pas quand on est aussi jeune. 
Mes mains sont croisées et je regarde le sol.


-Tu es bien naïve de penser ça. Tu le connais mieux que quiconque. Il n'est pas bête, il sait qu'on ne sort pas de Poudlard seulement pour aller voir sa vieille tante qui a la grippe. 

C'est vrai, mais il n'a rien laissé paraître. Malgré le fait que Charles ait sa peau qui part en lambeau, qu'il ne ressemble plus en rien au petit garçon qu'il était, que ces horribles boutons couvrent la moitié de son cou, William est resté près de lui, la main posée sur le front brûlant de son frère, à discuter de Poudlard et à essayer de le faire rire. 

Mes trois garçons sont la seule chose à laquelle je crois. Ils forment un tout, quelque chose de moi.
Je ne leur ai pas donné la vie. Ils l'ont fait. Ils m'ont fait naître.
En perdre un seul me ferait devenir folle. Il ne partira pas, je le sais, je le sens. Alors que je lui tenais la main, que je le pensais endormi, je l'ai vu me regarder. "Je vaincrai maman." Il ne l'a pas dit, mais je l'ai entendu.

Toujours les yeux rivés sur le sol, je me dis qu'il serait peut-être temps de retrouver William.


-Je vais le chercher.

Alors que je me retourne, je sens sa main saisir mon épaule et la serrer fort. C'est très douloureux. Il n'oserait pas, pas ici. Affolée je me dégage et me retourne, il me regarde d'un air menaçant. 

-Ça ne sert à rien de lui dire quoi que ce soit, il est grand, compris?

Bouche bée je ne bouge pas durant quelques instants. Puis sans répondre, je pars d'un pas pressé, la main sur mon cœur.
Je suis perdue.

Je ne me ferais pas remarquer en criant son nom dans la rue. Je vais me contenter de le chercher du regard. Il ne peut pas être loin et il est autonome, rien n'a pu lui arriver. Je ne sais pas ce qui lui a pris de s'éloigner comme ça. 
Il n'est pas dans le chemin lui même, je regarde donc dans les ruelles. Ceci durant 20 minutes. 

Alors que je tourne dans une ruelle, je le vois assis sur un banc avec une femme. Ils discutent, ils ne m'ont pas vu. Je m'empresse alors de rebrousser chemin et de me mettre hors de leur vision. Je m'adosse au mur et écoute.

-...point que j'étais bien seule durant mes premières années.

Qu'est-ce-qu'elle bien raconter à mon fils? Elle ne m'inspire pas confiance.

-Moi aussi je suis seul. Y'a juste mon grand frère qui vient me voir des fois. Mes frères c'est les seuls autres enfants que j'aime. Mon p'tit frère il est malade, c'est pour ça que je suis là, même si je comprends pas trop pourquoi.

Je laisse échapper un petit souffle et cache mes yeux avec ma main. Il est seul? Il ne comprend pas? William...
Je ne sais pas qui est cette femme, mais elle a sûrement raconté des bêtises à Will. Comment a t'il pu parler à une inconnue comme ça? Qu'est-ce -qu'elle lui a dit? Je le saurais. 

Je me dirige alors vers eux et m'éclaircit la gorge. 
Je me redresse et regarde la femme avec un sourcil haussé. 

-Madame..?

L'immortalité c'est tous les autres qui tombent.
Cinquième année RP

30 mai 2019, 19:38
 RPG+  Le complexe Divin  PV E.G 
La solitude. Un mal bien plus répandu qu'on ne pouvait le penser, particulièrement à Poudlard. Tout le monde avait beau voir ça comme une merveilleuse expérience, ce qui était dans la majorité des cas vrai, il n'en restait pas moins que les enfants se retrouvaient loin de leur famille dans une immense école. Et si certains étaient faits pour la vie en communauté, pour les autres, c'était beaucoup plus dur. Et cette difficulté était exacerbée par le fait que tous les autres semblaient heureux et avoir plein d'amis. Alors oui, Erin comprenait la solitude de l'enfant. Elle-même avait mis des années à s'y habituer et, encore maintenant, il lui arrivait de trouver ça pesant alors à 11 ans... et avec un frère malade qui plus est. 

"En as-tu discuté avec tes parents ?"

Il semblait être un enfant fier mais il n'y avait pas besoin d'être fine psychologue pour se rendre compte qu'il avait besoin de parler. Tout ça était bien trop lourd pour ses épaules. Que ce soit son mal-être à Poudlard ou encore l'inquiétude qu'elle percevait dans ses mots pour son petit frère. D'ailleurs, ne venait-il pas de dire une seconde plus tôt que ses frères étaient importants pour lui ? Et, même si la jeune femme n'en dit mot, retirer un élève de l'école au milieu d'un semestre, ce n'était jamais bon signe. Malheureusement.

Elle aurait bien cherché à l'aider un peu plus mais ils furent interrompus par une femme qui, à son attitude, montrait bien qu'elle n'était pas satisfaite de retrouver l'enfant accompagné. L'enfant... le sien, c'était évident. Tout le criait dans son allure, sa façon d'essayer de se grandir pour impressionner et ainsi bien faire comprendre qu'elle ne s'en laisserait pas conter. Erin lui sourit, simplement. Elle n'avait aucune envie d'entrer en conflit. Mais avant de lui répondre, elle se tourna une dernière fois vers William.

"Tu sais où tu peux me joindre si tu en ressens le besoin."

Il n'y avait guère plus à ajouter mais elle comptait bien lui signifier ainsi qu'à sa façon, elle ne le laisserait pas tomber si jamais il avait besoin d'aide. Ça n'avait jamais été dans sa nature et même si les derniers événements de sa vie l'avaient quelque peu changée, ce trait de caractère, lui, perdurait. Elle se leva ensuite pour faire face à la femme.

"Bonjour Madame. Je ne voulais pas laisser votre enfant seul mais à présent que vous êtes là, je peux m'en aller."

De ce qu'ils s'étaient dit, ce n'était pas à elle d'en parler. Elle laissait William maître de la décision. Une façon aussi de lui prouver qu'il pouvait lui faire confiance  parce que quelque chose lui disait qu'il ne devait pas se confier facilement. Et même si ses paroles pouvaient laisser entendre qu'Erin allait s'en aller, elle était bien décidée à attendre d'être sûre que tout allait bien pour le garçon. Si elle avait commencé à lui parler, ce n'était pas faire comme si de rien n'était une minute plus tard.

Décédée