Août 2043, Londres.

  « Dis-moi, Angélique, pourquoi maman et papa sont pas là ?
  -Herschel, je te l'ai déjà dis, ils ne peuvent pas, ils sont moldus.
  -Hhmm... »

  Avec sa petite voix parfois criarde, il devait être assez énervant à poser toutes ces questions mais il ne pouvait pas s'en empêcher, il était terriblement trop curieux, ça avait toujours été un fait avéré et le fait qu'on lui apprenne qu'il allait aller à Poudlard, comme sa grande sœur avait réveillé en lui pleins de nouveaux questionnements auxquels sa sœur, pour la plupart, refusait de répondre. Elle avait toujours été un peu cachottière, Angélique, sauf que là ce n'était pas la même chose, il voulait vraiment tout savoir sur Poudlard, même sans y être parce que ça avait quelque chose de fascinant de savoir qu'il allait bientôt être entouré de magie à tout instant. Mais elle voulait garder même la moindre miette de son petit secret le plus longtemps, comme si lui en dire plus était interdit alors que, de ce qu'elle lui avait dit, ils n'avaient pas le droit de parler de la magie aux gens sans magie mais rien ne leur empêchait d'en parler à ceux qui en avaient. Pourquoi ne lui en parlait-elle pas ? C'était bizarre, et énervant. Il avait tellement de chose à demander ! Est-ce que Poudlard était bien un château ? Qu'est-ce que c'était une « Maison », où dormaient-ils, que mangeaient les sorciers ? Il n'avait plus beaucoup de temps à attendre mais il n'arrivait pas à rester calme.

  « Dis-moi, Angélique, et si je voulais pas aller à Poudlard ?
  -Pourquoi tu ne voudrais pas ? Tu vas voir, c'est génial Poudlard. Et puis, tu raterais quelque chose, je sais même pas si tu as le droit de ne pas y aller.
  -T'es sûre ? »

  Depuis qu'il avait reçu sa lettre, il en parlait chaque jour, cela agaçait sans aucun doute un peu tout le monde mais ils étaient habitués à l'entendre parler pendant des heures, cela n'avait pas changé. Il en avait d'ailleurs discuté avec son chien, son joli barbe-rousse. Le chien avait senti qu'au fond de ce bonheur et de cette curiosité sans limites, il y avait un peu de tristesse de devoir partir loin de la ferme. Il avait été habitué, avec son fidèle compagnon, à courir dans les champs pendant toute une après-midi, à aller se baigner dans le lac pas très loin de la maison où il n'avait pas besoin de s'encombrer d'un maillot de bain parce qu'il était toujours tout seul, où il sautait des arbres près du bord pour faire la bombe dans l'eau. Tout ça allait lui manquer, il ne réalisait pas encore très bien tout ce que Poudlard changerait. Ce serait fini les balades, les baignades, les heures à se faire fouetter les jambes par les blés, à revenir crotté à la maison mais heureux comme un gamin. Il ne pouvait même pas emmener barbe-rousse avec lui, lui avait expliqué Angélique, parce que c'était un animal qu'on avait pas le droit d'avoir et c'était triste. Il aimait vraiment son chien, plus qu'Emily avec qui il parlait souvent. Elle allait lui manquer aussi mais elle lui avait promis de se revoir durant les vacances ou de faire passer des lettres pas sa maman. Elle pensait qu'il allait dans un internat loin de la ferme parce qu'il n'avait pas le droit de lui parler de tout ça. Quand il lui avait annoncé qu'ils ne se verraient plus tous les jours, elle avait pleuré avec son visage rond d'enfant tout rouge.

  « Dis-moi, Angélique, pourquoi je peux pas prendre Barbe-rousse ?
  -Ils n'acceptent pas les chiens là bas.
  -Tu t'occuperas de lui, hein ?
  -Moi je pourrais pas, mais les autres oui, c'est sûr, il sera traité comme un roi. »

  Sa main dans celle de sa sœur, il admire silencieusement la vitrine de l'animalerie. Les animaux sont tous étonnamment mignons mais aucun d'entre eux n’atteint barde-rousse ou les animaux de la ferme.
  Il ne les connaît pas, ceux de la ferme, si.
  La ferme lui manque déjà, et il ne l'a même pas encore quitté. 

Nouvelle année pour Jules, c'était sa deuxième à Poudlard. Sa mère n'allait pas l'accompagner faire ses achats étant trop occupée par des "histoires d'adultes" comme elle le disait si bien.
- "Oui mais Jules tu sais, je ne peux pas toujours m'occuper de toi : j'ai des choses importantes à faire. Je sais que tu peux te gérer tout seul, comme un grand. J'ai entièrement confiance en toi mon cœur" lui avait-elle dit si bien.

Maman poule qu'est Aurore -sa mère-, elle lui avait donné un bon budget pour qu'il puisse se faire plaisir au chemin de traverse afin de s'excuser de ne pas l'accompagner. Des "prend soin de toi" et des bisous après, Jules était sur la route de Londres avec déjà l'envie de retrouver ses camarades d'école.

  Il se tordit à moitié le cou pour pouvoir observer sa grande sœur qui portait bien son nom, la jeune fille devait faire environ deux têtes de plus que lui, voire deux têtes et demie, il lui arrivait au nveau de la poitrine.

  « Dis-moi, Angélique, à Poudlard, je serais avec toi ?
  -Haha, je doute que tu sois envoyé à Gryffondor, Herschel, mais je serais là tu sais, si jamais tu as besoin de moi.
  -C'est que c'est nul alors, Gryff..Dor ? Parce que moi je veux aller chez les meilleurs ! »

  Ce n'était pas parce qu'il était imbu de lui-même, il n'aimait d'ailleurs pas les gens comme ça, ils étaient rarement gentils. Il avait juste envie de prouver à sa sœur qu'il méritait les mêmes choses qu'elle, à savoir une super Maison. Elle disait souvent que la sienne était géniale, qu'elle s'y plaisait énormément et lui aussi avait envie d'une Maison trop cool sur laquelle il pourrait parler pendant des heures pour dire à quel point il l'aimait. Il ne connaissait pas grand chose à Poudlard, Angélique lui avait dit qu'elle lui achèterait un livre pour qu'il sache tout sur l'école et il avait hâte de le lire. Il adorait les livres, c'est génial de lire. Il en avait pleins dans sa chambre, la plupart sur des animaux, des plantes ou de la SVT parce que c'était des sujets qu'il adorait mais il lisait de tout, surtout des livres, des romans sur les pirates. Quelle n'avait pas été sa joie en sachant qu'il y avait des cours à Poudlard sur les plantes ou les animaux, il avait hâte de pouvoir les suivre, d'ailleurs. Angélique passa sa main sans ses cheveux et il se dépêcha de les plaquer à nouveau sur le dessus de son crane. Quelques secondes plus tard, un garçon venait vers eux, déblatérant des choses sans queue ni tête.

  « Mais barbe-rousse n'a pas de barbe, c'est un chien ! Lâcha-t-il dans un rire.

  C'était pas un grand garçon non plus, mais il était pas comme lui. Ses cheveux étaient beaux, il les aimait bien, et puis il avait l'air gentil. S'il avait pu, Herschel l'aurait comparé avec un bébé chèvre. Il adorait les bébés chèvres, c'était innocemment mignon et gentil comme animal, il adorait les prendre dans ses bras quand il fallait les nourrir. S'il avait apprit une chose, c'était qu'il ne fallait pas dire ce genre de chose aux gens, sinon ils vous prenaient pour quelqu'un de méchant et il voulait pas se faire d'ennemis. Le petit Sherringford n'était pas violent, méchant ou ces choses là, il voulait simplement qu'on l'aime bien, qu'on lui fasse des sourire en le voyant parce que les gens qui souriaient étaient toujours beaucoup plus beaux, accueillants. Maman lui avait toujours dit que sourire aidait les autres à se sentir mieux et lui, il voulait que tout le monde se sente bien, alors il fit un grand sourire à l'autre qui découvrit un petit trou entre deux de ses dents. Il avait été assez fier quand la dent était tombée, ça voulait dire qu'il grandissait alors montrer fièrement le petit trou ne le dérangeait pas. Et puis il adorait passer sa langue entre deux dents, c'était ces petites choses inutiles qui le faisaient rire.

Le garçon était doux et son rire était si... naturel et innocent ! Que Jules s'était trouvé bête en apprenant qu'il parlait de son chien et non d'une vulgaire barbe ! Pris de panique et ne sachant pas quoi faire en réponse de son rire, il ria également. Ne pouvant partir comme cela sans aller plus loin avec ce p'tit bonhomme, Jules tenta de lui faire un check. Il tendit alors sa main vers le rouquin, fit prendre la forme d'une paire de ciseaux à ses doigts et fit semblant de couper la main froide du garçon.

- "Pouff ! T'as plus de main droite maintenant ! A moins que tu réussisses à la recoller... Mais pour cela, je te souhaite bon courage !" raconta Jules dans le plus grand des calmes, essayant de faire rire sa nouvelle connaissance. Il aurait aimé que quelqu'un le rassure et le fasse rire durant ses premiers pas dans sa vie de sorcier, c'est donc pour cela qu'il essaya de détendre l'atmosphère. Qu'est-ce que l'on te met la pression quand tu reçois ta lettre d'admission à cette célèbre école de magie ! Entre les achats requis, quitter le domicile familial, partir en terrain inconnu loin de sa famille et des personnes à qui nous tenons pour la première fois... Chaque élève du château était passé par cette case.

- "Au fait p'tit gars, moi c'est Jules mais tu peux très bien m'appeler Julou, Ju' ou d'une toute autre façon si tu préfères, ça ne me dérange absolument pas !"
Espérant ne pas déranger ni lui ni sa sœur, Jules se mit légèrement à part pour leur laisser la possibilité de partir si l'envie leur prenait.

  La remarque le fit rire encore un peu plus, tellement qu'il en eut mal aux côtes et les larmes aux yeux. Il passa ses mains sous ses lunettes pour essuyer ses yeux, replaçant par la suite ses lunettes correctement en fronçant le nez, lui donnant l'air de grimacer sous une odeur insistance. Les blagues comme ça faisaient toujours rire, qu'importe l'âge de celui qui l'entendait. Encore plus si, comme lui, on était enfant, cela faisait encore plus rire. Il connaissait ce jeu Pierre, Feuille, Ciseaux, cela y ressemblait un peu. De toute façon, il n'arrivait jamais à gagner à ce jeux, il ne faisait jamais la forme qu'il fallait au bon moment et ça devenait frustrant au bout d'un moment de ne jamais gagner à un jeu, qu'importe la volonté qu'on y mettait. Quand il jouait avec Angélique ou n'importe lequel de ses frères et sœurs, il finissait toujours déçu mais à chaque fois, on lui offrait un bonbon ou quelque chose comme ça pour le réconforter alors il y avait quelque chose à gagner à chaque fois quand même. De toute façon, il faisait partie de ces personnes qui jouaient avec le puits, on ne pouvait pas vraiment lui faire confiance sur ces jeux là. 

  -J'espère que ça se recolle ! Avec de la superglue ou un mélange de plantes. C'est important une main quand même !

  Si jamais on lui coupait la main en réalité, il ne savait pas comment il réagirait. Sûrement serait-il beaucoup trop choqué pour réagir, comme quand on vous apprend une très mauvaise nouvelle et que votre seule réaction est de ne pas en avoir, ça peut être logique quand on y pense. On lui en avait déjà annoncé, comme le jour où papa avait dit qu'il ne reverrait plus jamais grand-mère mais il s'en était remis à force. C'est pour ça que barbe-rousse était si important, il avait toujours été là quand il n'allait pas très bien, son chien c'était son meilleur ami, il s'en voulait de l'abandonner comme ça, il aurait tellement voulu l'emporter avec lui, mais il n'avait pas le droit. C'était en grande partie pour ça qu'il avait un peu peur d'aller à Poudlard. Sans son chien, il était perdu. Il dormait avec lui, restait tout le temps avec lui. S'il n'avait plus son toutou, que lui restait-il ? Rien de bien important, son chien avait été toute sa vie, il ne pouvait même pas se souvenir s'il avait un jour vécu sans son chien tellement ses souvenirs avec remontaient loin. 

  -Moi je suis Herschel ! Angie' m'appelle Scherly' mais tu peux m'appeler comme tu veux. 

  Angélique soupira, un joli sourire aux lèvres, et lui lâcha la main et s'éloignant de quelques pas pour ne plus gêner les garçons, tout en gardant un œil sur son petit frère. Herschel, quant à lui, tendit sa main gauche au garçon.

  -Serres-moi la main gauche, alors.

Le garçon était vraiment adorable, doux et semblait sincère. Alala, que c'est beau de voir tant d’innocence et d'appels au savoir ! *Il doit se poser des milliers de questions par rapport à la vie de sorcier, le pauvre* pensa Jules en voyant sa sœur qui semblait être saoulée de lui. Il avait gardé une âme d'enfant rêveur et ça toucha Jules en plein cœur. Croyant vraiment que sa main était découpée, le petit rouquin tenta de trouver un remède pour soigner sa main droite ce qui amusa Jules. Il voulait tenter un "je t'ai volé ton nez" mais il avait trop peur que le petit le prenne trop au sérieux et se mette à pleurer alors non, il n'allait pas le faire.

- "Bien sûr que ça se recolle ! Il suffit que tu craches dans ta main et que tu frottes ton mollard avec ton autre main : rien de plus facile !" s'amusa Jules en espérant que le petit n'allait pas le faire.

Voyant une foule de première année arriver, le garçon attrapa l'enfant et le déposa contre le mur de l'animalerie. Il courut alors vers cette fameuse Angélique, l'attrapa par la main et lâcha elle aussi contre la vitrine. Les deux frère et sœur semblait être étonnés de l'acte de Jules car il n'avait rien vu arriver. Quand la vague de sorciers frôla le petit groupe, le Poufsouffle afficha un petit sourire pour qu'ils comprennent le pourquoi du comment.

Subitement, le garçon se présenta et expliqua qu'il répondait au prénom de Herschel mais également au surnom de Scherly'. Qu'est-ce que ce prénom était beau et original selon Jules ! Il ne put alors s’empêcher :
- "Salut p'tit Herschel, ravi de faire ta connaissance !" dit-il en serrant la main gauche du garçonnet, répondant alors à sa demande.

  Il fronça du nez en entendant l'autre. Cracher dans sa main ? Beurk, qu'est-ce que c'était dégoûtant ! Déjà que la famille n'aimait particulièrement pas que l'on crache par terre, alors dans sa main ? Et puis on imaginait pas toutes les bactéries qu'on avait dans la salive, c'est pour ça que Maman disait toujours qu'il fallait pas mettre les doigts à la bouche, d'une part parce que c'était dégouttant, d'autre par parce que la bouche ou les doigts, y'avait pleins de bactéries dessus. Angie' s'amusait à dire que s'il mettait ses doigts à la bouche, il tomberait malade et ses bras tomberaient parce qu'ils voudraient plus rester accrochés à ses épaules. Ça pouvait paraître naïf, mais étant donné qu'il l'était et qu'il était aussi très crédule, il avait cru pendant longtemps qu'il pourrait mourir pour ça. C'était pour ça qu'il n'avait jamais eu la mauvaise habitude de se gratter les lèvres ou de se ronger les ongles, simplement parce qu'il voulait pas mourir ou perdre ses bras. L'absence de ces tics avait aussi des bons côtés, notamment qu'il n'ai jamais sucé son pouce et que, donc, ses dents étaient toutes bien alignées comme il fallait. Angélique lui avait apprit que ce n'était pas vrai cette histoire de bras juste avant son anniversaire, pour ne pas qu'il dise n'importe quoi à Poudlard, sûrement, ou pour qu'il grandisse un peu. Ça lui avait fait un plus gros choc encore que quand Papa lui avait apprit que le père Noël n'existait pas, parce que ça au moins c'était un bon truc le père Noël, la promesse de perdre ses bras en était pas du tout une, mais alors pas du tout du tout !

  -Eurk, c'est dégoûtant ! Dit-il encore une fois dans un rire.

  Ils se firent ensuite, sa sœur et lui, embarquer il ne savait où et il ne savait pourquoi par le garçon, comme si le petit troupeau de petits enfants pouvait les écraser sans les voir, comme durant les courses devant un taureau où il valait mieux courir vite pour pas se faire piétiner. C'était étrange, mais l'idée d'avoir des élèves en furie dans les couloirs de Poudlard ne l'enchantait vraiment pas, ça rajoutait quelque chose à la liste des trucs qu'il ne voulait absolument pas découvrir. Liste qui allait sûrement bientôt dépasser celle des choses qu'il voulait absolument, au contraire, découvrir le plus vite possible. Angie' fit un signe à un grand garçon aux couleurs vertes et commença à discuter avec lui. C'était sûrement un ami ou quelque chose comme ça, elle n'en parlait pas beaucoup non plus, de ce fait, il ne savait presque rien de la vie sociale de sa sœur, c'était un peu étrange.

  -Déjà, je suis pas petit, fit-il boudeur, mais je suis ravi de te rencontrer aussi, Jules ! T'es déjà à Poudlard, toi ?

Le temps était étrange... mystérieux, voire même pluvieux. *De la pluie ? Où ça, où ça ? J'en veux, j'en veux moi aussi !* pensa très fortement Jules en réussissant à éviter de le dire à voix haute, trop la honte devant le p'tit gars ! Son envie d'eau fut accompagnée par une sorte d'odeur de boue, liquide. Cette odeur lui disait quelque chose, lui évoquait des souvenirs : les dimanches matins, se réveillant à l'aube pour pouvoir courir dans les champs, s'accrocher aux arbres et faire des "expériences" comme il aimait tant appeler cela comme ça. Qu'est-ce qu'il s'était fait crié dessus quand il était rentré dans la maison les pieds boueux, les épaules remplies d'algues et le torse couvert de fleurs mais qu'est-ce qu'il s'était amusé !

Exit les bons souvenirs d'enfance, maintenant vivons l'instant présent ! Éprouvant son dégoût face au conseil de Jules pour qu'il garde sa main, le garçon prenait tout à la rigolade et c'était vraiment plaisant pour le Poufsouffle. Qu'est-ce qu'il appréciait les gens qui ne se prenaient pas la tête, restaient cool et ne voyaient rien d'un mauvais œil.

Toujours songeur, Herschel demanda à Jules s'il était à Poudlard, question un peu bête puisqu'il portait son écharpe de Poufsouffle mais bon, il n'allait pas lui en vouloir pour cela !
- "Tu as l’œil dis donc ! Je suis en deuxième année à Poufsouffle : tu verras, c'est une maison vraiment supère et j'espère de tout cœur t'y voir. Mais sache qu'il n'y a pas de sous-maison et que chaque maison à quelque chose que les autres n'ont pas, elles sont toutes exceptionnelles" dit-il d'un ton rassureur tout en espérant le voir chez les jaunes.

  Angélique rougissait en parlant au garçon et il se demanda si elle ne cachait pas plus de choses qu'il ne pensait. Il savait que maman et papa disaient toujours que personne n'avait intérêt à toucher leurs enfants s'ils ne voulaient pas finir pour les cochons alors d'un côté, si elle avait un copain ou un truc comme ça, il ne lui en voulait pas de ne pas le dire, même à lui, elle ne savait jamais s'il ne le dirait pas s'en faire exprès, il était assez tête en l'air comme petit garçon et dans le genre des bêtises à ne pas faire, dire le secret des autres sans faire exprès était une des pires. Angie'  regarda sa montre et se rapprocha à grands pas de lui, faisant de grands gestes de la main au garçon alors qu'il répondait à Jules qu'il avait hâte d'être à Poudlard. La pluie semblait sur le point de tomber sur eux, alors qu'il n'y a pas dix minutes le ciel était tout bleu, c'était sûrement pour ça qu'Angélique était revenue vers eux, elle avait sûrement envie de finir les achats avant que la pluie ne tombe pour revenir sèche à la maison et pas ébouriffée comme un chien mouillé, il se souvenait que les parents n'aimaient pas particulièrement quand ils rentraient après s'être prit trois litres d'eau sur le coin du bec.

  -On va devoir continuer les course, Sherly', sinon la pluie va nous tomber dessus. Tu viens ? Lui dit-elle en lui tendant la main en faisant un de ses jolis sourires dont elle seule avait le secret.

  Il se tourna vers elle, lui prit la main et fixa le garçon avec ses grands yeux verts-marrons grands ouverts. Avait-il déjà fini, lui, ses achats ou ne les avait-il pas encore commencé ? Peut-être accepterait-il de les accompagner, il l'aimait beaucoup. Jules était gentil et puis son sourire avait quelque chose de très beau.

  -Tu nous accompagne ? Hé Angie', il peut venir avec nous ?
  -S'il veut... Je suppose qu'il peut, oui.

  Elle n'avait pas l'air franchement aussi excitée que lui à l'idée d'avoir un deuxième enfant sur les basques, c'était logique, elle avait 15 ans et puis les boutiques qu'ils allaient visiter n'étaient pas forcément celles qu'elle préférait.

La pluie, quel beau temps selon Jules ! Si cela ne tenait qu'à lui, il serait déjà en train de courir partout dans les champs, en sautant dans les flaques et se roulant dans la boue comme un cochon. Seulement, un petit problème vient le déranger : il n'y avait ni champ, ni flaque de boue... juste de l'eau marron dégoulinante entre les pierres du sol. Et puis même, c'était trop la honte pour lui de révéler cette facette de sa personnalité, d'habitude calme et posée. Qu'est-ce qu'il aurait donné pour être à ce moment même avec un ami aussi dingue que lui pour gambader dans les prés et jouer les aventuriers... Seulement, il ne pouvait pas.

A la base, il devait faire ses courses de rentrée mais la gentillesse du garçon qu'il venait de rencontrer l'empêcha de faire ce qu'il devait. De toute façon, il aurait eu le reste du moi pour faire ses achats.
Quand Herschel lui proposa de venir remplir les cases de la liste de courses avec lui, Jules était assez mitigé car il avait peur de déranger sa sœur, Angélique, qui semblait ne pas être très commode avec lui.
- "Euh...eh bien, c'est à dire que j'ai peur de vous déranger..."  dit-il d'une voix timide, espérant de tout cœur qu'Angélique allait dire que cela ne la dérangeait point.

Anxieux, Jules sortit sa liste de courses et la prit à pleine main, froissant alors le pauvre parchemin.