RPG + 48h sans Chocolat (PV)
Une longue pièce rectangulaire et poussiéreuse, dont le sol et les murs étaient d'un blanc ternis par les nombreux passages et la mince couche de poussière donnée par les murs de pierres. De nombreux lits, tous alignés tels les dortoirs d'un camp. Un silence presque assourdissant, parfois coupé de plaintes ou de légers murmures peinés.Tel était l'Infirmerie du château. Elle rappelait les dortoirs de l'orphelinat – les lits parfaitement alignés au millimètre près, parfaitement parallèles les un des autres. Une petite table de chevet près de chacun d'eux, possédant assez de place pour un vase ou une peluche. À l'orphelinat, on y aurait posé des livres, et on aurait rangé dans les tiroirs des effets personnels. Mais c'en était d'aucune utilité ici, puisque nous n'étions pas censés rester plus de quelques jours. L'infirmerie avait même cette odeur – cette vieille odeur de pierre et de désespoir – que l'on trouvait à l'orphelinat.
En quelques mots, cet endroit me rappelait trop de souvenirs que je ne voulais qu'oublier.
Je m'y étais retrouvé par pur hasard – en quelques sortes. On était en début d'année, et je venais d'être nommé préfet. Je commençais bien mon année, dis donc...
Ayant mal dormi, j'étais retourné dans ma chambre après m'être rendu compte que j'étais toujours en pyjama, et j'avais trouvé un camarade qui avait un problème. Étant inquiet – et voulant faire mon boulot correctement – je l'avais accompagné jusqu'à l'infirmerie.
Mais voilà que l'infirmière, en plus de garder mon camarade en quarantaine pour le traiter – m'avait pris moi aussi pour la quarantaine. Mon camarade avait ce qui semblait être appelé « L'éclabouille », et qui serait extrêmement contagieux.
Alors je me retrouvais là, au beau milieu d'une salle ressemblait à la pire période de ma vie, le visage recouvert de pustules.
On va dire qu'on peut faire mieux comme début pour un Préfet. Mais bon, je ne pouvais pas laisser mon camarade seul et apeuré, sans l'accompagner à l'infirmerie. Et puis, comment pouvais-je savoir de quoi il s'agissait? J'ai beau avoir grandi partiellement dans une famille de sorciers, je n'ai jamais entendu parler de ça! Moi, je pensais qu'il s'agissait d'un mauvais tour, d'un sort ou d'une potion qui aurait été utilisé sur mon camarade, que quelqu'un avait voulu lui faire une mauvaise blague...
Je soupirais.
J'étais seul – enfin presque seul – au milieu de l'infirmerie. Mon camarade était au lit à côté de moi. Mon regard était quelques peu perdu dans le vide.
Je les revoyait, tous. Je me revoyait, en cette période sombre. En cette année où je n'ai pas sourit, où je n'ai pas rit. Je revoyait ce désespoir dans les yeux de chaque enfant qui voulait avoir une famille. Dans ceux qui étaient là depuis des années, sans que la vie ne leur ai apportée aucun changement. Les plus jeunes que moi, qui réalisaient à peine où ils étaient, et qui ne comprenaient pas pourquoi ils ne voyaient pas leur parents.
Je soupirais, une fois de plus. Puis, je secouais la tête. Ça ne servait à rien de se remémorer tout cela maintenant. Ça ne servait à rien de broyer du noir, et de perdre le sourire. Après tout, une journée sans rire est une journée perdue. Et puis, je me suis promis de ne plus me laisser abattre. De revivre joyeusement, comme je le devais. De sourire, pour moi et pour les autres.
Alors je secoue la tête, et je souris. Puis, je me tourne vers mon camarade. Il à l'air de me regarder. J'agrandis un peu mon sourire, et lui demande.
« Comment vas-tu? Tu te sens mieux? »
Une vie sans chocolat est une vie à laquelle manque l'essentiel.
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3e Année RP - Fervent membre de l'A.C.D.C