Franz un soleil ? Drôle d'idée mais plaisante, il faudra qu'il se teigne à nouveau les cheveux en blonds s'il veut devenir astral. La tête un peu dans les étoiles, il en oublia presque la situation et n'entendit que des mots fuser à droite et à gauche, vit Lucy partir, sentit Cassiopée le serrait de plus en plus fort. Trop de tumultes, Franz préféra repartir quelques minutes dans les étoiles, ferma les yeux, un sourire bête affiché sur son visage, il est bien plus agréable de rêver que de faire la conversation !

              Cependant le dessin de Lucy lui revint en tête, Cassiopée serait en fait de nombreuses étoiles et l'une d'elle ce serait éteinte ? *L'est jeune pourtant* songea le jeune garçon. Il réfléchit quelques instants à cette métaphore et en sortit une question évidente : pourquoi diable Cassy serait plusieurs étoiles et lui une seule ? En tout cas, cela signifiait qu'elle avait encore beaucoup de ressources ! Et puis, il pouvait la rallumer aisément non ? Le feu se propage par contact, alors c'est simple ! Franz rouvrit les yeux et serra encore un peu plus fort son amie.

             Puis, voyant son air perdu, quasi dément, il se souvint de ses quelques paroles sur son jeu de comédien, sur le fait de vouloir briller. Il prit alors le temps de méditer à cela. De toute manière, le temps, il l'avait, Cassiopée n'avait pas l'air prête à bouger et le silence n'avait pas l'air de lui peser. Bien entendu qu'il était acteur, c'est encore ce qu'il y a de plus drôle à faire dans la vie. Mais comme tous les autres ? Voilà qui ressemblait à une insulte. Et, hormis les Jarvey, personne n'avait le droit de l'insulter ! L'énervement monta peu à peu, chauffant les joues du jeune garçon. *'le va voir si j'suis com' les aut'es !* ragea-t-il intérieurement. A ce moment là, il était prêt à lui filer une paire de gifles ! Mais une fulgurance lui vint, Cassy n'arrivait juste pas à jouer dans ce monde ! Il lui murmura, reprenant complétement son accent de paysan irlandais -qu'il essayait de gommer depuis des années- :

-T'sais Cass', êt'e com' les aut'es c'est l'rôl' le plus dur qu'j'joue. Pas l'plus drôl' au début, mais ça permet d'rester peinard. S'en fout d'briller pour l'mond', mais faut un peu d'ça pour qu'il brille pour nous. Sois pas trist' pour l'mond', l'en vaut pas l'pein'.

        Il attrapa les épaules de Cassiopée, la recula un peu de ses épaules et s'approchant pour lui embrasser le front, comme sa sœur lui fit une fois ou deux, tendrement. Puis, il lui lança, souriant et sans accent et sincèrement :

-Moi, j'ai rien contre les Serpentard, et toi, je t'aime bien ! Alors promis, j'essaierais de sortir de mon rôle avec toi !

Ça fait mal, ce que dit la Poufsouffle. Ça crève un peu le cœur, encore plus. Une aiguille en plus dans un cœur saignant. alors elle baisse les yeux, la tête toujours contre le ventre de Franz. Il est un peu comme un bouclier contre le monde, là elle a presque l'impression d'être normale et de ne pas être totalement mise de côté. Alors la Poufsouffle s'en va et elle a l'impression encore une fois d'avoir fait quelque chose de mal bien qu'elle n'ai pas compris pourquoi, elle sait que c'est de sa faute. C'est pour cela qu'elle l'a presque insulté, si cela ne l'avait pas été, elle ne l'aurait pas fait. Elle l'a mérité. 

Alors Franz recule un peu, prend ses épaules rachitiques dans ses mains et embrasse son front. Elle n'a jamais eu, jamais reçu de petits gestes comme ça, les geste que tout parent digne de ce nom donne à ses enfants. Elle ne connais pas bien les choses comme ça, elle ne sait pas comme réagir alors elle ferme les yeux et elle baisse un peu plus la tête. Et soudain elle pleure. Elle pleure parce qu'elle ne comprend pas pourquoi Franz lui offre ça alors que ses parents ne l'ont jamais fait et elle ne comprend pas non plus pourquoi Franz fait des efforts pour elle, pourquoi elle devrait être différente des gens pour lui mais ça lui fait plaisir et elle comprend pas. Il a son petit accent qui donne une touche à ce qu'il dit, elle sait que ce ne sont que des mots mais quand ils les dit, c'est pas de simples paroles.

-Franz...

Et elle sait que plus tard, il changera, qu'elle changera aussi mais cela ne la dérange pas pour le moment. Tout ce qu'elle veut en ce moment, c'est disparaître. Alors elle se retourne sur elle même, couchée sur le lit et elle ramène ses genoux contre sa poitrine.

-Merci Franz.