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27 nov. 2018, 00:40
Le réveil de la guêpe noire  Mei L. 

Fin septembre 2043
Pv. Mei LING


Tally Jenkins avait quitté le stade de Quidditch la tête haute mais le cœur lourd. Cette semi-victoire était un nouveau poids à porter. Son ego voulait lui faire croire qu'elle avait réussi, qu'elle avait été la dernière occidentale debout. Sa frustration lui répétait que, sans Mei, ce n'était ni une victoire, ni une fierté. Une bien piteuse gloire ni reluisante, ni ronflante.

La vie avait repris son cours. Ni glorieuse. Ni brillante. Normale. Affreusement banale.

Quelques entraînements de Quidditch. Des devoirs. Des cours. Des trucs. Aucun d'entre eux n'arrivaient à la cheville de tout ce qu'elle était capable de ressentir pendant une épreuve. Rien n'arrivait à cette explosion de concentration, ce summum d'adrénaline. Pire, elle se rendait compte qu'aucun de ses camarades n'étaient capables de supplanter Mei Ling. Mais ça, personne ne le pouvait. La chinoise était unique.

Un sourire se dessina sur ses lèvres alors que Tally Jenkins parcourait les quelques mètres restant jusqu'à la porte de l'infirmerie. Cela avait été la première chose qu'elle avait faite à la sortie du tournoi. S'asseoir là, près de Mei, les mains figées entre ses cuisses, le regard légèrement voilé, la mine éteinte. Miss Lloyd avait insisté pour l’ausculter. Jenkins n'avait pas protesté. Elle lui avait prescrit quelques potions à boire avec régularité. Pour la concentration, l'angoisse et la vitalité. Tally se souvenait vaguement de ses paroles, que les enfants de son âge se mangeaient guère souvent de la Stupéfixion à Poudlard. Surtout venant de la directrice. Sa réaction avait dû être un vague haussement d'épaule. De toute façon, elle ne se souvenait de rien. Seul son état brumeux d'après bataille était resté.

Elle gardait un souvenir intemporel de la fin de la troisième épreuve. Le tout enrobé d'un voile semi-opaque qui l'empêchait de se remémorer cette scène dans tout ses détails. Elle avait été polie. Cordiale. Droite. Rigide, même. Elle avait été ce que Poudlard attendait d'elle. Pas moins. Mais surtout pas plus. Elle n'était pas Bristyle. Elle n'avait pas la discrétion d'Anderson. Elle ne savait pas manier les mots comme Rengan. Et Mei l'avait pourtant choisie. Et même supportée. Si elle avait dû réécrire l'histoire... non... elle n'avait pas la force d'entrer dans ce débat aussi futile que sans issu. La conclusion de ce mythe était neutre. Ni Blanc. Ni Noir. Aux yeux de Tally, c'était ce prisme qui se dégageait de Mei. Une sorcière noire, mais pas au sens occidental.

On dit que certaines épreuves lient des âmes, des destinées, parfois des amitiés. Tally arrivait aujourd'hui à percevoir ce qui avait pu lier Elina à ses concurrents pendant le tournoi des trois sorciers. Pourtant, elle se faisait violence pour croire que ce qui existait entre elle et Mei était unique. Elle ne voulait pas renoncer à cette idée. Mei avait encore tellement de choses à lui montrer. Elle voulait tellement continuer à l'admirer. Cette gamine aux pouvoirs cent fois supérieurs aux siens. Cette monstruosité noire pourtant si fascinante et attirante. Cette chinoise plus liée à deux autres destins extraordinaires qu'au sien, minuscule et insignifiant. Parfois la jalousie lui étreignait le cœur. Ils étaient nés de lignées exceptionnelles. Ils savaient tout trois que ce qui les attendait était aussi fou que palpitant. A côté, elle était là. Descendante d'une non-magique et d'un enfoiré. Les tours du destins savent rattraper leurs enfants lorsqu'il s'agit de les arrêter.

Et son chemin parvenait péniblement à sa fin.

Chaque jour était un grain de sable remplissant le sablier. Un grain de plus. Une seconde de moins. Le dernier grain, elle voulait l'éloigner le plus longtemps possible. Inéluctablement, il arriverait.

Elle s'assit là, sur la chaise qui ne bougeait pas de jour en jour. Elle voulait se refuser de s'engager dans des tourbillons émotionnels qui lui échappaient. Ses pensées divaguaient toujours un peu. Ses sensations qu'elle ne maîtrisait pas lui faisaient comprendre qu'il était parfois douloureux de vivre. Que cela n'était pas toujours dans l'action qu'on se sentait vivant. Qu'il suffisait parfois d'un étrange lien pour réellement ressentir. Ses pensées ne pouvaient alors pas s'empêcher de comparer ce qu'elle vivait avec Mei à ce qui avait pu se passer avec un autre regard brumeux. Arrivée à ce stade, elle choisissait toujours d'arranger les pièces de manière pragmatique et le puzzle finissait toujours par avoir une forme acceptable.

Son attention était toute focalisée sur la pièce du coffre du Grand Crapaud. Elle tournoyait dans sa main et entre ses doigts, comme au soir de sa toute première victoire. C'était devenu un grigri bizarre, rassurant. Sa concentration dirigée vers ce bout de métal l'empêchait de divaguer trop longtemps. Ses yeux parcouraient les draps immaculés dans lesquels reposaient la jeune chinoise. Des flashs vivaces se superposaient à la réalité. Comment ce visage apaisé avait-il pu être ce regard carnassier ? Et c'était toujours pareil. Un long frisson la prenait. En y repensant, elle ne savait pas comment elle avait fait pour ne pas prendre peur. Une nouvelle histoire de loyauté et prestige.

Deux semaines qu'elle rendait quotidiennement visite à Mei. Deux semaines que cette petite peste refusait d'ouvrir les yeux. Deux semaines que Tally plongeait petit à petit dans une léthargie incontrôlable et incompréhensible. La Serdaigle répétait pourtant chaque jour ce qu'elle lui annoncerait, quand elle ouvrirait les yeux. Même si elle n'était pas tout à fait certaine du ton à adopter. Puis elle soupirait, se demandant quelle légitimité elle avait, elle, à lui annoncer le fin mot de l'histoire plutôt que le Doyen, ou miss Loewy, ou même Chu-Jung, ou son amie Qiong ! C'était pourtant la rouge qui avait insisté. Elle était sa binôme. Elle devait être là pour lui dire. Lui expliquer. Lui raconter. Un fatras de trucs qui n'avaient encore ni queue ni tête dans l'esprit de la jeune fille. Des machins qu'elle ne voulait pas mettre en ordre, ou bien qui refusaient simplement de faire sens.

Alors, comme toutes les fin d'après-midi, elle attendit. Elle ne jugeait que rarement le temps passé sur cette chaise. Elle partirait quand quelque chose d'autre l’appellerait. Elle ne voulait pas manquer son réveil, alors, rester quelques minutes de plus n'allait pas la tuer, n'est-ce pas ?

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Tallaze et Blally le couple naze en carton

07 févr. 2019, 22:34
Le réveil de la guêpe noire  Mei L. 
◈ MEI LING ◈


Les soeurs noires ne meurent pas.

Ah bon ?

Non.

Ne sont-elles pas constituées de chair et d’os, comme le commun des mortels ?

Non. Elles sont faites de sang noir.

Tu en es certaine ?

Oui.

Comme c’est étrange.

Il n’y a rien d’étrange. Les soeurs noires ne meurent pas. A moins qu’elles le décident.

Vraiment ?

Vraiment.

Tu me sembles bien prétentieuse...

Je suis une Ling. Personne ne peut tuer une Ling sans qu’elle le veuille.

Je pourrais te tuer, tu sais ?

Non.

Non ?

Mon heure n’a pas encore sonné.


J’ouvris les yeux. La lumière du jour n’était pas assez puissante pour m’aveugler, mais il me fallut quand même un certain temps pour m’habituer à sa pâleur. Lorsque se fut chose faite, les formes commencèrent à se dessiner, contour après contour. Puis vinrent les nuances de couleurs, les odeurs (peu nombreuses en l’occurence mais brutes, comme si la subtilité n’était pas de mise ici) et enfin l’émergence des premières questions « où suis-je », « qu’est-ce qui m’est arrivé ? », sorte de prélude à la mise en route de mon cerveau.

Voyons voir si mon corps me répond correctement. Est-ce que tu peux bouger tes doigts ? Oui. Tes orteils ? Aussi. Bien, et ta tête, tu peux la tourner ? Au prix d’un certain effort, oui. Assez, du moins, pour la remarquer sur sa chaise. Qui ça ? Et bien, Tally. Ah oui, Tally... j’ordonnai à mon corps de sourire sans réellement savoir si le résultat était à la hauteur de ma volonté. Peu importe, l’intention était là. Mentalement je lui souriais. Ce n’était quand même pas rien. Je déglutis, constatant que ma bouche était aussi sèche que la surface d’une pierre abandonnée au soleil. Le peu de salive qu’il me restait glissait douloureusement au fond de ma gorge. Cela suffirait néanmoins pour mon entrée en scène.

« Tu as une mine épouvantable. »

Ma voix éraillée était d’un ridicule, mais je n’en avais rien à faire sur le moment. J’étais consciente d’être allongée sur un lit blanc, dans une salle remplie d’autres lits comme celui-ci, avec pour seule compagnie une table de chevet et une chaise sur laquelle les fesses de Tally étaient posées. D’ailleurs, comment se portaient les fesses de la sorcière noire et du vieil homme ? Je scrutais les nombreux recoins obscurs de ma mémoire, sans grand succès je dois bien l’avouer ; à vrai dire sans même savoir pourquoi cette question. Leurs fesses n’étaient pas censées m’intéresser, mais elles m’intéressaient fortement au fond de ce lit blanc. Curieux. Un peu comme la présence de mon binôme finalement. Que faisait-elle là, à m’observer avec ses petits yeux de fille qui n’a pas assez dormi ? Est-ce que j’avais assez de salive pour le lui demander ? Clairement, non. Bon, tant pis, à la place, je relevai un sourcil, toujours sans savoir si le résultat était concluant.

L’intention, ma petite Mei. Il n’y a que l’intention qui compte.

LES CONTES DE L'ŒIL
(En vadrouille jusqu'au 3 janvier inclus)

03 avr. 2019, 15:00
Le réveil de la guêpe noire  Mei L. 
Mei s’agita dans sa couche et Tally se tendit comme un arc sur sa chaise. Jamais elle n’avait vu la Chinoise aussi proche du réveil. Jamais elle ne s’était sentie aussi proche du but. De la délivrance et de l’attente sur cette maudite chaise. Jamais son esprit n’avait autant cessé son ébullition autour de toutes les questions qui lui restaient sans réponse. Lorsque la brune ouvrit les yeux à un petit mètre d’elle, une vague sereine l’envahit même si son visage ne sembla pas la traduire. Elle soutient avec ferveur le regard marron de cette drôle d’amie qui l’accepta, même dans cette situation. La Serdaigle n’en éprouva que plus de soulagement. A plusieurs reprises, elle avait déçu, puis, après cette ultime épreuve, elle avait espéré atteindre un équilibre qui la pousserait dans une direction moins minable. La phrase taquine de Mei fut ce qui la rassura le plus, ce qui lui prouva qu’elle devait être ici. Qu’elle ne devait être nulle part ailleurs. Malgré ces semaines alitées, elle n’avait rien perdu de son mordant. Un vague sourire s’empara de ses lèvres et elle ne put répondre que par une seule chose.

« _ Toi aussi, on dirait que tu reviens d’entre les morts. »

C’était peut-être un peu maladroit, mais c’était la vérité. Déjà que le teint de la jeune Chinoise n’était jamais bien bronzé, il atteignait ici des sommets cadavériques. Tally essuya ses mains devenues moites sur sa jupe plissée. La pièce était toujours là, coincée contre sa paume. Rassurante et bienveillante. L’heure avait sonné. Et elle ne savait pas par quel bout attaquer ses révélations. Mei, de toute évidence, attendait la suite même si elle semblait, pour le moment, trop faible pour le lui demander directement. Ce qui laissait le champ libre à la quatrième année. Un temps précieux pour remettre en ordre ses pensées, pour chasser ses doutes et être la plus précise possible.

Elle perdit un moment son regard qui vagabonda sur les différents lits de l’infirmerie. Puis, ses yeux revinrent à Mei, qui prolongeait son attente. C’était injuste de sa part de faire durer le suspense. D’une voix qu’elle voulut la plus assurée possible, Tally déclara :

« _ On a gagné. »

Elle le lui avait promis. T’es là pour gagner. Moi aussi. Même si la victoire avait tardé, elle était là, palpable et bien réelle. Elle se concentra tout à coup pour fournir plus de détails à Mei. Elle fronça les sourcils pour éluder ses questions muettes.

« _ T’as été… dingue. Pour changer. Elle lui glissa un clin d’oeil, elle savait que la Chinoise n’était pas du genre à avaler les compliments sans se questionner. Même votre Doyen a été impressionné. Je crois même que pendant un instant il n’a pas su comment t’arrêter. Alors que Qiong était à terre, t’as continué le combat pour la victoire. Tu t’es jetée. T’es devenue toute noire. Je t’ai pas reconnu mais… tu m’as dit que j’avais qu’une chance. Entre toi et Chu-Jung, c’était une vraie tempête. Impossible d’avoir les idées claires, ni d’être en pleine possession de mes moyens physiques. C’était un truc de malade ! T’as affronté Biao en l’expulsant de l’autre côté du stade de Quidditch alors que je peinais à me maintenir debout. Tally agrémentait ses explications de grands mouvements de bras pour essayer de lui montrer avec quelle force elle s’était battue. Puis, elle se calma pour expliquer la suite. Tu m’as laissé une chance. Une seule. Tu as fait diversion. Je voulais ce maudit ruban ! J’te jure, j’ai tout fait. Je le voulais ce bout de tissus sans valeur. Rien n’y a fait. Ni ma force, ni ma volonté, ni ma persévérance. J’ai été collée au sol par Loewy avant d’arriver à mon but. Elle soupira et fixa un instant ses genoux. Les deux autres duos ont été plus malchanceux. Et… ça nous a permis de gagner. Et d’égaliser… elle laissa la phrase en suspens. Elle craignait un peu la réaction de Mei. Tally savait a quel point elle était proche de Qiong, mais accepterait-elle vraiment la situation ? Vous allez élever le Dragon. Tous les trois. Ensemble. »

Tally était vidée. Comme soulagée d’un immense poids. Mais elle ne se rendait pas compte de la détresse physique de sa vis-à-vis, sinon, elle lui aurait bien servi un verre d’eau pour la mettre dans de meilleures dispositions.

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