Je m'étais réveillé ici. Dans ce lieu tout simplement peu ragoutant. Ma tête était lourde, j'avais extrêmement mal à la tête. Mes yeux étaient brouillés. Se réveiller dans un endroit inconnu n'est pas des plus agréable. Je ratai des cours mais j'avais mal. Très mal ! Je restai couché ainsi sur mon lit peu confortable en regardant le plafond pour habituer mes yeux à la forte luminosité de la pièce. 

Je me souvins de l'incident en potions. Celle que j'avais préparé avait eu une odeur si forte, un ingrédient avait dérangé mon système immunitaire, tout ceci m'avait posé problème et je m'étais évanouie. Et puis plus rien. Je n'aimais pas l'impression de n'avoir rien contrôlé à ce moment. Je voulais absolument savoir ce que je faisais avant que le Destin s'empare de moi. Mais visiblement, il n'en était rien.

Je supposais alors que j'étais là depuis quelques heures. J'avais faim et je me sentais seule, je voulais dormir mais en même temps parler. Je n'avais pas les idées claires ces temps-ci et il fallait absolument que je réussisse à m'en sortir. [size=14px]Je frottais mes yeux avec mes mains engourdis, je me couchai, j'avais envie de dormir. Visiblement, Mme Lloyd n'était pas là et je me sentais vraiment mal. [/size]Peut-être[size=14px] avait-elle quelque chose pour m'aider. Autour de moi, les lits étaient plutôt vides, peu d'élèves étaient malades en ce mois de janvier ce qui m'étonna quelque peu. [/size]

[size=14px]Soudain, j'entendis un faible "Maude ?" à mes côtés et je me retournais. Megan Arrington, ma camarade lectrice que j'aimais beaucoup était face à moi. Je lui souris en disant :[/size]

[size=14px]"Oh Megan ! Que fais-tu ici à l'infirmerie ?"[/size]

[size=14px]Je me souvins des [/size]moments[size=14px] que nous avions passés dans la bibliothèque à rire, parler, lire, discuter de lecture. Je me dis qu'elle devait avoir la grippe, avec le froid qu'il faisait dehors c'était même un peu logique. Peut-être [/size]pourrions-nous discuter un peu de tout et de rien. J'en étais sûr avec Megan, tout se passerait plus que bien. Pour appuyer mes paroles, je lui lançais un dernier sourire avant de frotter mes yeux et me recouchant sur le lit. 

J'étais faible.

Megan sortit sa tête des draps dans lesquels elle s'était plongé confortablement, désigna une petite bosse de sa main et me dit en grimaçant :

« Ben… Je me suis pris la cuillère en Potions, je crois… Elle a décidé de s’envoler. »

Elle appuya sa parole d'un petit rire discret. C'est vrai que prendre une cuillère dans la tête était un motif disons un peu bête, je ne disais absolument pas que c'était sa faute mais avec mon intoxication de potions, je ne tenais plus la route. Je ris un peu avec moi, contente qu'elle prenne cela à la légère, alors que sa bosse était un peu proéminente. Elle continua également en me demandant inversement le motif de ma présence :

« Et toi, qu’est-ce qui t’es arrivé ? T’es toute pâle… »

Elle me dit cela, mais en regardant son teint très pâle, d'un blanc extrêmement pale et je me dis que sa bosse et le choc on dut s'ajouter à une certaine fatigue ainsi qu'à un quelconque mal d'hiver. Et puis, c'est vrai que j'ai l'impression d'être plus claire qu'habituellement malgré ma peau mate. Je lui réponds en soupirant, triste de la revoir en ce lieu si peu correct et joyeux :

"Et bien, moi, je me suis intoxiqué avec ma potion en cours de Potions. Il y avait sûrement un ingrédient que je n'ai pas bien pris dans mon organisme et puis, pouf, plus rien, je me suis réveillé ici après m'être évanouie. Et maintenant je te parle !"

Je lui souris alors, j'étais triste d'être à l'infirmerie mais si c'était pour encore quelques jours, partager le temps avec Megan, serait un peu un bon moyen de guérir avec l'aide des médicaments prodigués par Mme Lloyd. Je lui demandais alors pour passer le temps et discuter pendant un bon moment dans la bonne humeur, ce qui me permettrait de mieux me sentir :

"Eh puis, tu as fait quoi durant les vacances de Noël ? Tu es rentré chez toi ou tu as passé un moment à Poudlard ?"

Je me redressai un peu sur mon lit, je me sentais sale, faible, maigre et tout le reste. J'étais affaiblie, toutes les émotions mélangées n'étaient pas une bonne idée et mon état pourrait peut-être s'améliorer si le coeur et les idées le faisaient également. Mes draps me semblaient blancs mais le faible état de mes yeux ne m'aideraient sûrement pas à me sentir véridique. Je me tournais vers la Poufsouffle dans un faible sourire.

Je me sentais revivre petit à petit, au lieu de m'affaiblir.

Megan s'arrêta alors de sourire après ma question et j'eus un peu peur, je ne voulais en rien la mettre mal à l'aise. Bien au contraire ! J'aimais beaucoup sa compagnie, et j'étais sûre qu'elle me permettrait de me remettre sur pied plus facilement. Malgré son changement d'humeur, elle répondit quand même avec modération :

« Oui, je suis rentrée à la maison. J’ai passé Noël et le jour de l’an avec mes parents et mon frère, c’était cool. Ah aussi, je vais avoir un autre petit frère ou petite sœur ! »

Wow ! Elle était chanceuse. Avoir un nouvel enfant dans la famille et pouvoir préparer son arrivée, ça devait être super ! Ayant deux ans lors de la naissance de mes frères cadets, je n'avais pas eu l'occasion de profiter de l'effervescence qui accompagnait cette naissance. La jeunesse étant omniprésente également lors de celle de ma jeune soeur âgé maintenant de 5 ans ne permettait pas de me souvenir des détails exactes de l'attente de la grossesse de ma mère, mais tout ce que je que je pensais, c'est que cette sensation était merveilleuse, et comme j'étais certaine qu'elle adorerait sa future soeur ou son futur frère, je ne pensais que du bien de cette arrivée. 

Elle enchaîna ensuite, les yeux brillants, en me retournant la question :

« Je sais pas encore comment on va l’appeler, le bébé. Et toi, tu es rentrée ? »

Je lui répondis toujours un peu dans les vapes. On ne se remettait pas immédiatement d'un accident en potions. Mes nausées s'étaient un peu dilués, mon mal de tête également mais quelques journées de plus à l'infirmerie me ferait un peu de bien je pense. Je lui souris et je m'installais sur son lit :

"Je peux ?"

Je lui souris en commençait un peu à parler :

"Tu en as de la chance d'avoir un nouveau ou une nouvelle membre dans ma famille. je t'envie en même temps, je me dis que pour moi ça suffit, nous sommes quand même quatre. C'est bien suffisant, ne t'inquiètes pas, je suis sûre que tout se passera bien !"

J'enchainai en répondant à sa question, on ne se croirait pas du tout dans une infirmerie avec deux malades, mais bon ce n'était pas bien grave, l'important c'était d'avoir un bonne discussion pour se revigorer. Ça me fit penser également aux longues conversations que j'avais avec Sofhya et la nostalgie s'empara alors de moi. Pour flouter le tout je répondis :

"Oui, je suis bien rentré à Ipswich ! Ce Noël était vraiment simpliste mais au moins j'ai pu revoir ma famille et ça m'a vraiment fait du bien. J'aurai vraiment voulu revoir Sofhya..."

Je laissai une petite pause. Je n'allai pas lui étaler mes émotions sur ma relation compliquée avec Sofhya ma meilleure amie moldue que je considérais comme ma jumelle puisque nous étions née toutes les deux le 24 Avril. Elle me manquait énormément et j'espérais vraiment pouvoir la voir durant les prochaines vacances d'été. 

Mais importuner Megan avec mes histoires ne seraient pas agréables et je changeais donc de sujet en retournant la question vers elle en gardant mes quelques pensées pour moi :

"Et toi, tes vacances se sont bien passées ?"

Détourner les conversations n'étaient pas ma principale qualité je l'avouais. De plus, embarrasser la conversation en tournant un peu le sujet deviendrait un peu gênant et ennuyant. Mais le pavé était jeté dans la mare !

Le feu de mon esprit se ravivait peu à peu.

Après ma question, Megan haussa la tête avec beaucoup d'entrain pour ensuite me répondre :

« Oui, j’avais vraiment besoin de revoir ma famille, moi aussi. Je leur ai envoyé quelques lettres, mais ça fait pas beaucoup. Ils m’avaient même pas mise au courant pour le bébé, et le ventre de Maman est tout plat encore. Tu sais, quand Adam est né, j’avais quatre ans, alors je me souviens pas de grand-chose… »

Je me remémorais un peu mes retrouvailles avec ma famille. Elles avaient été émouvantes et en même temps joyeuses. Toute ma fratrie avec moi comprise durant plusieurs semaines, ça avait dû être éprouvant pour mes parents. Nous étions restés en contact par de nombreuses lettres, mais dans ses lettres, rien n'était aussi vrai qu'un contact réel. Dans une lettre, on ne faisait ressortir que le meilleur en étoffant le moins possible les mauvaises choses. Pour moi, la famille s'était la chose la plus importante dans la vie, et la mienne comptait trop pour moi. Être séparé d'eux durant ses mois avaient été une terrible épreuve.

« T’as trois frères et sœurs, du coup ? Ça doit faire du monde à la maison, j’ai pas l’habitude, haha… »

En regardant bien être quatre enfants dans une maison s'était beaucoup mais l'habitude l'emportait toujours et mon train de vie ainsi que ma famille me convenait parfaitement. Mais lorsque l'on est deux fois moins, c'est sûr que ça change ! 

"Moi aussi ! Pour moi, la famille s'est super important ! Je ne sais vraiment pas comment j'ai fait pour passer ses longs mois sans les voir. J'ai dû gaspiller des litres d'encres tellement j'écrivais des lettres ! Peut-être que dans les années à venir mon détachement de ma famille sera un peu plus flagrant, mais pour le moment je ne suis pas encore prête... Et puis, si ça fait à peine deux mois que ta mère est enceinte, c'est normal que son ventre soit encore plat..."

Je repris un peu mon souffle, depuis quelques temps, je ne m'étais pas senti aussi bien et parler pouvait un peu me libérer :

"Tu sais avec l'habitude, être quatre enfants ça devient normal ! Scott et Jean les jumeaux, l'un Cracmol et l'autre ayant déjà manifesté ses pouvoirs sont de vraies boules d'énergie et Lola la petite dernière de cinq ans et puis avec moi, ça fait un paquet de bruits, de rires, de jeux sans disputes et tout mais j'adore cet équilibre, je te le souhaite vraiment avec ton futur petit frère ou ta petite soeur et Adam !"

Je lui souris mais je vois bien qu'elle semble hésitante à dire autre chose. Je trouve que Megan est une bonne amie et discuter avec elle est très bénéfique, je pense qu'elle doit savoir qu'à ce stade de notre amitié, dans notre compassion de malade, elle peut me dire beaucoup de choses. Elle se lance un peu et me dit quelque chose qui me fait légèrement frémir :

« Sofhya, c’est une amie de chez toi ? »

Je détournais un peu mon regard d'elle, observant la pièce du coin de l'oeil, puis regardant le drap blanc en pinçant mes lèvres rosés. Et puis ! De quoi avais-je peur ? Libérer ma parole sur Sofhya serait une bonne manière de savoir où en était notre amitié, sans la remettre en cause bien évidemment ! Mais je savais qu'en parlant d'elle, son souvenir me hanterait jusqu'aux larmes.

Et en regardant bien, elle se ressemblait énormément toutes les deux niveau caractère. Gentille, intelligente, grande lectrice, timide et attentionnée. Exactement comme je voyais Megan. Et en les regardant de dos, je pourrais facilement les confondre, elle avait approximativement la même taille et des cheveux blonds, quoi que ceux de Sofhya avait un éclat de blond beaucoup plus claire.

Mais j'avais laissé un peu trop de temps entre ma réponse et la question et Megan devait s'impatienter un peu. Je la regardais droit dans les yeux en déclarant d'une voix claire :

"Sofhya est ma meilleure amie, peut-être ma seule vraie amie moldue. Elle habitait bien à Ipswich, c'était ma voisine. De ma chambre à travers les branches d'arbres je voyais la sienne. Elle est également née le 24 avril comme moi ! Je lui ai tout dit sur mon origine sorcière sur Poudlard et tout, je ne me sentais pas prête à lui cacher cela. Mais malheureusement, durant le mois de septembre, sa mère est morte et elle a dû déménager aux États-Unis, elle me manque énormément... Elle est comme ma jumelle..."

La larme avait coulée. Lourde comme le fardeau de la tristesse. Lourde comme mon intoxication qui m'avait mené vers cette confession. Cette confession que je trouve nécessaire encore maintenant. Ses draps blancs représentaient mon innocence face au aléa de la vie. Face à l'impuissance de la maladie. J'avais toujours été émotive, mais à me livrer ainsi, une seule personne n'avait jamais réussi à me faire me confier ainsi. 

Je regardais Megan, il fallait absolument que celle-ci trouve les mots. Les mots qui retourneront la conversation comme elle était initialement.

Megan fut très indulgente avec moi. Elle était toujours aussi gentille et je l'aimais beaucoup malgré le peu de temps que je passais avec elle. Nous partagions de nombreuses passions tel que la lecture, elle avait un caractère facile à vivre et pouvoir discuter un peu avec elle était un plaisir. Elle m'entoure un peu de ses bras lorsque ma larme tombe. Je n'aurai jamais assez de souffle pour lui dire "Merci" pour son soutien dans le retour de la hantise de Sofhya.

« Désolée pour elle… Et c’est vraiment triste pour toi aussi, je comprends. »

Je lui souris tristement lorsqu'elle me dit cela. Dans ses types de moments, les mots ne sont pas nécessaires, les gestes suffisent largement et ça me rassure un peu. Je ne m'en étais pas vraiment beaucoup rendu compte mais je n'arrive pas vraiment à me confier totalement aux autres. J'ai toujours besoin d'être sûr de mes avancements pour parler. Dévoiler ma vie privée aux autres n'est pas une préoccupation et sincèrement j'en ai peur. Beaucoup de personnes peuvent l'utiliser pour le mal. Mais ce qui me rassure avec la Poufsouffle c'est que je lui est déjà donné ma confiance et que je n'en attends rien d'autres, je sens que je peux lui dire différentes choses, je n'en serais que beaucoup mieux.

À la fin de notre étreinte, elle s'écarte de moi après cette longue pause et m'avoue après qu'une larme goutte de son oeil brun :

« Mais c’est cool que t’aies pu lui dire, au moins… J’avais aussi une meilleure amie à Cambridge. Millie. J’ai… J’ai pas osé lui dire, avec le Secret Magique. Et elle… Elle l’a pas bien pris. »

Je comprenais parfaitement. Parfois, j'en voulais un peu aux sorciers aux placés de ne pas laisser les sorciers dévoilés à certains Moldus leur identité. Pourquoi la cacher ? Pour instaurer une certaine égalité, il fallait au moins que les Moldus soient connaisseurs des faits pour mieux rebondir et être prévenus ! Je trouvais le fait que l'amie de Megan se fâche, d'une certaine façon un peu enfantin. Tout le monde avait ses secrets et au bout d'un moment, il fallait savoir que certains d'entre eux ne pouvait pas être dit.

Elle renifla un peu. Ce geste devait être dû à ses quelques sanglots. Parler un bon coup pouvait être bénéfique mais rien que les mots ne suffisaient pas à certains moments. Elle me sourie énormément pour me dire d'une voix qui n'est pas habituelle :

« Elle te ressemble un peu, je trouve. En caractère. »

Vraiment, je ne savais plus quoi dire. Megan ressemblait à Sofhya. Je ressemblais à Megan. Peut-être que le destin voulait que ça soit ainsi. Et nous ne pouvions pas y faire grand chose.

"Je te remercie vraiment pour ton soutien Megan ! Tu es vraiment une... amie précieuse !"

Pour moi le terme "ami" n'était pas employé à la légère. Pour prétendre à ce titre, beaucoup de valeurs et de considération passaient dans ma tête. Mes parents me disaient souvent que les amis se comptaient sur les doigts de la main. Et je trouvais que Megan pouvait convenir parfaitement à ce titre. 

"J'ai également longtemps hésité avant d'avouer à Sofhya que j'étais une sorcière. Au début, elle ne m'a pas vraiment cru... Mais haha ! Elle a été un peu plus ouverte d'esprit ! Je te souhaite vraiment de te réconcilier avec Millie ! Une meilleure amie ne se perd pas du jour au lendemain, mais ça sera peut-être dur de lui avouer tout cela après autant de cachotteries... Bien évidemment, je ne dis pas que tu as ma fait en ne lui avouant rien ! Bien au contraire..."

Je laissais une petite pause. Je parlais vraiment de plus en plus, je ne laissais vraiment plus le temps à Megan de parler et je regrettais un peu cela dans un sens. J'espérais malgré tout mon bavardage être de bon conseil. 

Mais une certaine question me trottait la tête, une question que je lui posais :

"C'est vrai que je lui ressembles ? D'ailleurs, tu me fais également beaucoup penser à Sofhya !"

Je laissais échapper un petit sourire. La conversation revenait un peu vers la normale dans un certain sens. Mais elle était riche en révélations et en évolutions de relation. La preuve en était là, Megan était passé auprès de moi au début de notre discussion d'une bonne connaissance à... une amie. Ça faisait longtemps que je ne m'en étais pas faite une vraie.