RP : Simple à ++

Privé

En cours avec @Herschel Sherringford





Tout n'aide en rien dans ce monde, même les blessures et le Sang n'aident en rien à la pureté qu'est le mélange des frontières.

Le cœur lourd, les pensées détruites, le corps blessé. Plus rien n'était parfait, du moins pour la jeune rouge et or. Elle n'avait plus envie de rien, surtout pas avec les menaces qui tombaient peu à peu sur le monde des sorciers et sur Poudlard en particulier. Comment trouvait-elle sa scolarité ? Un échec. Un désastre. Tout cela n'avait plus de sens pour elle.

Elle connaissait à présent les risques encourus pour être dans ce lieu qu'elle avait trouvé sublime, envoûtant, et très loin de ce qu'elle en pensait, car depuis le mois de mars, ses pensées n'étaient plus pareilles. Et la souffrance l'emportait sur tout le reste, depuis l'arrivée du peuple chinois dans l'école, elle avait une impression que rien ne serait plus jamais comme avant, elle avait cette impression que quelque chose clochait, sortait des frontières de l'impensable pour se rendre dans le monde réel. Avait-elle raison ? Personne ne pouvait en avoir les certitudes.

Regard vissé sur sa main, la question du Sang revenait comme une intruse dans un lieu interdit. Son sang était aussi rouge que celui de ses compagnons vivants. Il était aussi magique que celui des autres sorciers. Il y avait tout ce qui la faisait elle. Alors pourquoi semblait-il si différent aux yeux des autres, mais aussi à ses propres yeux. Son sang était la fusion de l'Amérique dans l'Angleterre. Il était la fusion des cultures et de tellement d'autres choses.
Ne supportant plus cette pensée invasive, elle regardait les légers points présents sur sa main. Quelle idée avait-elle prise pour frapper son poing dans le mur ? Pourquoi la jalousie de voir son meilleur ami, Ulysse, s'en aller avec Alaska, une élève de Serpentard, l'avait poussée à faire cela ? Elle n'en savait rien de plus, mais elle ne voulait plus y prêter attention.
Rien ne pouvait avoir de l'importance, tout devait disparaître.

— Tout cela n'a pas d'importance après tout...

Effectivement, rien n'a de réelle importance dans ce monde.

    Ses amis étaient partis. Enfin, ils avaient simplement quitté l'infirmerie parce qu'ils n'y seraient pas restés toute la journée non plus, mais le résultat était le même : il était tout seul et pour la première fois depuis longtemps, il s'ennuyait. La plupart du temps, quand il ne faisait rien, il imaginait un monde dans sa tête, des pirates qui allaient dans les longues forêts jamais explorées pour trouver un trésor, un gros coffre en bois d'où vomirait des centaines et des centaines de pièces d'or, de beaux bijoux et entre tout ça, d'un gros diamant rouge étincelant aux propriétés magiques sans limite. Des propriétés qui pourraient couper les océans en deux, aplatir les montages, couper le ciel en deux pour y laisser passer l'espace et le temps, faire devenir la terre un paradis où plus personne ne serait méchant ou malheureux, où tout le monde aurait à manger et où le taux de criminalité serait nul. La plupart du temps, il faisait ça mais pour le moment, il n'avait pas envie. 

Ça ne lui arrivait pas souvent d'avoir simplement envie de se poser quelque part pour ne penser à rien, juste sentir son souffle, son cœur, son sang dans ses veines. Permettre à son cerveau de se reposer quelques instants, quelques minutes, heures. Juste oublier un peu toutes les choses auxquelles il pensait tout le temps pour se reposer, loin de toutes les choses qui ne quittaient jamais sa tête. 

    Il souffla avant de se remettre correctement dans l'oreiller et de fermer les yeux, simplement pour ressentir chaque petite chose qui se passait autour de lui, même jusque dans les profondeurs de son corps. Il avait l'impression d'être allongé dans un nuage, de voler bien plus haut que son corps, de se trouver là où personne ne serait jamais allé, au milieu des étoiles qui chauffaient sa peau quand il passait à côté. Il avait l'impression de s'être perdu dans les profondeur de son esprit, tellement loin qu'il ne pourrait plus jamais en sortir, qu'il y resterait pour toujours, simplement ici, à écouter son cœur battre et son sang traverser ses veines. Il n'y avait plus l'infirmerie, plus son lit, plus de magie et encore moins de Poudlard, il y avait juste lui et son esprit qui s'envolait. Il aurait pu s'endormir. Il aurait pu mais une voix passa la barrière de ses tympans, se retrouvant projetée dans l'espace jusqu'à l’atteindre. Alors il retomba dans son lit, sur terre et se releva avant de remettre ses lunettes. 

    Il connaissait cette voix. C'était la fille du couloir. 
    -Taylor ? Ça va ?

La voix entrant dans ses oreilles lui paraissait tellement reconnaissable par rapport à n’importe quel autre chant dans cette infirmerie. Elle la connaissait, la musique vocale de son sauveur, de celui qui l’eut anciennement aidée dans cette épreuve que demeurèrent, jadis, les couloirs des cachots. Elle n’avait jamais oublié ses conseils, ses mots rassurants, et elle lui en serait perpétuellement redevable. La peur qui l’avait envahie appartenait au passé, tout cela grâce à sa présence dans ce moment complexe qu’elle occultait de sa mémoire.

La tête tournée vers lui, elle sourit calmement avant d’effectuer un mouvement formel à son questionnement. Oui, elle allait bien, malgré le sang qui avait coulé de sa plaie et qui s’était répandu sur une partie de son vêtement scolaire. Elle positivait sans tenir compte de la douleur, mais elle avait changé ; elle était devenue l’image d’une adolescente forte, n’en déplaise à sa fragilité psychologique due à son passé. En tiendrait-il rigueur ? Non, elle ne le pensait pas ainsi, pas après son élan de gentillesse en ces mois traversés.

— Oui, je me sens bien, et toi, Herschel, comment te portes-tu ?

Sa voix s’était affirmée, loin des éternels sanglots dont elle lui en avait fait part lors de leur rencontre. Même cela se retrouvait métamorphosé, ce qui aurait pu être impressionnant pour ceux qui le maîtrisaient vraiment, mais son secret, son besoin de demeurer comme elle fut montrée restait plus qu’important pour elle. Peu de personnes faisaient la connaissance de sa véritable souffrance ; mais sans confiance, elle ne l’effectuerait pas ; comme : demander de prolonger les soins sur le sang qui fondait par delà le pansement tandis qu’elle continuait de le regarder, de chercher la faiblesse qui avait mis son sauveur dans cette situation et ce besoin de traitement.

Qu’as-tu fait, Herschel, pour te trouver ici, toi qui restes toujours présent pour aider les autres ? Que s’est-il réellement passé ? As-tu saigné ? As-tu vu l’hémoglobine couler sur ton corps comme une plaie qui ne voudrait guère disparaître dans ce Nouveau Monde ?

Sa pensée s’éteignit pour ne pas l’effrayer, elle ne le forcerait pas à parler, lui seul pouvait être maître de ses mots. Il était donc normal pour elle, que lui seul décide s’il choisirait la parole ou le repos.