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24 sept. 2019, 19:01
Bleeeeeuuuuuurrrhhhhggg  P.V.   A. MD. 

Le 20 Septembre 2044 au matin
ft. @Alaric MacDarroch


Ça tournait depuis quelques semaines déjà. De longs jours et de longues nuits à attendre, à ravaler, à poser sa main sur son cœur. A se sentir dégoûté à l’odeur de la nourriture. A ne pas pouvoir manger mais le faire tout de même histoire de ne pas mourir de faim. Et malgré les repas légers, les respirations au grand air, le mal de cœur ne passait pas.
Au contraire, il semblait s’intensifier.

Comme une tumeur qui gonfle et qui se développe tranquillement. Ce mal de cœur semblait particulièrement violent lorsqu’il se trouvait en compagnie d’autres personnes, de bruit, d’odeurs. Il y avait tout le temps du trop de partout. Et ça débordait. Ce n’était que derrière les rideaux de son lit à baldaquin, que c’était calme, que c’était tranquille. Et c’est ainsi qu’il voulait rester. La nuit, ça allait mieux. Il lui semblait même pouvoir respirer un peu plus facilement. Il écoutait le rythme de son cœur qui allait toujours vite, car il n’avait jamais été particulièrement lent, mais moins pressé, moins anxieux.
Il aimait ces moments de calmes nocturnes.
Jusqu’à cette nuit.

Il s’était réveillé en sursaut, se sentant lourd. Sentant comme si on avait appuyé sur son estomac. Il sentait quelque chose dans sa gorge, sa tête qui lui faisait mal, comme un bandeau de douleur.
Il eut un spasme, un seul dans la nuit.

Et la main sur la bouche, il s’était précipité aux toilettes, courant jusqu’à atteindre une cuvette, puis s’accrochant à la porcelaine tandis que ses bouclettes tombaient, éparses autour de lui.

Rien n’était venu.
Il était resté, à respirer lourdement, le regard dans la cuvette, à avoir des spasmes. Mais rien ne venait. Son cœur s’affolait, et il sentait qu’il voulait vomir, qu’il devait vomir, mais rien.

Alors, il tâcha de boire un peu, se passer de l’eau sur le visage. Il suait et tremblait. C’était vraiment pas un beau spectacle.
Il essaya de regagner son lit en faisant le moins de bruit possible, histoire de ne pas réveiller ses camarades.

Et ça le reprit.
D’un spasme plus violent que précédemment.

Il voyait les couleurs du jour, entendait les oiseaux et l’agitation.
Se sentit se redresser dans son lit, suant, les vêtements de nuit et les draps collant contre lui.
C’était là, dans sa gorge, comme une grosse boule de pus qu’il devait cracher mais ne pouvait pas. C’était là, et sa tête tournait. Il essaya de nouveau, de se pencher au-dessus de la cuvette, et y resta sans succès. Il but de nouveau de l’eau, mais se sentait trop vaseux.

La plupart de ses camarades étaient partis déjeuner dans la Grande Salle, l’heure du premier cours allait bientôt sonner. Il allait être en retard.
Il se dépêcha pour effectuer sa routine matinale du mieux qu’il le put, tandis que ça tournait autour de lui, qu’il avait mal à la tête, et que son corps ne semblait pas vouloir s’arrêter de trembler ou de suer.

Il prit son sac, et descendit les marches de la tour de Serdaigle avec précaution. Un pas après l’autre, la main tenant fermement la rambarde, l’autre accroché à son sac. Il avait peur de tomber, si jamais il lâchait son appui.
Alors il arrêta de descendre, resta debout, accroché à la rambarde, les gens tremblantes, et le cœur qui lui coulait hors des lèvres sous la forme d’un filet de bave.

Il ne voulait pas y aller.

Il déglutit, essuya sa bouche d’un revers de manche, tâcha de descendre les marches les unes après les autres.
Le cours avait déjà commencé, il était en retard. Mais il ne se dirigeait pas vers sa salle de classe.

Un pas après l’autre, le regard vitreux et le pas tremblant, il se diriger vers la porte du bureau de l’infirmerie où un spasme semble le prendre de nouveau avant qu’il ne puisse trouver le courage de taper ses jointures contre la porte de bois.

Il voulait rentrer chez lui.

Method in the Madness
Ière année RP : 2043-2044
Théana : there's alchemy between us
04 oct. 2019, 14:39
Bleeeeeuuuuuurrrhhhhggg  P.V.   A. MD. 
Alaric avait enfin terminé d'aménager toute l'infirmerie comme il le voulait. Tout le fonctionnement administratif de l'endroit avait été revu par ses soins afin qu'il s'y sente bien, et qu'il puisse travailler dans les meilleures conditions. Avec le temps qu'il passait à l'infirmerie, il avait décidé de rendre son bureau un peu plus accueillant pour les élèves qui y viendraient, laissant une petite corbeille de chocogrenouilles en évidence sur le bureau, devant le fauteuil de l'invité. Les murs, quant à eux, n'étaient plus aussi blanc que l'infirmerie elle-même, puisqu'ils étaient à présent agrémentés de quelques cadres photos, moldus comme sorciers. Aucun tableau cependant, afin de respecter au mieux la confidentialité de l'endroit.

Une étagère avait été également ajoutée, contenant des ouvrages de soins, encore une fois magiques ou non. Certains traitaient de plantes, d'autres de sortilèges, de potions, de médicaments, d'actions à mener, de psychologie, bref, tout ce dont il pouvait avoir besoin. Il s'était rendu compte depuis le début du mois que le travail à accomplir ici n'était pas de tout repos, et nécessitait un savoir des plus étendus, et des plus complets possible, ce qui n'était pas pour lui déplaire. L'infirmerie s'était quelque peu vidée dernièrement, ses derniers patients ne souffrant pas de symptômes nécessitant de les garder ici. Ce n'était pas plus mal, s'il ne rechignait pas à travailler, il ne souhaitait sûrement pas aux élèves de tomber malades ou de se blesser suffisamment gravement pour occuper un des lits.

Perdu dans ses pensées, il en fut tiré par quelques coups donnés sur la porte. Il ouvrit cette dernière d'un coup de baguette, laissant ainsi apparaître un jeune élève, maigre, pâle et tremblant. Le moins que l'on pouvait dire, c'est qu'il ne respirait pas la pleine santé. Il lui désigna le fauteuil en face de son bureau avec un petit sourire. "Bonjour jeune homme. Viens t'asseoir, tu n'as pas l'air dans ton assiette." A vrai dire, à le voir ainsi, il lui aurait même davantage proposé de se reposer dans l'un des lits. Mais avant cela, il voulait savoir ce qui l'amenait ici exactement. "Alors, dis-moi, qu'est ce qui te met dans cet état ?" Alaric espérait de tout son coeur qu'une épidémie de grippe ne couvait pas déjà entre les murs du château, sans quoi l'hiver paraîtrait bien long.

D'un coup de baguette, il remplit un verre d'eau avant de le poser sur le bureau, juste devant l'enfant. Il avait l'impression que le petit risquait de rendre ses tripes à tout moment, et espérait qu'il aurait le temps de le prévenir avant de repeindre son bureau avec ses sucs gastriques. "Tiens, n'hésite pas si tu as besoin de quoi que ce soit."
17 oct. 2019, 23:18
Bleeeeeuuuuuurrrhhhhggg  P.V.   A. MD. 
La porte s’ouvrit, laissant passer dans ses narines des odeurs de désinfectant, de propre et de médicament. Un autre spasme le prit tandis qu’il s’accrochait à ses bras, à son estomac. Tandis qu’il tremblait et qu’il ne voyait déjà plus devant lui : ne distinguait que les formes, n’entendait pas vraiment.
Il vit une chaise, comprit le geste de l’adulte responsable dans la pièce et alla s’y asseoir. Le trajet lui fut pénible. Surtout qu’il se savait observé à chacun de ses pas difficiles. C’est que marcher quand tout tangue, cela s’avère tout de suite bien plus complexe que le simple fait de mettre un pas devant l’autre.
Mais pour cela aussi, il en était incapable. Une de ses chevilles le faisait boiter en permanence, pas de remède là-dessus. Simplement le fait de vivre avec.

Il s’assit avec précaution sur la chaise d’infirmerie, pas face au bureau, mais sur le côté, fixant le sol, les mains autour de soi. Il avait encore le cœur trop lourd et une respiration qu’il essayait de prendre lente et profonde, sans y arriver suffisamment. La tête lui tournait beaucoup et il avait froid. Si froid.
Il voulait rentrer chez lui.
Dans son lit, il pourrait s’allonger, se blottir sous sa couette, serrer ses peluches contre lui et tout simplement oublier, en s’abrutissant d’un sommeil qu’il saurait être difficile.
Mais il était si fatigué, que très certainement, il n’aurait pas de mal à s’endormir, pas vrai ?

L’apparition bienvenue d’un verre d’eau lui fit tourner le regard en direction de la table. Avec une douceur maladive, il le prit, le porta à ses lèvres et commença à boire doucement.
Le contact du liquide frais contre les parois de sa gorge lui fit du bien. Peut-être que cela ferait également du bien à son estomac qui semblait ne plus vraiment savoir où se mettre dans son anatomie. Comme s’il voulait sortir, mais par le circuit du haut, qui ne pouvait que descendre. Ce qui était un poil contraignant.

Il but son verre, ou du moins, le contenu du verre, avant de reposer doucement ce dernier. Il se sentait un peu mieux. Presque un peu mieux, et entrouvrit ses lèvres à d’enfant à la peau arrachée pour répondre enfin au pourquoi du comment il avait toqué à cette porte, derrière laquelle il ne voulait vraiment pas se trouver.
Ça puait. Quelque chose sur laquelle il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus, mais ça puait. Les microbes latents d’Autres peut-être.

« - Je-… »

Un nouveau spasme le prit, qui le fit se baisser un peu.
Ah non, ça n’allait pas du tout.
Ça commençait à remonter, à le brûler.

Sans plus réfléchir et avec une rapidité que seuls ceux sur le point de vomir sont capables d’avoir, il prit à pleines mains la corbeille de l’infirmier et y enfouit sa tête tandis que son estomac et son cœur se mirent finalement à cracher de concert par le biais de sa bouche et de son œsophage, le faisant vomir des flux gastriques et de l’eau. Beaucoup d’eau. Tout ce qu’il se trouvait dans son estomac, ça devait sortir. Que ce soit par la bouche, par le nez, ou par ses yeux qui se mirent à pleurer, tant le principe physique de rejet par la bouche lui était coûté. Il se sentait compressé dans son énergie : tout en lui ne servait plus qu’à cette expulsion qui pourtant, n’était pas suffisante. Car lorsqu’il releva la tête, serrant la corbeille entre ses doigts tremblants, il avait toujours autant la nausée et un poids sur le cœur, qu’il ne parvenait pas à faire sortir.

Method in the Madness
Ière année RP : 2043-2044
Théana : there's alchemy between us
31 oct. 2019, 17:51
Bleeeeeuuuuuurrrhhhhggg  P.V.   A. MD. 
L'enfant but le verre d'eau avec précaution. Alaric se demande s'il avait peur de casser le récipient, ou de se casser lui-même tant il semblait fragile, ainsi assis devant lui. Le garçon était maigre, mais également livide. Même s'il se doutait qu'au top de sa forme il ne devait pas avoir bien des couleurs, il ne pouvait qu'en avoir plus qu'à présent. Il pourrait presque se confondre avec un fantôme s'il n'avait pas les pieds si fermement ancrés au sol. L'infirmier ne le quittait pas du regard, attendant patiemment une réponse de sa part pour savoir ce qu'il pouvait faire pour aider cet enfant à l'allure maladive. Mais, au premier mot échappé, nul autre ne suivit. La corbeille du bureau se retrouva soudainement bien plus pleine qu'elle ne l'était.

Haussant un sourcil, l'infirmier se leva prestement pour rejoindre le jeune garçon. Il fit disparaître d'un coup de baguette ce qu'il avait renvoyait afin de se débarrasser immédiatement de l'odeur bien peu accommodante que cela dégageait. Il la laissa cependant entre les bras de l'enfant, le temps de la remplacer par un haricot métallique prévu à cet effet avec un léger sourire. Il reposa alors la corbeille à sa place avant d'appuyer son fessier contre son bureau, juste en face de l'enfant, tout en l'observant avec son habituelle bienveillance. "Penses-tu que tu serais mieux couché ?" Soit l'enfant parviendrait à s'endormir, soit la position empirerait sans doute les choses. Mais sans savoir ce qui le mettait dans un tel état, difficile pour Alaric de prévoir un traitement.

Il s'approcha alors du garçon, lentement, pour que ce dernier puisse se préparer au geste qui suivit lorsqu'il posa sa main sur son front, simplement pour vérifier qu'il n'avait pas de fièvre malgré les frissons qui le parcouraient. Mais la température n'était pas alarmante, ce qu'il fit remarquer, davantage pour lui que pour son patient du jour. "Pas de fièvre..." Cela rayait pas mal de maladies. Peut-être était-il victime d'une indigestion ? Mais vu le peu de contenu qu'avait renvoyé son estomac, c'était bien peu probable. D'un nouveau coup de baguette, il fit léviter un second verre d'eau vers l'enfant. "Tu devrais te rincer la bouche." A défaut de boire le liquide pour le rendre aussitôt, cela ne pourrait pas lui faire de mal.

Alaric se mit alors à fouiller un instant dans l'armoire à pharmacie pour en sortir de fins morceaux de racines de gingembre déjà coupés qu'il versa dans une boule à thé avant d'emplir une tasse d'eau chaude pour laisser le tout infuser. Le gingembre était un anti-vomitif parfait, et sous forme d'infusion, cela suffirait sans doute à garder le garçon hydraté. "Tu boiras ça dès que tu t'en sentiras capable, ça devrait t'aider, d'accord ?" Difficile pour lui de faire davantage avant que l'enfant ne lui parle...
14 nov. 2019, 13:14
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Il avait en tête, une chanson, probablement entendu dans une radio, alors qu’il était dans la rue. Peut-être même en milieu moldu, près de l’université d’Oxford où sa mère se rendait parfois pour dispenser des cours de latin, de grec, d’indo-européens et de tout un tas d’autres langues : parfois oubliées, parfois non. C’était un air enquiquinant, qu’il avait oublié, mais qui faisait surface. Comme lorsque les pensées se déroulent en boucle lors des nuits d’insomnies. Là, il avait la boucle de cette mélodie, autrement assez inintéressante. Il voyait aussi en boucle la couleur orange. Il ne savait pas bien pourquoi il devait à ce point prêter attention à cette couleur, mais il la dévisageait, derrière son regard penché au-dessus de sa bassine improvisé.
C’est cette couleur qu’il vit, quand l’adulte vint apposer sa main sur son front. Dans d’autres circonstances, il l’aurait probablement mordu. Mais comme il ne se sentait pas bien, et que le fait d’être touché ne le rendait pas bien non plus, il se contenta de toussa derrière sa main, comme l’enfant poli qu’il était, avant de venir se frotter le front à l’aide d’un morceau de manche. Il n’avait pas besoin d’être en plus contaminé…

L’idée contracta de nouveau son estomac en un hoquet qui le fit se pencher au-dessus de sa nouvelle bassine, mais rien ne sortit. Et à vrai dire, c’était plus psychosomatique qu’autre chose, car son estomac était bien vide. Un autre hoquet suivit, le temps que son corps comprenne qu’il n’y avait plus rien à régurgiter et que son esprit, de l’autre côté, comprenne qu’il fallait mieux pour lui penser à la couleur orange qu’à sa situation actuelle.
Alors il pensa à cette couleur, qu’il voyait si bien, dans ce lieu si grand. Ça l’aida à se redresser progressivement, à effectuer des gestes mécaniques comme prendre le verre, se rincer la bouche, recracher dans la bassine. Il sentait que ça le brûlait dans la gorge et la trachée, à cause de la bille qu’il avait régurgitée un peu plus tôt. Bille qui se trouvait en majorité, avec de l’eau.

Il tremblait toujours un peu, mais le fait d’avoir vomi de façon aussi violente (comme à chaque fois), semblait l’avoir calmé. Ou, du moins, épuisé. Il tenait toujours la bassine contre lui, ne regardant pas vraiment l’infirmier, et se contentant d’hocher légèrement la tête quand il lui donna une boisson chaude. Ça sentait fort le gingembre, il y aurait mis du miel. Mais ça faisait du bien à sa gorge.
Alors il but, tout doucement, dans un silence qui aurait pu être gênant s’il s’en souciait. Ce qui était loin d’être sa préoccupation.

Au but de quelques gorgées, et se sentant mieux en tenant cette tasse d’eau chaude et parfumé, il finit par s’exprimer. Ça allait un peu mieux, même s’il considérait la possibilité de s’allonger un instant. Mais ce n’était pas sa priorité, c’était secondaire. Sa priorité était la suivante :

« - Je veux rentrer chez moi. »

Il avait la voix un peu rauque, malgré l’eau au gingembre, mais l’on parvenait tout de même à reconnaître ses accents apathiques habituels. Car, malgré son insistance sur le verbe, le « vouloir », qui portait l’accent, il semblait finalement assez détaché de tout cela.
Ce qui lui manquait, c’était un sentiment de sécurité.

Method in the Madness
Ière année RP : 2043-2044
Théana : there's alchemy between us
20 nov. 2019, 19:54
Bleeeeeuuuuuurrrhhhhggg  P.V.   A. MD. 
L'enfant parvint à se rincer la bouche après un nouveau hoquet. Il semblait étrange, distant, lointain, comme si son propre corps n'était pas vraiment le sien mais qu'il devait pourtant faire avec. Toujours appuyé contre son bureau, non loin du garçonnet, Alaric ne parvenait pas à détourner son regard de lui. Il n'avait pas le même regard que les autres enfants qui venaient ici. Il ne semblait pas habiter par la même flamme. Il semblait... Totalement détaché de ce monde, malgré les hoquets qui soulevaient sa poitrine. Il le laissa boire quelques gorgées de l'infusion en silence, sans chercher à lui poser davantage de question. Il avait bien compris qu'il n'obtiendrait de toute façon pas énormément de réponses avec lui.

A défaut de savoir s'il voulait aller s'allonger, il décida de le garder assis dans son bureau aussi longtemps qu'il y tiendrait. Après tout, c'est bien ici qu'il avait décidé de frapper. Et enfin, prouvant qu'il ne faut jamais désespérer, la voix de l'enfant se fit entendre pour autre chose que régurgiter une quelconque bile. Une phrase complète, qui saisit Alaric comme une claque. L'enfant n'allait pas bien, et son mal n'était pas physique. Comment avait-il pu ne pas s'en rendre compte auparavant ? Il s'assit complètement sur son bureau, décidant de ne pas s'éloigner davantage de son patient, de peur qu'il ne se renferme et refuse de lui parler. "Pourquoi donc ? Qu'est-ce qui ne te plaît pas ici ?" Il préférait commencer doucement. Savoir si c'était les cours qui le dérangeaient, ou la magie, le bruit, le monde, l'éloignement, ou pire : d'autres élèves qui s'en prenaient à lui.

Il savait que les enfants pouvaient être cruels entre eux, sans la moindre raison. Qu'ils pouvaient user de mots plus tranchants que des rasoirs, et que les sorts et les coups pouvaient rapidement être échangés sans qu'aucun adulte ne le sache. Et pourtant, il espérait toujours que si tel était le cas, les élèves concernés oseraient venir lui en parler. Beaucoup avaient tendance à penser que l'infirmerie n'était ouverte que pour ceux souffrant de maux physiques, mais parfois, parler pouvait s'avérer être le meilleur des remèdes. C'est pour cela qu'Alaric se voulait le plus disponible possible, quitte à prendre sur ses heures de repas ou de sommeil. Il se devait d'être présents pour ces enfants, quoi qu'il arrive, surtout en ces temps sombres.

Attendant tranquillement la réponse du Serdaigle aux bouclettes, il en profita pour se faire venir un thé vert d'un coup de baguette. Quitte à discuter, autant le faire dans les meilleures conditions qui soient. D'autant plus que l'enfant n'avait pas l'air d'être un grand bavard, il lui faudrait probablement prendre son temps pour comprendre exactement ce qu'il lui arrivait.