Janvier 2045

Tout doucement, Chems glissa précautionneusement son devoir de sortilège sous la porte de la salle du professeur Perkins en veillant à faire le minimum de bruit.

En retard sur le rendu du papier et le garçon avait eu le culot de vouloir faire passer l'erreur en le déposant un week-end dans l'espoir de ne trouver personne et s'éviter d'avoir à donner une excuse qu'il n'avait pas. Pour une fois que le ciel répondait à ses prières... Un bout de langue dépassant sur sa lèvre supérieur dans sa concentration, et accroupi le visage à moins cinq secondes de finir par terre, sa main droite gantée de ses mitaines habituelles passa de justesse l'interstice de la porte. Retenant le devoir jusqu'à ce qu'il estime que son papier n'ait plus de chance de sortir de la salle par l'action d'un simple coup de vent, le garçon se redressa promptement en s'époussetant les mains. Voila une bonne chose de faite! Du moins jusqu'à jeudi, quand il pourra entendre l'avis de miss Perkins sur la question. En attendant...

Il fit volte-face vers là où l'attendait Jeff en bout de couloir. L'irlandais haussa les épaules pour toute excuse. Il avait fait l'égoïste en demandant à son pote de l'accompagner pour guetter au cas où miss Perkins —ou quelqu'un d'autre d'ailleurs, débarquerait à l'improviste. Ça avait été une précaution qui n'avait, apparement, pas eu lieux d'être en plus de dire qu'il avait juste gratté sur le peu de temps libre du brun. Une denrée bien rare en cette troisième année que le garçon n'économisait pas autant que ses camarades et il le savait. Autrement, il n'aurait pas finit par avoir un devoir en retard. Est-ce qu'il s'en remettait pour autant en question? Un regard vide ponctué d'un reniflement plus tard, il en conclue que pas vraiment. Attrapant sa besace gisant par terre à côté de la porte, Chems trottina pour rejoindre l'anglais, passant l'infirmerie toujours grande ouverte et, semblait-il, vide en ce début d'après-midi. Il faisait pas beau dehors, on entendait battre la pluie sur les carreaux de la salle de soin du couloir, rendant l'atmosphère fidèle à l'ambiance de la saison et de la fête qui se préparait. 

Chems pinça ses lèvres arrivé à hauteur de son camarade. Si il devait parié, son... « Mieux vaut prévenir que guérir » n'aurait pas arranger ses affaires, mais que dire? Il avait toujours le mot qui fallait pas dans toute les situations. Sur le départ cependant, alors qu'ils s'apprêtaient à prendre le couloir perpendiculaire pour rejoindre le grand escalier, le regard du poufsouffle s'aventura une dernière fois sur l'immense corridor qui donnait accès à la salle de sortilège, l'infirmerie et la salle des trophées, désert comme il l'était rarement, en particulier par temps de pluie. Il n'y avait vraiment pas un chat, même pas la saloperie persistante de Rusard. 

Les prémices d'une idée germèrent dans son esprit l'amenant à faire une halte. L'objet dans son sac tapa sur sa hanche comme un rappel, finissant de le convaincre de balancer son dessein aux oreilles de son camarade. 

« Attend! » 

Arrêtant de force la progression de l'anglais en attrapant le creux de son coude, il souleva précipitamment le battant de son sac bandoulière pour en sortir un objet à angle dont la couleur avait un jour attirer son attention dans la malle d'un de ses camarade. 

« Regarde ce que Kevin m'a prêté »

C'était un boomerang à mouvement perpétuel, article phare chez Weasley. Chems n'avait jamais eu la chance de le retrouver dans les étalages, arrivant toujours trop tard dans la boutique. Les sorties étant restreintes à cause du Conseil, les occasions de mettre sa main dessus s'en voyait alors grandement amoindris cette année.

« Viens on le teste ici, il y a personne » s'aventura-t-il à proposer en montrant d'un coup de tête la direction du couloir vide. La pluie obscurcissait toujours le parc qui était réduit à une marre de boue géante. Il aurait pu attendre, demander à Kevin son boomerang à un moment où le terrain serait plus propice à ce genre d'activité. C'était un bon plan et il aurait tout à fait fait cela si ça n'avait pas été pour son incapacité à être patient et raisonnable. Pourquoi attendre? Le couloir était là, vide, et immense , et magnifique, et tout et tout— Et puis, c'était tout d'une occasion pour faire quelques chose de drôle avec son ami. 

Le garçon se mit à sautiller imperceptiblement sur ses talons dans l'expectative d'essayer l'objet qui lui donnait tant envie depuis qu'il avait appris son existence, resserrant sa prise sur le bois coloré et verni, présentant finalement le jouet au brun comme une invitation.

Jeffrey tapotait nerveusement du pied au bout du couloir. Il se demandait bien ce qui lui avait pris d'accepter un tel deal. Venir passer son temps libre à faire le guetteur pour les bêtises de Daley alors qu'il aurait pu en profiter pour essayer de passer un peu de temps avec sa petite sœur... Vraiment parfois il ne se comprenait pas lui-même. Mais bon, Jeffrey n'avait décemment pas pu refuser ça à son pote. Le souvenir de leur vendetta envers Aizon était encore bien présent dans l'esprit du jeune anglais et il considérait comme un devoir de rendre un service en retour à l'irlandais. Des amis il n'en avait pas cinquante. Si lors de sa première année Jeffrey avait été très populaire, il avait ensuite vu qu'en grandissant et en ayant des problèmes les potes étaient en fait peu nombreux à répondre présent et que les vrais amis comme Chems étaient précieux.

Le garçon stoppa alors son geste machinal du pied et se retourna brièvement pour voir où en était Chems de son entreprise étrange vers le bureau de Miss Perkins. L'irlandais était dans une position peu académique, la tête proche du sol. Jeffrey rigola en voyant la scène. Décidemment Chems était unique en son genre. Le joueur de Quidditch reporta alors son attention sur le couloir afin d'être sur que Miss Perkins ou n'importe qui d'autre ne surprenne pas la scène. Heureusement tout se passa sans encombres. Chems le rejoignit et le duo commença alors à quitter les lieux. Finalement ça n'avait pas été si terrible que ça de faire le guetteur et le jeune anglais pourrait peut-être même voir Olydia. A moins que...

Chems le retint par le coude et s'empressa de lui montrer son sac, duquel il tira un objet d'un vert criard. Jeffrey le reconnut immédiatement comme le boomerang à mouvement perpétuel de Kevin, un autre de ses amis. L'anglais s'enthousiasma et taquina dans la foulée son camarade.

« Cool ça ! Kevin te l'a prêté ou bien tu lui as emprunté en te disant qu'il serait sûrement d'accord ? » dit Jeff en mimant des guillemets pour le mot "emprunté" avant d'afficher un sourire goguenard.

Sourire qui s'effaça quand l'irlandais proposa d'y jouer ici, en plein milieu d'un couloir. Chems semblait tout excité à cette perspective, signe encore plus inquiétant et annonciateur de problèmes aux yeux de Jeffrey.

« Là ? Dans le couloir ? T'es pas un peu fou toi ? On ferait mieux d'aller y jouer dans le Pa... » dit le troisième année avant de s'interrompre. Le temps au dehors était peu engageant et ne donnait pas envie d'aller jouer dans le Parc. Alors l'anglais se ravisa. « Ouais non oublie, c'est pas la meilleure des suggestions je te l'accorde... »

Le jeune Hunter pesa alors le pour et le contre. Faire ça était un peu risqué mais il n'y avait après tout rien de mal à se lancer une ou deux fois un boomerang non ? Et puis Jeffrey avait envie d'essayer cet objet depuis un moment et les dortoirs étaient un endroit trop confiné pour cela. Il tenait donc là une occasion en or de tester cet objet.

« Allez ! Ca marche ! » dit joyeusement Jeff en se saisissant de l'objet. « Recule un peu. Voilà... » dit le garçon en reculant également. Il arma son bras, mimant plusieurs fois la gestuelle pour s'entraîner. « Prêt ? Alors attrape ça ! » dit le Poufsouffle en lançant le boomerang d'un geste plus qu'enthousiaste afin que ce dernier dépasse Chems pour ensuite revenir vers lui, lancé comme un frelon.

Jeff était pas chaud, ok. Rétractant le boomerang sans pour autant abandonner l'idée du test, Chems s'apprêtait à reculer. Il n'allait pas forcer lui la main ni tenir ça sur le compte de son pote mais ça voulait pas dire qu'il n'allait pas essayer seul. « Merci pour— » Commença-t-il, résigné et un peu déçu, lorsqu'un coup d'oeil sur le visage du batteur l'arrêta. Il connaissait ce regard absent, si Jeff parlait plus c'est qu'il commençait à l'envisager, il serait déjà partit autrement. Au risque qu'un mouvement dans la mauvaise direction puisse faire reconsidérer négativement la réponse du brun, Chems n'osa plus bouger d'un iota. Aaaller, aaaller ~ ...« Allez ! Ça marche ! »

« Yeah génial! »

Il bondit presque d'entrain. Et c'était encore plus énorme de voir que ça branchait vraiment l'autre garçon. Ça aurait été autrement plus ennuyeux que Jeff reste réticent sinon. « Vas-y! Vas-y! » chantonna-t-il, épiant avec des yeux étincelants le moment où le jouet quittait la main de son camarade. C'était exceptionnellement satisfaisant de voir une scène aussi atypique que celle d'un boomerang tournant tout seul dans les couloirs, les uniques objets volants à l'intérieur du château étant les bougies de la grande salle. Cependant, était-il forcer de constater que Jeffrey n'avait pas été qu'outrageusement prudent en refusant instinctivement sa proposition. Malgré la largeur impressionnante du couloir, c'est à peine si le circuit du boomerang ne frôlait pas les murs. Au bout d'un aller-retour, Chems déplia son bras au dessus de sa tête en remarquant que l'objet avait prit bien plus de hauteur dans son circuit.

Placer de sorte à interrompre sa course, sa main percuta le jouet tournant à pleine vitesse, mais du mauvais côté du boomerang, et ses doigts finirent par se refermer dans le vide. Le heurt cuisant tapa sur le dos de sa main, heureusement amorti par sa mitaine. Ouch. « Excellent Hunter. Prochaine étape, on apprend à doser sa force qu'est-ce que t'en penses? C'est un boomerang pas un cognard » tout en tenant des propos en parfaite opposition à ce qu'aurait dit le capitaine des Hel's en temps normal, Chems china en imitant le ton de ce-dernier pour le peu de fois où il avait entendu le rouquin parler à l'équipe.

Il se retourna, s'attendant à trouver l'objet dans sa chute. Que nenni. Un boomerang normal serait tombé après avoir été ébranler. Normal... sauf celui qu'ils avaient ne l'étaient pas. Il repartait déjà pour un tour d'ailleurs. 

« Il est là le mouvement perpétuel alors? Ça s'achète pas avec un sort d'arrêt ces machins? » 

Le garçon creusa sa mémoire si d'aventure il avait été informer d'une quelconque information relative à la question, mais ne trouva rien dans ses souvenirs... parce qu'il n'y avait rien à trouver. Bien sûr, aussitôt l'accord avait-il franchit les lèvres de Kevin que Chems avait volé vers la sortie du dortoir, la tête dans les nuages sans entendre les recommandations (si recommandation il y avait). L'irlandais n'était pas sûr qu'une personne en ce château ne se sente autant exaspéré par sa propre personne de manière récurrente qu'il ne l'était envers lui-même. 

En réfléchissant à sa propre imbécilité et une manière de la rétablir sans faire de bavure, ses yeux ne quittèrent pas une seconde l'objet lâché en liberté dans le corridor. D'avoir été perturbé dans son parcours par la tentative d'arrêt du garçon, le boomerang n'empruntait pas la même trajectoire que son premier tour mais le troisième année ne s'en inquiéta pas autant— du moins jusqu'à ce que celui-ci n'entame son virage de retour. Entre le moment où l'irlandais réalisa que la boucle avait bien trop serré et que le jouet ne revenait pas droit vers eux, il était trop tard... Chems givra. 

*CRAASSSH*

Le boomerang était entré dans l'infirmerie.... 

Était-ce l'enthousiasme contagieux de l'irlandais qui avait poussé Jeffrey à lancer le boomerang avec tant de vigueur ? Possible. En voyant son camarade sautiller sur place et si ravi de sa réponse positive le jeune anglais s'était alors volontiers prêté au jeu et finalement sans du tout se faire prier. L'objet volant manqua par deux fois toucher les pierres du château mais parvint à faire son demi-tour en direction du duo de Poufsouffle. Chems se tenait prêt à ses côtés, paré à bondir pour attraper le boomerang. D'humeur badine, Jeffrey ne put s'empêcher d'essayer de le déconcentrer.

« Te rates pas mec, on peut pas dire que tu as pas eu le temps de le voir venir. T'auras même pas le vent pour excuse... »

Jeffrey se recula d'un pas, d'une part pour ne pas gêner son camarade dans son entreprise mais aussi car il préférait mettre un peu de distance avec l'objet volant, qui avait pris de la vitesse. Chems déplia alors son bras et le tendit pour tenter de capter le boomerang, qui planait un peu trop haut pour l'irlandais. Jeffrey serra les dents, plein de compassion, quand les doigts de son pote vinrent taper fortement le boomerang. Ses mitaines avaient visiblement amorties l'essentiel du choc car il se tourna vers le jeune anglais pour le chambrer sur son côté batteur fou avec une imitation plutôt talentueuse et convaincante de Rey Sifferlen, son capitaine de Quidditch.

« Ouais ouais Daley. C'est ça j'y penserai... » ricana Jeffrey avant de contre-attaquer, un petit sourire goguenard sur le visage. « En tout cas t'es pas un attrapeur né on dirait. »

Puis il se tourna en même temps que son camarade afin de voir où avait atterrit le boomerang mais ne parvint pas à le trouver immédiatement. Finalement il vit le projectile poursuivre sa course, animé d'un élan nouveau sans doute par l'enchantement présent sur l'objet. Jeffrey trouvait cela fascinant et le regarda repartir avec un air satisfait.

« C'est top ce machin n'empêche ! » dit le garçon avec enthousiasme avant de répondre à son ami avec une moue dubitative et après un moment de réflexion. « J'sais pas... Kev t'a pas dit comment on l'arrêtait ? Sinon il y a toujours Immobulus qui pourrait marcher j'pen... »

Le troisième année s'interrompit en plein milieu de sa phrase en voyant la courbe dessinée par le boomerang. Il fut trop tard quand Jeffrey réalisa qu'il aurait du tenter de stopper l'objet... qui pénétra en fanfare dans l'infirmerie. Le garçon poussa alors un juron et s'élança en courant dans la pièce, qui semblait heureusement déserte. C'était une chance mais les Poufsouffle risquaient gros si le boomerang dévastait les lieux. Il fallait agir rapidement.

Prenant l'initiative, Jeffrey essaya d'anticiper la trajectoire de l'objet et quand il parut la deviner il se jeta obliquement de manière à atterir sur un des lits. Mais le jeune anglais avait marqué un temps d'hésitation fatal, par peur de se faire mal, et n'avait touché le boomerang que du bout des doigts, modifiant une nouvelle fois sa trajectoire. L'objet vint frapper deux flacons sur une table de chevet et l'un deux tomba par terre et se fracassa. De son côté Jeffrey, emporté par l'élan de son saut, rebondit quelque peu sur le lit et se cogna en outre le crâne contre le mur. Il ressentit une douleur vive qui lui fit monter les larmes aux yeux et l'étourdit un bref instant. Le garçon entendit quelques bruits supplémentaires sans savoir s'ils étaient du fait de Chems ou du boomerang.

Jeffrey se saisit alors de sa baguette magique, se disant qu'un Immobulus ferait mieux l'affaire et se retourna dos au mur, priant pour qu'il n'y ait pas trop de dégâts.

Chems entra à l'infirmerie en catastrophe juste à temps pour avoir le son et l'image; le bruit sourd de la tête de Jeffrey tapant contre le mur le cueillant à l'entrée. Il ne se moquerait pas, ça non!! Ce n'était toutefois que grâce au mérite de sa main devant ses lèvres empêchant le rire trop spontané de sortir de sa bouche. « R-rIeN de cASsé ? » bafouilla-t-il d'une voix s'étranglant à force d'essayer de contenir une furieuse hilarité. C'est pas drôle, c'est pas drôle— Un autre tumulte claqua, résultat de l'éclatement d'une lampe murale qui venait de sauter sous le coup du boomerang ravageur, et le sourire malin de Chems tomba aussi sec. Ok c'est vraiment pas drôle. Le garçon réagit plus spontanément cette fois, il fallait à tout prix arrêter cette chose infernale et l'irlandais avait décidé d'opter pour la technique du filet de pêche.  Arrachant la couverture du lit le plus proche de lui, il la balança en l'air dans l'espoir de recouvrir et brouiller le mouvement de l'objet. Le poids ajouté de la couverture abaisse certainement la hauteur de vol du boomerang mais ne l'arrête pas dans sa lancée, emportant le drap dans sa course folle telle la représentation d'un fantôme de dessin animé, fonçant droit sur une des armoires à pharmacie de l'infirmerie. Le temps de voir dans sa vision périphérique Jeff revenir à lui, baguette prête à l'emploi, que l'objet entrait en contact avec la porte vitrée, brisant son dernier espoir. L'impact est à peine amorti par la couverture et, malheureusement, assez violent pour qu'une fissure en toile d'araignée n'apparaisse sur la vitrine du placard quelques secondes avant que la pression du boomerang ne finissent par faire éclater le verre. Chems, en voyant les fêlures, avait rapidement activé la marche arrière, protégeant ses yeux de son avant bras en sentant arriver le coup foireux du giclage de morceaux de verre et resta ainsi jusqu'à ce que le tintamarre ne s'arrête. 

En recouvrant sa vision, il pu constater de l'ampleur des dégâts. Ne restait debout sur le chemin du boomerang que le cadran en bois de la porte gauche de l'armoire. L'objet s'était échoué dans le fond du meuble, figé dans le contreplaqué. Les substances d'une petite vingtaine de fiole et antidote se mélangeaient, coulant sur l'étagère et tâchant la couverture blanche encore enroulé autours du responsable du désordre. Le reste de l'infirmerie n'est pas en reste entre la lampe, les lits défaits et le verre brisé de partout. « Un reparo ça s'tente... » articule le garçon avec un ton que la brusque descente de stress a rendu creux. Mais son coeur n'a pas autant de temps pour se calmer que des voix résonnent du couloir. « C'était gros comme bruit quand même... » disait l'une. « Ça doit encore être Peeves qui fait des siennes, mieux vaut partir— » répondait l'autre. Heureusement ces voix n'étaient que de passage; cependant, elles venaient de soulever un autre problème. Un très grave problème. 

« Ferme la porte ! » tonna précipitamment Chems à l'adresse de l'anglais en s'approchant d'un pas pressé vers le placard défoncé. 

Avec son pied droit, il balaya rapidement les morceaux de verre au sol pour se frayer un chemin vers l'armoire. « Faut à tout prix qu'je cache ça avant que quelqu'un se ramène, ils ont dû nous entendre du terrain de quidditch c'est sûr ».  Il tourna un visage mi atterré mi implorant vers son pote en se souvenant de la taquinerie du brun qu'il avait laissé passer il y a quelques minutes sans répliquer. "Kevin te l'a prêté ou bien tu lui as emprunté en te disant qu'il serait sûrement d'accord ?". Chems s'expliqua à travers son agitation, dans une réponse différée à la plaisanterie: « J'l'ai pas piqué Jeff, j'ai vraiment demandé à Kevin. Il va me tuer si j'me le fais confisquer ». Tirant sur le drap coincé avec le jouet, il se laissa surprendre par sa libération soudaine et d'un pas en arrière pour se rééquilibrer, en sentit craquer quelques morceaux de verre sous sa semelle ainsi que la griffure d'une pointe de débris piqué son avant-bras. Ces détails furent cependant rapidement occulté par l'empressante recherche d'une cachette alors qu'il récupérait le boomerang d'entre les restes de fiole. 

De trois bonds, Chems éloigna le mobile de la scène de crime pour se retrouver à tourner sur lui même au milieu de l'allée centrale de l'infirmerie. 

« Si je le met sous une table de chevet, Darroch le trouvera ? Ouuu- ou au dessus d'une armoire! Il y a des toilettes ici ? Si j'le balance par la fenêtre il survivra à la chute, ce truc a troué du bois... Ah ouais mais si quelqu'un le trouve avant non non c'est pas une bonne idée ça— [...] » 

L'irlandais continuerait d'énuméré toutes les possibilités sans prendre un souffle tant qu'il n'aurait pas d'idée solide. Il fallait mettre ce boomerang en lieu sûr maintenant qu'ils avaient le bénéfice d'être seuls.