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28 mars 2020, 16:03
Quatuor multicolore  Privé   RPG+ 
Lundi 20 mars 2045, dans l'après-midi.
@Ella Davis, @Hannah Hardhoke, @Julie Jing


Malya pensait au cours de botanique qu'elle manquait. Saleté d'urticaire moldue ! C'était malin, elle avait été tranquille un moment, et là, sorti de nulle part, un œdème. Bon, pas vraiment de nulle part. Mais on ne pouvait pas supprimer le 20 mars du calendrier, si ?

Satanés moldus, c'était encore de leur faute ! La hanteraient-ils à tout jamais ? Justement, passer le 20 mars à l'infirmerie, ça ne lui plaisait pas trop…

Deux ans auparavant, jour pour jour, elle était dans l'infirmerie de sa pension moldue. Elle avait décidé de se confier à quelqu'un qui était soumis au secret professionnel, secret médical, même. Elle avait bien demandé à ce que son oncle, le directeur, ne soit pas mis au courant de son passage. À peine était-elle sortie de l'infirmerie qu'il l'était déjà.
Elle avait tenté de raconter qu'elle allait mal, qu'elle n'en pouvait plus, qu'elle ne dormait plus la nuit, qu'elle voulait mourir. Tout était vrai, hélas ! aucune exagération, au contraire. Elle n'avait pas dit qu'elle avait déjà essayé.
Au moins, les adultes ne pouvaient plus l'ignorer. C'était officiel, ils devaient s'occuper d'une Malya se prétendant harcelée et suicidaire sur les bords. Ça salirait l'image de l'établissement, si ça en sortait. De plus, la petite sorcière avait émis le désir de s'enfuir de ce lieu de torture, pour rejoindre le commissariat le plus proche ; là-bas, on aurait recueilli sa plainte : elle aurait trouvé au moins une oreille à l'écoute.
Pour l'oncle de Malya, c'était clair : il était hors de question de laisser une sale gamine qui remuerait un jour une baguette lui attirer des ennuis, d'autant qu'il était loin d'être innocent, dans cette affaire.
Il avait fait organiser des heures de vie de classe, où Malya était seule, livrée à elle-même, face à ces monstrueux camarades moldus. Non, pas seule : sous la surveillance d'un adulte officiellement "neutre", qui présidait la réunion. Grand soutien !
Si Malya n'avait pas compris que c'était ce qu'ils attendaient, qu'elle devait se venger sous peine de s'exposer à la juste accusation de lâche, cette petite Serpente n'aurait jamais connu Poudlard, et ne serait plus de ce monde.

Quelle sottise cela aurait été.
Heureusement, Malya avait désormais conscience de tout cela. C'était passionnant, la vengeance. En y pensant, on pouvait la savourer par avance, pour peu qu'on dispose d'imagination, on pouvait imaginer les réactions, les remords, l'impuissance que l'on contemplerait chez ses ennemis dans un futur plus ou moins proche. La seule source de satisfaction pour le moment. Il faudrait s'en contenter, car c'était la seule compensation à la douleur et à la souffrance qui rongeaient Malya.

Décidant de cesser de penser à ces horreurs, la Serpentard se décida à regarder un peu ce qui l'entourait, ou plutôt ceux qui l'entouraient. L'infirmier avait visiblement regagné son bureau.
Soudain elle entendit de l'agitation dans le lit voisin. Elle regarda ses mains, qui avaient bien dégonflé, et se décida à se lever. Elle se rapprocha de la source du bruit.

Elle posa alors la seule question qui s'imposait dans son esprit :

"- Est-ce que tout va bien ?"
Dernière modification par Malya Crown le 30 mars 2020, 21:03, modifié 1 fois.

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Si par hasard quelqu'un voit ceci, n'hésitez pas à m'écrire même si je suis devenu un fantôme sur le site ~ Azriel#3174 sur Discord

28 mars 2020, 17:55
Quatuor multicolore  Privé   RPG+ 
De retour dans ton ancienne école. Fanny est là. A quelques mètres de toi. Ses longs cheveux blonds que tu lui as toujours enviés volent au vent. Elle te fait signe. Tu souris de toutes tes dents, heureuse de retrouver ta meilleure amie. Ta seule amie. Tu as pleins de choses à lui raconter !

Mais lorsque tu fais un pas vers elle, un rictus moqueur se forme sur son visage. Tout à coup, il t’est impossible de la reconnaître. Un rire affreux sort de sa bouche, un rire maléfique, moqueur, qui te noue le ventre, te serre la gorge. Sans que tu comprennes comment, tous tes camarades de classe apparaissent, formant un cercle qui se referme lentement autour de toi. Tu es piégée. « Tu es maudite, Ella ! Maudite, tu entends ? » « Ella la sorcière ! » « Tu sais bien que la place des sorcières, c’est sur un bûcher, pas vrai ? » « Personne ne t’aime ici ! Tu n’as pas d’amis ! »

Tu veux partir, t’enfuir, loin d’ici, courir sans t’arrêter, mais tu sais bien que c’est impossible. Tu sais que, pendant deux longues années qui ne seront que souffrance, tu devras rester. Dans cette école. Avec les mêmes élèves. Qui feront de toi leur souffre-douleur. Alors tu fermes les yeux, et laisse pleuvoir les insultes sur toi. Quand soudain, tu sens des doigts se refermer violemment autour de ton cou. Tu suffoques, essaies d’appeler à l’aide, mais les mots restent bloqués. Dans quelques secondes, tu n’auras plus d’air.


Ella ouvrit brusquement les yeux, la respiration sifflante. La sueur perlait sur son front, et elle sentait encore ces doigts sur son cou. Elle cligna des yeux plusieurs fois, tentant de chasser cette sensation désagréable. Tout cela n’était qu’un cauchemar. Mais ses cauchemars étaient toujours plus réels qu’on n’aurait pu le penser ; ils s’inspiraient de son ancienne vie. Essayant de calmer son cœur qui battait la chamade, la petite Gryffondor entendit alors une voix qui lui était inconnue résonner au loin. Fiévreuse, il lui fallut quelques secondes avant que les mots ne parviennent à son cerveau :

- Est-ce que tout va bien ?

Elle se força à ouvrir les paupières, espérant ne pas être encore coincée dans un mauvais rêve. Mais non, une pièce beaucoup trop lumineuse se matérialisa sous ses yeux ; bien qu’elle lui apparaisse floue. Une fille se tenait debout, devant son lit. Elle possédait des cheveux châtain clair, et ses yeux verts l’observaient avec attention. Quelque chose clochait… En effet, se dit-elle quand elle s’aperçut que la fille -une Serpentard à qui elle n’avait jamais parlé, avait la peau légèrement… Gonflée. Et rouge.

C’est alors qu’Ella se rappela qu’une voix -qui devait appartenir à la fille, lui avait adressé la parole. Elle se redressa sur son oreiller et réussit à articuler :

- Euh… Oui. Ça va.

La brunette avait trop chaud, et dans sa tête, mille pensées s’entrechoquaient, se bousculaient, lui provoquant un terrible mal de crâne. Comment s’était-elle retrouvée ici ? Ah oui, elle s’en rappelait à présent. Elle s’était réveillée, en pleine nuit, bouillonnante de fièvre. On l’avait amenée ici, et en dépit du marteau qui lui cognait sur la tête, elle avait fini par s’endormir. La petite fille aurait bien demandé à la Serpentard ce qui lui était arrivé, mais déjà qu’en temps normal, il n’y avait pas plus méfiante et distante qu’elle, alors là… Elle n’avait aucune envie de faire la conversation, et pria pour que la fille regagne son lit.

Non, ça n'allait pas.
@Malya Crown @Hannah Hardhoke @Julie Jing

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30 mars 2020, 05:43
Quatuor multicolore  Privé   RPG+ 
Je ne suis jamais rentrée dans l'infirmerie de Poudlard. C'est désormais chose faite. Du blanc. Du blanc encore. Du blanc toujours. C'est sans aucun doute la salle la plus lumineuse du château à ma connaissance. Je suis affalée sur l'un de ces lits uniformes et rigides, loin du confort offert par les matelas moelleux de Serdaigle. Et puis tout ce blanc, ça m'angoisse. J'étouffe.

Alors j'essaie de calmer le début de ce qui semble être une nouvelle crise d'angoisse, respirant avec le plus de régularité, tentant de ne réfléchir qu'à une seule chose: ma respiration. Cela s'avère difficile de résister à mes démons, qui semblent galvanisés en mon fort intérieur. Garde le sourire, plus rien n'est grave, tant qu'il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne... La phrase rebondit avec un son mélodieux, je crois même un instant réentendre la chanson, mais ce n'est qu'illusion et calomnie.

Je m'enfonce la tête contre l'oreiller: ça me détend. Je pousse de plus en plus fort, puis je me souviens que je suis en public. Merde.

J'ai honte de moi-même, jamais dans ma vie je n'ai éprouvé autant de dégoût, de haine malsaine contre moi, mes pensées, mes actes, mon caractère. Résiste. Il le faut. Ne pas partir avant les autres. C'est difficile à croire, étant donné que j'ai du mal à imaginer un monde plus amer que celui dans lequel on m'a donné vie, hélas.

Je me relève, scrute l'horizon, et, d'une oreille attentive, je remarque que deux élèves semblent entamer une discussion. Immédiatement des questions se bousculent dans ma tête: De quoi peuvent-elles bien parler? Quelle raison les a amenées jusque là? De quelle maison sont elles? Tant de questionnements aussi rhétoriques que futiles, mais je ne puis m'en empêcher. J'étais comme ça. Mais je tente avec rage de renier cette partie de ma personnalité, facette négative de mon inconscient.

Nous habituerons-nous à la douleur? Résisterons nous à une nouvelle peur? Ne succomberons nous pas à de nouveaux pleurs? Ces interrogations, puissantes et venimeuses, me hantaient au plus haut point. Moi qui m'étais relevée il y a cinq minutes, je ne sais pas si c'était une idée judicieuse. Je reprends une position allongée, espérant que ce moment rempli d'amères réflexion ne sera qu'une petite parenthèse et que je vais pouvoir profiter d'un peu de douceur...

Mais je n'y parviens pas. Alors dans un élan qui me surprend moi-même, je me lève, et je rejoins les deux filles actuellement en train de discuter. Je lance, le plus jovialement possible:

-Salut les filles! Est-ce que ça va mieux?


Je ne sais pas pour quelle raison je suis allée les voir, mais je sais une chose.
Mon corps me surprendra toujours.

𐌔

31 mars 2020, 12:32
Quatuor multicolore  Privé   RPG+ 
Julie s'était dépêchée d'aller manger dans la grande salle quand elle était sorti du cours de métamorphose se matin là. Elle avait voulu se rendre à la bibliothèque pour pouvoir continuer ses devoirs avant le cours de botanique de l'après-midi. Elle était donc entrain de relire son devoir quand elle remarqua qu'il n'y avait personne d'autre dans la bibliothèque. Étonnée, elle regarda machinalement sa montre et remarqua alors qu'il était 13h59. Le cours de botanique commençait à 14h.

Elle se leva donc précipitamment, elle rangea ses affaires à la va-vite dans son sac et elle grippa les marches quatre par quatre en s’arrêtant jusqu'au 1ère étage pour récupérer ses affaires de botanique avant de dévaler l'escalier dans le sens inverse pour se dépêcher de se rendre en cours dans les serres.

Mais, malheur à elle, elle glissa dans les escaliers. C'était souvent qu'elle courait chez ses grands-parents et elle tombait régulièrement. A la longue, elle s'était habituée à bien se positionner en boule pour amortir le choc et ne pas se blesser. Et, dans cette chute phénoménale des escaliers, ses réflexes revirent mais malheureusement, elle oublia de bien positionner sa main droite et, au contact du sol un choc bien trop brutal se fit sur son poignet. En se réceptionnant en bas des escaliers, Julie ne sentit tout d'abord pas la douleur mais, quand elle voulut remettre son sac sur son dos, une violente douleur traversa son poignet. Elle se dit tout d'abord que ça allait passer mais, après avoir vérifié que tout allait bien elle retourna son poignet et, elle ne put s’empêcher de ravaler un cri de douleur.

Le cours de botanique allait être compromis dans ces conditions. Elle fit donc demi-tour pour monter les escaliers jusqu'à l'infirmerie. Une fois arrivée en face de la porte, elle s'arrêta quelques secondes avant de se décider de frapper. Puis, l'infirmier vint lui ouvrir, un fit un petit sort et lui donna une sorte de médicament pour faire passer la douleur avant de lui dire d'aller se reposer sur les lits mis à disposition des blessés.

La dernière fois qu'elle était venus ici, c'était pour accompagner Octavia, une jeune gryffondor. Elle remarqua alors qu'elle n'était pas seule dans la pièce. Trois autres filles étaient là. Elle se tourna vers elle mais, elle n'osa pas les saluer avant de remarquer que Malya faisait partie d'elle.

- Hé ! Salue Malya ! Lança Julie à la serpentard.

Elle s'était rencontré dans le Poudlard Express lors de leur premier voyage vers l'école de sorcellerie. Elles avaient plutôt bien sympathisé et, Julie avait eu l'occasion de la revoir durant les cours étant toute les deux en première année mais, elle n'avait pas vraiment encore eu l'occasion de vraiment se reparler. D'être toutes deux présentes dans l'infirmerie était une occasion pour plus se reparler.

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07 avr. 2020, 11:36
Quatuor multicolore  Privé   RPG+ 
Comment ça, ça va ? En dépit de sa réponse positive, la Serpentard vit bien que quelque chose ne tournait pas rond. Malya n'était pas dupe. En même temps, elles se trouvaient dans une infirmerie, elle aurait pu s'en douter. Le visage de la jeune brune était rouge écarlate, très certainement méconnaissable. Elle brûlait sûrement de fièvre. Malya en avait eu un peu, avec sa crise d'urticaire, mais jamais rien de bien affolant. Tandis que là…

- Tu es sûre ? Parce que ça n'a pas l'air d'aller si bien, tu sais. Je ne veux pas t'inquiéter, mais tu es aussi rouge que le blason de Gryffondor. Tu veux boire un peu d'eau ? Ou tu préfères que j'appelle l'infirmier ?

Alors que Malya balayait la pièce du regard pour trouver un verre et ce liquide réparateur que représentait l'eau, une voix s'éleva, provenant de l'autre côté de la pièce. Une voix qui se voulait joviale.
Jugeant qu'à la place de la malade qu'elle essayait de réconforter, elle aimerait une minute pour avoir le temps de répondre, elle prit les devants.

- Salut ! Moi, je commence à aller un peu mieux, mais je ne pense pas que c'est le cas de notre camarade. Et toi ?

Quelle situation compliquée ! Tenir une conversation, le 20 mars, avec des inconnues, dans une infirmerie ! Et une d'elles était sans aucun doute bel et bien malade. Pourquoi le 20 mars…

Malya désespérait. Elle ne voulait pas le montrer, mais que faire ? Elle reprit la parole, d'une voix plus faible.

- Je suis désolée. Je vais m'asseoir un peu, je suis épuisée.

Ce qu'elle fit immédiatement, sur le lit de sa camarade, en veillant à ne pas l'écraser. Tout le monde était déjà assez mal comme ça, pas besoin d'en rajouter.

Alors que Malya essayait de respirer un peu, une nouvelle voix la tira de ses pensées. Qui serait-ce, cette fois-ci ? Une seconde de plus, Malya distingua parmi les sons qui lui parvenaient son prénom.

Ça y était, elle ne comprenait plus rien.

Stop ! On fait une pause et on remet tout dans l'ordre. À l'infirmerie, le 20 mars 2045. Pas 2043, 2045. On inspire, on expire. C'était fini, cette histoire-là, du passé. Retour au présent.

Présent : lundi après-midi, cours de botanique. Non. Cours de botanique à rattraper, et devoir non-rendu. Super. Alors… déplacer information pour éviter la surcharge du cerveau, ranger dans la case : souci remis à plus tard. Pour l'instant, rien ne pouvait régler ça. Comme l'avait dit Michel Tournier, "Contre les éléments déchaînés, il n'y a rien à faire. Alors on ne fait rien. On s'en remet au destin." Et c'est ainsi que le capitaine de la Virginie est mort en jouant aux cartes. Bref.

Ensuite, deux inconnues. Bon, ça, c'était déjà réglé. Malya avait sociabilisé. Une bonne chose de faite.

Enfin, une personne qui la connaissait. Première étape, remettre les mots dans l'ordre. Bien, fait. Ensuite, reconnaître la personne. Une seconde, deux secondes… Bingo ! Julie Jing. Enfin, répondre. Comme si tout était normal, comme si tout allait bien.

- Bonjour Julie ! J'avais dit espérer te recroiser, mais je ne m'imaginais pas que ce serait ici. Tu ne vas pas trop mal ?

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11 avr. 2020, 11:44
Quatuor multicolore  Privé   RPG+ 
Ella se redressa sur ses oreillers, mal en point. Pfiou, il fait chaud ici ! Elle n’arrivait pas à identifier le visage de la Serpentard, car celui-ci tremblotait et semblait tourner dans tous les sens. En fait, en y réfléchissant, même le sol de l’infirmerie semblait tourner. Comme quand elle était petite et qu’elle faisait le maximum de tours sur elle-même, et que la terre gondolait sous ses yeux. Elle cligna des paupières plusieurs fois, sentant la sueur sur son front. Puis tout d’un coup, frissonna. Non, il ne faisait plus du tout chaud, l’air venait de se refroidir de plusieurs degrés. Marteau sur la tête. J’ai froid. Elle se laissa tomber contre son coussin, tentant de se ressaisir.

La Gryffonne entendit vaguement une voix, mais claquait tellement fort des dents qu’elle n’en retint pas les paroles. J’ai froid. Plusieurs voix. Lointaines. Étouffées par les voix qui retentissaient dans sa tête. Ses oreilles bourdonnaient, et elle ne parvenait plus à ouvrir les yeux. Quand elle réussit enfin à les rouvrir, trois visages lui apparurent, un peu moins flous qu’auparavant. La première fille qui lui avait adressé la parole était Malya, une Serpentard à qui elle n’avait jamais adressé la parole. La deuxième était brune, ses yeux, marrons… C’était Hannah Hardhoke ; la rouge et or, bien que fiévreuse, se souvenait très bien de leur escapade nocturne en compagnie de Swann, ainsi que de la fois où elles s’étaient recroisées dans les couloirs… Après l’attaque d’Angel, pensa-t-elle dans un instant de lucidité.

Malheureusement, elle fut incapable de poursuivre son analyse, car la chaleur étouffante revenait en force, tandis que des aiguilles lui piquaient méchamment le front. Elle eut le temps d’entendre :

- Tu es sûre ? Parce que ça n'a pas l'air d'aller si bien, tu sais. Je ne veux pas t'inquiéter, mais tu es aussi rouge que le blason de Gryffondor. Tu veux boire un peu d'eau ? Ou tu préfères que j'appelle l'infirmier ?

Je… Oui… Je… Ella n’eut pas la force de répondre ; sa gorge était en feu, desséchée. Alors elle se contenta d’attendre la suite. Malya reprit la parole, elle devait sûrement s’adresser à… Son prénom. Tu la connais, concentre-toi, tu la connais depuis décembre ! Ses pensées tournaient en boucle dans sa tête, dans un cercle vicieux. Un poids. Quelqu’un s’était assis sur son lit. Une autre voix. Elle en était certaine, elle la connaissait -juste de vue-, alors elle se força à ouvrir les yeux. Cheveux noirs, ondulés. Yeux noirs. Julie, elle s’appelle Julie. Et elle, c’est Hannah. Des progrès !

- Bonjour Julie ! J'avais dit espérer te recroiser, mais je ne m'imaginais pas que ce serait ici. Tu ne vas pas trop mal ?

Oui, Jodie, comment ça va ? Vioouuu, j’ai de la fièvre moi. « Personne ne t’aime ». Arrête… Laisse-moi…

- Salut Hannah, salut Julie, marmonna-t-elle à l’intention des deux nouvelles venues en se raclant la gorge.

Elle ne connaissait pas vraiment Julie, mais ça n’aurait pas été très sympa de l’ignorer. Remarque. Elle ne t’a pas dit bonjour, hein. Arrête de penser, tu délires, ma pauvre fille. Puis elle referma les yeux. Marteau piqueur. Aïe.

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13 avr. 2020, 09:55
Quatuor multicolore  Privé   RPG+ 
Je me sens mieux. Je ne sais pas comment j'ai réussi a calmer ce début de crise d'angoisse... L'honneur sûrement. Je n'avais pas envie de dévoiler me points faibles devant d'autres élèves. Je tenais à rester digne.

Tu es faible...

Je ne suis pas faible. Je ne suis pas faible. Je me répète cette phrase autant de fois qu'il le faut dans ma tête, puis je me rends compte qu'on me parle. Ella. On avait déjà partagé de sacrés moments ensemble, à savoir notamment une petite aventure nocturne... Bref, je la connaissais plutôt bien désormais.

- Salut Ella. Je ne vais pas te demander si ça va, ce serait idiot de te poser cette question au vu de ton visage...

En effet, comme l'a très bien dit Malya, Ella est actuellement "aussi rouge que le blason de sa maison". Je ne sais pas exactement où est ma place dans cette discussion plutôt marécageuse, je m'embourbe intérieurement. Je devrais être en cours, à travailler. Je n'ai plus rien à faire ici. Je ne sais même pas ce qui m'a amené à l'infirmerie, si ce n'est une simple angoisse directrice. J'ai envie de partir. Mais il n'y a pas que moi. Je ne suis pas seule. Il y a aussi Ella.

Egoïste

Il y a trop de mots dans ma tête. Des mots tonitruants qui demeurent là, quasiment indestructibles.

Je regarde le visage rougeaud d'Ella. J'en ai mal pour elle en voyant tant de chaleur qui semble se dégager de son visage. Je me sens coupable, je ne sais pas pourquoi. J'ai toujours ressenti une immense culpabilité dans n'importe quelle situation, ce qui m'afflige profondément. Je n'y étais pour rien, après tout. Mais je n'arrive pas à me persuader, les mêmes mots martèlent mon cerveau avec leurs sabots retentissants.

J'aimerais l'aider. Mais je ne sais comment m'y prendre. Je ne suis même pas capable de trouver les mots justes pour la réconforter, seule une salutation redondante qui vient parfaire ma sottise des pauvres paroles sans saveurs qui n'ont aucun sens, que Monsieur Tout le Monde est capable de prononcer. Mais au final, suis-je vraiment différente? N'est-ce pas une machination intérieure qui me fait croire d'être bipolaire? Suis-je une simple miette dans le gâteau de la race humaine?

Et je reste silencieuse. Désespérant.

Merde! Dis quelque chose!


Il faut que je parle. Que dire? J'en pers la tête. Mes tempes s'emplissent de liquide, de la sueur peut-être, je ne sais plus. Mes jambes sont prises de secousses incontrôlées, je ne suis qu'un pantin désarticulé. Je vois trois têtes, qui tournoient, se divisent, se multiplient, je ne suis plus capable de le savoir. Je tente de reconnaître où est le sol, je n'en suis plus capable. J'ai envie de hurler. Un brouillard humide s'empare de mes yeux et arrache ma conscience. C'est la chute. La chute vers les Enfers.

𐌔

17 avr. 2020, 10:06
Quatuor multicolore  Privé   RPG+ 
Julie attendit la réponse de Malya. Celle-ci avait l'aire contente de la voire. Julie aussi l'était même si elle aurait préféré dans d'autres conditions.  La sepentard demanda si ça n'allait pas trop mal. Elle remarqua son poignet qui la lançait mais ça aurait pu être pire. Elle s'en était bien sorti. Quelques jours de repos et son poignet serait remis. Elle répondit donc :

- Ça vas, ça aurait pu être pire.

Elle fit une petite pose avant de reprendre :

- J'étais en retard et je suis tombé dans les escaliers, lui expliqua-t-elle. Aucune blessure à part mon poignet. Mais, il devrait s'en remettre d'ici quelques jours.

Elle remarqua alors vraiment qui était les deux autres filles de l'infirmerie. Il y avait Ella une gryffondor en première année également. Julie n'avait pas vraiment eu l'occasion de lui parler mais elle n'avait aucune embrouille non plus. La seconde fille était une serdaigle mais Julie ne connaissait pas son nom. Il lui sembla qu'elle était en deuxième année mais rien de très sûr. Julie s'approcha des filles.

- Salut Hannah, salut Julie, dit alors Ella en marmonnant.

Elle ne semblait vraiment pas très bien. La poufsouffle savait désormais comment s'appelait la serdaigle. C'était donc Hannah. Cette dernière répondit à la gryffondor. En se tournant vers Ella, Julie remarqua que les deux autres filles avaient raison. Le visage d'Ella était vraiment rouge. Julie répondit un bref "Salut". Elle ne savait pas quoi dire. Tout le monde ici semblait mal. Malya s'était assise et elle semblait épuisée et mal. Ella n'allait pas mieux avec le visage rouge, on pourrait croire qu'elle était entrain de bruler, de prendre feu. Et, Hannah était elle aussi pas bien. Son visage pouvait parler de lui-même. Une expression d'inquiétude peut-être de la peur aussi.

Devant ces quatre filles si mal au point, la blessure de Julie n'est rien. Pourtant, la Poufsouffle ne sait pas quoi faire. Elle voudrait toutes les aider en même temps mais se sentait impuissante. A ce moment-là, Julie se tourna vers Hannah. Celle-ci avait les jambes qui tremblait, de la sueur qui dégoulinait de ses tempes. Ses jambes tremblaient encore. De plus en plus à ne plus s'arrêter. La poufsouffle vit la serdaigle secouait de toute part pourtant, elle ne savait que faire. Elle se sentait si impuissante fasse à cette situation. et, alors qu'Hannah tremblait de toute part, Julie était pétrifié. Elle ne savait quoi faire. Affolé elle se tourna vers Ella et Malya. Mais, une voix dans sa tête lui disait que c'était elle la moins blessée donc que c'était à elle de s'en occuper.

Elle se leva donc d'un bon et partit vers le bureau de l'infirmier. Lui serait que faire, c'était son travail. Julie était si crispé que son poignet lui fit plus mal encore mais ce n'était pas le moment d'y penser. Il y avait plus urgent. Hannah.


Désolé pour le retard les filles :sweatingbullets:

TEMPORAIREMENT DISPARUE DE PFR
#PouffyFamily - Membre de la RASA

20 avr. 2020, 12:00
Quatuor multicolore  Privé   RPG+ 
Bon, pas de réponse de la part de la Gryffonne. Trouver de l'eau. Compliqué, trop compliqué. Malya se sentait mal, trop mal. Trop de trop, partout.

Même pas fichue de trouver et apporter un verre d'eau. Bonne à rien. Les moldus le disaient, ça, souvent, trop souvent. Et si les moldus avaient raison ? Malya n'avait même pas réussi à mourir, et ça n'avait pas été faute de volonté. Et si…

NON ! Ses mains regonflaient. Pas les mains, pas les mains… Avec les mains, on écrivait. Sans écrire, Malya ne pourrait pas passer ses nerfs. Vite, vite, vite, une solution…
Trop dur. C'était beaucoup trop dur. Toujours les mêmes phrases, qui revenaient en boucles dans sa tête. Les mêmes insultes, les mêmes humiliations, la même haine… Pourquoi, pourquoi ?
Bonne à rien. Nulle. Chouchoute. Tricheuse. Fille bizarre. Moche. Grosse. Bizarre. Bizarre. Toujours bizarre. Puis à l'ouest. C'est sûr, quand on cherche une corde, on ne sait pas vraiment où est la réalité.

Non, mais c'était quoi ces pensées ? Malya, tu n'es plus à la pension, tu n'es plus à la pension, c'est fini ! Voilà, elle se parlait à elle-même, maintenant. Super. Bref.
Penser à quelque chose de positif… ou de moins négatif. Elle pensait à toutes les tares qu'elle avait. L'urticaire était loin d'être la plus petite, et loin d'être la plus grande. Mais… ici, tout était plus facile, quand même. Par exemple, elle n'avait pas peur que l'infirmier parle à son oncle. Son oncle, moldu devenu inoffensif, certainement à coup d'Oubliettes, de la part de ses parents. Ses parents lui manquaient…Non ! Mauvais plan, demi tour !

Alors, elle n'avait pas peur de l'infirmier. Il y avait plein de choses, dont elle n'avait pas peur. Allez, un petit effort. Il y avait bien des tares qu'elle n'avait pas.

L'anatidaephobie, par exemple. Jamais, au grand jamais, elle n'avait eu peur d'un canard. Heureusement qu'elle ne pensait pas que quelque part dans le monde, un canard la regardait. Il ne lui manquerait plus que ça, tiens.

Ensuite… elle n'était pas claustrophobe. C'était moins rare, pourtant, ça. Ça aurait pu tomber sur elle, eh bien non. Ce n'était pas arrivé. Elle serait plutôt agoraphobe, même. les grands espaces n'étaient pas effrayants, mais parfois… Suivant.

La triskaïdekaphobie. Bon exemple. La peur du nombre 13. Malya aimait bien, le nombre 13. Elle était superstitieuse sur quelques points, comme croiser les couverts, mais le 13, c'était sympa. Voir ces moldus crier partout qu'on était vendredi 13, quel bonheur. Et réussir son contrôle quand même, évidemment. Très bon exemple, même.

Elle avait aussi rencontré un collectionneur d'étiquettes de melons. Comment on appelait ça, déjà... Ah oui. Un cucurbitaciste. Bon, là, c'était comment le phobique des canards, ça tournait au ridicule. L'homme - un moldu, bien sûr - tenait à ses étiquettes comme à ses propres enfants. Un vrai trésor, selon lui.

De l'air circulait à nouveau dans les poumons de Malya. Difficilement, puisque sa gorge reprenait un peu de volume. Mais c'était déjà pas mal.

Il faudrait peut-être parler, là. Bon. Qu'est-ce qu'on pouvait dire ?

- Ah oui, c'est pas drôle, ça, les escaliers. Mais si ça va, tant mieux. C'est le poignet avec lequel tu écris ?

Pourquoi elle avait dit ça ? Bon, au moins, elle avait dit quelque chose. C'était déjà pas mal. Mais bon, c'était bizarre quand même.

Ah, ne pas oublier : inspirer, respirer. Sinon, il n'y avait plus d'air qui rentrait.

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22 avr. 2020, 14:35
Quatuor multicolore  Privé   RPG+ 
- Salut Ella. Je ne vais pas te demander si ça va, ce serait idiot de te poser cette question au vu de ton visage...

Ella ne devait vraiment pas être jolie à voir. Le blason de Gryffondor, se rappela-t-elle. Bizarrement, en compagnie de ces quatre malades (ou blessées, elle n’avait sincèrement pas suivi la conversation), Ella se sentit moins seule, et sa migraine se fit soudainement moins présente, ce qui lui permit de reprendre un peu ses esprits. Elle réhaussa sur ses oreillers et ouvrit les yeux. Une lumière aveuglante la contraignit à les refermer, mais bientôt elle put voir correctement. Tout va bien.

La Gryffonne n’aurait pu imaginer la scène qui se déroulait sous ses yeux. Cela ne pouvait être un cauchemar, c’était bien trop réel. La Serpentard était toujours assise sur son lit -on aurait dit que ses mains ainsi que son cou avaient doublé de volume. La Serdaigle semblait sur le point de s’évanouir, et la Poufsouffle dansait d'un pied sur l'autre, mal à l’aise. L’infirmerie n’était vraiment pas le meilleur endroit pour faire de nouvelles rencontres, mais peu importe.

Ella avait à présent moins chaud, moins froid, et l’air commençait à circuler normalement dans ses poumons. Elle tremblait encore un peu, mais pas plus que ça. Mais bien qu’elle se sentit mieux, l’état d’Hannah sembla se dégrader. Elle était parcourue de spasmes, et tremblait si violemment que l’on aurait dit qu’elle allait s’écrouler au sol. Fais quelque chose ! N’importe quoi !
Malya ne sembla pas remarquer le problème de leur camarade car elle demanda simplement à Julie :

- Ah oui, c'est pas drôle, ça, les escaliers. Mais si ça va, tant mieux. C'est le poignet avec lequel tu écris ?

La verte et argent n’obtint pas de réponse car Julie s’était brusquement dirigée, à toute vitesse, vers le bureau de l’infirmier. Sûrement pour le prévenir. Aussi rapidement que sa migraine le lui permettait, la brunette se débarrassa de ses couvertures et tenta de trouver l'équilibre, s'avançant maladroitement vers Hannah. La voir comme ça lui brisait le cœur, elle voulait faire quelque chose pour elle, mais elle n’était pas douée pour réconforter, elle ne savait que dire pour que les gens aillent mieux, elle comprenait mais les mots restaient bloqués dans sa gorge. Alors elle posa une main sur l’épaule de la Serdaigle, n’espérant en rien aggraver son état.

- Hannah ! Hannah, on est là, tout va bien. Julie est allée chercher l’infirmier. Tu vas aller mieux. On ne va pas te laisser comme ça. Tu n’es pas seule, tu m’entends ?

Sa gorge était sèche, comme le désert, rauque, mais elle se força à propulser ces mots hors de sa bouche. Des mots insignifiants et vides de sens, certes, mais que pouvait-elle faire d’autre ? Elle ne connaissait rien de sa vie. Elle ne pouvait pas se permettre de dire qu’elle comprenait. Car les quatre filles présentes dans cette pièce avaient vécu des choses différentes. Des choses horribles. Alors elle se contenta d’être là. A côté d’Hannah.
Dernière modification par Ella Davis le 19 mai 2020, 18:59, modifié 1 fois.

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