- Roooh, j'vais leur rabattre le caquet si elles continuent de glousser comme des poules ! Dit-elle, observant les filles au loin, qui semblaient baver sur son dos.

Il était clair que depuis les derniers récents événements, Maisie avait fini par prendre un peu d'assurance. Ou alors, cela était peut-être le fruit de ses expériences douteuses, qui avaient détraqué son cerveau. Dans les deux cas, la fillette avait une irrésistible envie d'aller faire taire les filles non loin d'elle, qui semblaient littéralement se foutre de sa tronche. Mais pourquoi faisaient-elles ça ? La raison était pourtant bien évidente.

Depuis qu'elle s'était découverte, la jeune demoiselle s'était éprise d'un certain amour pour la Magie. Même si elle savait qu'elle n'avait pas le droit d'expérimenter des choses en dehors des cours, la plupart du temps, elle ne pouvait s'en empêcher. Alors, dès qu'elle avait ne serait-ce qu'un peu de temps libre, elle allait dans des salles désertes, pour revoir les cours depuis le début de l'année. Elle s'essayait à la métamorphose, tentant toujours tant bien que mal de transformer une peluche en souris, ou en lapin ? Elle oubliait tout le temps, tous les sortilèges se ressemblaient tellement.

Aujourd'hui n'avait pas fait exception, mais au lieu de s'entraîner sur des choses simples, elle avait été motivée à préparer une potion.

Durant les cours, elle avait entreposé discrètement des ingrédients, par-ci, par-là, dans son sac, avec pour ultime but de s'entraîner plus tard, dans des toilettes vides. Lorsque le moment opportun fut arrivé, Maisie s'était peut-être un peu trop vite empressée de réaliser ses envies. Elle n'avait pas vraiment réfléchi aux conséquences, ce qui l'intéressait était de réussir, enfin. Le reste, sur le coup, elle s'en fichait.

Alors, elle avait commencé à mélanger des ingrédients. D'abord, elle avait fait chauffer de l'eau dans son chaudron. Elle avait ajouté des gouttes d'huiles d'eucalyptus, sans vraiment les compter, elle avait complètement oublié que ce détail était important. Puis, elle avait touillé, avec beaucoup de répétitions dans le sens des aiguilles d'une montre. Maisie avait été obnubilée par l'adhérence de l'eau vis à vis du chaudron. Elle avait beau touiller de plus en plus fort, le liquide restait en place, aucune goutte ne sortait du récipient. Ensuite, elle avait ajouté d'autres choses, comme du sang de salamandre et du piment oiseaux. Si elle se souvenait bien (ses notes n'étaient pas très claires...), Maisie tentait de réaliser de la Pimentine.

Alors qu'elle avait tenté d'ajouter un ultime ingrédient, l'incroyable se produisit. Était-ce possible qu'un tel accident se produise ? Elle avait sans doute fait tomber quelque chose dans la mixture inconsciemment... La Potion avait tout simplement explosé. Le liquide vert (était-ce la couleur de la Pimentine ?) s'était rependu sur son visage et ses cheveux.

Maisie avait bien tenté de se nettoyer le visage avec de l'eau, mais rien n'y faisait, les taches semblaient s'être incrustées sur sa peau et ses cheveux. La honte la submergeait... Qu'allait-elle faire? Il ne fallait surtout pas qu'elle croise Lexie Grey dans ces conditions, sa vie serait finie...

Dans un excès de courage, Maisie s'était rendue à l'infirmerie. C'était sûrement l'endroit le mieux placé pour qu'elle "guérisse".

C'est dans ces circonstances qu'elle fut amenée à patienter à la vue de tous dans la pièce blanche parfumée aux potions.

Comme à chaque fois qu'elle avait du temps libre, Lucy se rendait à l'infirmerie pour aider l'infirmier. Il faisait beau dehors et elle vit les élèves s'amuser dehors quand elle passa devant la fenêtre. Sur le chemin, elle croisa un groupe de filles qui ricanaient. Lucy les connaissait, alors qu'elle venait d'arriver dans l'école, elles avaient glissée un Niffleur dans sa valise. Il avait volé les quelques objets précieux qu'elle possédait mais Lucy l'avait vite surpris et grâce à ses connaissances en matière d'animaux magiques, avait su récupérer ses affaires et à contre cœur, rendre le Niffleur à sa professeure. Mécontentes, les filles avaient redoublée de méchanceté mais Lucy avait su leur montrer assez d'indifférence pour qu'elles finissent par arrêté de l'embêter.
Au moment où elle passa à côté du groupe de filles elle entendit glousser :

-Il parait que Wilbury est à l'infirmerie parce qu'elle a essayé de se faire un masque avec de la Pimentine! Quelle idiote !

Lucy, qui savait ce qu'on pouvait endurer quand dans filles comme elles s'en prenaient à nous, marcha un peu plus vite vers l'infirmerie. Une fois devant la porte, elle entra et se dirigea vers Rafael Mason, l'infirmier de Poudlard.

- Bonjour ! Qu'est ce que je peux faire pour vous aujourd'hui ?

- Bonjour Lucy. Si tu veux, il faut donner son médicament au Pouffsoufle, deuxième lit à droite. Sinon, il me semble que personne ne rends visite à l'élève de Gryffondor, troisième lit à gauche. Tu devrais aller lui parler.

Lucy remercia l'infirmier et attrapa le médicaments qu'elle tendit gentillement, avec un verre d'eau au Pouffsoufle. Elle le laissa avec un sourrir et replaça le paravent avant de se diriger sur le troisième lit de la rangée opposée. Comme à son habitude, afin de respecter les patients, avant d'ouvrir le paravent elle dit doucement :

- Bonjour, je suis Lucy Myers. J'assiste Monsieur Mason dans son travail. J'ai cru comprendre que personne n'était venu te voir pour l'instant, veux-tu qu'on discute toutes les deux pour passer le temps ? Est ce que tu accepte que je rentre ?

Être dans cette infirmerie, seule, avec des tâches vertes sur le visage et dans les cheveux, n'était pas la meilleure situation dans laquelle Maisie s'était retrouvée. Si elle avait su que les dégâts seraient si voyants et si humiliants, elle se serait sans doute abstenue. Mais la réalité était tout autre, elle avait voulu faire la maligne, aujourd'hui elle récoltait les fruits de ses erreurs.

Une chose était sûre, elle ne recommencerait sûrement pas. Même si elle n'avait pas grande réputation, que cet incident ne ferait pas l'objet de moqueries incessantes, la honte l'avait attrapée violemment et lui avait bien fait comprendre son erreur. On ne la reprendrait plus.

Normalement.

Sauf si éventuellement elle était en capacité de réussir la prochaine fois et qu'elle en était sûre.

Enfin bref.

Les tâches commençaient à gratter la peau de la jeune fille. Elle se retenait comme elle le pouvait, mais la tentation était forte et elle ne pensait pas pouvoir résister bien longtemps. D'ailleurs, elle se demandait quand l'infirmier viendrait à sa rencontre, car cela faisait plus de vingt minutes qu'elle était là, et il n'avait pas l'air de vouloir l'ausculter. Cela faisait-il partie de la punition ? Si tel était le cas, ce n'était pas vraiment gentil de sa part. Enfin, il était fort probable qu'il soit occupé à guérir d'autres élèves, elle n'était pas toute seule dans cette salle blanche.

Maisie essayait de regarder à travers le rideau, mais rien se s'échappait. Elle entendait seulement quelques bruits de pas.

Soudainement, une camarade de dortoir tira le paravent qui la séparait des autres cas. Une Gryffonne que Maisie avait aperçu plusieurs fois dans la salle commune, mais dont elle n'avait jamais pris la peine de lui parler. Il fallait dire qu'elle sortait tout juste d'une longue solitude et que les personnes avec qui elle parlaient étaient... peu et très limités.

Dans un élan de bienveillance, et parce que sa colère contre elle-même s'était dissipée, Maisie hocha simplement la tête pour l'inciter à entrer. Elle n'était pas vraiment douée pour parler aux autres, d'ailleurs, elle n'avait pratiquement jamais de conversation et se demandait souvent de quoi elle pouvait bien parler. Néanmoins, cette fois-ci fut l'exception, car à peine cette fille fut entrée dans son espace de l'infirmerie, qu'une question, peut-être indiscrète, brûlait les lèvres de Maisie.

- Comment ça se fait que tu aides l'infirmier ? C'est bizarre non ? Personne fait ça normalement.

Un peu plus de tact n'aurait pas été de refus. Les mots étaient sortis presque instinctivement, ne laissant aucune chance à la jeune fille d'être plus agréable, même si sa phrase n'avait pas été agressive.

- Enfin je veux dire... désolée, c'est peut-être indiscret, je ne voulais pas te blesser ou autre... Ca m'intrigue...

À l'entendre, on comprend mieux pourquoi cette jeune fille n'a pas d'amis...

Désolée pour l'attente