Ewen partit assez tard de sa salle commune pour aller dîner avec ses camarades. Afféré à écrire une lettre pour sa famille, il perdit la notion du temps mais était toutefois content du résultat: ajoutant le dessin d'une chauve-souris sur son parchemin qui lui prit plus de temps qu'il n'en faut. Pliant cette dernière en quatre pour la mettre dans une enveloppe, il dévala les escaliers du dortoir et quitta en trombe sa salle commune.

Il avait rendez-vous dans la salle de bal avec les autres garçons de son dortoir pour aller manger plus que de raison et profiter des festivités d'Halloween. Imaginant déjà ce qu'ils allaient organiser comme farces dès le lendemain ainsi que leurs pauvres victimes, ils n'attendaient plus que ce jour après s'être procurés plusieurs objets venant de la boutique des Weasley. Ayant par ailleurs montré son enthousiasme et son impatience sur le changement drastique de décoration à l'occasion du bal organisé par l'école: ses yeux brillaient à chaque fois qu'il passait devant les détails laissés par les elfes pour imprégner tout Poudlard de l'ambiance d'Halloween. Il aimait observer le château sous un autre aspect, changeant sa manière d'apprécier ce dernier et attendait déjà de voir ce qu'il en serait pour Noël.

S'apprêtant à quitter les sous-sols de l'école, Ewen n'eut le temps de comprendre ce qu'il lui arrivait que son champ de vision fut entièrement obstrué: causant sa chute dans les escaliers en tapant son pied droit dans l'une des marches. Il avait mal jugé la hauteur de cette dernière dans les derniers instants avant cette cécité, la chute ayant été spectaculaire et amusante à voir en tant que spectateur: notamment le fait que le jeune garçon tombait avec une énorme citrouille sur la tête tout en gémissant en encaissant chaque chocs.

Reprenant ses esprits, le brun se frotta les bras ayant encaissés le plus gros des dégâts après s'être mis en boule pendant ses acrobaties. Il resta assis quelques instants, attendant de voir si une douleur allait surgir subitement tandis qu'une odeur étrange de citrouille s'infiltrait dans ses narines.

- P'tain d'merde, sa voix résonnait dans une cavité beaucoup trop proche de lui et se mit à essayer de se toucher le visage, pressant sans le savoir la citrouille tout en essayant de l'enlever de la tête, mais qu'est-ce que s'est que ce bordel.. la détresse était perceptible dans sa voix, ne comprenant toujours pas pourquoi il ne voyait plus rien.

Le bal d'Halloween approchait de minutes en minutes et Aliosus n'était pas du tout près. Il lui fallait encore se rendre dans son dortoir où enfiler son beau costume, puis se... maquiller. Il avait consentit à cette fantaisie pour faire plaisir à sa meilleure amie, Irisia, qui elle ne lésinerait pas sur les accessoires, il le savait. Dragon, comment on se maquille en dragon ? Il allait bien falloir y passer pourtant, sinon elle ne lui pardonnerait pas. Enfin si, elle lui pardonnerait, mais avant ça elle lui ferait sentir sa désapprobation avec son volcanisme habituel, et, bien avant ces considérations, Aliosus n'avait pas envie de la décevoir.
Des écailles, je vais faire un maquillage d'écailles et ça sera très bien.

Il allait pour prendre la direction des cachots quand un grand bruit lui parvint derrière lui. Il observa médusé un élève dont la tête avait été remplacée par une citrouille comiquement énorme qui tombait dans les escaliers, roulé en boule, ponctuant chaque choc d'un petit gémissement de douleur. Le Serpentard plissa les yeux en regardant l'uniforme de l'infortuné : un Poufsouffle. Evidemment que c'était un Poufsouffle. La scène était certes assez drolatique, mais il lui était arrivé une fois de glisser dans les escaliers du manoir de Tipp pour imaginer la cuisante douleur que pouvait provoquer une telle chute dans les solides escaliers de pierre de Poudlard.

Une fois la dégringolade terminée, le Cucurbitasouffle se tâta sa nouvelle tête, l'air ahuri, enfin, aussi ahuri qu'on pouvait avoir l'air lorsque l'on n'a plus de visage mais une grosse masse orange à la place. Heureusement il ne s'était pas fait mal. Enfin pas trop. Une voix perça, étouffée et Aliosus comprit qu'il était victime d'une mauvaise blague et qu'il ne s'agissait pas d'un idiot qui avait essayé un costume lui-même. Qui pouvait avoir agit de manière aussi irresponsable ?

Là, un rire en haut de l'escalier et une tignasse brune qui commence à fuir le lieu du crime !
"Hé toi, stop ! Je t'ai en joue avec ma baguette !" Il n'avait qu'une envie, c'était d'en profiter pour lancer un bon petit Diffindo au mauvais blagueur, qui blaguerait beaucoup moins après s'être fait entailler. Depuis quelques semaines il avait enfin surpassé ses blocages avec sa baguette et il lui tardait de pouvoir faire la preuve de sa nouvelle puissance. La victime attendrait.

Le mois d’octobre était passé à une telle vitesse qu’Yesenia n’avait même pas eut le temps de réfléchir à toutes les bêtises qu’elle comptait faire durant le jour suivant. Elle était bien trop occupée à suivre assidûment ses cours comme la bonne élève qu’elle était, ce qu’elle regrettait un peu d’ailleurs. Cependant, Halloween approchait à grand pas et la fillette était toute excitée à l’idée de voir ce que Poudlard réservait pour l’occasion. Les filles de sa maison n’avaient en bouche qu’un seul mot : bal. Et plus particulièrement le bal d’Halloween qui se tenait le lendemain soir. De ce fait, Yesenia n’était pas particulièrement attirée par l’événement en lui-même, et surtout le fait de danser, mais avait tout de même hâte de voir les différentes animations prévues au programme.

En ce jour si particulier - elle adorait Halloween -, il lui fallait donc absolument trouver de quoi s’amuser à sa manière. Elle avait donc commencé par regrouper quelques sortilèges, bien connus des premières années, et s’était entraînée à exécuter les sorts - et surtout les gestes - dans son dortoir. Assise en tailleur au pied des escaliers, Yesenia regardait les élèves se presser çà et là, vaquant à leurs diverses occupations, rejoindre des salles de classe ou leur salle commune.

C’était amusant de voir à quel point cela ne nécessitait aucune magie de devenir invisible face au monde.

Baguette à la main, la Serpentard répétait la gestuelle d’un sort qu’elle avait particulièrement hâte de mettre à exécution. Elle connaissait l’alternative sur le bout des doigts : une potion qui enfermait le buveur dans une tête de citrouille, mais sa maîtrise des sorts manquait fortement de pratique et elle se devait d’améliorer ses compétences magiques avant que quiconque ne remarque qu’elle était aussi douée en magie qu’un cracmol.

Elle s’entraîna rapidement à répéter les gestes du sort une dernière fois, et se leva. Ses pieds bien ancrés dans le sol, le dos droit et les épaules détendues, Yesenia fit un rapide tour d’horizon pour définir sa cible. Un éclair de malice passa rapidement dans son regard lorsqu’elle reconnut son Poufsouffle préféré : Ewen Agnew. Il était la cible idéale. En plus d’être parfaitement dans son champ de vision, elle avait l’intime conviction qu’il était plus facile pour elle de lancer son sort si elle connaissait sa victime. Ni une, ni deux, elle rejeta ses cheveux en arrière, tout en fixant la proie qui se déplaçait dans l’escalier, et effectua à la perfection quelques petits moulinets avec sa baguette.

« Melofors » dit-elle, en articulant sur chaque syllabe.

Une grosse citrouille apparut sur la tête du jeune garçon qui perdit instantanément l’équilibre. Il dévala plusieurs marches de l’escalier et s’écrasa au pied de celui-ci. Yesenia était surexcitée. Elle avait réussi son sort du premier coup. La scène qui s’était déroulée devant ses yeux était si hilarante qu’elle pouffa de rire en voyant le pauvre Ewen complètement dépassé par l’évènement qui venait de se produire.

Satisfaite, Yesenia se dit qu’il était temps pour elle d’essayer d’autres sorts et de laisser le Jaune dans sa tête de citrouille, mais quelqu’un l’interpella. Oups. Prise sur le fait accompli. Elle leva les mains à hauteur de sa tête, telle un brigand se faisant surprendre, et laissa tomber sa baguette par terre, pour montrer qu’elle était désarmée. Le rouge commençait à lui monter aux joues.

- Ça va, tu n’as rien, Ewen ? Dit-elle faussement en direction du Poufsouffle, espérant prouver une bienveillance quelconque. C’est une super blague, n’est-ce pas ?

L'odeur de citrouille commençait à pénétrer dans les narines de l'enfant, comprenant enfin dans quoi sa tête était obstruée. Il pouvait entendre du bruit venant de l'extérieur et essaya de s'y concentrer pour repérer ce qu'il pouvait bien se passer. L'acclamation de l'enfant témoin lui fit tourner sa tête dans sa direction et se mit à tendre ses bras devant lui pour s'assurer qu'il parlait bien vers lui. Une autre voix avait répondit à son interlocuteur, une voix qui ne lui était d'ailleurs pas inconnue et fronça des sourcils quand il entendit le terme blague et Ewen ensemble.

- Hey, retires-moi ça s'teuplait. demanda-t'il à l'attention du premier venu pour se débarrasser le plus vite possible de la citrouille.

Le brun se demandait s'il était simple de retirer une citrouille apparut par magie sur la tête de quelqu'un en la découpant simplement. Il n'osait donc pas lancer le sortilège en question sur lui-même sans visibilité, par crainte de se couper lui-même. L'idée de devenir le prochain Jack'o'Lantern ou de tenir compagnie à Nick-quasi-sans-tête ne l'enchantait pas tellement, même s'il était sûr d'être la touche parfaite pour les décorations d'Halloween.

Il retourna son attention sur la voix qui provenait du haut des escaliers, se demandant qui pouvait bien avoir une idée saugrenue pareil. En plus de trouver cette blague dangereuse puisqu'il se trouvait dans les escaliers, Ewen ne comprenait pas pourquoi devait-il être la cible de ce sortilège: à part si cela venait d'une personne qu'il connaissait.

- Yesenia, c'est toi ? dit-il par pure déduction, voyant bien cette dernière lui lancer un maléfice.

L'injonction avait été plus efficace qu'il n'avait osé l'espérer, la fautive s'était immédiatement stoppée et rendue, au point même de lâcher sa baguette. Quel genre de personne pouvait faire ça ? Laisser nonchalamment s’abîmer l'objet le plus précieux qu'ils possédaient. Une née moldue à coup sûr, en première année, qui n'a pas encore compris que la magie n'est pas un loisir ou une source d'amusement, mais l'essence même de leur être. Comment pouvait-on laisser ce genre de personnes accéder à un honneur qu'ils ne comprenaient même pas ? C'était offrir de la confiture à des cochons. Ou à des anglais, selon la version modifiée de l'expression qu'utilisait la mère d'Aliosus.

Pendant que la jeune brunette descendait les escaliers vers le garçon et la piteuse victime du maléfice, le Serpentard usa de sa médiocre mémoire des visages pour essayer de la replacer dans son esprit. Est-ce qu'il n'avait pas déjà remarqué cette frange lors de la cérémonie de répartition ? Une Serpentard ? Quel indignité pour une élève de sa maison d'en être rendu là... Dans le même temps, Ewen, puisque c'était ainsi qu'elle l'avait appelé dans une outrageuse tentative de faire croire qu'elle se serait portée à son secours et que tout ça n'était qu'une blague consentie, Ewen donc, râlait et suppliait qu'on le libérât de son sort, mais c'était bien la dernière chose dont avait envie Aliosus à ce moment donné : risquer de se tâcher de citrouille avant le bal...

"Yésenia ? Non mais est ce que tu te rends compte que tu aurais pu le tuer ce... Poufsouffle ?"

La petite s'approcha doucement des deux garçons, tout en admirant son oeuvre. Le sort avait été exécuté à la perfection et une certaine fierté pouvait se lire dans ses yeux. La citrouille était d'une belle taille, et d'une couleur appétissante.

- ... Oui, c'est moi. dit-elle après un silence, puis, reprenant de manière un peu plus enjouée : Coucou Ewen !

Elle espérait qu'il ne soit pas trop fâché. Après tout, il pouvait la féliciter. Le sort avait fonctionné. Cela aurait pu être pire. L'autre garçon qui se tenait devant elle paraissait un peu plus âgé. Elle le toisa du regard, tout en se rappelant qui il était. Elle l'avait déjà vu quelques fois dans la salle commune, mais il était impossible de mettre un prénom sur ce visage. En revanche, lui connaissait le sien.

- C'est Ye-se-nia, répondit-elle machinalement à son interlocuteur. Et puis, un Poufsouffle de plus ou de moins, qu'est-ce que ça change ?

Elle sourit malicieusement, cachant sa gène sous son épaisse frange. Elle n'osait imaginer ce qu'il se serait passé si... Enfin bref. Elle changea de sujet et tourna autour de son ami-citrouille, posa son oreille contre et toqua sur le légume qui servait de tête à Ewen. L'intérieur devait être creux et il y avait assez d'espace pour que le première année puisse respirer.

- Tu as l'air vraiment coincé, je crois. dit-elle en tirant méticuleusement sur la citrouille.

La confirmation sur l'identité de celle qui s'était jouée de lui par le garçon lui fit soupirer: au moins il fut la victime d'une blague et non d'un acte d'une personne qui cherchait à se venger de lui. Ce dernier n'ayant pourtant attiré la foudre de quiconque, il s'en méfiait tout de même.

La jeune fille décida d'elle-même de confirmer ses propos avec un ton un peu trop enjoué au goût de Ewen. Trouvant surement le méfait amusant même si ce dernier aurait pu se faire très mal. Dans un grand soupire, il lâcha l'affaire et ne chercha pas à lui faire de remontrances puisqu'il savait que Yesenia ne cherchait qu'à lui faire un mauvais tour.

- SA-LUT, YE-SE-NIA, répondit-il avec un air d’arriéré pour ponctuer la situation cocasse dans laquelle il se trouve. Ça change que je vais te botter le cul dès que je n'aurais plus la citrouille sur la tête !

Alors que la jeune fille essaya de lui retirer le cucurbitaceae qui se trouvait sur sa tête: Ewen donna un coup de sa main droite dans le ventre de la jeune fille. Les doigts étaient tous tendus et le brun fit le geste avec beaucoup de rapidité mais à la fois avec peu de force pour ne pas lui faire mal.

- Ça t'apprendra tiens ! ajouta-t'il en faisant preuve lui aussi d'une légère moquerie, ayant trouvé de quoi se venger dans l'immédiat avec ce qu'il pouvait.

Yesenia, puisqu'elle lui rappela la prononciation de son nom, n'avait pas l'air catastrophée du tout par le presque-meurtre qu'elle venait de commettre. Qui pouvait être aussi négligeant envers la vie de ses camarades ? Visiblement la victime et le bourreau se connaissaient et partageaient même une certaine complicité, qu'à cela ne tienne, ça restait un jeu terriblement dangereux auquel elle s'était prêtée, et son sourire en coin avait tout pour provoquer le Serpentard plus âgé.

« Ça fait pas longtemps que t'es là mais tu as du remarquer que les escaliers bougeaient non ? Il se serait passé quoi à ton avis si celui dans lequel ton Poufsouffle est tombé s'était mis à changer de place ? Un chute de plusieurs étages et son crâne c'était du jus de citrouille ! »

Autant le garçon avait bien fini par s'habituer aux caractères insouciants, il avait trop fréquenté Irisia pour y rester allergique longtemps, mais lorsque cette insouciance se transformait en inconscience, là Aliosus ne pouvait pas la laisser passer. S'il était préfet il se demandait bien si c'était une raison valable pour une sanction.

Pendant ce temps, la victime, le Poufsouffle - quelle association symbiotique - frappa la jeune fille à frange qui avait comiquement, il devait bien le reconnaître, posé son oreille sur la citrouille pour y toquer comme sur une porte. Aliosus tapota lui aussi sur la grosse masse orange du bout de sa baguette.

«Du calme là-dedans, on va trouver un moyen de te faire sortir de là. En tout cas il l'espérait. N'est-ce pas ?» Ajouta-t-il à l'adresse de la farceuse.

- Ça, ça m’étonnerait, Wewen. Dit-elle en souriant, tout en continuant à tourner autour de la citrouille-Poufsouffle.

Ce sort avait été exécuté à la perfection. Ewen ressemblait à une citrouille, Ewen sentait la citrouille, Ewen n’était que citrouille. Yesenia commençait déjà à élaborer son prochain crime. Pouvait-on enfermer les têtes des gens dans des tomates ? Hum. Trop petit. Des pastèques ! La petite était encore dans ses pensées lorsqu’elle revint à la réalité. Le Serpentard, qui était resté là, n’était pas vraiment amusé par sa petite blague. Il la sermonnait.

- Au moins, on lui aurait trouvé une utilité, dit-elle en pouffant de rire, puis plus sérieusement tout en chuchotant : Mais je devrais arrêter de m’en mêler où il finira au club des Chasseurs sans tête…

Elle sourit au Serpentard, tout en tapotant affectueusement la « tête » son ami-citrouille. Bien sûr qu’il était utile… Celui-ci trouva tout de même le moyen de se venger de manière plus ou moins directe. Il enfonça sa main droite dans le ventre de la première année.

- Aïe-euuuh. Dit-elle, en exagérant les syllabes. Tu vas voir, toi…

Mais elle n’eut pas le temps de lui « faire voir » que le deuxième année s’en mêlait à nouveau. Elle roula des yeux. Elle aurait voulu qu’Ewen reste encore une jolie petite citrouille quelques heures. A vrai dire, elle aurait même voulu que celui-ci reste une citrouille jusqu’au lendemain. Mais si la citrouille pourrissait… Le Poufsouffle allait-il en subir les conséquences également ? Elle acquiesça.

- L’emmener à l’infirmerie me semble être la solution la plus judicieuse, hum… elle n’arrivait pas à revenir sur le nom du garçon… Alosius ?

Le discours moralisateur faisait sourire le brun qui en profita d'être caché par la citrouille. Il était vrai que le danger était présent surtout quand on tombait dans des escaliers, notamment ceux de Poudlard pour tout dire. Les mouvements aléatoires, tout du moins c'est ce qu'ils pensent, ne rendaient pas la tâche aisée pour les élèves qui voulaient se rendre à leurs cours. Lui qui faisait habituellement attention à tout, Ewen n'était jamais allé à l'infirmerie pour aucun maux et n'était pas si pressé que ça de la rejoindre. Pâlissant quant à l'image de son crâne en jus de citrouille, il se voyait mal redécorer le sol d'une couleur rouge-orangé tout en étant certain que l'infirmier n'y pourrait rien.

Écoutant brièvement les moqueries de Yesenia sur sa condition d'homme-citrouille et la réponse à sa propre taquinerie, il se demandait quel pouvait être le contre-sort de ce maléfice. Outre le fait d'être enfermé dans un cucurbitacée dans l'immédiat, cette peine ne l'aurait pas tant dérangé s'il n'y avait pas cette odeur qui le répugnait quelque peu en plus de devenir momentanément aveugle.

- Mouais mouais mouais. Bon, en avant toute ! dit-il brièvement amusé, ne voulant pas rester plus longtemps à ne rien faire.

Il grimpa les escaliers comme il le ferait à son habitude, lui qui lisait ou baissait la tête de façon pensive sans se prendre les pieds dans une des marches. Mémorisant la position des escaliers avant sa chute tout en appuyant de son pied pour voir s'il marchait dans le vide: il attendait de voir la réaction des deux autres pour le guider vers l'infirmerie et le prévenir s'il se dirigeait droit dans le vide.