La rentrée était désormais passée depuis plusieurs jours, et pour Laurence, tout s’était plutôt bien passé... Ou presque. Elle avait retrouvée ses amies, la bibliothèque, reprit les cours, avait même enfin pu réutiliser sa baguette. Une seule chose n’allait pas : les tableaux. Ou particulièrement ce que les professeurs écrivaient dessus.

L’aiglonne n’aimait pas particulièrement s’asseoir dans les premiers rangs en cours, probablement car ils étaient trop proche des professeurs et trop intimidant pour qu'elle ait le courage de s'asseoir ici. Comme pour l’année passée, elle s’était donc placée à une place plus ou moins loin du tableau en fonction des cours et des places disponibles. Elle avait d’ailleurs retrouvée la même place que l’année dernière en Sortilège.

Assise pendant son premier cours, Laurence n’avait tout d’abord pas totalement compris ce qu’il se passait lorsque la professeur avait commencé à écrire et que les lettres lui étaient apparues assez floues. L’aiglonne avait peiné à reconnaître les mots qui s’affichaient devant elle et c’était dit que se n’était que de passage et que cela lui passerait.

Pendant plusieurs jours elle avait espérer que cela lui passe naturellement. Laurence n’avait encore jamais eu de problèmes de vue et n’arrivait pas à comprendre ce qu’il s’était passé pour qu’elle voit aussi mal de loin. Après avoir passé plusieurs cours à essayer de plisser les yeux et de se les frotter pour tenté d’apercevoir quel mot se cachait derrière cet amas de flou, ou encore de demander à ses camarades qu’est ce qu’il y avait écrit au tableau, c’était Élina qui lui avait conseillé de faire un tour à l’infirmerie. Elle ne pouvait pas continuer comme ça.

Après avoir fini les cours, Laurence avait donc prit la direction de l’infirmerie en espérant que l'infirmier puisse faire quelque chose pour elle, légèrement inquiète à l'idée de le revoir.
C'était la première fois qu'elle allait le revoir depuis l'année dernière dans la grande salle, et malgré le fait que cela fasse un moment, le souvenir de l'infirmier en train de soigner la femme blesser ne sortait pas de sa tête. Dans ses pensée, Laurence franchit les portes de l'infirmerie avant de relever la tête pour voir si il y avait quelqu'un.

Voilà, dites moi si il y a un problème
@Élina Clarke, puisque tu y es mentionnée

Rafael terminait de ranger les potions qu’il avait triées avec une poignée d’élèves la veille. Il avait été étonné que les jeunes acceptent de l’aider pour cette tâche mais était heureux, cela lui avait permis de gagner pas mal de temps et il pouvait désormais se concentrer sur la réalisation et les commandes de nouvelles potions. Il n’avait pas les ingrédients nécessaires pour faire lui même toutes les potions dont il avait besoin et sa collègue potionniste n’avait pas forcément le temps de le faire non plus.

Profitant du calme de cette journée, il s’était donc penché sur les différentes commandes qu’il enverrait à la direction de l’Apothic’herbe sur le Chemin de Traverse. Suite à l’événement qui avait eu lieu quelques mois plus tôt à Poudlard, Rafael avait demandé à Miss Loewy s’il était possible d’agrandir la réserve de l’infirmerie. Bien que ce ne soit pas le premier décès dont il était témoin et même s’il avait fait ce qu’il avait pu concernant cette patiente, il avait un sentiment de frustration de ne pas avoir fait plus qui le rongeait.

Malheureusement, il n’avait pas encore pu obtenir une réponse de la part de sa supérieure qui était déjà bien occupée. Si il devait la faire, il ferrait une seconde commande ou irait directement sur le chemin de Traverse. Ce serait l’occasion de retourner à Londres et revoir sa famille. Rafael avait été voir sa famille à Londres pendant les vacances mais malheureusement, il n’avait vu sa soeur que quelques jours, très occupée par ses deux travails, il espérait bien la revoir un peu plus dans les semaines à venir car elle commençait à lui manquer et les lettres qu’ils s’envoyaient ne suffisaient pas. Il lui écrirait dans la soirée pour savoir ses disponibilités.

Bien que le trentenaire était distrait par ses pensées, il aperçu une silhouette franchir la porte de l’infirmerie, enfin une patiente! Il se leva pour accueillir la jeune fille et se rapprocha de la porte. Réduisant l’écart qui les séparait, Rafael reconnut petit à petit la jeune fille. Quelques mois plus tôt, elle avait été présente dans la Grande Salle lorsque Dai Hong Dao avait fait irruption dans la pièce. Rafael avait tenu à remercier les jeunes sorciers pour leur courage et leur sang-froid lors de l’hommage à la sorcière mais il ne les avait pas vu individuellement. Malgré tout, il se rappelait de tous les visages des personnes qui lui étaient venues en aide. Cette jeune fille, certainement une des plus jeune n’avait pas hésité avant de venir l’aider à préparer des pâtes pour soulager la défunte. Les jours suivant, Rafael avait essayé de demander à ses collègues le nom des personnes qui l’avait aidé et si ses souvenirs étaient bons, cette jeune fille s’appelait Laurence Solomon. Rafael s’arrêta devant la fillette et l’accueillit.

« — Bonjour, Miss Solomon. Comment allez vous ? Que puis-je faire jour vous? »

Une fois arrivée dans l’infirmerie, Laurence ne tarda pas à voir l’infirmier se diriger vers elle. Laurence l’observa venir jusqu’à elle avant de baisser la tête, intimidée par l’adulte qui se trouvait en face d’elle. L’infirmier prit la parole et Laurence ne put s’empêcher d’être étonné qu’il connaisse son nom. Elle savait qu’il y avait énormément d’élèves à Poudlard et venait à se demander si il connaissait tout les noms ou alors si s’était juste car elle l’avait aidé dans la grande salle.

- Bonjour monsieur. Je vais bien merci, et vous ? demanda t’elle poliment en relevant la tête.

Ensuite, elle ne savait pas trop comment expliquer son problème et surtout ne savait pas par où commencer. Elle se gratta un coup les cheveux avant de les remettre derrière son oreille.

- En faite, j’ai un p’tit problème, quand je suis en cours, je vois mal le tableau. J’ai l’impression que les lettres sont trop petites, quand je suis trop loin, je les voient toutes floues et parfois je suis même obligé de demander a la personne à coté de moi ce qu’il y a d’écrit… C'est assez embêtant, surtout que ce qui est noté au tableau est souvent le plus important... dit-elle avec un sourire même si elle était réellement embêtée par cette situation.

Laurence espérait que l’infirmier puisse faire quelque chose pour que ça s’arrange au risque de devoir se retrouver au premier rang dans tout les cours pour être sure de voir le tableau. Une chose qui, selon elle, était absolument inimaginable, trop "premier de la classe" et trop intimidant pour elle. L'avantage d'être dans les derniers rang d'après l'aiglonne était que le.a professeur.e ne passait pas sans arrêt devant la table tout en ayant la possibilité de juger se que l’élève faisait. Enfin, c'était la manière dont Laurence voyait les choses.

Rafael remarqua la surprise de la jeune fille lorsqu’il prononça son nom. Elle ne s’était certainement pas attendu à ce qu’il le connaisse et, pour cause, elle ne le lui avait jamais donné. Néanmoins, elle ne s’attarda pas sur ce détail et lui retourna sa question à savoir si lui aussi allait bien. Ne sachant pas par où elle devait commencer, la jeune fille se gratta le crâne avant de se lancer et Rafael l’écouta attentivement.

Elle lui expliqua que depuis quelques temps, elle s’était rendue compte que sa vue n’était plus aussi efficace qu’avant. Les lettre paraissaient trop petites et en s’installant dans le fond de la salle, elle n’arrivait pas à discerner les mots, ils lui paraissaient flous. L’infirmier comprit très vite que la jeune fille souffrait d’un trouble visuel et en écoutant son témoignage, il pensait inexorablement à une myopie débutante. Cette pathologie touche environ un tiers de la population et était souvent découverte à l’école, en l’occurrence lorsque les enfants ne voyaient pas les mots écrits sur le tableau.

Rafael attendit la fin des explications de la jeune fille avant de lui répondre. Il y avait peu de doutes que ce puisse être autre chose mais il fallait en être sur pour adapter le traitement adéquat. Le jeune homme pouvait faire un examen préalable à Poudlard mais la Serdaigle devrait se rendre chez un professionnel pour bénéficier d’une prise en charge efficiente. Une fois qu’elle eut terminé ses explications Rafael lui répondit:

« — Oui je vais bien aussi, merci. Concernant vos symptômes, depuis combien de temps vous êtes vous rendue compte de cela? Savez-vous si dans votre famille, vos parents notamment, certains sont atteints de myopie? Savez-vous d’ailleurs ce que c’est? »

Rafael se rendit compte qu’il avait peut-être posé beaucoup de questions. Il avait parfois tendance à faire cela quand il essayait d’en apprendre plus sur l’anamnèse de ses patients. Il s’arrêta donc là avant de continuer son interrogatoire.

Laurence écouta attentivement ce que l’infirmier lui disait en espérant ne pas oublier une question. En entendant ce qu'il lui demandait, elle se rendit compte qu'elle ne connaissait pas grand chose sur ce sujet et qu'elle aurait peut-être du se renseigner un peu avant de venir ici. L'aiglonne n'avait jamais été confronté à des problèmes de vue, que se soit pour elle ou pour quelqu'un d'autre.

Elle se souvenait que lors du chemin en voiture jusqu’à Londres pour la rentrée, elle avait mit un certain temps à voir le nom des villes sur les panneaux mais n’avait pas plus fait attention que ça. Elle s’était dit que c’était probablement à cause de la fatigue et de la vitesse de la voiture. Sinon elle ne se souvenait pas a avoir eu de difficulté à lire quelque chose de loin. Pendant les vacances, Laurence s’était la plupart du temps contenté de se rapprocher en se disant qu’elle était juste trop loin et ne s’était jamais plus que ça posé de question.

L’infirmier lui demanda aussi si ses parents ou quelqu’un de sa famille était myope. Laurence n’en avait aucune idée, et concernant sa deuxième question, elle n’était pas sur non plus de ce que c'était. Pour elle la myopie ne voulait pas dire grand-chose, elle se doutait que ça avait un rapport à la vision et aux yeux mais n’en savait pas plus que ça.

- Je m’en suis rendu compte seulement le jour de la rentrée quand les professeurs ont commencé à écrire au tableau et que j’étais dans les derniers rangs. Sinon, je ne me souviens pas avoir eu de problème avant les grandes vacances, et pendant je n’ai pas fait attention…

Laurence était un peu désolé de ne pas pouvoir donner de réponse plus précise, mais elle était incapable de répondre précisément. Ayant passée ses vacances avec ses parents et en s'amusant la plupart du temps, elle n'avait pas fait attention.

- Je ne sais pas vraiment ce que c’est, mais je suppose que c’est ce que les gens ont quand ils ont des lunettes ? Si c’est ça, mes parents n’en ont pas, mais je sais que ma mamie en a, elle les met quand on fait un jeu ensemble, mais je ne suis pas sure que se soit pareil... répondit-elle en réfléchissant.

Laurence ne savait pas si ça avait un rapport, elle n'était absolument pas sure de ce qu'elle avançait mais c'était la seule réponse qui lui était venue à l'esprit. Au plus profond d'elle, Laurence espérait que se ne soit pas ça ou alors qu'il y ait une alternative "sorcière", elle n'avait pas franchement envie de porter des lunettes.

Au fur et à mesure que l’infirmier parlait à la jeune fille, il se rendait compte qu’elle ne comprenait pas tout ce qu’il disait. Tout ceci était normal, elle n’était qu’en deuxième année et ne pouvait pas connaître toutes les maladies oculaires. Malgré tout, après une petite réflexion elle essaya de répondre du mieux qu’elle pouvait au soignant.

Elle lui répondit ensuite qu’elle avait remarqué l’apparition de premiers symptômes le jour de la rentrée. Elle n’y avait pas trop fait attention les jours précédents et n’avait donc pas remarqué que sa vue avait diminué. A sa voix, Rafael eut l’impression que la jeune fille était déçue de lui apporter une telle réponse mais il ne comprit pas pourquoi. Cependant, elle ne s’arrêta pas ici et continua à répondre aux questions de l’infirmier après avoir réfléchi quelques secondes. Elle ne semblait pas savoir de quoi lui parlait l’infirmier, son regard semblait perdu, en quête de réponse.

Malgré tout et lui expliqua que ses parents ne portaient pas de lunettes et que seule sa grand-mère en avait mais elle ne savait pas si cette dernière était atteinte de myopie. Elle savait seulement qu’elle les portaient et lorsqu’elle se concentrait sur une tâche. Rafael en conclut donc que ce n’était sûrement pas héréditaire. Ce n’était pas le seul facteur qu’il fallait prendre en compte pour la recherche du diagnostic de cette maladie. Comprenant que la jeune fille ne comprenait pas tout ce dont il lui parlait, il prit le temps de le lui expliquer.

« — C’est donc récent, je pense que vous avez réagi à temps. Si je ne me trompe pas, vous êtes sûrement atteinte de myopie. C’est une maladie qui est souvent déceler à votre âge. Elle se manifeste par une baisse de la vue pour les éléments qui sont loins. Il fit une pause pour respirer et reprit. Elle est due à une petite déformation de l’œil, cela empêche l’œil de bien se calibrer.

Il espérait que ses propos étaient clairs et que la Serdaigle comprenait ce qu’il lui disait. Il savait que ce n’était pas facile pour une enfant de comprendre tout cela et c’est aussi pour cela qu’il ne rentrait pas plus dans les détails. Avant qu’elle ne s’inquiète, il s’empressa d’ajouter:

— Mais ne vous inquiétez pas, ce n’est pas grave. Que diriez vous de faire quelques petits examens pour s’assurer que ce soit bien ça? »

L’infirmier du comprendre que Laurence ne connaissait pas vraiment ce qu’était la myopie puisqu’il prit le temps de lui expliquer. L’aiglonne comprit donc ce qu’était la myopie et hocha la tête en retrouvant son sourire pour signifier qu’elle avait comprit.

Tout était clair dans la tête de Laurence, elle se posait juste encore quelque questions par rapport à ce qu'il lui avait dit. Elle se demandait pourquoi il lui avait dit qu’elle avait réagit à temps. Est ce que ça pouvait être dangereux ? Et si oui qu'est ce que ça faisait. Et aussi comment ça mal calibré ? Genre, un peu comme un télescope ? Laurence aurait voulu lui poser ses questions mais l’infirmier reprit très vite la parole en lui disant de ne pas s’inquiéter et en lui proposant un examen. Laurence répondit affirmativement, de toute manière elle ne voyait pas le tableau, il fallait bien qu'elle fasse quelque chose.

- Oui bien sur, et je ne suis pas inquiète dit-elle avec sourire, elle n'avait juste pas forcément envie de se retrouver avec un truc sur le nez en permanence. Sinon, ce n’était pas comme si elle devait affronter un dragon ou quelque chose dans le genre, la elle serait inquiète !

Laurence n’avait pas de raison de s’inquiéter, ce n’était que de petits examens. De plus, avec deux parents travaillant dans le milieu médical -même si ça n’avait absolument aucun rapport avec les yeux- elle savait qu'elle n'avait pas de quoi avoir peur.
Après une courte pause de réflexion, curieuse et désireuse d’en savoir un peu plus, la petite brune posa tout de même ses questions avant qu’il ne lui fasse les examens.

- Dites m’sieur, quand vous dites que j’ai réagi à temps, ça veut dire que ça peut être dangereux si on attend trop longtemps ? Et mal calibré, c’est à dire ? Un peu comme un télescope ?

Les choses semblaient devenir plus claires pour la jeune fille lorsqu'elle entendit les explications de l'infirmier. Elle hocha la tête faisant ainsi comprendre à Rafael qu'elle avait compris ce qu'il lui avait expliqué puis lui fit un sourire. Elle rassura ensuite l'infirmier en lui affirmant qu'elle n'était pas inquiète puis accepta de faire quelques examens.

Rafael n'était de toute évidence pas équipé pour réaliser un bilan ophtalmologique complet mais il pouvait réaliser les premiers examens afin de déterminer si Miss Solomon était bien atteinte de myopie. Auquel cas, il la redirigerait vers un spécialiste pour déterminer le degrés de myopie elle était sujette. Mais alors qu'il allait s'apprêter à sortir le tableau avec les lettres, elle ouvrit la bouche pour lui poser quelques questions.

Bien qu'elle lui ait dit qu'elle n'était pas inquiète, il sentait une légère angoisse concernant cette probable pathologie. Mais il était normal de réagir ainsi face à quelque chose que l'on ne connaissait pas. Avant de commencer les examens, Rafael prit le temps de rassurer la jeune fille en lui apportant le plus de renseignement possibles.

« — Lorsque je dis que vous avez réagi à temps, je veux dire que plus on agit tôt mieux c'est. Si vous mettez des lunettes dès le début des symptômes, cela vous permettra d'éviter à l'oeil de souffrir plus et donc vous ne serez peut-être pas obligée de porter des lunettes tout le temps. Rafael sourit face à la comparaison de la jeune fille puis continua:En effet on peut comparer ça à un télescope. C'est un peu comme si vous n'arriviez pas à bien le calibrer, c'est pour cela que vous n'arrivez pas très bien à discerner les choses au loin. Mais nous allons vérifier tout cela.

Rafael se leva et se dirigea vers un placard où il rangeait certains outils dont il ne se servait que très rarement. Après quelques secondes de recherches il retrouva son tableau de test d'acuité visuelle de Monoyer. Il le plaça à une distance raisonnable de la jeune fille et d'un coup de baguette le fit léviter à la bonne hauteur. Il se retourna ensuite vers la Serdaigle et lui dit:

— Voilà nous allons pouvoir commencer. Je ne sais pas si vous avez déjà vu ce genre de tableau. Le but est de me dire les lettres que vous lisez en partant du bas. Nous allons pouvoir commencer par les deux premières lignes. »

Après la réponse de l’infirmier, Laurence comprit ce qu’il voulait lui dire au début. Puis sourit à l’idée de s’imaginer en train d’essayer de calibrer son œil comme elle le faisait avec un télescope pour voir les étoiles. Finalement c’était assez drôle de voir les choses sous cette angle. Bien plus que d’imagier son œil déformé en tout cas.

- D'accord répondit-elle tout simplement toujours avec un sourire.

L’aiglonne observa ce que Mr Mason faisait, curieuse de savoir ce qu’il allait sortir. Laurence le vit sortir une sorte d’affiche avec des lettres, et après réflexion, elle se souvenait avoir déjà vu ce genre de truc dans le cabinet de son médecin.
L’Affiche volait à quelques mètres d’elle et était pile poil à sa hauteur. Sans faire de commentaire, Laurence écouta ce que lui expliquait l’infirmier avant de hocher la tête pour lui montrer qu’elle avait comprit. Lire. Du bas vers le haut, donc commencer avec les plus grosses lettres. Facile. Enfin du moins pour l’instant. Sans perdre de temps, Laurence commença à lire les lettres.

- Z, U pour la première ligne et M, C, F pour la deuxième dit-elle avec assurance.

Tout allait bien, les grosses lettres, c’était assez simple. Laurence était heureuse mais se doutait que ça n’allait pas durer longtemps. Il lui suffisait de jeter un coup d’œil aux dernières lignes pour comprendre que ça n’allait pas être aussi simple pour lire la fin de l’affiche.

Rafael comport tout de suite, en regardant la jeune fille que ses explications étaient claires. Un sourire illumina son visage, rassurant au passage l'infirmier, elle finit par approuver ses propos, lui faisant ainsi comprendre qu'ils pouvaient passer à l'étape suivante.

Du coin de l'oeil, il regardait sa patiente examiner ses faits et gestes au moindre détails dans le but certainement de se préparer à l'exercice qu'ils allaient réaliser. Une fois que Rafael eut terminer de lui expliquer ce qu'elle devait faire, Laurence fixa le tableau et commença à lire les lettres situées en bas, les plus grandes. Sans grande surprise, la jeune fille parvint à lire les premières lettres sans problème. Si cela n'avait pas été le cas, elle serait venue le voir depuis plusieurs mois déjà. Comprenant quelle réussirait les prochaines lignes sans difficultés il lui en demanda plus cette fois-ci.

« — Très bien ! Je vois que cela n'a pas été trop difficile pour vous. Vous allez pouvoir lire directement les quatre prochaines lignes directement et je cous dirai à la fin de cette étape si vous avez bien identifié les lettres. »

Rafael se rappelle alors la fois où lui même avait du lire ce tableau, il avait été étonné de voir qu'à l'aube de ses trente-cinq ans sa vue avait diminué. Jusque là, il n'avait jamais eu de problème avec cela mais il devait désormais porter des lunettes lorsqu'il sentait que ses yeux fatiguaient. Rien de méchant en soi, mais cela avait étrange, pour lui, de se retrouver avec quelque chose sur le nez.