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03 mai 2018, 08:41
 RPG++  La boite à souvenirs  Solo 

 ~°~ 

Une vie sans avenir est souvent une vie sans souvenir.

Volière, 2 Mai 2043

Son corps fin était tassé par terre, entre le mur et un des nombreux piliers qui parsemaient la salle. Des hiboux voletaient d'un nid à l'autre tandis qu'elle observait le spectacle comme si s'était une des 12 merveilles du monde de la Magie. Pour elle, ça l'était. Ils étaient libres. Elle aimerait avoir des ailes, comme beaucoup d'autres, mais pas pour la même chose. Voler ne l’intéressait pas, elle n'aimait pas ça. Ce qu'elle aimerait, c'est devenir un oiseau pour pouvoir sauter par la fenêtre sans tomber. Pour voir ce que ça fait de voir le sol se rapprocher. Devenir encore plus vivante que jamais. Sentir son cœur battre à la chamade dans sa poitrine. Battre à lui briser la cage thoracique. Mais, malheureusement, elle n'a pas d'ailes et encore moins le courage de sauter par la fenêtre et c'est mieux comme ça. Peut-être se réincarnera-t-elle en oiseau dans sa prochaine vie ? 
Ça sert à rien de rêver à une autre vie. Ça ne fait pas grand bien de s’installer dans les rêves en oubliant de vivre, souviens-toi de ça. Profites seulement de la chance que l'on t'offre. Profites de tout ce qui fait de ta vie la tienne et non celle d'un autre. Tes douleurs, tes peines mais aussi tes joies et tes souvenirs font ce que tu es. Pourquoi tu es toi et pas une autre personne Libères-toi des attentes des autres. Fait ce qu'il te plaît, vie ta vie comme tu le souhaites. Comme tu l'entend et pas ce que les autres le veulent. Tes souvenirs sont important, certes, ils sont ton passé, maintenant à toi de choisir de les affronter pour créer ton futur ou ne pas le faire et rester enfermée dans ton passé. Ton enfer.
La décision était prise. La boite éventrée le signifiait. Le temps était venu d'affronter tout ce qu'elle avait laissé derrière elle. Ses joies et ses peines. Tout ça, c'était important. Rien ne s’effacerait, elle en était consciente mais elle ne pouvait plus laisser son passé la bouffer. Si elle ne pouvait pas le supprimer, elle le transformerait en son bon vouloir. En un futur. En son futur. A elle et à personne d'autre. Sa vie. Son cœur qui bat plus fort que tout alors qu'elle plonge sa main blanche comme celle d'un vampire dans la boite. Son cerveau en ébullition alors qu'elle la ressort après l'avoir refermé sur quelque chose. Son cœur qui se comprime quand ses yeux brûlent le galet qu'elle a dans les mains. Ce sont ses souvenirs, sa boite. Elle y avait mit tout ce qu'elle possédait. Tout. Même ce galet. Il avait une histoire aussi, comme toutes les choses à l'intérieur du paquet. Après tout, ce n'était pas n'importe quel galet. C'était le sien.

~°~


Londres, 2 Août 2038

Comme chaque année, leur deux anniversaire sont combinés dans une seule et même fête. Tout les amis d'Arthur sont invités, dans le salon, les cadeaux sont à son noms. Le gâteau et la bannière aussi. Pourtant, elle a 7 ans aujourd'hui. Peut-être a-t-elle été une mauvaise fille ? Dans ce cas, c'est normal qu'elle n'ai pas d'amis, que son nom ne figure nulle part. Tout est comme ça l'a toujours été. Ses parents louangent son frère qui reste dans le jardin avec ses invités pendant qu'elle, elle reste dans sa chambre. Elle voit tout depuis sa fenêtre. C'est comme ça qu'elle a apprit tout ce qu'elle sait. En observant le monde derrière une vitre et en lisant des livres lus gros qu'elle. Elle a eu des cadeaux, elle aussi, ils sont sur son lit. Elle les a ouvert à son réveil. Elle en prendra soin. Ce sont des photos et du matériel à dessin. En clair, elle prend des photos toute l'année avec son appareil photo et ses parents les développent pour son anniversaire. Trois quart des photos sont floues ou mal cadrées mais elle les aime quand même. Comme chaque année, elle s'est levée à sept heures pour déjeuner avant de remonter dans sa chambre. Elle a passé le reste de la matinée à coller toutes ses photos, tout ses dessins et ses souvenirs en tout genres dans le nouvel album qu'elle a reçu. Comme d'habitude. Et après, elle l'a rangé dans une boite qu'elle a fait glisser sous son lit. Comme à chacun de ses anniversaires depuis 3 ans.

Il y a deux mois, Arthur a déplacé un vase sans le toucher. C'est pour ça qu'ils ont, lui et ses parents, commencé à l'oublier. C'est comme si elle n'existait plus. Comme si elle avait été effacée. Supprimée par son frère et son charisme. Arthur était tout ce qu'elle n'était pas, joyeux, bavard, maraud et social. Adorant le Quidditch comme ses parents alors qu'elle détestait ça. Elle était calme, timide, posée et toujours le nez dans un livre. A côté de son frère, elle n'était rien. Rien et tout à la fois. Rien de ce qu'il était et tout ce qu'il n'était pas. Comme si elle n'était pas de la famille. Une intruse. Un parasite dans leur vie de rêve. Bien sûr, elle ne manquait de rien mais il ne suffit pas d'offrir un logement et trois repas par jour pour être de vrais bons parents. De l'attention et de l'amour. C'était la base d'une relation filiale. Ils offraient tout ça, mais seulement à Arthur. Comme si elle n'était pas voulue. Un petit accident. Une erreur. Elle était aimée, elle le savait, mais peut-être pas de la bonne manière.

Elle ne voulait pas de gâteau ou de cadeaux. Elle ne voulait pas de sorties ou d'amis. Elle voulait juste un peu d'amour. Juste ça. Juste un peu, personne n'aurait remarqué. Elle voulait que ses parents la remarquent, qu'ils l'aiment comme ils aimaient Arthur. Juste une seconde. Pour voir ce que ça faisait. Elle n'était peut-être pas en position de vouloir quelque chose. Et, malheureusement pour elle, Arthur n'était pas prêteur. Quand il avait quelque chose, il le gardait. Pas de partage. D'ailleurs, ce mot n'existait pas pour lui. Pas plus que le mot sœur. Seulement, celui là avait existé. Quelques années avant de se faire supprimer par le mot amis. Comme s'il n'avait jamais existé. Juste à cause d'une étincelle de magie. D'un sport qu'elle n'aimait pas. De farces qu'elle ne voulait pas mettre à exécution. Ils étaient bien trop différents. Ça n'aurait, de toute manière, pas pu marcher. Ils étaient destinés à s'oublier. Malgré tout, elle continuait d’espérer que tout redevienne comme avant. Comme quand ses parents étaient obligés de s’intéresser a elle. Quand elle était tellement jeune qu'elle n'avait pas encore de dents. Ses parents s’intéressaient à elle. Ils étaient obligés.

Ça ne servait à rien. Elle n'y croyait même plus. Revenir dans le passé était impossible. Il fallait ce contenter du présent et se taire. La dure loi de la vie. L'heure des cadeaux a sonné. Elle est obligée de descendre. Les auditions sont finies, elle laisse son cœur en coulisse et ouvre sa porte. Le spectacle a commencé. Entourée d'un halo de peine mais un sourire niait plaqué sur le visage. Elle va bien. De toute manière, les autres ne voient que ce qu'ils veulent voir, c'est bien connu. Son cœur saigne, il n'aime pas être abandonné comme ça. Elle s'en fiche totalement. Le rideau s'ouvre sur un nouveau décor. Acte I scène 1. Le théâtre est ouvert.

~°~

Ce galet, elle l'avait récupéré au parc d'attraction où sa famille était allée pour l'anniversaire d'Arthur. Elle qui n'aimait pas la foule s'était retrouvée entourée de son frère et de tout ses amis. Toute la journée. Ça lui en avait donné la nausée mais elle s'était tue. Pour les autres. Pour ne pas gâcher leur journée. Comme d'habitude. Son album photo trainait dans la boite. Sa septième année y était regroupée en entière. Tout y était. Elle avait changé beaucoup de chose, cette année là, notamment la vision que la Cassiopée de 7 ans avait sur le monde. C'était à cette époque que les autres avaient commencé à être méchants avec elle, à l’école.

Son cœur se vide se vide un peu, il coule et la première goutte touche le sol, pratiquement sans bruit tandis que la longue main de la Serpentard part à la recherche d'un autre souvenir. Cette boite, c'est son passé. Et son passé, c'est la clé de son futur. Sans ça, elle n'avancera pas.
Dernière modification par Cassiopée Malory le 05 juin 2018, 06:26, modifié 3 fois.

Moi ? Je n'fume pas, je n'bois pas, mais je M.L. Chacun son truc.
Mascotte Officielle des Crochets d'Argents, laissez passer s'il vous plait.

04 mai 2018, 10:40
 RPG++  La boite à souvenirs  Solo 
Volière, 3 Mai 2043

Son visage qui se reflète dans la vitre lui demande « Pourquoi ? ». Pourquoi tu t'acharne à explorer cette boite alors qu'elle te tue, littéralement, de l'intérieur ? Pourquoi tu continue à le faire malgré toutes les larmes qui ont déjà coulées ? Es-tu idiote ? Elle était incapable de répondre à tout ça. Au début, elle était certaine qu'affronter son passé lui ferait du bien, qu'elle serait assez courageuse pour le faire sans flancher. Mais la réalité était tout autre. Ça faisait mal. Mal de se reprendre toutes ses erreurs en pleine tête alors qu'elle avait tout fait pour les effacer de sa mémoire. Pour les oublier à jamais. Grand mal lui fasse, elle continuait. Elle le faisait car passer outre tout ça n'était possible que de cette manière. Et laisser ses souvenirs derrière elle était devenu une obsession. Alors elle continuait à se faire du mal, mais pas avec ses amies, ça, c'était fini. Son cœur se reconstruisait lentement, comme s'il était tellement fragile que chaque morceau recollé pouvait se fissurer à chaque instants.

Alors, en soufflant, sa main ouvrit doucement le couvercle de la boite noire qu'elle avait sur les genoux. Comme si elle était sacrée, elle ne la toucha pas plus que nécessaire. Une douce odeur fleurie en sortait, vestige d'un Lys posé là il y a bien longtemps. La fleur, conservée par un sort, était nettement moins criarde qu'avant. Lorsqu'elle l'avait reçu, elle avait 8 ans et c'était le chose la plus belle qu'elle n'ai jamais vu. Elle était blanche comme la neige et brillait au soleil. Même le ruban rouge qui entourait la tige semblait illuminer sa main quand elle le tenait. Maintenant, tout était terne. Comme si le temps commençait à reprendre ce qu'il avait perdu. La fleur ne tiendrait sûrement pas jusqu'à l'automne. Tout doucement, elle la glissa dans l'album de ses 8 ans pour qu'elle y reste même si elle devait devenir cendres. Tout semblait si lointain, ses souvenirs comme les objets présents cette boite. Non. Dans sa boite. À elle.

~°~


Londres, 2 Août 2039

Aujourd'hui, elle a 8 ans. Et aujourd'hui, elle est seule. La joie était tellement forte la veille qu'elle se demande pourquoi elle est triste comme ça seulement quelques heures après. Son grand frère avait reçu une lettre déposée là par un hibou. Cassiopée, qui avait toujours cru que c'était les humains qui livraient les colis et les lettres, avait été émerveillée par le parchemin jaunis. Malheureusement, il n'était pas à son nom, mais à celui d'Arthur qui s'était empressé d'ouvrir la lettre comme s'il connaissait déjà son contenu. L'écriture verte émeraude était fine et ronde, comme si elle était écrite à la plume. Peut-être était-ce le cas ? Arthur avait ouvert la lettre en hurlant de joie alors que ses parents semblaient plus heureux que le jour de sa naissance. C'était possible. Après-tout, elle n'était qu'une erreur. Il n'empêche que ce jour là ses parents s'étaient inquiétés de son état. Elle avait été tellement heureuse ! Seulement, c'était juste pour lui demander si elle avait déjà fait de la magie accidentelle. Elle avait apprit ce que ça voulait dire mais elle n'en avait jamais fait. Ses parents semblaient déçus. Par la suite, elle avait surprit une conversation dans la nuit. Ils disaient qu'elle rejoindrait ses grands-parents si jamais elle était carcmole. Elle n'avait jamais autant voulu faire de la magie qu'en cet instant. Juste le fait que ses parents puissent l'abandonner car aucune étincelle ne sortait de ses doigts était tellement douloureux qu'elle en aurait pleuré si elle n'était pas cachée derrière la porte. Ils avaient peur qu'elle ne devienne jalouse de son frère. Chose qu'elle ne serait jamais, même si s'était la dernière solution qui s'offrait à elle.

Ses parents sont partit, avec son frère, sur le ''chemin de traverse'' c'est l'endroit où les élèves achètent leur fournitures. Elle l'a lu quelque part. Elle a aussi apprit que son frère allait aller dans un collège pour les gens spéciaux comme lui et ses parents. Personne ne lui a dit mais elle a deviné toute seule, il est un sorcier et la lettre signait son inscription à Poudlard. Une école pour apprendre la magie. Elle déteste cette chose. Elle lui a volé tout ce qu'elle possédait. Son frère et ses parents. Elle lui a tout prit. Elle ne l'aime pas et ne veut pas en faire malheureusement, elle sera obligée. Si elle veut rester à la maison avec ses parents, c'est la seule solution. Ils sont partit là bas au coup de 7 heures. Pile au moment de son réveil mais personne n'a fait attention à elle et ils ont quitté la maison en la laissant toute seule dans le salon. Elle est habituée à ce qu'ils oublient de lui fêter son anniversaire mais, habituellement, ses cadeaux sont posé sur son lit ou dans la cuisine. Aujourd'hui, ils ne sont nulle part. Elle a cherché partout mais elle n'a pas trouvé. Elle a attendu sur le canapé pendant trois heures avant de se faire à l'idée : ils ne reviendront pas la chercher. Alors qu'elle remontait dans sa chambre, la porte à vibrer sous les coups de la personne qui se tenait derrière. Elle savait très bien que ce n'était pas prudent, pourtant, elle est allée ouvrir la porte. C'était son voisin, un grand blond aux yeux bleus qui tondait sa pelouse le dimanche matin mais qui attendait toujours qu'elle soit réveillée pour le faire, à croire qu'il était plus attentionné avec elle que ses parents ne l'étaient.

Il tenait entre ses mains la plus belle chose qu'elle n'avait jamais vu. La fleur sentait tellement bon qu'elle en aurait pleuré de joie. C'était pour elle. Il avait pensé à son anniversaire. Lui. Mais pas ses parents. Il avait ramené un album vierge. Comment il savait ? Il lui avait parlé pendant quelques minutes avant de lui expliquer que, chaque année, il offrait un album à ses parents pour qu'ils le lui donnent. Il semblait content que ça lui plaise. Ils avaient même prit une photo ensemble avant que l'homme ne parte travailler. Ses parents ne lui offraient que le matériel à dessin, l'album ce n'étaient pas eux et ils ne lui avaient jamais dit. Ils avaient mentit. Elle avait collé soigneusement ses souvenirs dans l'album avant de glisser le tout dans la boite qu'elle remplissait un peu plus chaque année. Quelque temps plus tard, sa mère avait enchanté la fleur pour qu'elle garde son éclat. Ses parents s'étaient excusés de l'avoir laisser toute seule et ils avaient prié qu'elle comprenne leur joie pour son frère. Elle avait comprit. Ils l'aiment, ils le lui avaient dit. Si seulement c'était entièrement vrai.

~°~


Elle ferma la boite en vitesse pour ne pas l'inonder de ses larmes. Elles coulaient librement sur ses joues et son souffle se coupait au rythme effréné de ses sanglots. La boite sous le bras, elle quitta la volière en courant, priant que personne ne la croise dans les couloirs. Tout serait tellement difficile à expliquer.

Moi ? Je n'fume pas, je n'bois pas, mais je M.L. Chacun son truc.
Mascotte Officielle des Crochets d'Argents, laissez passer s'il vous plait.

16 mai 2018, 14:30
 RPG++  La boite à souvenirs  Solo 
Volière, 4 Mai 2043

Cette fois-ci, elle n'a pas couru comme une folle dans les couloirs, elle ne s'est pas précipitée dans les escaliers. Elle n'a pas fait tout ça. Elle est arrivée à la volière en marchant tranquillement, perdue dans ses pensées les plus sombres. Elle a repensé à la fleur, à tout les mensonges qu'on lui a gravé dans ma tête. La porte n'a pas grincé quand elle l'a poussé. Le sol était froid mais elle s'en fichait pas mal. Il y avait la boite ouverte devant elle et c'est tout ce qui importait. Sa main retourna le contenu du carton avec force. Elle finir par la ressortir accompagnée d'une simple feuille. Une page d'un journal. La seule qui lui reste, vestige d'une année triste et empreinte d'une solitude infinie. Elle se rappellera toute sa vie des moments figés dans cette boite verte. Tout ces souvenirs resteront accrochés à elle comme des puces à un chien. Elle ne veut pas les oublier, alors ça l'arrange. Elle veut apprendre à vivre avec. Elle les a fuit trop longtemps, elle savait pourtant qu'elle devrait les affronter un jour mais elle fuyait quand même. Seulement, maintenant elle ne pouvait plus le faire, ne voulait plus le faire. C'était le moment où il fallait assumer son passé pour avancer sans ce retourner. Pour recommencer à vivre pour elle, avec elle et pas contre ses souvenirs. Ce sont toutes les choses qu'elle a fait qui ont forgé ce qu'elle est aujourd'hui et, pour une fois, elle aime ce qu'elle est devenue.

~°~


Londres, 2 Août 2040

Ses petites mains cherchent une plume ou un stylo. Elle a 9 ans aujourd'hui et cet événement est passé totalement inaperçu. Arthur a eu 12 ans deux jours avant et ses parents ont décidé de faire de lui leur petit prince pour toute la durée des vacances. Elle leur en veut pas, après-tout il rentre de Poudlard et les parents ne l'ont pas vu depuis longtemps, c'est normal qu'ils soient plus heureux de le voir lui que de la voir elle. Sa main frôle la vitre de sa fenêtre, une tonne de personne se trouve dans le jardin avec son frère. Elle n’attend qu'une seule personne, qu'une seule chose. Il lui a promit qu'il viendrait faire son album photo avec elle. Elle y croit, c'est la seule et unique chose qui lui reste de sa naïveté d'enfant. Loïk est dans le jardin, il lui fait de grands signes en ignorant royalement son frère qui lui demande des câlins, bien fait pour lui. Il a un paquet dans les mains, ses parents lui font signe de le poser sur la table avec les autres mais il réplique que ce n'est pas pour Arthur. Ses parents semblent se souvenir de son existence et le laissent entrer dans la maison. Elle a hâte de l'entendre toquer à sa porte, elle veut lui raconter tout ce qui c'est passé. Cette année a été merveilleuse, ses parents lui ont apprit à dessiner et a jouer de deux instruments, ils ont même dit qu'elle était douée. Peut-être qu'elle n'est pas une sorcière, peut-être même qu'elle se fera envoyer chez grand-mère pour ça mais elle s'en fiche. Pendant qu'Arthur est à Poudlard, ses parents na voient et c'est génial. Tellement qu'elle aimerait qu'Arthur reste à l'école et qu'il ne revienne jamais.

Un petit coup se fait entendre et elle se précipite sur l'homme qui se cache derrière la porte. Elle est vraiment heureuse quand il la prend dans ses bras pour la faire tournailler dans les airs. Pas besoin de jouer la comédie avec lui puisqu'il ne veut pas qu'elle soit comme son frère. Il veut juste qu'elle soit elle. C'est ça qu'elle aime quand il est là. Elle semble importante pour quelqu'un. Appréciée à sa juste valeur. Il est fort, elle aime ça aussi. Il la protège. Elle aimerait bien que ce soit lui son papa. Elle sait qu'il veut avoir un enfant mais qu'il peut pas. Il dit tout le temps que deux garçons peuvent pas en avoir ensembles. Elle est triste car elle sait qu'il ferait un super papa, c'est vraiment dommage. Il est intelligent, il fait des recherches dans les forêts dangereuses qui se trouvent dans des pays très loin. Des fois, il lui ramène même des souvenirs ! Elle souhaite vraiment être sa fille, même si elle sait que c’est pas possible. Il mérite d'être heureux. Elle pose la boite qu'il lui offre sur le lit, elle veut juste lui parler, pas besoin de lui offrir quelque chose -elle est habituée. Il l'aide à coller ses dessins et ses photos dans le nouvel album. Ils ont beaucoup parlé et rigolé, aujourd'hui. Elle lui a même montré ses talents au piano. Il lui a expliqué ce que c'était d'être amoureux. Elle veut rencontrer le monsieur que Loïk aime. Juste pour être sûre qu'il est assez bien pour cet homme merveilleux.

Il est partit en fin d'après midi, quand ses parents ont commencé a préparer le repas. Elle aimerait bien ne plus être dans cette maison mais elle sait que ses parents seraient tristes alors elle ne fait rien. C'est triste de se dire qu'une enfant d'à peine 9 ans rêvait déjà de disparaître sans laisser de traces, sans que personne ne se souvienne de sa venue sur Terre. Il avait à peine quitté la maison qu'elle s'était précipitée sur le paquet qui traînait encore sur son lit. C'était le seul cadeau qu'elle avait eu, pas qu'elle s'en plaigne mais elle aurait aimé que ses parents se souviennent de cette journée très importante pour elle. Le joli paquet cadeau fut enlevé avec douceur. C'est dingue comme, même le plus petit cahier de notes, pouvait faire plaisir à un gosse.  Il avait pensé à elle. À elle et pas au personnage qu'elle incarnait. Le cahier était magnifique. La couverture était tapissée d'une centaine d'étoiles et le fermoir représentait un Lys. C'était un cahier remplit de feuilles pour écrire des lettres. Elles étaient vertes pastel et de petites plumes les décoraient. Elle se promit d'écrire à Loïk le jour où elle rentrerait à Poudlard, pour qu'il ne l’oublie pas. C'était la première fois de sa vie qu'elle couchait sur papier ses sentiments. Les phrases étaient maladroites mais elle s'en fichait. Elle n'avait jamais autant espéré ne pas être née dans la famille Malory.

~°~


Le cahier se trouvait sous le bazar de la boite. Elle resta là, assise par terre à contempler le cahier pendant plusieurs instants avant de s'emparer d'une plume et d'un flacon d'encre dans son sac. Elle écrivit encore et encore, jeta ses sentiments sur le papier. C'était sa manière de hurler en silence. Un cri infini. Quand la lettre partit avec un hibou, elle pleura encore une fois. Pour elle. Pour Loïk. Pour eux qui ne s'étaient même pas envoyés la moindre lettre durant l'année. Elle pleura, supplia qu'il ne l'ai pas abandonné. Tout mais pas ça.

Moi ? Je n'fume pas, je n'bois pas, mais je M.L. Chacun son truc.
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21 mai 2018, 15:04
 RPG++  La boite à souvenirs  Solo 
Volière, 5 Mai 2043

Finalement, elle aime bien cet endroit. Tout es clame quand elle y est, seul le bruit des chouettes brise le silence qui finirait par devenir pesant. C'est un peu comme si la pièce était coupée du monde, enfermée dans un univers parallèle. Elle aime s'allonger au milieu des grands poteaux et fermer les yeux pour rêver d'une liberté absolue. Dans cette ambiance, elle a l'impression d'être elle-même un oiseau et elle aile ça, plus encore que de plonger dans une piscine en été. Bien-sûr, elle n'est pas là que pour ça, Cassiopée a décidé qu'elle ouvrirait la boite encore aujourd'hui. Il e reste plus grand chose qu'elle n'ai déjà vu alors c'est peu-être la dernière fois qu'elle vient ici pour ça, mais, d'un côté, ce n'est pas plus mal. Il lui faudra du temps pour ré-arranger tout ses souvenirs pour pouvoir se remettre à avancer normalement sur le long et périlleux chemin qu'est la vie. 

Sa main était à peine posée sur la boite qu'un hibou lui hulula rageusement dessus. Il ne l'avait pas trouvé dans la Grande Salle comme elle aurait dû y être et avait parcouru le château de long en large pour la trouver. Il lui déposa un paquet sur les genoux et elle reconnu tout de suite l'envoyeur, il n'y avait qu'une seule personne qui emballait un album photo noir dans un paquet cadeau galaxie, et c'était Loïk.
Remplis-le avec les souvenirs de cette année. On le regardera ensemble pour ton anniversaire ma jolie Cassy'.
Loïk.
Elle n'avait rien, cette année. Pas de souvenirs ni de photos, justes quelques bribes des moments passés. Malgré tout, si Loïk voulait les voir, elle en trouverait pour les mettre dans l'album. De jolis souvenirs qui lui ferait chaud au cœur pendant longtemps et, ce, dès qu'elle ouvrirait la première page de l'album noir. Pour commencer, elle y glissa la lettre qu'il lui avait envoyé en la légendant sous l'espace comblé d'une date et d'un lieu. Une fois l'album posé, elle se ré-empara de la boite qui attendait toujours et y choisit un objet, les yeux fermés. Une plume blanche comme la neige. Juste une plume pour une farandole de souvenirs.

Londres, 2 Août 2041

Cassiopée s'empara d'une plume qui traînait sur son bureau et d'un flacon d'encre. Le parchemin qui s’étalait devant elle était noircis d'écritures en tout genre. C'était des notes qu'elle avait prise sur tout les livres qu'elle avait lu cette semaine. Elle le retourna d'un mouvement ample du poignet et trempa doucement l'extrémité de sa plume dans le liquide noir opaque. Il pleuvait et de minuscules gouttes tombaient sur les grandes vitres de sa chambre. Aujourd'hui, aucun bruit ne se faisait entendre dans la maison. Tout simplement car les trois autres membres de la famille étaient partit à un parc d'attraction pour l'anniversaire de son frère. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi ils fêtaient tout le temps l'anniversaire d'Arthur le jour du sien. Était-ce là une manière de lui faire comprendre que, pour eux, elle n'était qu'un jour parmi tant d'autres ? Qu'elle n'était rien. Par rapport à Arthur, c'était forcément le cas. Elle n'était qu'un ''rien''. 
Cassiopée Malory, 10 ans.
Il pleut. Mais il ne pleuvait pas ce matin quand Arthur, papa et maman sont partit s'amuser dans un parc. Il n'a commencé à pleuvoir que quelques minutes après. La maison est fermée, alors je ne peux pas aller jouer dehors, je suis obligée de rester enfermée dans ma chambre à regarder l'eau couler sur les grands carreaux de ma fenêtre. J'ai remplis mon album photo toute seule, Loïk est partit en lune de miel avec son mari, Samuel. Il est très gentil et il est professeur dans une université, c'est ça que je veux faire plus tard, je veux être comme lui. J'ai eu peur qu'il m'abandonne mais il m'a promit de ne jamais le faire. Il est comme mon deuxième papa -meilleur que le premier- et il a même dit qu'il aurait adoré que je sois sa fille. Quand j'ai demandé à maman si je pouvais le devenir, elle m'a congédié dans ma chambre, je n'en suis pas sortie depuis, sauf pour aller prendre quelque chose à manger dans la cuisine. Il n'y a des jours comme ça où je me demande vraiment pourquoi je suis née. Quand j'étais toute petite, ils semblaient heureux que je sois là mais maintenant j'ai l'impression que je ne suis plus rien pour eux, qu'ils m'oublient presque. Ça me fait peur. Et si ils oubliaient de me faire rentrer à la maison ? Est-ce que je serais destinée à vivre dans la rue, comme les personnes qui sont assises par terre au beau milieu de Londres ? J'ai hâte que Loïk revienne car, si ça arrive, je pourrais aller me réfugier chez lui pour ne pas mourir de faim et de froid dehors. Tu sais quoi ? Je ne sais même pas pourquoi j'écris, stupide journal. Ça sert à rien.
La pluie s'est arrêtée à la seconde où ses parents et Arthur sont rentrés. Quand elle y repense maintenant, elle se dit que c'était peu-être une métaphore de son cœur brisé qui saignait. Que l'eau qui dégringolait par litre sur sa fenêtre était sans doute les larmes qu'elle voulait pleurer. Elle comprenait déjà, à cette époque, qu'elle n'était pas traitée correctement par ses parents. Que ce n'était pas normal qu'elle soit abandonnée au profit de son frère. Peu-être que si elle priait très fort, sa prière serait entendue et que Loïk et son mari auraient sa garde. Elle rêvait de ça depuis longtemps mais c'était jamais arrivé. Pourtant, au fond d'elle, elle savait qu'elle n'était pas un vrai membre de la famille Malory. Une erreur qu'on avait même pas prit le temps de détruire. Tout simplement parce qu'elle n'en valait pas la peine.

~°~

Elle n'avait plus envie de pleurer, plus la force de le faire alors elle resta là, prostrée sur le sol, sa plume dans les mains. Vous vous demanderez sûrement pourquoi elle continuait d’ouvrir cette boite si elle lui faisait autant de mal et c'est très simple. Si elle voulait se construire un futur, il fallait commencer avec les briques de passé. Elle ne pourrait jamais l'oublier. Alors elle devait l'accepter, comme la partie de sa vie qu'il était. Il n'y avait pas d'autre moyen.

Moi ? Je n'fume pas, je n'bois pas, mais je M.L. Chacun son truc.
Mascotte Officielle des Crochets d'Argents, laissez passer s'il vous plait.

17 juin 2018, 10:37
 RPG++  La boite à souvenirs  Solo 
Volière, 6 Mai 2043

Cette fois-ci, c'est la dernière fois qu'elle ouvre la boite. Ensuite, elle la cachera dans sa table de nuit avec le nouvel album et elle attendra. Encore et encore. Jusqu'à ce que Loïk puisse le regarder avec elle. Elle ne sait pas encore ce qu'elle va coller dedans mais elle fera quelque chose. De beau, surtout. Pour que Loïk et Samuel soient fiers d'elle. Peu-être le sont-ils déjà ? C'est ce qu'ils disent mais elle n'y croit pas trop, elle n'a rien fait pour alors elle ne comprend pas leur fierté. C'est pas logique. Ils disent qu'elle est forte, mais ce n'est pas vrai. Ils disent qu'elle est normale, humaine, mais ce n'est pas vrai non plus. Ils disent tout le temps qu'elle a des qualités, pourtant, elle, elle ne se voit que des défauts. De gros défauts qui lui mangent l’esprit. Qui grignotent le peu de confiance en elle qu'elle avait. Si ce sont ses défauts, ça doit être de sa faute. De toute manière, tout ce qui arrive est de sa faute. Tout le temps. C'est normal de penser ça, si on vous à bourré la tête avec pendant toute votre enfance. 

La boite s'ouvre, mais aucun souvenir n'en sort. Juste quelques crayons, elle sait pourquoi. Elle sait comment. À ce moment là, elle se fichait de tout et ne parlait à personne. Tout simplement car ça n'en valait pas la peine. Les gens à l'école étaient odieux. Bêtes et méchants et ils ne l'aiment pas, alors elle non plus. À la maison, la seule différence existait dans le fait que c'était sa famille proche qui n'était pas gentille. Elle n'avait jamais compris que c'était pour rien. Que ce n'était pas de sa faute. Elle n'avait jamais compris pourquoi elle n'était pas appréciée. Elle avait toujours cru que tout était de sa faute. Mais ce n'était pas de sa faute, ils leur fallait juste une bête noire, quelqu'un à martyriser qui ne se plaindrait pas, jamais. Et ils avaient bien choisit. Elle ne s'était jamais plaint. Pas une seule fois, avait continué à en prendre plein la tronche sans rien faire. À l'époque, elle prenait ça pour une vengeance du destin. Que tout était normal, que c'était sa punition pour avoir mal agit avec son frère, pour lui avoir volé ses parents et pour avoir détruit leur si parfaite petite famille. Oui, à cette époque, que les autres la fassent souffrir pour rien, pour elle, s'en était devenu naturel.

Il ne lui fallut que quelques minutes pour prendre les crayons et se mettre à dessiner de toute son âme. Elle avait toujours aimé dessiner ou jouer de la musique. L'art était une manière de changer de réalité, d'aller dans un monde meilleur durant quelques secondes, minutes et heures. Juste le temps d’apercevoir sa vie différemment. Même quand elle dessinait quelques chose qu'elle n'appréciait pas, elle conservait précieusement son œuvre. En jeter ou en dégrader une aurait été comme mourir de l'intérieur, se brûler par ses souvenirs. Elle aimait ses œuvres, même celles qu'elle haïssait. Paradoxal. Mais terriblement intéressant. Elle adorait voir ses réactions, imaginer son cerveau fumer à force de vouloir chercher une solution. C'était sûrement bizarre, beaucoup même, mais c'était comme cela que son esprit fonctionnait. Elle aimait que les autres la trouve différente car c'est ce qu'elle était. Elle ne ressemblait à personne et c'était merveilleux d'être unique. La pointe du  crayon toucha le papier et ses mains s'activèrent. Des traits fin, des cheveux broussailleux et un joli visage, bien que la concernée n'en sache rien. Solenn Cooper prit vie sur la feuille. Ce serait la première chose dans son album. Et, quand elle reverra Loïk et Samuel, elle leur dira qu'elle était tombée sur quelqu'un d'unique, comme elle et que son cœur semblait remonter jusque dans sa gorge tellement il battait fort en sa présence. Solenn était compréhensive et débrouillarde et, surtout, pas comme les autres. Elle ne ressemblait à personne. Merlin qu'elle aimait son Soleil. Son merveilleux Soleil. Elle ne savait pas ce qu'elle ferait sans elle, probablement rien car l'autre était tout. Et sans ce tout, il était sacrément difficile d'être autre chose que rien. Mais si jamais Solenn voulait partir et que c'était le mieux à faire pour elle, pour son bonheur, elle la laisserait faire, quitte à se noyer encore une fois. Son bonheur à elle, passait avant le sien, elle, pauvre première année inutile et criarde.

Elle dessina longtemps, tout les gens qu'elle avait rencontré et qui avait joué un rôle dans la pièce de théâtre qu'avait été son année aurait bientôt un portrait rien qu'à eux. Tout d'abord, il y avait les Serpentard qui était devenu sa Famille de cœur. Ses amis et ses connaissances. Elle les dessina tous les uns après les autres. Elle y passa des heures. C'était ses souvenir, de simples portraits au crayon. Elle les légenda tous, écrivit sans relâche les rencontres qu'elle avait fait. Juliette et Lahira. Solenn et Larrissa. Hugo et Franz. Et tellement d'autres sans oublier Redose. Ils l'avaient tous aidé à surmonter son histoire. Elle devait les remercier, et c'était sa manière de le faire. Elle regarda une dernière fois les feuilles et s'arrêta sur l'une d'elle. Miss Sejersted. Directrice de la Maison Serpentard. Cette femme était intrigante. Et elle l'avait supporté quand elle était au plus mal, c'était sûrement un ange.

La boite se referma.

Moi ? Je n'fume pas, je n'bois pas, mais je M.L. Chacun son truc.
Mascotte Officielle des Crochets d'Argents, laissez passer s'il vous plait.