12/12/2042
Ces connasses. Elles voulaient sortir. Elles voulaient la ridiculiser. Elles voulaient que Solenn montre sa faiblesse. Mais non, Solenn ne les laisserait pas sortir. Pour rien au monde. Non, la Serpentard serait forte, plus forte qu'elle ne l'avait jamais été. Pourtant, même en pensant cela, ses mains tremblaient. La lettre qu'elle tenait dans sa main menaçait de s'arracher à chaque tremblement. Solenn avait décidé d'écrire à sa mère, pour la convaincre de la laisser ici pour les vacances. Elle avait tellement peur de rencontrer sa nouvelle famille. La fille ferma les yeux, serrant ses paupières, faisant tomber les quelques larmes qui se bousculaient pour sortir. Malheureusement, l'une d'elles tomba sur la lettre, et Solenn grogna. C'était reparti pour la réécrire. Génial. Soudain la porte s'ouvrit. C'était un Gryffondor, qui ne lui jeta aucun regard, et entreprit d'accrocher une lettre sur la patte d'un hibou de l'école. Pendant tout ce temps, Solenn resta bouche bée. La vue de cet élève lui ramenait un mauvais, oh, mauvais souvenir. C'était pour cela qu'elles avaient voulu sortir. Mais, encore une fois, Solenn se le répéta : *Tu es forte. Tu ne pleureras pas pour un garçon. Jamais.* Pourtant, elle l'avait aimée. Un amour d'enfance, peut-être, mais fort pour la rousse. Elle avait cru à une idylle. Les deux amoureux s'entendaient bien, et la jeune française avait pensé que lui aussi était amoureux d'elle. Et ben non. Sinon, ils seraient encore ensemble. Sinon, ils se tiendraient encore la main. D'un geste rageur, elle tira un bout de parchemin, ainsi qu'un crayon à papier. Elle s'assit à même le sol, et sans se rendre compte des larmes qui coulaient, écrivit, la mâchoire serré pour ne pas craquer :

Ryan.
Je ne veux plus jamais entendre parler de toi. Tu m'as trahie. Et bien ne pense pas que je vais te pardonner. Je n'ai même pas envie d'en parler avec toi.
Adieu Ryan.

Elle accrocha ce bout de rien à la patte d'une chouette qui la menaça presque avec son bec. Mais Solenn s'en fichait. Elle voulait juste que ce sale Gryffondor reçoive cette lettre. Peut-être qu'il sera triste. A cette pensée, Solenn sourit presque. Il lui avait fait du mal, c'était à son tour. Mais très vite, le sourire disparut et un sanglot sortit de la gorge de la jeune fille. Non, ne pas craquer. Rester forte, c'était le deal. Ne pleure pas Solenn. Mais elles coulaient , elles étaient heureuses de sa douleur. Reniflant, elle sortit de la volière, se séchant les yeux avec sa manche droite. Elle allait l'oublier, il fallait juste un peu de temps. Hein ?