Kat entra dans la volière et fronça le nez. L'odeur qui y régnait était très désagréable et le sol était jonché de fiente d'oiseau. Certaines chouette la fixèrent, d'autre s'envolèrent pour se poser plus près du plafond, et certaines ne la virent même pas entrer. Elle s'approcha d'un hiboux qui semblait docile. Il n'était pas très gros et la fixait en clignant lentement des yeux. Kat s'approcha de lui doucement et tendit le bras. Comme l'oiseau ne réagissait pas, elle posa ses doigts sur les douces plumes de l'animal. L'oiseau cala sa tête contre sa paume et Kat caressa donc le hiboux tranquillement. Les yeux de l'oiseau se posèrent plus bas, sur la poche de Kat. Cette dernière en fit de même et sourit en comprenant que l'oiseau avait deviné qu'elle y avait mit quelques graines. Le hiboux en profita pour lui mordiller gentiment le doigt. Kat eu un mouvement de recule avant de se rendre compte de sa bêtise et de rire d'elle même.
Elle déplia le parchemin qu'elle tenait dans sa main gauche et le relut tout en donnant les graines qu'elle avait apporté au hiboux.

"Bonjour Maman,

C'est Kat, mais j'imagine que tu t'en doute. Je voulais juste te dire que tout va bien. Comme tu me l'avait dit, Poudlard est formidable. Le chateau est immense, plus grand encore que sur les photos. J'ai été courir autour du lac, mais je n'ai pas vu de signe du calmar géant.
Bon, je sais ce que tu te dis: venons en au fait.
Gryffondor. Voilà. C'est ma maison. Je suis contente, même si j'aurais préférée aller dans la même maison que toi. Pourquoi tu ne m'as jamais parlé des maisons. C'est quand même une des choses les plus importante ici. Je croyais tout savoir de Poudlard. Est ce que tu avais peur de me dire dans quelle maison tu avais été. Je sais que tu étais à Serpentard, le Choixpeau me l'a dit.
Je ne comprend pas, Serpentard à l'air d'être une excellente maison.

Je change de sujet. Je ne me suis pas encore fait d'amis, mais je pense que je vais bientôt rencontrer mes compagnes de chambre. Tout le monde à l'air très gentil.

Je pense très fort à toi, raconte moi ce que tu fais de ton temps libre maintenant que tu ne m'as plus dans tes pattes.

Je te fais de gros bisous en esperant que tu me répondra vite.
Je t'aime
Kat "

Kat roula le parchemin et l'accrocha tant bien que mal à la patte du hiboux qui la regardait la tête penchée.

- Vas mon beau. Fais bien attention à ma lettre.

Kat caressa une dernière fois la tête de l'animal avant que celui ci ne s'envole.

  Elwing était en route vers la volière, elle avait rédigé une lettre pour ses parents.  Après avoir appris la maladie de son père, la jeune fille avait décidé d'enfin envoyer un message à sa mère, qui ne lui avait adressé qu'une seule missive depuis des mois.  Elwing ne la voyait plus tellement comme sa mère, bien qu'elle ressentait toujours de l'amour pour elle.  La jeune Poufsouffle se disait que son père n'avait pas pu lui donner de nouvelles puisqu'il était à l'hôpital.
  Quand Elwing arriva devant la porte, elle se ravisa.  Elle n'enverrait pas cette lettre.  Alors qu'elle voulait se retourner, elle se rendit compte qu'une autre jeune fille, arborant l'insigne de Gryffondor, était dans la pièce et l'avait vu.  La Poufsouffle entra donc tout de même et salua la jeune fille.

- Salut, je m'appelle Elwing, et toi ?

  Elwing semblait assez pensive et elle remarqua que la jeune Gryffondor l'avait vu également.

- Excuse-moi, mon père est malade, je voulais envoyer une lettre pour prendre des nouvelles mais je n'en ai plus envie.  Je n'ai plus vraiment de contact avec mes parents.  Je suis restée ici depuis le début de l'année et j'avoue avoir lu quelques livres à la bibliothèque, c'est un endroit que j'adore, pas toi ?  J'aimerais y passer des journées entières !

Alors qu'elle regardait le hiboux s'envoler par la fenêtre, une ombre attira son attention du coin de l'oeil. Une jeune fille se trouvait dans l’embrasure de la porte, visiblement peu certaine de vouloir entrer. Finalement elle s'avança, ses chaussures écrasant les fientes d'oiseaux.

- Salut, je m'appelle Elwing, et toi ?

Kat se tourna pour lui faire face et lui sourit. La jeune fille avait de longs cheveux bruns et portait des vêtements aux couleurs de Poufsouffle.

- Kat -répondit elle en penchant la tête.

Sa camarade avait l'air dans les nuages.

- Excuse-moi, mon père est malade, je voulais envoyer une lettre pour prendre des nouvelles mais je n'en ai plus envie. Je n'ai plus vraiment de contact avec mes parents. Je suis restée ici depuis le début de l'année et j'avoue avoir lu quelques livres à la bibliothèque, c'est un endroit que j'adore, pas toi ? J'aimerais y passer des journées entières !

Kat pinça les lèvres.

- Ton père est malade et tu ne veux pas lui envoyer de courrier ? -dit elle d'un ton peu agréable.

Puis elle s'aperçu qu'elle avait été plus agressive que prévu.

- Excuse moi, je ne voulais pas te faire peur ou être méchante. Mais je pense que tu devrais envoyer ta lettre.

Elle se rappela ce que la jeune fille avait dit sur la bibliothèque.

- Oui moi aussi j'adore la bibliothèque. C'est là bas que tu pourra me trouver si je ne suis pas dans ma chambre à lire.

Comme elle terminait sa phrase, un oiseau rentra par l'une des fenêtre et lui frola la tête, faisant voler ses cheveux blonds qui retombèrent dans une coupe improvisée. Kat ne les remit pas correctement, pensant qu'elle devait avoir une tête drôle.

- Ton père est malade et tu ne veux pas lui envoyer de courrier ?  Excuse moi, je ne voulais pas te faire peur ou être méchante. Mais je pense que tu devrais envoyer ta lettre.  Oui moi aussi j'adore la bibliothèque. C'est là bas que tu pourra me trouver si je ne suis pas dans ma chambre à lire.

- Désolée, la situation est fort compliquée à comprendre, la lettre ne sera pas adressée directement à mon père, il est dans un hôpital moldu et a une maladie inconnue.  C'est ma mère qui le lira très certainement et nous ne sommes pas en  très bons termes, elle ne m'a adressé qu'une lettre depuis le début de l'année et ne m'a même pas demandé si je voulais passer les fêtes avec elle.  Mon père est tout ce qui me reste mais je ne peux pas me résoudre à envoyer cette lettre qu'il ne lira plus jamais.

  Elwing avait les larmes aux yeux mais à cet instant-là, un oiseau entra et fit voler les cheveux de Kat qui, à la retombée, lui donnaient une tête assez marrante.  Elwing éclata de rire avant de se rendre compte que ce hibou portait une lettre scellée avec l'emblème de la famille de sa mère.  La jeune Poufsouffle détacha délicatement le message des pattes de l'animal et l'ouvrit.

  Elle éclata en sanglots dès les premiers mots

  Bonjour ma petite fleur,
  Je n'ai pas de très bonnes nouvelles à t'annoncer.  La maladie a... emporté ton père.  Nous ne savions toujours pas ce qu'il avait et il est parti.
  Je sais que ça doit être compliqué pour toi, je me doute aussi que tu dois m'en vouloir de ne pas t'avoir donné d'autres nouvelles mais c'était aussi pour ton bien et pour te rendre autonome.  Les funérailles ont lieu pendant les prochaines vacances, tu pourras y aller.

  *autonome, franchement*, pensa Elwing.  Elle ne pouvait s'empêcher de pleurer, son père avait été emporté et il avait laissé derrière lui le monde d'Elwing s'effondrer.

Voir son amie rire à cause de sa tête fit rire Kat également. C'est alors que les yeux de la jeune Poufsouffle de tournèrent vers le hiboux qui venait d'entrer et elle se dirigea vers lui. Kat se retourna et s'aperçu que le hiboux portait effectivement une lettre dans ses pattes. Sa camarade détacha le hiboux et s'empressa de dérouler le parchemin. Kat n'eu même pas le temps de dire un mot que sa camarade fondit en larmes. Kat sursauta, ne sachant d'abord pas quoi faire. Que pouvais bien contenir cette lettre de si triste ? Kat esperait qu'il ne s'agissait pas de mauvaises nouvelles concernant le père la jeune fille, qu'elle savait malade. Mais elle avait beau réfléchir, Kat ne voyait pas d'autre explication. Il était rare de fondre en larmes ainsi pour une mauvaise nouvelle banale, il s'agissait forcement d'un décès ou d'un nouveau stade de la maladie.
Finalement, Kat s'aperçu qu'elle réfléchissait depuis trop longtemps déjà et qu'elle ferait mieux d'essayer de consoler son amie. Elle s'approcha doucement de cette dernière, qui pleurait à chaude larmes, le parchemin toujours dans la main. Kat jeta un oeil à celui ci, ne sachant pas trop si elle devait le lui prendre pour éviter que la Poufsouffle ait à le voir à nouveau, ou si au contraire, elle devait lui laisser. Kat tenta de lire à travers le papier mais c'était impossible. Elle aurait pourtant bien voulu savoir de quoi consoler son amie. Mais elle ne pouvait évidemment pas le lui demander, ce serait impoli. Aussi Kat s'avança t'elle et entoura la jeune fille de ses bras, et lui caressa les cheveux lentement.

- Merci...

  Elwing ne put murmurer que ces quelques mots.  Elle regrettait tellement de choses, de ne pas être allée auprès de son père plus tôt, de ne pas avoir envoyé de lettre,...  Mais la jeune fille n'était pas du genre à se laisser dépasser par les événements.  Elle savait qu'elle ne pouvait plus rien changer à ce qui s'était passé.  Elle se dégagea de l'étreinte de Kat délicatement et inspira profondément.  La jeune Gryffondor l'observait, attendant certainement une réponse.  Après quelques minutes, Elwing avait séché ses larmes et put enfin parler.

- C'est mon père, il...  il est mort.

  Elwing vit que Kat semblait à la fois triste et étonnée que la jeune fille ne pleure plus.

- J'ai beaucoup de chagrin, ne crois pas que je suis un monstre sans coeur !  C'est juste que je ne réalise pas vraiment ce qui s'est passé et... 

   Elwing eut de nouveaux les larmes aux yeux.  Elle se cachait derrière cette impression qu'elle donnait de maîtriser la situation et de surmonter tout ça, mais au fond d'elle, la Poufsouffle ne savait plus où elle en était.  Elle avait envie de passer à autre chose et de se distraire.  Elle ne pouvait plus supporter d'être enfermée.

- Ça ne te dérange pas si on va dans le parc ?  J'ai besoin de prendre l'air.

Elwing remercia Kat tout en se dégageant gentiment de son étreinte et Kat hocha la tête. Elle attendit patiemment que sa camarade calme sa respiration et tente de sécher ses larmes. Kat lui laissa tout le temps dont elle avait besoin. Finalement, sa camarade lui avoua la raison de ses larmes.

- C'est mon père, il... il est mort.

Le coeur de Kat loupa un battement et elle fût aussitôt projeté des années en arrière.

Kat se tient devant la table du salon, assise sur une chaise confortable aux côtés de sa mère. Sur son cahier à grand carreaux, elle aligne des chiffres et tente de résoudre les opérations sous les yeux bienveillants de sa mère. Cette dernière se penche pour désigner un chiffre du doigt, que Kat s'empresse de gommer et d'en réécrire un autre par dessus.
Le téléphone sonne et sa mère se lève, tendis que Kat continue ses exercices. La chaise racle contre le carrelage et les talons de sa mère claquent jusqu'à ce qu'elle arrive au combiné, dans la cuisine. Kat est de nature trop curieuse, aussi se laisse t'elle distraire et ne se concentre plus sur ses nombres. Elle entend sa mère décrocher, il s'agit probablement de son père prévenant qu'il va de nouveau rentrer plus tard que prévu. Kat est déçu, elle était pressée de lui montrer ce qu'elle avait apprit aujourd'hui. Mais son père rentrera quand elle sera déjà couchée, et il sera déjà partit demain matin lorsque son réveil sonnera. Pourtant, la mère de Kat semble hésitante au téléphone. Il ne doit donc pas s'agir de son père. Kat tend un peu plus l'oreille. Sa mère ne parle plus. Kat l'entend raccroché le combiné. Elle s'attend à ce que sa mère la rejoigne, mais ce n'est pas le cas. Alors Kat se lève, laisse tomber son crayon qui roule sur le cahier avant d'échouer sur le carrelage. Elle se dirige vers la porte de la cuisine et passe sa tête par l'entrebaillement de la porte. Sa mère est assise sur une chaise, des larmes plein les yeux, une main sur le coeur. Kat se précipite aux côtés de sa mère pour la consoler, bien qu'elle ne sache pas ce qui ait pu la mettre dans un tel état. Il passe bien un bon quart d'heure avant que sa mère puisse articuler un mot. Elle éloigne Kat et la tient à bout de bras, les mains sur ses épaules, qu'elle presse un peu trop fort. Kat grimace mais ne dit rien, ce n'est pas le moment.

-Oh ma chérie.

La seconde d'après, Kat est de nouveau dans ses bras. Entre deux sanglots, sa mère articule.

- Ton papa ne rentrera pas à la maison ce soir.

Kat est triste, mais elle ne comprend pas la reaction de sa mère. Ce n'est pas la première fois que son père ne rentre pas à la maison pour une nuit. Elle frotte le dos de sa mère.

- Ce n'est pas grave maman, il rentrera demain.

Sa mère est prise de nouveau sanglots, plus gros encore que les précédents. Kat patiente.

- Non ma chérie. Il ne reviendra pas. Ni demain ni jamais. Il est partit.

Le coeur de Kat se tord, avant de tomber au fond de son estomac. Les larmes montent aussitôt à ses yeux. Elle tomberait par terre si sa mère ne la serrait pas aussi fort. Il lui faut beaucoup de force pour prononcer ses prochains mots.

- Il- Il est mort ?

Sa mère n'a pas la force de répondre mais Kat sent son hochement de tête comme son menton cogne contre son épaule.
Kat sait ce que veux dire mourir. Elle l'a apprit à l'école. Seulement elle n'avait jamais fait l'expérience de perdre quelqu'un jusqu'à maintenant. Elle serra sa mère plus fort, respirant son odeur, tandis que ses larmes se mélaient aux cheveux du seul parent qui lui restait.



Kat se pressa une main contre le front, prise d'un violent mal de tête. Elle reporta son attention sur son amie, qui devait avoir besoin de quelqu'un pour la soutenir dans cette dur épreuve. Elle fut étonné de voir que son amie semblait accusé la chose plus facilement qu'elle ne l'aurait pensé.

- J'ai beaucoup de chagrin, ne crois pas que je suis un monstre sans coeur ! C'est juste que je ne réalise pas vraiment ce qui s'est passé et...

Kat pressa l'épaule de son amie dans un geste de réconfort comme les larmes montaient de nouveaux aux yeux de sa camarade.

- Ça ne te dérange pas si on va dans le parc ? J'ai besoin de prendre l'air.

Kat hocha la tête, tout à fait d'accord avec Elwing, un peu d'air frai leur ferait le plus grand bien.