Comme tous les jours depuis son entrée à Poudlard, Irene monta vers la volière, une lettre précieusement pliée dans son sac. Elle était impatiente d'envoyer son courrier, Devon allait être tellement ravi de voir ce qu'elle allait lui apprendre. Ce matin là, elle avait fait la connaissance avec les "chococrapeaux", des trucs en chocolat animés magiquement qui bondissait partout. Elle en avait vu un échapper des mains d'un de ses camarades qui avait passé dix minutes à courir après la pauvre friandise avant de l'enfourner.  Elle avait tant rit qu'elle s'était attiré le regard noir de ce jeune sorcier, puis, s'était renseignée sur ce qu'était le bondissant bidule. Par la suite, Irene s'était bien sûr empressé de tout écrire sur son parchemin de la journée ; maintenant, il ne lui restait plus qu'à signer la lettre, la cacheter et l'envoyer. Si un hibou ou une chouette était libre. 

Elle finit de gravir l'escalier en avalant les marches deux à deux et se précipita dans la volière, provoquant l'affolement parmi les pauvres volatiles s'y reposant. Essoufflée, elle s'arrêta deux secondes contre un mur - laissant, par la même occasion, à son odorat le temps de s'habituer aux senteurs quelques peu inhabituelles de ce lieu du château -. Elle se pencha alors sur le côté, sortit sa lettre, la relu rapidement et la termina :
Je regrette tant que tu ne sois pas là pour voir toutes ces merveilles. Le monde de la magie est si impressionnant et plein de surprises ! 
Je t'embrasse de tout mon coeur, fait un bisous à Papa et Maman et dis leur que mon hibou hebdomadaire leur arrivera demain, s'il te plaît. 
Ta soeur qui pense beaucoup à toi et t'aime fort !
Irene. 
Ca irait, il avait de la lecture pour la soirée et elle attendrait sa réponse le lendemain matin avec impatience. Elle cacheta son parchemin puis, levant les yeux, chercha un oiseau de l'école qui voulu bien porter sa missive. Quelques regards courroucés lui répondirent et la dissuadèrent de prendre leurs propriétaires. Cependant, une jeune chouette boréale hulula et vint se poser à la portée d'Irene. Elle se dandina puis leva la patte, comme fière d'être volontaire. La jeune sorcière, amusée, attacha sa missive en douceur, caressa les douces plumes de la petite chouette et lui murmura :
- Pour Devon, mon frère jumeau, chez mes parents, à Limerick, en Irlande, tu pourrais faire ça ? 
La chouette hulula, comme pour approuver, et agita ses ailes. 
- Si tu peux attendre la réponse avant de revenir... 
Après une dernière caresse, Irene libéra la chouette et se précipita à la fenêtre pour voir avec espoir et enthousiasme, s'éloigner son adorable petit messager. 

Les yeux clos, le visage tourné vers le soleil, Ema profitait de l'air doux avec ses camarades de maisons. Les jeunes filles avaient hésité à sortir ou bien trainer dans les couloirs du château à la recherche de nouvelle trouvaille. Il faut dire que Poudlard était un château absolument splendide, immense, regorgeant de merveille, mais elles auraient 7 ans pour découvrir tout cela, autant profiter des derniers beaux jours plutôt que de rester enfermées.

Cela faisait maintenant quelques jours qu'Ema avait commencé sa nouvelle vie. Le 1er septembre avait été riche en émotion, le Poudlard Express, sa répartition, la découverte de son dortoir et de ses camarades. Les premiers jours à l'école avaient été moins horrible qu'Ema appréhendait. Bien sûr, elle s'était perdue quelques fois, et ses premiers cours n'avaient pas été des plus réussis, mais ses camarades de maisons avaient été adorable avec elle, la réconfortant et lui assurant que si elle travaillait, elle rattraperait son retard en moins de temps qu'il ne faut de dire Quidditch. 

« Bon. Faut que j'me bouge » déclara Ema en se redressant. Tout en frottant ses mains sur ses genoux, elle continua pour répondre aux interrogations de ses camarades : « je dois envoyer une lettre, à tout à l'heure ! » Tout en attrapant sa petite sacoche, Ema se leva d'un bond et tourna les talons pour se mettre en direction de la volière. 

Essoufflée Ema finit par arriver tout en haut de l'escalier en colimaçon et tandis qu'elle s'engouffrait dans la volière,  elle plissa le nez  à cause de  l'odeur âcre et nauséabonde qu'il y régnait. Décidément, elle ne s'habituait ni à l'odeur ni à l'ascension pour venir jusqu'ici. Seulement une petite dizaine d'hiboux étaient présent. Cela changeait du tumulte habituel provoqué par les battements d'ailes et d'ululements des centaines d'hiboux qui résidaient à l'école. 

Constatant qu'elle n'était pas seule à la volière, Ema annonça sa présence en saluant poliment la jeune fille qui regardait s'éloigner par la fenêtre l'hiboux qu'elle venait d'envoyer. « Bonjour ! » Ema ne connaissait pas son nom, ni son prénom d'ailleurs, mais il lui semblait qu'elle était avec elle en cours de sortilège. S'avançant vers un hiboux tout en retirant sa missive de son sac, elle lui demanda confirmation : « on est en cours de sortilège ensemble non ? »

Ema ignorait si la jeune fille souhaitait qu'on la laisse tranquille, mais dans le doute, Ema préférait engager une minuscule conversation quitte à ne pas obtenir de réponse que laisser un silence gênant s'installer. 

Irene, accoudée à la fenêtre, crut entendre vaguement que quelqu'un entrait dans la pièce. Ce n'était pas rare, plusieurs fois elle s'était retrouvée avec d'autres personnes dans cette partie du château. A chaque fois elle regrettait d'ailleurs qu'il n'y ait pas un endroit sur tout le domaine où elle puisse être complètement tranquille.

Envoyer ses lettres à Devon lui donnait l'impression de rester connectée à son frère jumeau, aussi longtemps qu'elle pensait à lui et quelle pouvait voir les volatiles s'éloignant avec ses précieux parchemins ; c'est pourquoi, elle choisit d'ignorer la personne entrant dans la pièce, si elle pouvait éviter une conversation... A son grand dam, le fil de ses pensées fut interrompu par la voix enjouée d'une petite fille :
- Bonjour !
Irene se retourna en retenant un soupir, puis, plantant son regard dans les yeux de la fillette, lui répondit d'un ton égal :
-Salut. 
 Elle dévisageait la jeune Poufsouffle pendant qu'elle sortait son parchemin. Cette dernière ne lui était pas méconnaissable, Irene était sûre de l'avoir déjà croisée, sentiment que la nouvelle venue semblait  également partager :
- On est en cours de sortilège ensemble non ?
Dans le doute, Irene acquiesça silencieusement, tout en continuant d'observer sa camarade. Effectivement, il lui semblait bien avoir vu cette petite frimousse lors du dernier cours de Sortilège, cours qu'elle partageait bel et bien avec les Premières Années de Poufsouffle. Cependant elle devait l'avoir déjà croisée dans un autre couloir ou remarquée lors de leur arrivée, Irene n'aurait su le dire... Elle haussa les épaules et précisa : 
- Si tu es aussi en Première Année, oui.

Un hibou pénétra dans la volière, effleurant la tête de la petite Serdaigle au passage, une plume s'y accrochant à son insu. La petite rousse leva les yeux, un sourire illuminant son visage : elle adorait sentir ces oiseaux la fleurer ; même s'ils étaient parfois un peu brusques, le courant d'air qui les accompagnait la caressait en douceur, lui rappelant à chaque fois quelques souvenirs de brises à la belle étoile en présence de son père et parfois de son frère. 

Aucun silence gênant en perspective, ce qui rassura Ema. La jeune fille accoudée à la fenêtre se retourna pour lui répondre. Même si ce fut un bref salut, prononcé avec beaucoup moins d'entrain, c'était bien assez dans le fond. Elle non plus n'avait pas l'air de réussir à mettre un prénom sur son visage. Il faut dire qu'Ema n'aimait pas se mettre en avant. Et elle répondait très peu en classe, d'abord par manque de confiance en ses réponses et ensuite parce qu'elle ignorait la plupart du temps ces dernières.

Et en plus de cela, il y avait tellement de monde à Poudlard, trop de nouveauté. Il fallait retenir les termes,  les sortilèges, les ingrédients de potion... Sans compter toutes les différences entre son monde d'avant et celui ci, tellement extraordinaire...  C'était beaucoup trop pour Ema. Elle allait partager ses pensées avec la jeune fille lorsqu'un un hiboux s'engouffra par la fenêtre.

Ce dernier frôla la jeune fille qui sourit en sentant le passage du volatile. Ema,  elle grimaça. Ce n'est pas qu'elle avait peur des hiboux ou qu'elle ne les aimait pas, non, pas du tout. D'ailleurs, elle les trouvait plutôt beau il était majestueux en plein vol. Non, la raison était qu'en réalité c'était eux qui ne l'aimaient pas. Dès qu'elle était trop proche du volatile, elle repartait avec des griffures et coups de becs, ce qui était assez problématique à chaque fois qu'elle voulait envoyer du courrier à sa mère ce qui arrivait tous les deux jours.

« Moi c'est Ema! »  reprit Ema, espérant que la jeune fille se présenterait à son tour. Puis, continuant d'une voie un peu moins assurée tout en triturant la missive qu'elle tenait dans les mains. « Euh... s'il te plaît, ne te moques pas. » Puis, désignant du menton la chouette la plus proche elle continuait : « J'ai un peu de mal à les approcher ».

Elle préférait prévenir la jeune fille, quitte à paraitre ridicule, mais puisqu'elle allait être témoin du carnage, autant tout avouer. Joignant le geste à la parole, elle fit un pas en avant vers la dite chouette qui elle tourna brusquement la tête dans sa direction, dardant ses yeux jaunes perçant sur elle comme pour la juger. Cela ne fit qu'augmenter la nervosité d'Ema qui essaya d'amadouer l'oiseau : « Hey ma belle ! Viens, j'ai une missive à te faire porter. Ne me pince pas s'il te plaît. »

Avisant la grimace de sa jeune compagne, Irene leva un sourcil étonné. Se pu-t-il que la Poufsouffle qui lui faisait face n'aima pas les hiboux ? Que faisait-elle ici alors ? Elle aurait pu demander de l'aide à quelqu'un... La jeune bleue fut interrompue dans ses questions silencieuses :
- Moi c'est Ema !
Elle salua de la tête, la politesse l'obligeant à repondre :
- Irene.

Ema commença alors à avoir l'air mal à l'aise, plongeant Irene dans la confusion *Mon prénom n'est pas si étrange que ça... Et je n'ai encore pas fait de tort à qui que ce soi.... Ou alors peut-être qu'elle sait que je suis née moldue et que ça la dérange ?*, elle senti une bouffée de panique monter en elle : elle avait déjà entendu, aux détours de couloirs, des élèves porter des propos et/ou des gestes peux amicaux envers certains nés moldus. 
- Euh... s'il te plaît, ne te moques pas. J'ai un peu de mal à les approcher.
Irene laissa échapper un soupir de soulagement, avant de tiquer en remarquant la nervosité de la petite fille face au regard perçant de la chouette.
- hey ma belle ! Viens, j'ai une missive à te faire porter. Ne me pince pas s'il te plaît.
La rouquine hésita un instant avant d'interroger sa comparse.
- Tu as peur ? 
Prise d'un élan de sollicitude, elle avança d'un pas : 
- Je peux t'aider.
Elle comprenait qu'on puisse avoir peur de ces oiseaux majestueux, mais elle se rendait bien compte que la nervosité d'Ema n'aiderait probablement pas. Peut-être pourrait-elle l'aider à se calmer au moins ? au pire, Irene irait elle même attacher la lettre, après tout, elle avait terminé ses devoirs de la journée et n'avait rien prévu, elle pouvait bien donner un peu de son temps à sa camarade. Elle jeta un coup d'oeil vers le volatile. 

La chouette s'agitait, impatiente et semblait prête à donner un coup de bec si on lui faisait perdre son temps de vol ou de sieste. Elle claqua du bec, menaçante et lança un hululement comme pour rappeler à l'ordre l'impertinente qui tentait de l'approcher.

Ema ne s'attendait pas à une réponse gentille de la part d'Irene. Elle s'attendait à être moquée. Après tout,  elle faisait bien piètre sorcière à ce moment-là. Elle devait bien être la seule que Poudlard n'est jamais connu à ne pas réussir à approcher les volatiles sans finir avec des entailles. Envoyer des courriers semblait tellement facile pour les autres, tellement naturel. Ema, elle pestait en son intérieur que le monde magique soient restés à l'époque du moyen âge pour certaine pratique.

Ce ne furent pas des moqueries qui sortir de la bouche de la Serdaigle, au contraire, elle lui parla plutôt gentiment, lui proposant même de l'aide tout en avançant vers elle. Une grimace gênée sur le visage, Ema hocha positivement de la tête.  « Oui, je veux bien. » Elle avait quitté des yeux le volatile pour répondre à la jeune rouquine. Grosse erreur. Le volatile, voyant une autre personne s'approcher, s'agita et claqua du bec avant de pousser un petit hululement. Une réaction qui provoqua chez Ema un mouvement de recule. 

Sans reprendre sa respiration et d'un ton bas comme pour ne pas avouer trop fort son malaise, Ema reprit la parole, cette fois, sans quitter des yeux l'oiseau : « c'est pas que j'ai peur. Mais ils ne m'aiment pas, me griffent et me pincent à chaque fois. » Puis, pour essayer de ne pas paraitre trop stupide, elle continuait : « j'imagine même pas comment s'en sort ma maman, déjà moi qu'en tant que sorcière j'ai du mal. J'espère elle est plus douée que moi avec eux.  » Puis, d'une voix pleine d'espoir, elle lui demanda, se tournant à nouveau vers la jeune fille : « Tu sais comment les calmer ? »

Irene s'avança doucement, provoquant une agitation supplémentaire chez le volatile, entraînant, de ce fait, une réaction instinctive chez Ema, qui expliqua alors son problème. La Serdaigle hocha la tête, compréhensive.
-Mais, du coup, tu commences à avoir peur après toutes ces blessures. 
Elle continua d'avancer, rejoignant rapidement la chouette qui planta ses yeux jaunes dans les siens. La petite fille expliqua calmement tout en illustrant ses propos :
- D'abord, dis-toi qu'elle va ressentir ton état, donc la première chose à faire c'est de te calmer. La nervosité est contagieuse.
Elle rendit son regard, rassurant, à la chouette qui hulula plus doucement, puis, elle approcha doucement sa main, s'adressant au petit animal :
- Coucou, toi. Tu n'as rien à craindre, nous ne te ferons pas de mal.
Irene commença à caresser doucement la chouette qui se détendit. 
- Ma camarade aimerait envoyer une lettre très importante, ce serait un honneur pour toi de mener à bien cette mission, tu ne crois pas ? 
La chouette darda ses yeux jaunes sur Ema, agitant doucement les ailes, comme si elle réfléchissait, puis elle présenta sa patte, quelque peu réticente. Irene fit signe à la jeune Poufsouffle qu'elle pouvait accrocher sa missive. Continuant de caresser le rapace pour l'apaiser pendant la manoeuvre, la jeune fille pensait : *J'espère qu'elles vont rester calmes, comment se ferait-il que tous les hiboux et chouettes ne l'aima pas ? * Elle se mit à observer Ema, songeuse, *Peut-être ne sait-elle juste pas bien comment s'y prendre ? Pourtant tout à l'heure, elle a été gentille avec... [Irene jeta un coup d'oeil sur la médaille de la chouette] Rudy ? hmm... il n'a pas dû aimer qu'on le prenne pour une femelle*

La petite fille rousse avait raison, à force d'être pincée elle commençait à développer une appréhension à l'idée d'approcher les oiseaux. Elle commençait à en avoir peur. Mais elle ne se laissait pas abattre et continuait à envoyer des réponses à sa mère quitte à ressortir de la volière avec des nouvelles griffures. Elle ne répondit pas à la jeune fille, ne souhaitant pas avouer qu'elle avait peur des volatiles.

Force était de constater que la jeune serdaigle était plus douée qu'elle avec eux. En quelques enjambées, Irene combla l'espace restant pour se positionner à ses côtés. Puis, elle lui expliqua que la chouette ressentait son anxiété et que cela l'affectait également. Son doux était doux et très gentil, aucune once de moquerie et cela fit du bien à Ema. Elle écoutait attentivement sa camarade et hochait de la tête pour signaler qu'elle avait compris.

Mais cela semblait si facile quand elle le faisait. D'une voix douce elle avait rassuré la chouette qui s'était quelque peu adoucie. Elle avait même tendu la main la caresser. Ema se demandait la sensation que procurait le touché des plumes qui semblaient soyeuses et toutes douces. La petite chouette semblait aimer ça et faire confiance à Irene car elle batti légèrement des ailes tout en présentant sa patte à Ema.

La première année essaya de ne pas trembler comme à son habitude, pendant qu'elle approchait la lettre pour la ficeler à la pâte de l'oiseau. Son coeur battait trop vite et déjà elle était de nouveau tendu. Alors qu'elle était à deux doigts d'accrocher sa missive, le volatile darda sur elle ses yeux perçants. Ema recula brusquement ce qui n'eut pas l'air de plaire à la chouette qui hulula de mécontentement tout en agitant ses ailes furieusement. Dépitée, Ema se tourna vers Irene :  « Mais, j'ai rien fait ! »

Irene, concentrée sur l'oiseau, fut ramenée à la réalité par le mouvement brusque de la jeune Poufsouffle. Elle tourna les yeux vers elle, la chouette s'agitant de nouveau. La petite rousse tenta de sourire avec encouragement, puis conseilla : 
- Ne fuis pas le regard, la chouette passe par ce biais pour communiquer avec toi. Ca lui permet de comprendre tes attentions, tes émotions, et elle transmet également une partie de son propre état émotionnel à travers. Tu finiras par t'y habituer et les déceler. 
Elle réfléchit un instant, interloquée d'avoir tant parlé en aussi peu de temps face à une personne qu'elle ne connaissait pas. Elle chassa ces pensées de son esprit en haussant les épaules, puis reprit : 
- Aussi évite autant que possible les gestes brusques.
Du menton, elle désigna la chouette : 
- C'est ce qu'il vient de te reprocher. 

Réfléchissant rapidement, Irene se dit qu'elle pouvait toujours proposer à la jeune fille d'attacher elle même la lettre, puis de tenter de lui donner des conseils pour approcher les rapaces et l'entraîner à s'habituer à leur présence... Comme ça la lettre ne prendrait pas de retard. Pensive, son regard faisait des allers retours entre Ema et Rudy. Elle allait faire part de ses réflexion à sa compagne quand elle se dit finalement que tenter une dernière tentative mettrait probablement plus en confiance la petite jaune, qui se sentirait moins nulle et/ou moins jugée si la Serdaigle lui montrait qu'elle avait confiance dans la réussite de ce tâche. 

La bleue se mit alors à calmer la chouette tranquillement et quand Rudy fut de nouveau tranquille, d'un regard gentil, elle poussa Ema à réessayer. 
- Respire calmement, et vas-y quand tu seras prête. Commence par échanger un regard avec lui et n'hésite pas à lui parler calmement.

En plus d'être très gentille, Irene était extrêmement patiente. Elle prenait de son temps personnel pour aider Ema, une jeune fille qu'elle ne connaissait pas à apprivoiser les "facteurs" sorciers. Et il y avait du boulot vu la terrible épreuves que c'était pour Ema que d'envoyer un courrier.

Irene lui conseilla de regarder directement la chouette dans les yeux, il était vrai qu'Ema avait tendance à éviter les yeux jaunes vif des oiseaux. La couleur de leur yeux, mais aussi leur regard perçant, la mettait mal à l'aise. Elle grimaça donc au conseil, mais pris note mentalement, elle se forcerait à soutenir le contact visuel. La jeune poufsouffle tiqua alors que ça camarade désigna la chouette par l'attribut masculin. Comment ça, "il" ?  Ema pensait qu'il s'agit d'une femelle, elle avait d'ailleurs essayé de l'amadouer en l'appelant "ma belle"; elle l'avait surement vexé  au lieu de l'apprivoiser. 

En même temps c'était difficile de faire la différence entre un mâle et une femelle. En tout cas pour Ema. Mais elle se promis d'aller lire à la bibliothèque quelques livres à propos des hiboux, afin d'y trouver quelques indications pour ne plus se tromper à l'avenir. Ses notes mentales terminées, elle répondit à Irene : 

« D'accord, je les regarde dans les yeux, pas de mouvement brusque, et j'évite de me tromper sur son genre. Peut-être que ça va aider aussi, si je ne les vexe pas en essayant de les amadouer... » Elle trouvait le courage de plaisanter un petit peu, espérant ne pas saouler sa camarade. Il lui fallait réussir sinon elle allait véritablement se moquer d'elle et puis Ema ne voulait pas repartir de la volière en se disant qu'elle avait fait perdre son temps à sa camarade.

Ema attendit patiemment qu'Irene calme à nouveau l'oiseau, histoire de repartir sur de bonne base. Puis elle déglutit tout en essayant de calmer les tremblements de sa main. Ce n'était pas parfait mais déjà mieux. Rassemblant tout son courage, elle garda les yeux rivé sur l'oiseau, prête à soutenir son regard tout en s'approchant tout doucement. 

Un sourire un peu figé sur les lèvres, elle tendit sa petite main, en direction du volatile. « Hey, »  murmura Ema. « tu veux bien te porter ça à Londres, à ma maman? Ça me ferait très plaisir d'avoir des nouvelles de la maison ». Sa maison. Si loin. Sa mère, sa petite chambre, ses copines. Ca lui manquait tant. Les professeurs et ses camarades de maison avaient beau dire le contraire, Ema ne se sentait pas à la maison à Poudlard.