Dawn n'avait cessé de penser à lui depuis sa rencontre. Curieuse comme elle l'était, elle regrettait de ne pas avoir pu en apprendre davantage sur lui. Malheureusement, elle n'avait pas encore eu l'occasion de lui reparler en intimité. Après un long temps de réflexion, envahie par son "vilain" défaut, elle décida de prendre son courage à deux mains et de lui envoyer un message.

Coucou B.A.R,

Comment vas-tu? Cela doit te surprendre que je t'écrives cette lettre mais j'avais envie de prendre de tes nouvelles.

On ne se connait pas très bien et nous n'avons pas pu bien faire connaissance la dernière fois. Notre mésaventure nous as empêché de faire connaissance mais pourtant j'ai l'impression que même sans les mots, il s'est créé un lien entre nous cinq. Au tout début, j'ai eu l'impression que tu ne m'appréciais guère, est-ce toujours le cas ? Moi en tout cas, j'ai été frappée par ta connaissance des sortilèges, tu as l'air d'être quelqu'un de très instruit.

Est-ce que tu aimes lire ? Apprendre ? Moi oui, cela ne doit pas te surprendre vu que je suis à Serdaigle. Chez moi j'adorais partir en balade avec mon père et explorer la faune et flore locale. D'ailleurs d'où viens-tu ? Tu t'entends bien avec ta famille ? Tu aimes faire quoi quand tu as du temps libre? Si tu lis, quel genre de livres aimes-tu lire? Désolée, je te noie sous ma tonne de questions mais comme tu peux le voir je suis très curieuse.

As-tu eu le temps d'explorer l'école ? Moi pas trop, mais la dernière fois je suis allée à la bibliothèque avec mes amies de maison. C'était la première fois que j'y allais et je crois bien que j'y retournerais souvent. Elle est sublime, immense, c'est le paradis des livres! J'aime l'atmosphère calme et studieuse qui y règne, parfaite pour se concentrer pour les devoirs.

J'espère que cette lettre ne t'a pas embêtée et j'espère que je pourrais avoir de tes nouvelles très bientôt.

Bisous magiques,
D.G.

Et voilà, la lettre était écrite, il ne lui restait plus qu'à aller à la volière et à la poster. Elle y alla sur le champs pour ne pas renoncer sous le poids du stress et de l’inquiétude. Elle choisit un hibou et le message partit à destination de son mystérieux ami.

Après une semaine de cour épuisante, Blaise décida, pour une fois, de na pas batifoler dans les couloirs du château mais de rentrer à son dortoir pour se reposer et peut-être se perdre dans l'antre d'un livre. Lorsqu'il fut en face de son lit, il se laissa tomber la tête la première sur son matelas moelleux. Ce sont les hululements d'un hibou qui empêchèrent Blaise de s'endormir, il était posé au bas de l'unique fenêtre du dortoir qui, comme par hasard, était grande ouverte. L'air perplexe, il repensa à l'orage du lac et se dit qu'il était tout de même heureux que le temps soit plutôt calme aujourd'hui. Lorsqu'il se leva de son lit pour avancer vers le hibou, Blaise remarqua qu'il avait un rouleau de parchemin accroché sur l'une de ses pattes, vraisemblablement quelqu'un s'était enquis de prendre de ses nouvelles. Jusqu'à ce qu'il ouvre la lettre, il était persuadé que l'expéditeur ne pouvait être que de mademoiselle Smith mais quand il regarda les derniers mots du message pour confirmer ses doutes, il put lire ceci : Bisous magiques ; D.G. Au vu de la formule très féminine, il se demanda qui pouvait bien être cette mystérieuse D.G. Prit par une grande curiosité, il entama aussitôt la lecture de la lettre... Quand il eut fini cette entreprise, il put enfin mettre un nom sur les initiales de D.G. C'était une charmante, très charmante même, demoiselle qu'il avait rencontrée au cours de cette fameuse ballade au lac de Poudlard. Après l'attitude épineuse qu'il avait eue avec elle, il ne pensait pas qu'ils pouvaient devenir aussi proches, ainsi la nuit de la ballade, elle s'était retrouvé à dormir dans ses bras. Ce simple souvenir laissa apparaître un sourire niais sur le visage de Blaise, il faut dire que le nombre de personnes qui avaient pu un jour lui témoigner de l'affection... disons qu'il pouvait les compter sur les doigts d'une main. Blaise prit donc son fidèle, stylo plume, qui d'habitude lui servait à écrire quelques belles phrases dans un carnet de note, afin de répondre à sa charmante, très charmante, amie.

Bonsoir D.G,

J'ai la chance d'être en très grande forme, j'espère que c'est le cas pour toi aussi. Je dois avouer que je ne m’attendais pas à ce que tu m'écrives et entre nous c'est une agréable surprise qui réchauffe sacrément mon petit cœur de pierre.

Je suis de ton avis, affronter un kelpy c'est peut-être dangereux mais c'est aussi une aventure qui a la vertu de forger des liens indestructibles, c'est pour ça que je réaffrontai ce monstre sans hésiter, ne serait-ce que pour pouvoir faire ta connaissance. Pourtant c'est vrai que quand je t'ai vu pour la première fois j'ai réagi au quart de tour, sans prendre le temps de t'écouter, c'était vraiment très bête de ma part et je m'en excuse sincèrement. Sache que sous mes allures de bloc de glace je t'apprécie beaucoup et puis je t'ai trouvé plutôt courageuse au lac.

Sans aucun doute, ta curiosité honore la réputation de ta maison. Maintenant que j'en sais un peu plus sur toi, c'est à mon tour de satisfaire ton désir de me connaître. Je suis originaire de York, une ville chargée d'histoire, de mon histoire, j'ai quasiment vécu toute mon enfance là-bas. Comme je ne suis jamais parti, je rêve parfois de voyage fabuleux mais la plupart du temps c'est l'exil qui m'appelle. Quand je m'ennuie il m'arrive aussi de faire beaucoup de bêtises, je crois que j'ai toujours eu un certain talent pour m'attirer des problèmes. Un jour j'ai provoqué les chiens de chasse de mes voisins, j'ai presque failli me faire dévorer vivant. Une autre fois, j'ai eu la merveilleuse idée d'emprunter la voiture d'un moldu, je me suis retrouvé encastrer dans un arbre, heureusement que je roulais lentement. Néanmoins ce genre d'accident n'était pas quotidien, la plupart du temps je me bagarrais simplement avec les enfants des quartiers pauvres. Je me faisais rétamer à chaque fois mais je n'abandonnais jamais l'idée d'une revanche, tout ça juste pour une question d'honneur. Je dois te donner l'impression d'être un casse-cou, et c'est vrai que je le suis un peu mais depuis un certain temps je pense m'être calmé... enfin je crois, c'est vrai que les événements du lac disent le contraire. En tout cas si je semble plus réfléchi aujourd'hui c'est entièrement grâce mademoiselle Smith, ma gouvernante, c'est elle qui m'a initié à l'art de la magie en me prêtant sa baguette et c'est aussi elle qui m'a donné le goût du savoir. Je me souviens qu'elle ne cessait de me répéter « la connaissance c'est le pouvoir alors ne cesse jamais d’apprendre Blaise » mais c'est seulement depuis mon affrontement avec le kelpy que je me suis rendu compte qu'elle avait raison. Cependant je ne lis pas uniquement dans une visée pratique, loin de là, il y a un auteur moldu que j'affectionne particulièrement, H.P. Lovecraft, il écrit des romans fantastiques mettant en scène des monstres cyclopéens, c'est assez spécial mais j'adore. Mon livre de chevet serait « Les Montagnes Hallucinées », l'une des dernières histoires qu'il est écrit. Et toi, il y a un auteur qui t'as marquée ?

J'ai eu le temps d'explorer l'école, je connais à peu près ses grands axes mais pour en arriver là j'ai dû me perdre au moins une bonne centaine de fois. Comme je suis assez solitaire, la bibliothèque est l'endroit dans lequel j'ai passé le plus de temps depuis mon arrivée à Poudlard. Ma curiosité m'a amené dans une étrange salle, un peu cachée de la salle principale, je crois que c'était ce qu'ils appelle la Réserve. Quoi qu'il en soit c'est là que j'ai trouvé les livres de sortilèges les plus intéressants, notamment « Les Monstruosités Les Plus Macabres », c'est en l'ouvrant que j'ai pu apprendre le sortilège de capture Incarcerem. Un jour il faudra que je t'y amène parce qu'apprendre à lancer un Lumos en classe c'est bien sympathique mais c'est une perte de temps considérable si l'on veut un jour devenir un grand sorcier.

Je ne sais pas pourquoi mais j'ai le sentiment qu'on vivra encore de grandes aventures ensemble. En tout cas merci pour cette lettre, j'espère que ce ne sera pas la dernière.

De beaux rêves,
B.A.R.

Avant d'envoyer sa lettre, Blaise se relut des dizaines de fois en se demandant s'il avait choisi les mots justes. Il prit également soin de ne pas mentionner l'existence de ses parents, elle n'avait pas besoin d'entendre une histoire larmoyante et puis de toute manière rien ne pourrait changer. Quand il eut fini de rédiger sa lettre au propre, la nuit était déjà tombée et avec elle le couvre-feu de l'école. Mais Blaise n'avait pas envie d'attendre le lendemain alors il courut jusqu'à la volière pieds nus et en pyjama pour envoyer son hibou.

Dawn avait peur que sa lettre soit mal reçue, qu'il redevienne distant comme la première fois qui lui avait parlé,... Elle imaginait tous les scénarios possibles dont aucun ne se terminait bien. Son passé la hantait encore, elle avait toujours peur d'être rejetée, que ses efforts d'intégrations soient vains.
Lorsque l'hibou arriva portant sa missive, Dawn espéra de toutes ses forces que ça soit lui et qu'il soit gentil dans cette lettre. Elle ouvrit fébrilement et commença à lire la lettre. Une fois terminée, le cœur léger, elle s'empressa de sortir sa plume et de lui répondre.

Cher B.A.R,

Tout d'abord je te remercie d'avoir lu ma lettre et d'y avoir répondu. Je suis ravie que tu te portes bien, moi aussi ça va bien même si les devoirs me prennent beaucoup de temps. Si je veux avoir de bonnes notes et apporter des points à ma maison, pas le choix, il faut travailler encore et encore.

Je suis touchée que tu sois prêt à réaffronter un tel monstre rien que pour faire ma connaissance. Heureusement, pour apprendre à faire plus amples connaissances on n'a pas besoin de se mettre en danger, on peut s'envoyer des hiboux! Je t'excuse aussi de t'être montré si froid la première fois, même si c'est aussi de ma faute. Je n'aurais pas du vous espionner, mais j'ai encore peur des Serpentards. Je sais que je ne devrais pas, que ma mère m'a dit de ne pas juger sur des on-dit, des impressions, mais c'est comme ça.... En tout cas, grâce à toi, j'ai une meilleure vision des Serpentard. Si il te ressemble, ils doivent être très intéressants.

Je te remercie de te confier un peu à moi. Moi j'ai grandi avec mes parents et mes grand-paternels dans le nord-ouest du comté des Cornouailles, à Tintagel. C'est aussi un endroit chargé d'histoire, notamment ma ville qui serait le berceau de naissance du roi Arthur (et oui rien que ça ! ). Je n'ai pas beaucoup voyagé, à part pour aller en Bretagne, en France voir mes grand-parents maternels moldus. Moi aussi je rêve de voyages, d'aventures... Peut-être qu'un jour on pourra voyager ensemble. En tout cas, je suis sûre que si je voyage avec toi, je ne risquerais rien. Et moi, je pourrais peut-être t'empêcher de faire des bêtises et de te mettre dans des situations dangereuses.

Cette madame Smith a l'air d'être une perle rare, tu dois beaucoup l'aimer. Tu dois avoir beaucoup d'argents pour avoir des domestiques, moi je n'en n'ai pas. Je viens plutôt d'un foyer modeste même si j'ai toujours manqué de rien. J'espère que ça te ne dérange pas cette différence de niveau social, moi pas du tout. Ma maman très humaniste m'a apprise à aimer les gens pour ce qu'ils ont dans le cœur, l'esprit, et non pour les choses superficielles comme l'apparence, l'argent. Si je t'aime bien c'est parce que tu me sembles un garçon sensible, intelligent, courageux. J'aime aussi ce côté un peu tête brulée, aventurier.

Concernant mes lectures, je lis un peu de tous les styles: des livres historiques, des documentaires, des romans de Fantasy,... Un qui m'a marquée est un roman écrit pas un moldu, par Daniel Pennac. Le livre s'intitule L'oeil du Loup et raconte la rencontre entre un loup venu d'Alaska et un orphelin africain. A travers leur regard, ils vont se raconter leur histoire, apprendre l'un de l'autre, une amitié va alors naître.

Je suis contente que tu aimes la bibliothèque, on pourra aller lire des livres ensemble ou encore étudier. Je ne suis jamais allée à la Réserve, elle est normalement interdite d'accès pour nous mais ça ne me surprend pas que tu y sois allé. Je serais ravie d'y aller avec toi en cachette, tant qu'on ne se fait pas prendre.

J'ai hâte de vivre de nouvelles aventures avec toi et de te lire dans une prochaine lettre.

Tendrement,
D.

Dawn s'empressa d'aller envoyer sa lettre. Une fois la lettre envoyée, elle retourna sur son lit, et relut maintes et maintes fois la lettre de son nouveau ami. Elle finit par cacher la lettre sous son oreiller et s'endormit.

Une deuxième lettre signé par la belle D.G venait d'arrivé au bas de fenêtre, toujours ouverte, du dortoir de Blaise. Il se demandais bien ce qu'avait put lui écrire son amie alors sans se poser plus de question, il déroula le message comme si ce fut une friandise. Quand il eut terminer de lire sa douceur, Blaise respira profondément et s'allongea sur son lit. Il rêvassa un moment, la lettre de sa dulcinée sur le cœur et souriait comme s'il venait de découvrir le secret de la béatitude. Sans perdre plus de temps, pris son stylo plume et déchira une page de son cahier de botanique pour commencer à écrire.

Chère D.G.

Je suis heureux de voir que tu es pu trouver le temps de m'écrire au milieu de tout le travail que tu dois avoir. Chacune de tes lettres me réchauffe un peu plus le cœur, si bien que j'ai commencé à l'entendre battre au rythme de tes initiales. Je me demande si tu ressens la même chose à mon égard, je me fais peut-être des idées mais j'ai le sentiment profond que notre rencontre n'était pas le fruit du hasard. Puisque tu parles de notre différence de milieu, sache que j'accorde peu d'importance à l'argent car il n'a jamais pu remplacer la présence physique d'un être cher. Tes lettres au contraire, à travers les mots que tu as pour moi, ont su égayer quelques-unes de mes journées. Maintenant je sais que je suis loin d'être le garçon le plus à plaindre parce que j'ai trouvé la perle spirituelle dans ce monde matériel. Désoler si mes formules alambiquées peuvent te paraître absurdes, il arrive que j'écrive quelques lignes de poésie entre deux heures de cour, encore plus depuis que je t'ai rencontré si tu veux tout savoir. Enfin tout ça pour te dire que je me fiche royalement de ta condition sociale, ce qui compte c'est la force de l'esprit et il me semble que des fois tu te révèles être une forte tête, rassures-toi ça me plaît beaucoup. Ta maman devait être quelqu'un de bien pour t'apprendre à aimer les gens, la mienne ne m'a appris qu'à aimer les bêtes, pas étonnant que je galère autant auprès de mes congénères humains. D'ailleurs on est quand même très différent toi et moi, tu es une serdaigle, je suis un serpentard, tu es ampli de tendresse et je suis dur comme la pierre mais ce que tu as en plus dépasse tout, je parle bien sûr de ton courage, celui même qui t'a poussé à m'envoyer ta toute première lettre. Tout de suite, j'aurais envie que tu m'accompagnes dans une folle aventure, pour te prouver à toi-même que toi aussi tu as un cœur vaillant mais avant de frôler la mort une seconde fois j'aimerais t'inviter à boire la meilleure bière au beurre de toute l'Angleterre au Chaudron Baveur. Je sais que c'est pas très romantique mais j'avais vraiment envie qu'on se retrouve que tous les deux autre part que dans le château. Au fait, je sais pas si je te l'ai déjà dit mais tu pourras toujours compter sur moi quoi qu'il arrive.

Avec un baiser,
B.A.R.

Avant de renvoyer le hibou vers sa très chère amie, Blaise glissa un chocogrenouille à l'intérieur de la lettre enroulée pour lui signifier toute son admiration. Il passa ensuite le reste de la journée à lire et à relire la dernière lettre qu'elle lui avait envoyée tout en se demandant s'il n'avait été un peu trop direct en lui donnant maintenant un baiser.

Dawn était troublée par cette lettre, ces mots, cette invitation. Dawn n'avait jamais eu de rendez-vous en tête à tête avec un garçon, bon il faut dire qu’elle n’en avait pas eu beaucoup aussi avec des amies, l'amitié ce n’était pas trop ça avant Poudlard. Mais là, un garçon, comment réagiraient ses parents ? Dawn se dit que ce n'était que l'invitation d'un très très bon ami et se décida enfin à répondre à la lettre.

Cher B.,

Il est normal de prendre le temps de lire les lettres qu'on reçoit surtout si elles sont aussi bien écrites. Oui, je suis ravie de te lire et de voir que l'on s'entend bien. Je suis aussi soulagée que tu ne m’aies pas jetée comme une vieille chaussette puante. Peut-être qu'on était destiné à se rencontrer, que c'était le destin. Maman dit toujours qu'il faut croire à sa bonne étoile, qu'elle brille dans notre ciel même quand on ne la voit pas et qu'elle a des plans qui nous sont souvent inconnus. Elle dit aussi que les choses n'arrivent pas par hasard mais que c'est parce que le destin l'a voulu. Alors peut-être qu'on devait se rencontrer, se parler, ... Après je n'ai qu'onze ans, je ne sais pas encore trop ce genre de choses.... J'irai faire un tour à la bibliothèque pour me renseigner sur le destin et tout ce qui va avec, ok ? En tout cas, je suis contente d’être ton amie car c’est ce qu’on est ? Moi en tout cas, je le pense et j’ai l’impression que tu le penses aussi, du moins je l’espère !

Je suis aussi contente que tu t'en fiches des différences de niveaux sociales, je trouverais ça débile de ne pas parler ou ne pas être ami avec quelqu'un qui ne vit pas dans les mêmes conditions que toi. J'aurais été triste que tu refuses de me parler car je viens d'un milieu un peu plus modeste, triste mais aussi en colère. Et crois-moi, tu ne veux pas me voir en colère.... Je rigole bien sûr !
Sinon un grand merci pour tous ces mots gentils mais pas sûr de mériter autant de mots gentils. Je pense que je suis une fille gentille et bien certes mais je ne pense pas être si formidable que tu le décris. J’espère être un jour une sorcière remarquable mais j’ai tant de choses à apprendre, à comprendre !

J’aimerais bien lire ta poésie un jour, je suis curieuse ! Normal pour une Serdaigle ! Et sinon aimer les bêtes c’est trop bien, moi j’adoreeeee observer les créatures ! En tout cas, quelqu’un qui aime les bêtes et écrit des poèmes ne peut pas avoir un cœur de pierre, d’ailleurs personne a un cœur en pierre enfin peut-être Voldemort mais c’est un des seuls, je pense.
Je suis d'accord pour aller boire un verre avec toi au Chaudron Baveur mais je n’ai pas le droit à la Bière au Beurre, papa et maman disent que je suis trop jeune. Du coup, ça sera un jus de citrouille pour moi ! Dis-moi la date et l'heure à laquelle tu veux qu'on fasse cette sortie !

Bisous pétillants et malicieux,
D.

p.s: Tu pourras toujours aussi compter sur moi, je suis fidèle en amitié !

Les deux âmes s'étaient donné rendez-vous au Chaudron Baveur un vendredi après-midi de libre, la veille du week-end. Toute la matinée Blaise n'avait cessé de penser à Dawn, elle avait accepté son invitation et elle avait même l'air enthousiaste à l'idée de partager un moment avec lui. Pourtant, Blaise était loin d'être aussi détendu que le suggérait sa plume dans sa dernière lettre. C'était la première fois qu'il invitait une fille et qu'il témoignait autant d'affection à quelqu'un. Le jeune sorcier se demandait encore quelle mouche l'avait piqué, non pas qu'il regrettait sa galanterie, bien au contraire il était aux anges, disons juste qu'il venait de découvrir une nouvelle facette de sa personnalité et cela le déconcertait au plus haut point. La veille du rendez-vous, Blaise passa des heures devant le miroir pour venir à bout de ses épis et avoir une coupe des plus soignée. Il mit aussi du temps à choisir ce qu'il allait mettre, il fallait que ce soit quelque chose qui ne soit ni trop négligé, ni trop raffiné. Finalement il opta pour une chemise à carreaux bleue et un jean noir mais à peine les avait-il enfilé qu'il remarqua qu'il puait la transpiration à force de bouger dans tous les sens. Après avoir pris une douche il se rhabilla, prêt à partir mais en se séchant les cheveux ses épis s'étaient reformés. Tant pis, il était déjà en retard, Dawn devait déjà être en train de l'attendre alors il prit à peine le temps de remettre quelques mèches à leur place et partit en courant de sa salle commune. En voyant Blaise, ses camarades de maison se demandèrent ce qui pouvait bien le rendre aussi anxieux qui ne soit pas un Kelpy. Blaise courut jusqu'aux trottoirs à l'entrée de Pré-au-Lard et d'un geste de baguette il appela le Magicobus pour qu'il le conduise jusqu'à Charing Cross Road. Dans le bus, Blaise espérait trouver Dawn mais comme il était 15h50 et qu'ils devaient se retrouver à 16h00, il se dit qu'elle avait dû partir un peu plus tôt pour ne pas être en retard. C'était la première fois que Blaise prenait le Magicobus et il se rendit vite compte que la légende qui le précédait été vrai. Le bus de deux étages fila sur dans les rues de Londres à la vitesse du son si bien que Blaise arriva en face du Chaudron Baveur avec seulement cinq minutes de retard. Le sorcier entra dans le pub, il était déjà venu avec mademoiselle Smith pour fêter ses 10 ans et boire du thé glacé, il connaissait donc déjà un peu les lieux. Il fit le tour du comptoir pour voir que Dawn n'était pas encore arrivé. Blaise attendit une demi-heure mais son aiglette n'arrivait pas, elle devait avoir eut un contretemps, peut-être un cour de dernière minute. Au bout d'une heure, personne ne vint à sa rencontre, Blaise finit par commander une bière au beurre sous les regards instants du barman. La jeune couleuvre sirota sa boisson le plus lentement possible en espérant que sa dulcinée arrive mais après encore une heure d'attente elle ne vint toujours pas. Blaise se résolut à partir, comprenant que Dawn ne viendrait pas et que poiroter une heure de plus n'y changerait rien. Jusqu'à 23h00 Blaise erra dans les rues de Londres, le visage marqué par la déception et le regret d'avoir été aussi entreprenant. En reprenant le Magicobus pour rentrer à Poudlard, il se dit qu'il devrait écrire une lettre à Dawn pour lui demander pourquoi elle n'était pas venue.

Chère D.G,

Je t'écris pour te demander pardon... pardon d'avoir cru que tu m'aimais. Je peux être bête parfois, c'est vrai qu'après tout je ne suis qu'un petit bourgeois arrogant et sans éducation et je dois être la personne la moins fréquentable de Poudlard. Je comprends que tu veuilles pas de moi, de toute façon personne n'a jamais voulu de moi, même pas mes parents... Aux yeux de mon père je suis qu'un fardeau, inutile et encombrant, qui a déshonoré le nom de sa famille. Ma mère, quant à elle, m'a oublié, elle est partie il y a quatre ans et n'est jamais revenue, elle vit sûrement bien mieux sans moi. Ma gouvernante était la seule personne qui m'accordait un semblant d'affection et maintenant elle n'est plus là. Tout ça pour te dire que tu as eut raison de ne pas venir au Chaudron Baveur, je suis réellement quelqu'un de toxique. Tu savais qu'un jour, juste pour m'amuser, j'ai failli tuer ma première gouvernante en la poussant dans les escaliers ? Je me suis toujours persuadé que ce n'était qu'un accident mais désormais je sais que c'est parce qu'au fond j'ai toujours été un monstre. D'ailleurs, je crois que si le kelpy a fuit vers le lac, c'est parce qu'au-delà de mes yeux il a reconnu son reflet. Je voulais aussi que tu saches que, malgré tout, j'ai passé d'agréables moments en ta compagnie et comme je ne pourrais jamais changer ce que je ressens pour toi, alors peut-être qu'il vaut mieux qu'on ne se recroise plus. Je me dois de te sauver de ma propre monstruosité.

Rien ne changera jamais ;
B.A.R.

Il était minuit passé et Blaise marcha lentement jusqu'à la volière pour envoyer sa dernière lettre. Un conflit intérieur naquit durant son cheminement, son esprit lui disait d'envoyer son message d'adieu tandis que son cœur lui criait d'aller parler à Dawn en face à face. Il s'en voulait de lui avoir fait confiance, il était en colère mais en même temps il ne voulait pas la perdre. Lorsqu'il pénétra dans la volière, il ne put se résigner à envoyer sa lettre alors il en fit une boule bien compacte et la jeta dans un coin sombre de la tour. Il rejoignit aussitôt son dortoir, l'air toujours aussi dépité et sans vraiment savoir ce qu'il adviendra.