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20 mars 2019, 21:27
 RPG++  Les armoiries des ALEKHIN  solo 
Cinquième année à Poudlard,  5 Mars


Vingt-deuxième lettre =>  Effondrements.





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A ce moment, Circéia sait déjà que c’en est fini d’Hugo. Elle ne le verra plus. Ce qui est une réponse à son insolence lui fait d’autant plus mal. Car Mère écrit comme jamais auparavant. Il est peut-être vrai qu’elle était belle dans sa robe verte couleur Salazar. Elle pourrait encore en jouer mais cela fait trop mal. Elle n’infligera pas à autrui ce qu’elle a subi. Et dire qu’elle a écrit des niaiseries à Neptuna.
Mais désormais, elle doit annoncer des choses à sa sœur. Comment s’y prendre, quand on n’a même pas le temps de penser à soi. Elle redescend de la volière, son esprit est en ébullition. Calme à l’extérieur mais elle fulmine. Pourquoi faut-il que les ainés aient entre leurs mains, incessamment, de telles bombes à manipuler ? Trouver sa sœur est facile, dès qu’elle a du temps libre, elle est au club de duels. Et que fait-on un samedi sans match de quidditch ? Elle s’y rend, ce n’est pas si loin.

Face à elle, une petite qui se débrouille bien. Quand Ivanovna daigne la rejoindre, c’est pour comprendre qu’elle va devoir quitter son samedi pour un autre univers. Mais elle ne cerne pas, le peut-elle, ce qui se dessine. Bientôt elle entend Circéia lui raconter, elle ne trouve rien à dire. Sauf  à prendre sa baguette et… mais elle n’a pas le temps de faire quoi que ce soit.

- EXPELLIARMUS !

La baguette d’Ivanovna vole en l’air et Circéia la ramasse aussitôt.

- Pas de ça entre nous pauvre sotte ! Tu croyais vraiment pouvoir m’atteindre ? Il te faudra encore quelques années avant d’y prétendre.

Elle se dirige vers sa sœur et lève la main. La scène a quelque chose de solennel, comme une exécution publique. Les autres élèves ne bougent plus. Elle va gifler sa petite sœur et tous sont convaincus que la petite s’en souviendra !
Etonnamment, Circéia interrompt le geste.

- Tu veux qu’on soit comme elles ? Est-ce là être Serdaigle ?.. Ivanovna, tu es une Alekhin, c’est à ton petit frère que tu dois penser.

A chaque phrase, le ton baisse. Le calme revient. En tendant la baguette de sa petite sœur, elle ne peut s’empêcher de la prendre dans ses bras.

- Qu’est-ce qu’on va devenir, Pieuchka ?

Cela fait longtemps que Circéia n’a pas entendu quelqu’un l’appeler par son surnom.

- Ce que nous sommes déjà.




Divisés nous ne...
Dernière modification par Circéia Alekhina le 25 sept. 2019, 16:07, modifié 2 fois.

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24 mars 2019, 19:10
 RPG++  Les armoiries des ALEKHIN  solo 
Cinquième année à Poudlard,  3 Avril




Vingt-troisième lettre =>  Sergeï, Emely, Neptuna et moi…



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L’ainée des Alekhin n’avait pas prévu de ce genre d’échos… A un moment de sa vie où elle faisait tous les efforts possibles pour oublier cette histoire pitoyable, il fallait que sa tante remue le couteau dans la plaie. Neptuna n’y était pour rien. Ne pouvant savoir, elle agissait avec toute la gentillesse dont elle était coutumière. En d’autres circonstances, Circéia aurait adoré lire ces mots. Mais le démon était passé par là. Et puis, la douleur de repenser à lui avait été vite estompée par ce qui suivait. Mère savait…. A l’évidence elle savait. Sans se douter qu’elle risquait son fils, elle avait agi. Dans quel but vouloir piéger sa soeur ? Et ces histories de pièces d’échecs qui devenaient récurrentes… Il lui faudrait rechercher  des indices sur ce point à son retour à Wick. Et puis, il fallait aussi accélérer les travaux sur les cendres qui eux n’avançaient pas du tout. Madame Xarinez était aussi souvent présente que le fantôme de Serdaigle.
Les charges étaient grandes, son travail allait devoir s’intensifier. Sans s’en rendre compte, elle venait de recevoir le meilleur des remèdes à la souffrance ; l’oubli dans l’action. Son cœur parviendrait-il à en sortir intact ?


BUT THA THOU OVERHEARD’ST, ERE I WAS ‘WARE

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04 avr. 2019, 21:09
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Cinquième année à Poudlard,  27 juin



Vingt-quatrième lettre =>  Le premier âge adulte.


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Lorsque le parchemin fut cacheté, je m’empressai de l’emmener, avec l’espoir un peu fou de voir l’animal s’envoler en direction de Wick. C’était stupide, personne ne sait où est Poudlard. Les lieux incartables sont par définition impossibles à localiser.
J’avais juste gagné un peu de temps, de l’énergie, l’espoir d’une existence un peu plus légère. En cette fin Juin, je m’étais prouvée bien des choses, je connaissais enfin ma valeur, aux yeux du monde comme aux miens. La plaie était encore béante mais étrangement, je n’avais plus mal. D’ouest en est tous étaient loin de moi désormais. Et je demeurais là, forte, je n’étais pas sa reine, ni ta reine. J’étais à moi et désormais personne ne parlerait à ma place. Mon cœur demeurait pur et agité par de violents désirs. Cela, je venais de le comprendre quelques jours plus tôt. Dessous la neige, une lave en fusion. Bien malheureux qui voudrait y prendre place…



THEREFORE PARDON ME, AND NOT IMPUTE THIS YIELDING TO LIGHT LOVE

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28 juin 2019, 11:52
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Sixième année à Poudlard,  29 Septembre



Vingt-cinquième lettre =>  Derrière le rideau de fer.



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Mais ce hibou qu’elle tient dans sa main ce matin, elle ne le lira pas. Quand  Circéia le reçoit, elle se méfie immédiatement car il n’a pas été transporté par une chouette qu’elle connait. Et ses dernières lectures (ndla : 7-13) l’ont… rendue méfiante, aux limites de la paranoïa. Ne sachant pas si dans cette école des baguettes rouges se terrent, elle prend soin de ne rien montrer. Plus tard, cette même journée, elle commence par brûler le parchemin sans chercher à savoir qui en est l’auteur. De toutes manières, à voir le papier aux traces rouges par endroits, elle s’en doute. Mieux vaut ne rien risquer, Circéia le fait disparaitre et prend soin de ramasser les cendres pour ensuite les éliminer. Le lac est le meilleur endroit pour dissoudre les effets potentiels des produits que l’objet pouvait renfermer. Et le choix de se priver d’une possible puissance nouvelle est préférable. En outre, elle redoutait surtout le fiel des mots alignés dans cette missive. Son choix est fait.  Par cet acte, et elle a eu le temps d’y réfléchir car traverser le château sous sa cape d’invisibilité est un trajet long, puisque lent, elle scelle une grande partie de son destin. Du moins le croit-elle car en fait, en décidant d’écrire à sa mère, elle ne fait qu’entretenir un lien que le père cherchait à rompre. Mais avec quelles intentions ?
Travailler, encore et toujours. Et surtout obtenir de sa mère des réponses enfin claires. Retournée dans la salle sur demande, elle s’attèle à un parchemin de la plus haute importance. Mais tenir la plume est une chose, rédiger est moins facile.


WHICH THE DARK NIGHT HATH SO DISCOVERED.

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01 août 2019, 23:06
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Sixième année à Poudlard,  3 Octobre




Vingt-sixième lettre =>  Les mots cachés.




Devant son bureau, elle réfléchit. Puisque cet écrit venait des baguettes rouges, ce ne pouvait qu’être Père. Ou elle… Alors est-il bienvenu d’écrire à l’ennemi, ne fut-ce qu’un signe de vie. Et comment parler sans craindre la découverte de la supercherie ? Elle peut feindre ne rien avoir reçu, l’innocence préservée. Ce serait une bonne chose. La meilleure à faire. Oui, elle va écrire comme si rien ne lui était arrivé, enfin… parvenu. Dans tous les cas, elle ne sait rien de ce qu’était le contenu. Ce qu’elle désire, c’est enfin obtenir d’Emily ALEKHIN, née GUNNRAY, des réponses claires. Ce serait un grand pas pour elle. « Vous me devez la vérité, pour votre famille et mes frère et sœur.. ». Agit-elle convenablement en impliquant les autres ? A quoi pense-t-on lorsque l’on tient le plume entre ses doigts et que l’on veut à tout prix à obtenir le vrai ? Pourquoi donc cette obsession de la vérité ? De la lumière sur exactement chaque étape du processus ? La soif de justice, l’envie de savoir. Pour pouvoir établir. Et après toute la procédure, être en mesure de pardonner. Mais d’ici là, il faut des preuves, des faits, des témoignages. Comment faire parler ses propres parents ? Est-celle capable d’entendre ce qu’ils auraient à dire ? Est-celle même seulement capable de tenir debout ? Sans juger a priori ? Sa plume glisse sur le parchemin, par moments, le bruit est même sec, tranchant, on tremblerait presque pour la matière tant elle agit frénétiquement. « Je veux bien tout entendre mais je suis en pleine surdité, c’est un supplice qui a assez duré Mère ».
Circéia peine à rédiger sans pleurer. Ses paupières humides trahissent la douleur qui suinte dans les moments les plus intimes, à se retrouver face à elle-même, dans sa salle personnelle du cinquième étage. Phénomène rarissime chez elle, cette émotion nait de sa rage et non d’une forme de peur ou de tristesse. La frénésie la prend, comme lorsqu’elle avait entendu une musique russe, un soir de bal. Mais cette frénésie devient une rengaine : « dites-moi la vérité ». Chaque phrase écrite trahit la même motivation. Savoir, savoir enfin. Tout, sur tout. Car elle n’en peut plus des cachoteries familiales qui non seulement lui causent de la douleur mais surtout font peser sur elle une menace de mort. C’est insupportable, en plus de constituer une injustice qu’elle ne tolère plus. Alors elle poursuit. Et imagine quand Klinke parviendra à destination. Le grand duc portera ses mots, elle ne sait où et préfère ne pas imaginer. Qui pour l’aider ? Qui pour l’assassiner ? Ou pire, la plier à leur désir selon tel ou tel sortilège impardonnable. Les formes revêtues par le mal sont infinies. Elle ne pourrait prétendre les appréhender toutes. Et justement, cet inconnu la tue à petit feu. Que veulent vraiment ces  baguettes rouges ? Et pourquoi le ministère ne fait-il rien ? Pourquoi même la gazette du sorcier n’en a jamais rien dit. Je veux des éclaircissements…. Il lui faut apprendre à maitriser certains sortilèges interdits. Cela ne sera qu’utile, même si c’est mal en soi. Il lui tarde de pouvoir aller fouiner dans les lieux où seuls les sorciers majeurs peuvent aller. Parce que tôt ou tard le début de partie s’achève. Une fois les ouvertures terminées, la vraie partie commence. Et Circéia sent qu’elle n’en est plus très loin. Maman, pourquoi ne m’as-tu pas donné le pouvoir de me libérer de toi ? Il me serait plus aisé de voler seule maintenant mais avec toute ces horreurs, je demeure clouée au sol. Comme une cracmol ne sachant commander à son balai de voler pour lui.
Cinquante centimètres de banalités où se noient les vraies questions. Sous sa cape, elle monte désormais envoyer son hibou. Elle ne sait pas pourquoi ces derniers temps Klinke est en poste à Poudlard et non proche des parents, comme avant. Obéit-il à un ordre ? Est-ce de son propre vœu ?

- Emily ALEKHIN.

Le regard de la bête parait s’assombrir, il désapprouve mais se doit d’acheminer l’objet. Car c’est dans sa nature, coute que coute. Elle avait le choix entre les deux sœurs. A préféré le plus dur en premier. Car il vaut toujours mieux subir le pire pour ensuite être prête à tout. A tous les maux.

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02 août 2019, 18:48
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Sixième année à Poudlard,  17 Janvier




Vingt-septième lettre =>  Echec à la fille.




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07 août 2019, 20:58
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Sixième année de Circéia à Poudlard,
quand les bons élèves sont rentrés chez eux examen en poche. 



Vingt-huitième lettre => Monologues des puînées.


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Plusieurs points surprennent Neptuna à la lecture de ce hibou qu’elle ne reçoit qu’à la fin Août. Au-delà des nouvelles, dramatiques, et elle ne sait pas vraiment par laquelle commencer de s’inquiéter, il est dans ces écrits comme une odeur de code. Ses intuitions lui dictent de lire, relire et relire encore. Espérer trouver un élément lui permettant de déplier la pensée de sa nièce. Des nuits entières y passeront mais elle ne trouvera rien.

Au fil des jours, Neptuna finit par faire confiance. Et ne pas avoir peur. Elles ont le sang russe en elles, fières, impétueuses. Inconscientes aussi. Elle les sait tout à fait capables de tenir un siège s’il le faut. Les russes n’ont jamais froid aux yeux et affrontent leur destin avec une âme d’enfant confondante. Mais Neptuna… Son passé anéanti, une jeunesse morte, brulée par les nécessités du devoir de l’apprentie auror qu’elle n’avait pas conscience d’être. Tout ça pour finir seule, sans possibilité autre que de s’inquiéter pour une enfant qui n’est pas la sienne. Une mélancolie rare nait en elle durant cette période, et répondre à Ivanovna ne l’aura pas aidé. Parce que ni elle ni Circéia ne savent. Et tout est mieux ainsi, masqué aux souffles de l’horizon.
Dernière modification par Circéia Alekhina le 25 sept. 2019, 18:16, modifié 2 fois.

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24 août 2019, 18:42
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Septième année à Poudlard, 11 Septembre. 





Vingt-neuvième lettre => Conseil d’orientation.



Dans sa main, un long hibou. Plusieurs même mais un seul lui importe vraiment. Comme toutes les filles du monde, Circéia a préparé la suite avec minutie. Il n’est pas question pour elle de se laisser prendre de vitesse par la vie. Depuis des mois, elle a pensé écrire aux écoles, instituts, universités… L’idée saugrenue de candidater dans une prestigieuse institution parisienne moldue lui a même effleurée l’esprit. Mais elle attend car pour ce vœu, les protocoles sont typiquement français ; alambiqués et trop structurés pour une question finalement aisée à résoudre : Circéia ALEKHIN, élève polyglotte et championne d’échecs qui s’ignore a toutes les qualités pour réussir quel que soit le lieu. Mais… personne ne le sait. A commencer par elle.

Les hiboux ne sont jamais adressés aux directions, pour le moment elle prend des renseignements, le plus souvent auprès des services compétents pour ce faire : secrétariats, centres d’informations, bureaux de réception des hiboux de candidature… Elle sait que cela va lui coûter un peu cher en alimentation (ou « remboursement de », car remplir le ventre d’un hibou peut s’avérer une tâche dangereuse, pour la bourse mais pas que !).  Les marches ne sont pas plus hautes qu’à l’habitude, c’est juste le poids de ce moment qui donne l’impression de solennité affaiblissant ses pas. Après tout, l’année d’après, elle ne pourra plus monter ces escaliers. Plus de caprices de leur part, et aucune mauvaise rencontre à redouter. Quand bien même le monde réel n’est en rien aussi sucré qu’une école… Il est tôt, le jour est loin d’être levé mais pour une septième année, contourner les interdictions, en usant de son savoir et de quelques outils, est une chose ne posant aucun problème. Le temps est pluvieux, si bien qu’elle doit s’employer pour que les précieux écrits ne soient pas détériorés par lui. Mais alors qu’elle arrive au sommet de la tour supportant la volière, une forme se présente à elle, dans un geste vif et imprévisible.

- Bonjour ma nièce.

Il est heureux que cela soit elle et pas l’un de ces malfaisants qui semblent pulluler depuis quelque temps. Car Circéia n’a rien vu venir.

- Bonjour Neptuna…

Le ton n’est pas froid. Circéia est seulement surprise, d’autant plus qu’elle a oublié certains de ses soucis familiaux au bénéfice d’une rentrée surchargée en travail, mises en garde sur les efforts nécessaires, menues tâches pour aider la maison et calmer les nouveaux toujours prêts à jouer les andouilles les premiers soirs… Il doit à peine être la demie de quatre heures et les neurones sont encore lents à ce moment de la journée, mais apparemment pas pour une auror, ce que sera toujours sa tante même si elle en a perdu le statut.

- … tu as pu !?!

- Oh tu sais, le principe des choses impossibles, c’est de se révéler bien plus faciles quand on y met l’énergie adéquate ! Poudlard est une passoire de toute éternité de toutes manières.

Elle semble le prétendre avec un délice n’appartenant qu’aux voleurs jubilant au moment où la serrure se donne à eux.

- Mais c’est différent maintenant, tu n’as pas…

Neptuna pose un doigt sur les lèvres de la Serpentard.

- Je ne suis pas venue pour ça, jeune fille.

Les secousses dont tout le monde commence à prendre conscience des conséquences ne sont donc pas la cause. Mais pourtant, Circiéa a davantage peur à cause de cela qu’à cause des baguettes rouges, de ses parents, de ces sorciers ayant agressé deux jeunes filles sans prendre soin de se garder des moldus. Et si l’ainée des Alekhin a survécu, l’été a été agité et plutôt douloureux. On ne se remet pas sans mal de trois sortilèges impardonnables, sans doute altérés et renforcés par une magie inconnue. Et qui sait ? Peut-être tous ces coquins avaient-ils le même but ? Le mal a de multiples facettes mais c’est toujours le mal.

- Dans mes bras.

Etrangement, Circéia se laisse faire, elle pour qui les câlins n’ont jamais été la norme ? Le dernier dont elle se peut se souvenir remonte à son premier voyage pour l’école. Sergeï, le père infâme, qui ne l’était pas encore ce jour-là, l’avait enlacé sur la voie 9 ¾. Depuis, plus rien, si ce n’est quelques espoirs intimes envolés un samedi après-midi, dans ce salon de thé ridicule pour naïves romantiques. L’effet est bouleversant. Le temps s’arrête, on entend l’amour de l’autre dans ce cœur qui bat, contre soi, et puis la vie reprend.

- Certaines choses ne peuvent se coucher sur papier. Je devais venir pour que tu entendes la vérité de ma bouche. Mais dis-moi d’abord. Où en es-tu ?

- Ma tante… nous avons été attaquées cet été.

- Oui, je sais tout cela, je vous ai mal protégées mais crois-moi, ils n’ont plus les moyens de vous faire quoi que ce soit. Pas sur le sol britannique en tout cas.

- Tu étais ???

Voilà pourquoi deux filles ont résisté à trois sorciers puissants à la magie sournoise et maléfique. Elles avaient été trois. Inutile de chercher plus loin les raisons de leur survie.

- Je te l’ai dit, je ne suis pas là pour autre chose que la famille. Les baguettes rouges, je te conseille de les oublier. Même s’ils font partie du décor, ils ne sont pas ce que tu dois savoir pour pouvoir te construire. Je vais te libérer de ce passé, même si certaines choses sont pénibles à entendre.

L’adulte montre l’entrée de la volière à sa nièce, les deux femmes entrent dedans puis, mais Circéia ne le voit même pas, un léger geste de Neptuna, baguette discrètement sortie, créé une sorte de champ de force autour d’elles. On n’entend jamais un sortilège informulé, c’est de notoriété publique.

- Voilà, nous sommes à l’abri des oreilles potentielles.

-.. ?

- Tu n’imagines pas combien d’aurors ont été trahis par des animaux, en apparence… Bon, est-ce que tu vas bien ? Ivanovna a-t-elle suivi ma médication à la lettre ?

Circéia fait une tête ahurie tout d’un coup.

- Ainsi qu’elle le prétend elle y est donc parvenue ! Vous n’avez pas été seules cet été. Tu te souviens, la promenade des dragons ... ? Le couple ?

- C’était ????

- Moi ! Et un ami ! J’ai toujours aimé me déguiser en homme. Je ne sais pas pourquoi mais je fais un mâle très crédible !...

Un sourire malicieux dont Circéia ne peut  interpréter toutes les significations traverse son visage puis la tante reprend de plus belle.

- …Enfin bref… cet été, j’ai aidé ta sœur à prendre soin de toi. Elle aime ça, soigner autrui. Et crois-moi, elle s’y entend. Une compétence qui pourrait bien s’avérer utile dans les mois qui viennent. Mais bon…

- Alors !?

- Je lui ai fait comprendre certaines choses, tu n’as plus à t’inquiéter de son côté. En revanche, ce que je vais te dire, il serait mieux d’attendre un peu avant de le lui répéter. Elle est encore un peu jeune  pour tout ça.

- Nous savons pour Père.

- S’il n’y avait que lui… Sergeï était un mage noir, ça tu l’as compris. Je l’ai découvert quand je suis allée à Durmstrang. C’était à une époque où le ministère entamait la formation des aurors avant même leur sortie de Poudlard. Cela n’a pas duré mais bon…j’en étais. Et je l’ai rencontré là-bas. Je suis tenue par certaines choses liées à Durmstrang mais pas ce qui le concerne lui. Ni les baguettes rouges. Ici, on confond les deux mais il n’y a aucune connexion entre l’école et ce groupuscule. En fait, j’ai compris après mon séjour qu’ils avaient eu en tête de me recruter moi. Je n’ai jamais su dans quel but mais on peut s’en douter. Et ce n’est qu’une fausse piste, enfin une question secondaire. Ils sont quelque part au cœur de la Sibérie. Le reste… Nous nous sommes aimés lui et moi, même si je ne suis pas complètement persuadée de sa sincérité à mon égard. Au début, c’était pratique car j’ai appris bien des choses grâce à lui, mon infiltration était efficace. Mais cela n’a pas duré. Je n’étais pas prête à donner mon cœur au ministère. Nous nous sommes aimés, ce qui explique la haine qu’éprouve ta mère envers moi. J’ai été la première et peut-être la seule. Lui aurait pu nous le dire. Il est parti avec ce secret-là aussi.

Circéia sent que tout n’est pas dit. Elle se garde de prendre la parole, même si des questions se présentent en elle par dizaines.

- Un jour, j’ai été emmenée à l’infirmerie. Ce n’est pas celle de Poudlard, crois-le si tu veux, enfin…

Ses doigts manifestent ce qui peut être la marque des frontières du possible. Durmstrang lie ses occupants à un secret qu’il ne vaut mieux pas transgresser….

- On m’a annoncé que j’attendais un bébé. Il n’était plus possible pour moi de rester une minute de plus. Je ne te dis pas la tête des autorités anglaises.

- J’ai une cousine !?!

- En quelque sorte. Les choses se sont ainsi déroulées. Personne n’a fait exprès. Tu ne peux pas en vouloir à ta mère d’être devenue ce qu’elle est aujourd’hui. Pas plus que je ne lui en veux. C’était inéluctable. Voilà pourquoi tu dois t’occuper d’Ivanovna d’abord. Pour ton petit frère, je crois qu’il est tard mais sait-on jamais… Pensez à vous, seulement à vous. Protégez-vous et le meilleur moyen demeure une formation solide. De bons principes. Sur ce plan, nous ne valons pas mieux que les moldus.

- Mais…

- Finalement, je suis partie, pour nous protéger tous les uns des autres. Ils m’avaient formée, et surtout triturée pour tenter de briser les secrets de Durmstrang. La vertu n’est pas leur qualité première… Quand je suis revenue, malgré tout, j’ai directement passé les ASPICs et ils ne furent qu’une formalité. Mais ils n’avaient pas su enlever de mon cœur l’amour, les cicatrices. Je crois que c’est une notion qui n’existe pas au ministère. Sur ce plan, les russes sont plus tolérants, derrière leurs airs péremptoires se cache une réelle empathie. Les anglais… sont les pires impérialistes du monde.

- Vous vous aimiez, c’est ça !?!

L’adulte ne répond pas. Et celui qui, en cet instant, poserait les yeux sur l’enfant y verrait le passage de la vie indiquant la découverte. Et la compréhension.

- Comment elle s’appelle ?

Cette fois, Circéia ose. Parce que l’on ne peut refuser la vie, elle s’impose à nous. On aime les gens, par instinct. Et la cousine veut tout savoir de sa… cousine, demie sœur, elle ne sait dire comment elle envisage ce lien-là.

- Je dois te dire quelque chose Circéia. Je me demande encore comment il se fait qu’une fille aussi intelligente que toi n’ait pas été à Serdaigle d’office ! C’est une insulte, même Salazar doit se retourner dans sa tombe… Dis-moi au moins, quand le choixpeau t’a parlé, car il t’a parlé… il te l’a dit non ?... Alors s’il t’a quand même envoyé aux cachots, c’est que tu le méritais… ou que tu le voulais… Tu  es faite pour l’action dans l’ombre alors…

Elle ne lui parle plus mais se parle à elle-même. Comme s’il fallait guider deux générations d’un seul coup. Un conseil de guerre, un conciliabule, ou juste le baptême.

- Les échecs. Voilà ce que le choixpeau a dû sentir. Il a bien joué le russe, il a bien joué.

Elle prend la main de sa nièce, puis la tire vers elle violemment.

- Ce bras est fait pour rendre la justice à sa façon. Tu le feras, je le sens. Et ce sera implacable.

Dans le même mouvement, elle lâche le bras et se détourne d’elle.

- Serpentard et Durmstrang… Par Merlin. Ce sera sans retour… Dis-moi au moins, quel est ton niveau en défense… ?

Redevenue l’enfant, elle ne sait que répondre. Parle-t-elle de la défense contre les forces du mal ? Circéia s’y est toujours montrée rebelle, voire hostile aux raisonnements de la professeure. Elles ne se comprennent pas et la matière ne l’attire pas assez pour oser. Dans sa baguette pourtant, la fille sent puissance et intuition mais il lui semble que cela insuffit.

- Tu ne le sais pas c’est ça hein ? Mais que vous apprend-on donc ici ? J’aurais dû depuis longtemps… Il est trop tard. Et ce n’est pas l’essentiel…

Alors elle se retourne pour regarder dans les yeux Circéia qui attend de comprendre, de savoir, d’obtenir des réponses aux questions qu’elle se pose elle !

- Nous sommes une famille alors n’agit jamais sans protéger Ivanovna. Je le lui ai dit déjà. A deux, vous avez les moyens de nous sortir de là.

-… mais Neptuna… ma tante….

- Tu vas devoir agir seule désormais.

Et elle l’embrasse. Le geste renforce le baiser.

- Son prénom…

Un regard plus tard, elle devine que la tante va s’évaporer. On ne transplane pas dans l’enceinte de Poudlard. Mais elle sait comment faire autrement pour franchir les murs.
Quittant de suite la volière, Circéia scrute le noir du crépuscule dans l’espoir de la voir du haut de l'escalier, ou juste un reflet d’elle trahissant son passage, un sort, le vent. Mais rien. Rien à part ces mots, et cette impression, cette intuition. Il n’est jamais né, l’enfant de Neptuna a, d’une manière ou d’une autre été arraché à la vie avant qu’elle ne soit en lui. Dans son cœur il a existé, et pour toujours existera mais la mère n’a pas reçu ce diplôme-là.

Que faire de ces secrets bien trop lourds pour un cœur d’enfant. Le danger est une chose mais la vérité, les draps sales des aïeuls… Les hiboux partis ce matin-là ne sont plus qu’un indice de son avenir. Et si quelqu’un s’intéresse à elle, il lui faudra davantage que l’information concernant ses études. Comprendre Circéia Alekhin, désormais, passe par la prise en compte de son sang pur, souillé par les agissements de ses parents. Ce n’est pas même criminel, le mot sordide conviendrait. Mais dans un sens altéré, comme de basse condition. Elle ne s’est jamais sentie noble. Et jamais elle n'a vu en elle une sorcière hautaine, sure d’elle et dominatrice. Mais aujourd’hui, elle comprend pourquoi. Car elle ne le peut pas, de toutes manières. Resterait une vie d’aventurière, comme sa tante. Ce matin-là, elle comprend pourquoi elle n’aura jamais d’enfant.

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15 sept. 2019, 12:43
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Septième année à Poudlard, 11 Septembre, dans la nuit. 



Trentième lettre => Divorce à la russe.





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Certains jours, vous faites sans vous en rendre compte des choses rares. Par deux fois elle aura été à la volière de nuit, en catimini. Ayant à chaque fois le désir de préparer son avenir mais ce hibou-là, Circéia sent bien qu’il est d’une immense importance. Son choix est fait, et bien plus que cela.

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25 sept. 2019, 15:18
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Septième année à Poudlard, 12 Décembre. 


Trente-et-unième lettre => Point d’inflexion



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Le feu brule, il brule les doigts et le papier, les chairs comme le parchemin. Circéia ne cherche pas à deviner ou va sa soeur, sans doute préfère-t-elle ne pas y penser. Seule, désormais seule Alekhin sur le territoire britannique… Seule, comme toujours finalement. Ainée sans plus personne au-dessus ni après. Un immense vide se créé d’un coup. Sentiment  de néant. Elle n’aurait jamais pensé ressentir autant de froid à cause de sa sœur. Et dire qu’elle ne peut même pas la remercier pour son aide ces derniers mois. Elle s’attendait à quitter Poudlard pour vivre une vie plus solitaire. Mais à ce point… En s’assurant que les cendres sont bien éparpillées parmi les fientes de hiboux, Circéia se dit que les choses sont comme elles doivent. La vie commence, sa vie, délestée de ce passé qui la poursuit et dont elle ne veut plus. Si le prix à payer est de ne plus voir sa sœur, peut-être est-ce supportable. A-t-elle le choix ?

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