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02 oct. 2018, 23:32
Rencontre improbable entre deux opposés



Il fait froid. Juste froid. Ce n’est ni la brise matinale ni le souffle d’un vent glacial. C'est simplement une morsure brûlante tant elle refroidit les os jusqu’à la moelle. En cette matinée fraîche, Zacharias a décidé qu’il serait préférable de s’aventurer jusqu’à la volière muni d’une écharpe aux couleurs de sa maison. Il apprécie ces teints miel et jais qui s’accorde à merveille avec ses yeux noisettes. Il a couru jusqu’à la volière en hâte, pour ne pas finir congelé sûrement et à monter quatre à quatre les marches menant jusqu’au lieu dit. Les chouettes hululent tandis qu’il s’avance parmi elle. Zacharias se dépêche, c’est qu’il a faim. En effet, le jeune sorcier n’a pas eu le temps de manger son petit déjeuner et n’est donc guère d’humeur. Heureusement pour lui, ce sera une courte visite dans ce lieu pour aujourd’hui. Lettre déjà écrite et les hiboux de l’école à disposition, il n’a plus qu’à écrire le nom du destinataire sur son courrier avant de le donner à un oiseau. Il fouille ainsi rapidement dans l’une de ses poches pour trouver un crayon oublié mais s'aperçoit après quelques vaines minutes de recherche que son vieux bout de charbon rabougris se trouve bel et bien dans sa valise posée sur son lit, cette dernière dans le dortoir des garçons de Poufsouffle et ce, dans le château même à quelques mètres plus bas.

Zacharias ferme les yeux avant de pester haut et fort ainsi que de jurer. Sale matinée pour le garçon qui froisse sa lettre par la même occasion. Il regarde le bout de papier qui dépasse de son poing et soupire. Il faut qu’il apprenne à gérer plus calmement sa colère. L’écossais essaye ainsi de remettre en forme ladite lettre comme il le peut mais ne réussit qu’à en déchirer un bout. Le jeune sorcier sent ses nerfs le lâcher tandis qu’il boue intérieurement. Le malheur s’acharne-t-il donc sur lui ? Agacer par son fichu courrier, il le laisse finalement tomber à terre avant de shooter vulgairement dedans et d’enfouir ses mains dans les poches de son pantalon. De toute manière, cette même lettre l'agaçait profondément. Le destinataire étant son père, tout s’expliquait. Zacharias fait alors volt-face pour quitter cet endroit de malheur mais ne fait qu'aggraver la situation en bousculant une jeune fille. La collision est si rude que les deux tombent ainsi à terre au milieu des plumes. Il se frotte la tête un peu étourdi avant de rougir subitement.

- “Dé… Désolé…

Zacharias Whitby ∞ Première année ∞ Poufsouffle


Parfois on touche à la vie des gens rein qu'en existant. - JKR

20 nov. 2018, 21:50
Rencontre improbable entre deux opposés
En ce samedi glacé de novembre, Ophelia avait planifié toute sa journée. D’abord, un petit-déjeuner arrosé de pas mal de café, puis la Volière, pour finir en beauté avec des devoirs théoriques de métamorphose et de potions à sa table favorite de la Bibliothèque. Tout cela suivi d’un déjeuner bien mérité, puis d’une session Lecture-d’Agatha-Christie sous sa couette jusqu’au soir, interrompue seulement par des pauses pipi causées par tout le thé qu’elle prévoyait de boire. En bref, son samedi était bien rempli, et elle n’avait pas de temps à perdre. Si elle ne se dépêchait pas, quelqu’un allait prendre sa table à la bibliothèque, celle juste en face d’une fenêtre pour une bonne dose de lumière naturelle (et un peu d’air si nécessaire) mais assez reculée pour que personne ne vienne la déranger et que le bruit de fond soit réduit au minimum.

C’est donc avec une tartine confiturée à la main qu’elle prit le chemin de la volière, afin de ne pas perdre de temps. Le seul problème était que ce matin, dans sa hâte de faire son sac, elle avait complètement oublié de regarder par la fenêtre le temps qu’il faisait. Elle n’avait même pas pensé au fait que l’hiver approchait à grand pas, furtivement mais rapidement. Grossière erreur. Le vent, devenu bête sauvage, avait pénétré ses entrailles avant qu’elle ait parcouru dix mètres, pas du tout gêné par son anorak jaune moutarde, qu’elle pensait beaucoup plus épais que ça. Malgré son impression qu’on venait de la plonger de force dans un bain de glace, il n’y eut aucune hésitation dans ses pas : il n’était pas question de retourner chercher un pull dans son dortoir. Dans la possibilité que quelqu’un la regarde de la Grande Salle, elle était beaucoup trop fière pour admettre qu’elle avait fait une erreur d’étourdissement et de jugement. Elle continua donc sa marche sans même accélérer, décidée, la tête haute, ses cheveux virevoltants dans tous les sens autour d’elle. Elle avait une affaire urgente, après tout : ses pères lui avaient envoyé une longue, longue, très longue lettre, lui racontant comment allait son grand frère et le chien de la famille et les plantes préférés de l’un et la dernière découverte de l’autre. Elle avait tardé à rédiger une réponse, croulant sous la nouveauté de ses apprentissages ; mais maintenant qu’elle l’avait finie, il fallait qu’elle la leur envoie au plus vite, sans quoi ils allaient se faire du souci.

La jeune irlandaise grimpa les marches qui menaient à la Volière sans se presser, voulant rester digne malgré les frissons qui la parcouraient, tellement violents qu’on aurait dit qu’elle était née avec. Mais, une fois la dernière atteinte, elle eut à peine le temps de souffler avant d’être percutée de plein fouet par ce qui lui semblait être, en toute logique du samedi matin, un boulet de canon ensorcelé pour lui perforer l’estomac. Le souffle coupé, elle se retrouva les fesses les premières sur le sol mouillé et couvert de paille noircie.

- Sérieusement ? souffla-t-elle, plus pour elle-même que pour la personne qui lui était rentrée dedans.

Désormais, le froid s’infiltrait également par son derrière, et son corps entier se transformait lentement en glaçon. Il n’était même pas neuf heures, et elle avait déjà envie d’aller se recoucher. Elle se releva promptement, et tenta tant bien que mal d’aplatir sa lettre, qui avait été froissée dans son poing crispé. Elle jeta un rapide coup d’œil dédaigneux à l’idiot sans nom qui balbutiait à présent des excuses maladroites, décida de l’ignorer, et le contourna pour trouver une chouette matinale, avant d’être stoppée nette par un crissement sous son pied. « Et merde. » Priant pour qu’elle n’ait pas écrabouillé un crâne de souris ou quelque chose horrifiant du même genre, elle baissa les yeux. C’était une lettre. Sa lettre. La lettre du jeune homme qu’il avait du faire tomber dans sa chute. « Et merde... » À contrecœur, elle se baissa pour ramasser le bout de papier en piteux état et désormais orné d’une magnifique trace de botte boueuse, et se retourna, une minuscule pointe de culpabilité pointant le bout de son nez à l’idée d’avoir détruit quelque chose qui lui était sûrement cher.

- Désolée, tiens.

L’excuse était marmonnée et pas très bien articulée, mais au moins elle existait.

06 déc. 2018, 11:16
Rencontre improbable entre deux opposés
Ils étaient tombés, ils ne pouvaient pas aller plus bas. Zacharias se garde bien de pousser de nouveaux jurons car la chute relève essentiellement de sa propre faute. Maintenant installé dans la crasse de la paille et des hiboux, le Poufsouffle lève les yeux au ciel. En plus de cela, la personne bousculée semble être d’aussi bonne humeur qu’un troll des montagnes. A vrai dire, Zacharias n’est guère enjoué non plus, malgré tout il fait bonne figure et s’excuse maladroitement. Le froid lui mord les fesses et il sent bien vite ses membres se transformant en un seul et même glaçon. Il resserre son écharpe jaune et noire autour de son cou en espérant apporter un peu de chaleur et épousseta ses vêtements. L’écossais pensait s’être épargner les plus gros problèmes lorsque la fille l’avait reluquer comme un rat mort avant de l’ignorer totalement, cependant, cette dernière ne semblait pas en avoir fini avec lui car elle l’interpelle alors. Zacharias relève le chef et se retourne, alors qu’il était prêt à partir de cet endroit de malheur.

Mais à la surprise du garçon, celle-ci n’est pas là pour faire office de beuglante. Elle a la main levé dans sa direction et tient au bout de son bras un morceau de parchemin froissé et taché de boue. Zacharias n’a guère besoin d’être une lumière pour reconnaître immédiatement sa lettre. Il hoche la tête et grommelle un espèce de merci enfoui tout en reprenant son bien qu’il avait lui-même jeté de rage auparavant. Le Poufsouffle remarque alors que l’inconnue semble gênée d’avoir détruit le papier et s’empresse de la rassurer tout.

- Ne t’en fais pas, elle n’est pas froissée par ta faute.

Il serre le poing qui contient la lettre et se sent maintenant embarrassé d’être la cause de sa gêne. Ses joues s’embrasent. Il n’est définitivement pas fait pour ce genre de situation. Zacharias pointe du doigt la lettre de la jeune fille.

- Je m’excuse aussi.

Il soupire.

- Sale journée.

Bien réveillé maintenant, rentrer au château ne lui apporterait qu’un énième déplacement, ce qui ne le réjouit pas pour autant. Frissonnant pourtant, il prend place sur une caisse non loin des perchoirs et se met à fixer d’un regard vide sa propre lettre. Il ne sait même plus s’il a grande envie de la réécrire pour tout dire. Il s'assoit juste, muet. Etant donné que la seule personne capable de converser dans la volière s’avère être celle avec qui la relation a commencé du mauvais pied, il tente alors de se rattraper un tant soit peu. Zacharias la dévisage avant de continuer.

- Poufsouffle ? demande-t-il au vu de son anorak.

Zacharias Whitby ∞ Première année ∞ Poufsouffle


Parfois on touche à la vie des gens rein qu'en existant. - JKR