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15 nov. 2018, 08:12
 solo  Les correspondances des Sangblanc
2 Septembre 2043


Le lendemain de son arrivée à Poudlard, dés le petit matin, Alice s’était empressée de rejoindre la volière. Elle n’avait pas faim. Toute cette abondance dés le matin lui soulevait l’estomac. Alors, elle avait pris une petite boule de pain et s’en était allé à la volière, son sac au dos. Elle ne voulait pas arriver en retard à son premier cours.
En haut de la tour Ouest, Alice s’émerveilla en voyant tous ces hiboux. Toutes ces couleurs ! Quelques grands yeux jaunes et oranges se tournèrent vers elle.

« - Bonjour, dit-elle dans un sourire. J’ai du travail pour trois d’entre vous.


Alice fit passer son sac devant elle et sorti une enveloppe. Elle l’agita un peu en regardant les hiboux qui l’observaient en se demandant certainement si il y avait du Miamhibou dans cette enveloppe.

- Celle ci doit partir à Limerick, au domaine Sangblanc. C’est en Irlande. Elle est à l’attention de Dorian Sangblanc. Quelqu’un ?

Un petit hibou brun déploya ses ailes en hululant. Alice sourit, et le rejoint.

- C’est très aimable de ta part, dit elle en venant lui attacher la lettre. Il te donnera certainement du Miamhibou si tu fais bien ton travail.

Le petit hibou semblait très impatient de partir. Alice devait le retenir le temps de fixer la lettre. Lorsque ce fut chose faite, elle le relâcha. Le hibou prit alors son envol, et quitta la volière à grand coup d’ailes.

Bonjour Père,

Comme promis, je vous donne de mes nouvelles.
Hier, nous avons été réparti dans nos maisons respectives. Je pensais être à Serdaigle, mais finalement, le choixpeau a choisi de m’envoyer à Serpentard. Visiblement, je suis plus maline que sage. Mais cela me convient ! La ruse ne s’apprend pas dans les livres.

Je ne me suis pas encore fait d’ami. Mais j’ai tout de même rencontré un garçon dans le train. Il s’appelle Fiss. C’est un sang mêlé. Sa mère est moldue. Pourtant, il a l’air normal. Un peu niais, mais normal. Son père travaille au ministère, lui aussi. Mais au département des accidents et catastrophes magiques. Il pense que le ministère est un endroit où tout le monde se connaît ! Fiss a d’ailleurs finit à Serdaigle. Penses-tu que le choixpeau se fait vieux ? Personnellement, je l’aurais plutôt vu à Poufsouffle. Enfin. Si je créais moi même un choixpeau, nombreux seraient les Poufsouffle...
J’espère réussir à me faire au moins quelques amis. Ça ne devrait pas être très compliqué, n'est-ce-pas, Père ?

La salle commune de Serpentard est magnifique. Hier soir, j’ai aperçu un gros tentacule du calamar géant à travers une des vitres de la salle commune qui donnent sur ses profondeurs. Il a l’air magnifique. La salle commune est magnifique. Et ma directrice de maison visiblement très intéressante. Elle est asiatique, et professeur de botanique. Je n’aurai pas pu mieux tomber. J’ai hâte de la rencontrer en personne. Au moment où je vous envoie ce courrier, je m’apprête à rejoindre mon premier cours. Cela me changera des leçons avec les elfes. Et puis j’aurais des camarades.

Vous me manquez. Je vous embrasse.

Alice
Alice sorti une autre lettre de son sac, et l’agita en observant les hiboux.

- Celle ci doit partir à l’institut supérieur de droit magique, annonça t-elle. C’est en Écosse.

Un gros hibou déplumé hulula gaiement à l’attention d’Alice. Elle le regarda un moment, se demandant si il ferait l’affaire. Bon, après tout : la robe ne fait pas le sorcier. Elle sourit et s’approcha du perchoir du gros hibou qui semblait enchanté d’avoir été choisi. Vu son embonpoint, cela devait faire un moment qu’il ne livrait plus grand chose.

- C’est une lettre pour Jacob Sangblanc, expliqua t-elle en lui fixant la lettre. Tu le reconnaîtras facilement. Il a les cheveux blancs. Bon courage.

Elle relâcha le hibou. Il s’envola avec plus de difficulté que le premier. Alice étira un sourire pincé. Elle ne serait pas étonnée si il ne revenait pas avant l’année prochaine.
Bonjour Jacob.

Comment vas tu ? Est ce que tu as heureux là où tu es ? Est ce que ta rentrée se passe bien ? Pour ma part, ça va. J’ai été envoyé à Serpentard, moi aussi. La salle commune est superbe. Je suis très contente d’y être.

Je me suis fais des tas d’amis, mauvaise langue. Certainement plus que toi dans ton école de l’ennui. Tu auras de la chance si tu réussis à rencontrer une personne qui ne passe pas ses journée le nez dans ses livres. J’espère tout de même que tu y seras comblé, et que tu décrocheras tes examens haut la main. Que Père soit fier de toi.

Je t’embrasse,

Alice

P.S : la sorcière au chariot du Poudlard Express est comme tu me l’as décrite.
Une troisième lettre à la main, Alice regardait autour d’elle. Cette fois, il lui fallait un hibou robuste.

- Qui serait capable de se rendre en France ? Demanda t-elle avec hésitation. »

Cette fois, aucun hibou n’affichait son envie de travailler. Malgré la déception, Alice comprenait. Elle posa ses yeux d’argent sur son enveloppe. Elle était pour son grand père paternel, Henri. C’était son plus grand confident, et ce depuis sa plus tendre enfance. Ils ne s’étaient rencontré qu’en de très rares occasions. La dernière fois, Alice avait huit ans. Henri s’occupant d’un élevage l’hippogriffe, il n’avait malheureusement pas le temps de voyager comme il le voudrait. Pour pallier à ce manque, Alice et Henri s’envoyaient des courriers aussi souvent qu’ils leur étaient possibles.
Mais cette année, visiblement, cela leur serait impossible.

Alice rangea son enveloppe de son sac et quitta la volière, le cœur lourd.

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN

02 déc. 2018, 22:45
 solo  Les correspondances des Sangblanc
Décembre 2043


Comme chaque soir, Alice attendait que tous ses camarades aient quittés la salle de classe pour en sortir. Comme chaque soir, elle restait collée au mur du couloir pour laisser passer la vague d'élève qui, eux aussi, avaient terminé leur journée de cours. Comme chaque soir, elle prenait son temps pour rentrer à la salle commune. Comme chaque soir, elle allait s'installer dans un coin, s'armait de sa plume et d'un parchemin. Et, comme chaque soir, elle rédigeait une lettre pour son père.
Mais, cette fois, Alice coulait des mots douloureux. Il n'était pas question de lui raconter ses merveilleux cours, de le tenir informé de ses excellentes notes. Était-ce le mauvais temps qui jouait sur son humeur ? Peut-être l'approche des fêtes de fin d'année ?
Alice releva sa plume de son parchemin, la gorge nouée. Rédiger cette lettre, coucher ses sentiments sur papier, était-ce une si bonne idée que cela ? La blanche tête commençait à en douter. Elle inspira, expira, et se remit à écrire. Maintenant qu'elle avait commencé, il fallait continuer.

La nuit était tombée depuis quelques heures maintenant. La plupart des élèves étaient certainement en train de rejoindre la grande salle, à présent. A cette simple pensée, le ventre de Alice se mit à grogner. Alice ne s'en préoccupa pas. Elle était focalisée sur sa marche jusqu'à la volière. Elle grimpait les étages en silence, la gorge nouée. Dans ses mains gantées, elle tenait la lettre adressée à son père. Elle était bien plus longue que toutes les autres qu'elle avait déjà écrite pour lui.

Alice franchit les portes de la volière et, aussitôt, son nez fut agressé par l'odeur de la fiente et de la putréfaction des petits cadavres laissés à l'abandon par les hiboux. Elle retint un haut le cœur. Finalement, Alice avait certainement bien fait de passer à la volière avant d'aller au festin. Les quelques bougies murales étaient allumées, leur lumière orangée donnant à la pièce un air chaleureux.
Alice regardait tout autour d'elle. La majorité des hiboux n'étaient pas dans la volière, certainement en chasse. Ses yeux se posèrent sur une chouette rousse, perchée dans son nichoir, qui dévorait une petite souris.

- J'ai besoin de toi, dit-elle en s'avançant vers l'oiseau. Il faut que cette lettre aille à Limerick, en Irlande. Au domaine Sangblanc.

La chouette releva son bec plein de sang sur la petite fille. Elle déploya ses ailes pour inviter Alice à la laisser tranquille.

- Bien, bien ! lança Alice en s'écartant d'un pas. Termine ton repas ! Tu iras après...

L'oiseau semblait satisfait de cette réponse, et se remit à son horrible repas. Alice en profita pour lire sa lettre une dernière fois.
Cher Père,

Je ne vous écris pas pour vous donner des nouvelles de ma journée. Je n'ai rencontré personne de plus. Je n'ai pas eu de note. Je n'ai pas eu à donner la moindre réponse. Je n'ai rien à vous raconter concernant cette journée.

Alors, je voulais vous parler de toutes les autres.

Le mois dernier, j'ai été méchante avec un de mes camarades. C'est un né-moldu. Je lui ai dit qu'il n'avait rien à faire à Poudlard. Je lui ai fait comprendre que son existence même était une insulte au monde sorcier. J'ai agi comme Mère l'aurait fait, ou comme Thomas.
Je lui souhaite du mal pour avoir osé me répondre. Je lui en veux d'avoir osé échanger un mot avec moi. J'ai envie qu'il souffre comme moi j'ai souffert. Est-ce que vous croyez que je deviens comme eux ? J'ai peur.

Et il y a un an de cela, à cette même période, j'ai dit à Jacob qu'il était le moins aimé de la famille. Vous vous souvenez ? Il a préféré retourner à passer Noël à Poudlard, cette année là. C'était de ma faute. Je voulais qu'il ressente ce que moi j'avais ressenti toute ma vie. Au moins une fois. Et vous savez ce qu'il a fait, après cela ? Il m'a envoyé des patacitrouilles depuis Poudlard. Jacob n'est pas le moins aimé. Jacob est le plus différent. Et contrairement à ce que je pensais, la différence peut être une force lorsqu'on sait s'y prendre. Jacob me manque, Père. Il me manque tellement fort. J'aimerai tant le voir à Noël, cette année. Pour m'excuser. Pour lui dire à quel point je m'en veux, à quel point je l'aime, et à quel point sa différence est belle.

J'ai peur de devenir comme Mère et Thomas. Je veux devenir comme vous, et comme Jacob. Mais je ne sais pas comment m'y prendre. J'ai mal à l'intérieur de mon cœur. Je suis tout le temps en colère. J'ai envie que tout le monde paie. Je veux voir tout le monde pleurer, se tordre de douleur par terre. Je veux qu'ils comprennent ce que c'est que de souffrir. Mais je m'en veux de désirer tout cela. Je ne sais plus quoi penser. J'aimerais que Jacob soit là pour me dire comment il a réussi à s'en sortir avec toute cette colère.

Vous me manquez, Père. Je vous embrasse.

Alice
Alice resserrait la lettre entre ses doigts. Son père connaissait sa douleur, sa colère, sa tristesse. Et il connaissait la force qui en avait résulté. Mais il ignorait certainement qu'Alice faisait payer les autres à la place des vrais fautifs. Comment allait-il réagir ? Alice l'ignorait. Elle connaissait son père, tout ce qu'il était, tout ce qu'il n'était pas. Mais ce soir, Alice naviguait en eaux troubles. Elle ne savait même plus qui elle était elle.

La chouette rousse, ayant finit son repas, hulula à l'attention d'Alice.

- Ce n'est pas trop tôt, dit-elle en rejoignant l'oiseau pour lui attacher la lettre. Tu as bien compris ? Limerick, Irlande, Domaine Sangblanc, Dorian Sangblanc. Merci, bel oiseau.


Le rapace ne traina pas plus longtemps, et s'envola. Alice prit une grande inspiration en regardant les plumes rousses s'évanouir dans l'obscurité. Son coeur n'était pas plus léger, contrairement à ce qu'elle aurait pensé. Sa gorge était toujours nouée.

Alice craignait la réponse de Monsieur Sangblanc.

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN