Octobre 2043


La journée était enfin terminée, le week-end s'annonçait, bref, c'était un vendredi. Olympe tournait en rond dans son dortoir. Elle cherchait quelque chose, mais elle n'arrivait pas à mettre la main dessus. Au départ, elle ne savait même pas ce qu'elle cherchait. Une horrible sensation de manque la hantait depuis la veille. Outre ses parents, elle s'était toujours sentie très proche de ses sœurs, malgré la distance géographique. Après plusieurs heures de réflexion, elle en était arrivée à la conclusion qu'elle était plus affectée par cet éloignement, qu'elle ne voulait le croire. Même si ses amis n'étaient pas loin, elle se sentait étrangement vide, étrangement seule. Les battements de son cœur se répercutaient en échos dans sa cage thoracique, sans but, ou destinataire. Habituellement, celui-ci bat toujours à l'unisson avec deux autres, plus petits, plus jeunes, qui lui réponde.

Pour combler ce manque, elle décida d'écrire à ses cadettes. Ces petites filles attachiante qu'elle aimait pourtant de toutes ses forces. Elle pensa un instant à envoyer un courrier formel à sa mère, simplement pour s'assurer de son état de santé, mais elle décida de poursuivre son silence. La jeune fille avait décidé de ne pas donner de signe de vie avant d'être prête à pardonner, or ce n'était pas le cas.

Quoi qu'il en soit, elle monta à la volière pour se dégourdir les jambes et envoyer quelques hiboux. Le manque alourdissait chacun de ses pas. Ils se faisaient de plus en plus traînant. Si elle continuait comme ça, elle devrait ramper pour atteindre le sommet de la tour. Elle rentra dans la grande pièce, se faufila parmi les volatiles, et s'écroula sur une chaise. Une enveloppe posée dans un coin attira son attention. Ses initiales étaient écrites en grand dessus. L'enveloppe semblait bien remplit, car elle était bombée à certains endroits.

Il devait être aux alentours de 19 heures quand Jules décida de quitter ton dortoir, dans lequel la flemmardise l'avait recouvert, pour aller prendre l'air, son sac sur le dos. Le lieu d'isolement habituel de Jules était proche du lac, sur une petite dalle en pierre au pied d'un arbre. Le jeune garçon décida de quitter l'enceinte intérieur de l'école de magie pour rejoindre son endroit fétiche. Il passa par les grands escaliers mais il glissa sur un objet quelque peu étrange. Devant tout le monde, il chuta et dévala les escaliers à toute vitesse ; quelques moqueries se furent entendre mais Jules était habitué à ce genre de commentaire car à vrai dire, ce n'était pas la première fois qu'il chutait en public. Devenu rouge de honte, le Poufsouffle ramassa son carnet qui était alors tombé sur l'objet coupable de sa chute : une sorte de médaillon.

Jules était à présent sur le parvis du collège magique, sa trouvaille dans sa poche. Il se dirigea vers le parc et une fois arrivé, il s'installa dans son petit coin à l'écart. Avant d'examiner le médaillon, le jeune adolescent fit bien attention qu'il n'y ait personne aux alentours. Ayant toujours aimé faire des listes : il énonça :
- "Avoir vérifier que personne n'est aux alentours, fait ! Examiner l'objet soigneusement, en cours d’exécution. Chercher son propriétaire, action future."

Le jeune homme fit tourbillonner l'objet de main en main afin de voir tous les détails de celui-ci. Il aperçut alors un petit bouton. Il appuya alors dessus et un léger clic se fit entendre. Le médaillon s'ouvrit en deux et il put lire les inscriptions O.W. Jules se doutait bien qu'il s'agissait des initiales d'une personne mais cela ne lui rappelé rien.
Afin de rendre l'objet à son propriétaire, Jules décida de sortir son carnet de son sac ainsi qu'une enveloppe. Il inscrivit donc sur l'enveloppe O.W et glissa le médaillon dedans accompagné du médaillon. Après avoir refermé l'enveloppe, il s'écria :
- "En route pour la volière !"

Le trajet prit une quinzaine de minutes pour qu'au final, une fois arrivé, il déposa juste l'enveloppe qui était alors bombée dans un coin de la pièce, proche du bureau d'écriture.

Olympe se saisit du paquet, et pensa à toutes les personnes qu'elle connaissait et qui avaient les mêmes initiales. Aucune ne lui vint à l'esprit. Elle était tentée de l'ouvrir. Après tout, si la véritable propriétaire venait se plaindre, la jeune fille lui expliquerait qu'il s'agissait d'un malentendu. Délicatement, elle défit l'enveloppe, et glissa ses doigts à l'intérieur. Ils heurtèrent rapidement une surface froide et métallique. Une chaîne, tout aussi froide s'enroula autour de ses dernières phalanges.

Elle prit l'objet à pleines mains, et le sorti de la pochette. À sa plus grande joie, elle reconnut son collier, celui que sa grand mère lui avait offert, celui auquel elle tenait tant. Sans attendre, elle noua l'attache et le passa autour de son coup. Toute guillerette, elle s'assit devant le bureau de la volière. Heureusement, car au même moment, un flot d'émotions, contradictoire et très violentes l'assaillirent. Rien qu'assise, elle avait du mal à tenir en équilibre, alors debout, elle serait sans aucun doute tombée à la renverse. Cette déferlante passée, la jeune Watson se sentit mieux que jamais. Elle avait retrouvé cette connexion unique avec ses sœurs, et un semblant de paix intérieur l'avait gagné.

La jeune rédactrice, prit une plume, un parchemin et un encrier. Elle voulait absolument remercier la personne qui l'avait retrouvé, mais elle n'avait aucun indice sur son identité. Sa seule solution était de lui laisser un mot au même endroit que la lettre. Si un jour, il venait vérifier que le colis avait bien été réceptionné, il tomberait dessus, non ?

Bonjour bonsoir (selon l'heure de la journée à laquelle tu vois ce message),
Je ne sais pas qui tu es, mais je tenais à te remercier. Merci beaucoup d'avoir ramené mon collier. C'est un peu stupide de s'accrocher comme ça aux choses, cela m'arrive rarement, mais bizarrement, cet objet a une histoire qui lui est propre, et à laquelle je tiens énormément. J'espère que ta vie à Poudlard se passe bien, et je te souhaite tous les bonheurs du monde.

Sincèrement,
O.W.

Elle referma le tout, cela le message avec de la cire, et un sceau qui se trouvaient à porté de main, et déposa l'enveloppe, exactement au même endroit. Juste avant ça, elle écrivit à l’emplacement habituel de l'adresse : "De la part de O.W.", et rentra en salle commune, toute heureuse.

Désolée pour le retard !

L'enveloppe avait été déposé par Jules depuis environ une semaine et chaque jour il allait voir si son destinataire avait réceptionné l'enveloppe. Ce n'est que neuf jours plus tard que le courrier avait disparu. Une soudaine peur le prit le cœur, "imagines si quelqu'un d'autre s'est emparé du médaillon ?".

Le morceau de papier déposé Olympe était visible depuis l'entrée de la volière mais il fallait vraiment y prêter attention pour le voir. S'approchant doucement par peur de déranger, il était à présent au pied du mur et sautilla à plusieurs reprises avant d'attraper du bout de ses doigts froids l'enveloppe. C'était exactement la même que Jules avait utilisé sauf que quelques mots s'étaient ajoutés devant les initiales de la fillette, ce qui transforma donc le sens de la phrase : "De la part de O.W".

Un joli cachet de cire avait été déposé pour refermer l'enveloppe et Jules prit soin de l'ouvrir. A l'intérieur il n'y avait qu'un petit bout de papier remerciant le jeune adolescent et expliquant qu'un sincère amour été porté sur cet objet. Cela toucha Jules qui ne savait trop quoi faire entre répondre une dernière fois à ce papier ou alors partir de la volière en se disant que c'est une mission accomplie.
Il ne mit pas longtemps à se décider et de sa belle plume, il écrivit ces mots :

Bonjour à toi,
Ça me fait vraiment plaisir que tu sois satisfaite d'avoir récupéré cet objet magnifique. Il doit être assez lourd à porter autour du cou non ? Mais cela n'enlève en aucun cas sa beauté !
Je ne sais absolument pas qui tu es et je pense que tu ne sais pas qui je suis, c'est pourquoi je me présente : Je suis Jules Circinus mais tu peux m'appeler Ju'. Je suis en deuxième année chez les Poufsouffle.

J'espère avoir la chance de te croiser dans les couloirs,
Passes une bonne journée,
J. Circinus

A peine après avoir rédigé le mot, il me plia en quatre et l'inséra dans l'enveloppe qui témoignait de la propreté de la volière au vue de l'épaisse couche de poussière qu'elle possédait sur sa devanture.

Il déposa alors le courrier au même endroit qu'il l'avait trouvé et partit en sautillant en direction de son cours de vol.