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25 nov. 2018, 11:35
 Privé-Alice Sangblanc  Par-delà l'insouciance
2 Septembre 2043


Le crépuscule plongeait le château dans l'obscurité lorsque Caleb pénétra enfin dans la volière. En ce premier jour de classe, le jeune garçon s'était empressé de partir à la découverte du château. Ses pérégrinations l'avaient conduit aux quatre coins de l'école. Tout comme ses prédécesseurs avant lui, la fourberie des escaliers et la malice de certains fantômes l'avaient quelque peu malmené.

Le souffle court, le garçon s'accorda quelques instants pour reprendre ses esprits au pied des centaines de perchoirs qui ornaient la volière. Le froid s'insinuait partout, la faute à l'absence de fenêtres et aux courants d'air qui en résultaient. A cela s'ajoutait l'austérité de la pierre brute qui formait l'armature de la pièce. L'odeur de fientes et des cadavres de rongeurs mêlée à l'humidité de la paille parachevait un tableau déjà bien noir aux yeux du natif d'Oxford.

Néanmoins, l'élève de premier année tempéra cette pensée lorsqu'il posa plus attentivement son regard sur la multitude de rapaces qui l'observaient. Leurs yeux ambrés portaient en eux la marque de la bienveillance. Apaisé par cet excès d'attention, le nouveau membre de la maison Poufsouffle en oublia presque ce pourquoi il était venu et le froid aussi perçant que le givre.

Envoûté, pour sûr il l'était. A tel point qu'il se surprit à entonner une chanson qu'il avait pour habitude de fredonner accompagné de sa guitare en fin de journée dans la parc de l'université où officiait son père. La musique demeurait sans le moindre doute la chose moldue pour laquelle il éprouvait la plus grande révérence.

Le sorcier de sang-mêlé continuait à chanter lorsqu'une chouette effraie fit irruption dans la volière le ramenant par-là même à la raison de sa présence. Il glissa la main dans l'une de ses poches intérieurs et en sortit une enveloppe non cachetée.


- L'un ou l'une d'entre-vous peut-il faire parvenir cette missive à mes parents à Oxford ?

L'un des grands-ducs hulula à plusieurs reprises en signe d'approbation. L'aîné Salander s'en approcha et exhiba la lettre de l'enveloppe afin de la lire une dernière fois et vérifier qu'il n'avait rien oublié.

Maman, Papa,

J'espère que vous vous portez bien. Pour ma part, la rentrée s'est agréablement bien passée. Le Choixpeau m'a envoyé chez Poufsouffle, ce qui me ravit au plus haut point. Mon accueil au sein de la maison a été des plus attentionnés.

Bien que je ne me sois pas encore fait de véritables amis, je ne doute pas une seule seconde que cela ne change dans les prochains jours. J'ai la sensation que beaucoup parmi les élèves de première année sont dans l'expectative et partagent ma fébrilité.

Quoiqu'il en soit, ne vous inquiétez pas pour moi, je m'en sors très bien pour le moment. Outre mes premiers cours, somme toute assez sommaires pour le moment, ma première journée en tant qu'étudiant de Poudlard m'a permis de parcourir l'immensité du domaine. Jusqu'à présent, je ne mesurais pas le faste de l'établissement, c'est chose faite désormais. Et en prime j'ai fait les frais, tout comme maman en son temps, du caractère pernicieux des escaliers ainsi que de l’espièglerie de certains spectres.

Pardonnez mon manque d'exhaustivité mais ma lettre n'a seulement pour vocation de vous signaler que je vais bien (et puis je dois bien le reconnaître, il me reste encore beaucoup à découvrir... passages secrets, créatures et monstres en tout genre...).

Je vous embrasse fort tous les deux.

Caleb

PS : je ne plaisantais pas au sujet des monstres :biggrin:

La lettre parut lui convenir. Un brin synthétique, mais dans sa famille, il n'était jamais question d'épiloguer (à part lorsque son père, par déformation professionnelle, s'embarquait dans un argumentaire sur un sujet de droit à dormir debout...). Il rangea la lettre dans l'enveloppe, la cacheta et la confia au volatile qui en quelques battements d'ailes disparut à l'horizon.

Sa tâche désormais accomplie, le jeune homme se remit à chanter en pensant au festin qui l'attendait.


- This could be the end of everything.. So why don't we go.. Somewhere only we know ?

Les derniers mots du refrain résonnèrent beaucoup moins que les précédents. Le couplet suivant se perdit dans la gorge de Caleb lorsqu'une jeune fille fit irruption dans la volière. Le jeune garçon lui donnait un ou deux ans de plus que lui. Les boucles ivoires de la demoiselle ne le laissèrent pas indifférent. Sa beauté naturelle tranchait avec les standards moldus de beauté auxquels il était habitué. Il se hasarda à lui adresser ses salutations, mais aucun mot ne daignait sortir.

25 nov. 2018, 23:10
 Privé-Alice Sangblanc  Par-delà l'insouciance
Ce premier cours de sortilège avait été fascinant. Alice ne s'était jamais intéressée aux sorts. Finalement, cela pourrait bien changé. Ce cours terminé, il signait la fin de ce premier jour de rentrée. Alice quitta la salle de la salle de de Miss Perkins et s'adossa au mur, le temps de laisser passer tous ses camarades. Hors de question de faire partie de la vague d'élève. Bientôt, les couloirs grouillèrent d’élèves de chaque année. Le brouhaha de leurs pas et de leurs discussions résonnaient dans le couloir du troisième étage. Alice ne bougeait pas. Certains regards curieux se posaient parfois sur la longue chevelure de neige d’Alice, sans qu’elle n’y prête une attention particulière. Tout ce qu’elle désirait, c’était rejoindre sa destination sans être obligée de se mêler à la foule.

Une dizaine de minute plus tard, le couloir s’était vidé. Quelques retardataires déambulaient encore, mais Alice se décida à quitter son mur pour rejoindre les escaliers. Ces maudits escaliers. Elle n'était pas en terrain inconnu : elle avait bien évidemment lu l'Histoire de Poudlard, bien plus d'une fois. Mais maintenant qu'elle devait les emprunter, c'était différent. Alice n'aimait pas qu'on lui impose quoi que ce soit, et les escaliers enchantés n'échappaient pas à la règle !

Finalement, après plusieurs minutes à batailler avec les escaliers, à voyager d'un étage à un autre, à passer de couloir en couloir, Alice réussi à atteindre l'endroit qu'elle désirait : la tour Ouest. Elle comptait bien raconter sa journée à son père. Les cours qu’elle avait eu, ceux qu’elle avait plus particulièrement aimé, son possible début d’amitié avec une camarade verte et argent... Un sourire étira les lèvres d'Alice. Oh oui, elle en aurait des choses à dire.

L'air frais de ce début de soirée vint chatouiller le nez de la blanche tête. Elle ajusta son col, ses bras frémissants. Alice avait décidé de rédiger sa lettre dans la volière. Le hululement des hiboux était apaisant. Bien sûr, il fallait s'accommoder de l'odeur de la fiente et des petits animaux putréfiés, mais Alice voyait cela comme un avant goût de la vie qu'elle désirait avoir, ses ASPIC obtenus. De toutes façons, elle préférait la présence des rapaces à celle de ses camarades. Ils étaient bruyants pour la plupart, inintéressants pour la quasi totalité.
Elle gravissait les marches, tout en inspirant profondément. Le hululement des hiboux provenait enfin à ses oreilles. Alice étira un doux sourire. Un sourire qui se figea peu de temps après.

« - ... could be the end of everything...

Il y avait quelqu'un dans la volière. Quelqu'un qui chantait. Un garçon. Alice en était certaine. Elle franchit le seuil de la volière, curieuse de savoir qui avait trouvé public chez les hiboux.

- ...So why don't we go.. Somewhere only we know ?

Son chant s'était mué en une murmure qui se perdit dans sa gorge. C'était bel et bien un garçon aux cheveux châtains, quelques unes de ses mèches bouclant timidement sur son crâne. Ses yeux vert émeraude étaient pointé sur Alice. La fillette le regardait sans dire un mot, sans faire un geste.
Le garçon se décida enfin à la saluer, sans prononcer la moindre syllabe. Alice agita un peu la tête pour se réveiller, et étira un léger sourire.

- Bonjour...Est-ce que je peux entrer ?

Ce n'était pas vraiment une question, plus une annonce de ce qu'elle voulait faire. Et de ce qu'elle allait faire. Alice s'avança dans la volière en souriant au garçon. Quelques yeux jaunes l'observaient alors qu'elle examinait la pièce, cherchant un endroit épargné par les fientes.

- Tu as une jolie voix, dit Alice en s'approchant d'un petit rebord oublié des hiboux. Qu'est-ce que tu chantais ?

Alice s’exprimait avec une certaine maturité. Elle parlait avec assurance, son ton était soutenu. Ce n’était pas quelque chose d’habituel chez les enfants de son âge, ces derniers parlant sans réfléchir à leur ton ou à leurs mots.
Elle fit passer son sac devant elle et sorti un livre, un parchemin vierge, un encrier et une plume : Alice s'installait un petit pupitre improvisé.

- Par Merlin, dit-elle pour elle même, frissonnante. J'en viens à regretter la cheminée de la salle commune...»

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN

28 nov. 2018, 10:15
 Privé-Alice Sangblanc  Par-delà l'insouciance
- Bonjour...Est-ce que je peux entrer ?

Ainsi, le silence fut brisé. Force fut de reconnaître que les paroles de la jeune femme relevaient plus de l'avertissement bienveillant que de la question emprunte de timidité. En effet, la demoiselle amorçait déjà quelques pas dans sa direction. Son sang-froid recouvré, Caleb finit par s'exclamer non sans mal :

- Salut ! Hum... Désolé que tu aies dû assister à cela...

Lorsqu'elle arriva au même niveau que le membre de la maison Poufsouffle, le sang-mêlé remarqua le serpent émeraude étampé ses vêtements. Sa mère l'avait prévenu à de nombreuses reprises qu'à Poudlard, certaines maisons souffraient d'une réputation plus sulfureuse que les autres. Serpentard était la reine en la matière. Dès le premier jour, le premier-né Salander avait entendu tout un tas de rumeurs sur d'anciens élèves de Serpentard ayant mal tourné par la suite. Toutefois, l'enfant n'accordait que peu de crédit aux ouï-dires et abhorrait les préjugés, c'est pourquoi il gracia son interlocutrice de son plus beau sourire.

Lorsqu'elle l'eût enfin dépassé pour s'attabler au creux d'un nid inoccupé, elle lui adressa d'une voix étrangement adulte pour son âge :


- Tu as une jolie voix ! Qu'est-ce que tu chantais ?

La question trahit l'origine de la sorcière aux boucles argentées. La chanson était un morceau particulièrement connu. Seule un sang-pur, complètement bercé dans le monde Magique et tenu à l'écart de la vacuité du monde Moldu, pouvait en ignorer l'existence.

- Somewhere only we know de Keane. C'est assez connu chez les Moldus. Merci pour le compliment, mais je ne le mérite pas..

Elle commença à rédiger quelque chose tout en marmonnant des mots dont il ne saisit pas le sens. Dans un élan de sociabilisation, le garçon fit demi-tour pour se porter à sa hauteur et lui dit sobrement :

- Je m'appelle Caleb. Caleb Salander. Je suis en première année. Et toi, comment t'appelles-tu ?

28 nov. 2018, 17:24
 Privé-Alice Sangblanc  Par-delà l'insouciance
Elle écoutait distraitement le garçon lui annoncer le nom de la chanson qu’il avait précédemment chantée, trop occupée à préparer son pupitre improvisé. Cependant, elle avait entendu le principal : c’était moldu. Ce n’était pas si mal. Et c’était plutôt élégant, comme la façon d’être de ce garçon. Était-il un né-moldu ? Très probable. Alice décida de ne pas se formaliser. Il avait l’air normal, et ne dégageait pas le même air stupide que certains de ses camarades, pourtant de famille de sorcier. Comme quoi, la robe ne fait pas le sorcier.
Alice haussa une épaule. Elle trempa la pointe de sa plume dans son encrier et se mit à rédiger. Son écriture était élégante, et rapide. Elle savait exactement ce qu’elle devait écrire.
Cher Père,

Vous recevrez certainement cette lettre en même temps que celle que je vous ai rédigée ce matin. Mais je voulais absolument vous raconter ma journée...
Alice entendait le garçon marcher dans son dos, jusqu’à ce qu’il la rejoigne. La jeune fille releva ses yeux d’argent sur lui, curieuse de savoir ce qu’il voulait.

« - Je m'appelle Caleb. Caleb Salander. Je suis en première année. Et toi, comment t'appelles-tu ?

La jeune fille l’observait. A en croire par le blaireau qui ornait sa poitrine, le dénommé Caleb était un Poufsouffle. Elle ne les avait pas imaginé comme ça. Ses frères les avaient décrit comme étant des simplets, légèrement gauches, et affreusement idiots. Mais ce garçon là, il n’avait pas l’air stupide. Alice étira un léger sourire en le regardant. Il avait l’air plutôt gentil. Et intéressant.

- Enchanté, Caleb. Je m’appelle Alice, Alice Sangblanc. Première année également. Mais pour ma part, je suis du côté vert et argent.

Elle tapota son doigt sur le serpent présent sur sa propre robe, son sourire ne quittant pas ses lèvres. La blanche tête reposa sa plume sur son parchemin. Sa lettre pouvait attendre.
Alice se tourna vers Caleb, ses mains dans son dos.

- Et donc tu viens de chez les moldus ? Ce doit être étrange pour toi, ce château, non ?

Encore une fois, sa question ressemblait plus à une affirmation. Alice s’adossa au mur, ses yeux plantés sur Caleb. Elle continuait à sourire.

- Et qu’est ce que veut dire cette chanson, au juste ..? Elle a l’air plutôt jolie, d’après ce que j’ai entendu et... plutôt romantique, non ? »

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29 nov. 2018, 19:07
 Privé-Alice Sangblanc  Par-delà l'insouciance
- Enchanté, Caleb. Je m’appelle Alice, Alice Sangblanc. Première année également. Mais pour ma part, je suis du côté vert et argent.

Un sourire discret illumina les traits fins de la demoiselle. Après qu'elle eût fièrement exhibé l'emblème de sa maison, Caleb reçut l'attention pleine et entière de la jeune fille. Désormais, elle lui faisait face, debout, les mains cachés dans son dos, sous sa cape.

- Et donc tu viens de chez les moldus ? Ce doit être étrange pour toi, ce château, non ?

En fin de compte, le premier-né Salander n'avait pas été trop présomptueux au sujet d'Alice. Dans sa bouche, le mot "moldu" sonnait comme une énigme . Il ne faisait aucun doute qu'elle n'était pas coutumière des pratiques moldues.

- Je suis de sang-mêlé si telle est ta question. Moldu par mon père, sorcier par ma mère. (A vrai dire, "étrange" n’était pas le mot qui convenait le mieux à la situation.) Le mot qui me viendrait plutôt à l'esprit serait "dépaysant".

L'élève de Serpentard devait s'être rendue compte qu'elle avait été un peu trop catégorique avec sa question puisqu'elle s'était raidie et collée au mur d'une manière on ne peut moins naturelle. Caleb fit un pas en arrière pour lui laisser un peu d'espace.

- Et qu’est ce que veut dire cette chanson, au juste ..? Elle a l’air plutôt jolie, d’après ce que j’ai entendu et... plutôt romantique, non ?

Alors qu'il pensait être parvenu à s'extirper de toute autre question concernant son interprétation pitoyable, une nouvelle demande créa un moment de malaise supplémentaire. Les joues du première année s'empourprèrent en un instant. Il toussa une fois avant de se lancer dans son explication :

- Eh bien... cela parle d'un lieu connu des seuls auteur et destinataire de la chanson. Je présume qu'à mes yeux, ce lieu, c'est Poudlard. Je dois reconnaître que c'est plutôt agréable à chanter. Pour ce qui est du romantisme, je n'y connais pas grand chose, alors je ne m'avancerai pas...

Le natif d'Oxford semblait satisfait de sa réponse. Pour la première fois depuis son arrivée au château, il était en mesure d'avoir une conversation sincère et personnelle avec quelqu'un. Il ne voulait pas que cela s'arrête, c'est pourquoi il reprit :

- Ça va te paraître un peu minable comme demande. (il prit deux grandes inspirations) Je ne sais pas ce qu'il en est pour toi, mais pour ma part, je n'ai pas encore eu l'occasion de me faire de véritable ami ici... La plupart des conversations que j'ai eues jusqu'à présent tenaient plus des lieux communs que des échanges enrichissants et exaltants. Alors... (il tendit sa main) Soyons amis !
Dernière modification par Caleb Salander le 01 déc. 2018, 14:15, modifié 1 fois.

01 déc. 2018, 00:17
 Privé-Alice Sangblanc  Par-delà l'insouciance
Un sang-mêlé. Encore un. Alice ne comprenait pas comment quelqu'un de son univers pouvait tomber amoureux d'un ou d'une moldue. Cela la dépassait. N'y avait-il pas assez de sorcier et de sorcière en mal d'amour ? Peut-être était-ce le charme de la différence, le goût de l'inconnu ? Peut-être que la mère de Caleb regardait son époux avec le même regard qu'Alice portait sur les créatures étrangères aux terres britanniques ?
Alice avait sourit en voyant les joues de Caleb se teinter de rouge. Ce n'était pas de la moquerie, seulement un léger amusement emprunt d'affection. Comme un sourire qu'on accorde volontiers à un croup venant de faire le beau.
La fillette semblait très intéressée par l'explication du sang-mêlé. Alice avait toujours été fascinée par les émotions que pouvaient dégager les chansons. Visiblement, Caleb aussi était sensible à ce que la musique pouvait apporter.

« - C'est très intéressant, dit-elle dans un sourire.
- Ça va te paraître un peu minable comme demande.

Caleb prit deux grandes inspirations, sous le regard intrigué d'Alice.

- Je ne sais pas ce qu'il en est pour toi, mais pour ma part, je n'ai pas encore eu l'occasion de me faire de véritable ami ici... La plupart des conversations que j'ai eues jusqu'à présent tenaient plus des lieux communs que des échanges enrichissants et exaltants. Alors...

Alice posa ses yeux sur la main que Caleb venait de lui tendre. Ses sourcils se haussèrent.

- Soyons amis !

Alice resta interdite quelques instants. La demande n'était pas minable, mais inattendue. Caleb ne manquait pas de cran, c'était certain pour Alice. Mais la jeune fille si confiante habituellement, fut troublée à cet instant. C'était assez rare pour qu'Alice en soi doublement perturbée.

- Eh bien...oui, dit-elle après un temps d'hésitation. Oui, bien sûr. Soyons amis. Pourquoi ne le serions nous pas, de touts façons ?


Alice se décolla du mur. Elle serra alors la main de Caleb, étirant enfin un sourire.

- J'en serai enchantée, à dire vraie. Tu as l'air d'être très aimable, et loin d'être idiot, ce qui semble être une prouesse si je me base sur ce que les autres élèves de Poudlard m'ont montrés jusqu'à présent. Je ne m'attendais pas à m'acoquiner avec un Poufsouffle dés le deuxième jour mais si ils sont tous comme toi...je risque d'y prendre goût.

Il était vrai qu'à son entrée à Poudlard, Alice ne pensait vraiment pas devenir amie avec un Poufsouffle. La patience, la gentillesse, la tolérance, la modestie... Les valeurs de la maison jaune et noire étaient si éloignées de ce que représentait Alice. La ruse, l'ambition, la fierté, la grandeur... Finalement, ce n'était pas pour lui déplaire. Comme son père lui répétait, il fallait qu'elle s'ouvre au monde pour se faire son propre avis. Est-ce qu'une maison pouvait vraiment définir une personne ?

Alice se posa à nouveau contre le mur, ses mains revenues dans son dos. Ses grands yeux d'argent étaient pointés sur Caleb, qu'elle dévisageait sans gêne.

- J'imagine que tu n'étais pas là pour te parfumer à l'essence de fiente de hibou, dit Alice. Tes parents doivent être très heureux de te savoir à Poudlard, non ? Enfin, mis à part ton père. Ce doit être tellement étrange pour lui. Époux d'une sorcière, père d'un sorcier...il doit se sentir terriblement malchanceux. Ou alors simplement différent ? Ce doit être une véritable torture d'être entouré de sorcier sans en être un. Il se confit à toi sur son ressenti ? »

La vie familiale de Caleb semblait fortement intéressée Alice. Ses yeux pétillaient de curiosité. Que pouvait-il y avoir de plus intéressant que l'inconnu ? Le monde moldu était une énigme pour la fillette Sangblanc. Pourtant, elle aimait les créatures étranges. Pourquoi ne s'était-elle jamais penchée sur le cas des moldus ?

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01 déc. 2018, 15:14
 Privé-Alice Sangblanc  Par-delà l'insouciance
- Eh bien...oui... Oui, bien sûr. Soyons amis. Pourquoi ne le serions nous pas, de toute façon ?

La main d'Alice serrait désormais la sienne avec délicatesse. Cela avait été plus facile qu'il ne l'avait pensé. Visiblement, elle éprouvait le même regret que lui à l'endroit de ses pairs. Une remarque appuyée sur son appartenance à la maison jaune et noire prouva qu'il avait fait forte impression. Caleb cherchait à détourner le regard, sans y parvenir. Son interlocutrice le dévisageait sans ciller, tel un serpent.

- J'imagine que tu n'étais pas là pour te parfumer à l'essence de fiente de hibou.

La plaisanterie lui rappela où ils se trouvaient. La volière décrochait haut la main le titre d'endroit le moins glamour pour avoir une conversation, et cela sans même s'attarder sur la température glaciale qui y régnait.

- Tes parents doivent être très heureux de te savoir à Poudlard, non ? Enfin, mis à part ton père.

Voilà où elle voulait en venir.

- Ce doit être tellement étrange pour lui. Époux d'une sorcière, père d'un sorcier... il doit se sentir terriblement malchanceux.

Ce qu'il y avait de magnétique dans ces propos aux yeux du natif d'Oxford, c'était comment l'étranger fascinait celui qui n'avait jamais eu l'occasion d'y goûter.

- Ou alors simplement différent ? Ce doit être une véritable torture d'être entouré de sorcier sans en être un. Il se confie à toi sur son ressenti ?

Elle touchait là une corde sensible. Par le passé, le premier-né Salander avait surpris des conversations ("disputes" eût été le terme idoine) nocturnes entre ses parents. Son père avait à plusieurs reprises reproché à sa mère ses absences répétées. La faute à un Ministère de la Magie toujours plus concerné et impliqué, et des moyens de leur côté bien trop insuffisants. Bien que ces querelles n'allaient jamais bien loin, elles mettaient en exergue un mal-être. M. Salander, Moldu de son état, ne pouvait pas comprendre le monde Magique et les obligations de son épouse, justement parce qu'elles lui étaient étrangères.

- Mon père se confie rarement. (il se racla la gorge) Le mot "torture" est probablement exagéré mais il est clair qu'il lui arrive de ne pas bien vivre la situation. (il se rappela alors d'une phrase de son père) La différence est la reine des épreuves.

Les mots n'avaient pas à être expliqués, ni même interprétés. L'enfant laissa le soin à sa nouvelle amie dans faire l'exégèse.

Bien qu'il eût l'impression d'être là depuis plusieurs heures, cela ne faisait en réalité que quelques instants qu'il partageait la volière en très charmante compagnie. Aussi souhaitait-il en apprendre davantage sur elle.


- Quelles sont tes aspirations ? Après Poudlard ? (il lui adressa en clin d’œil) Ne t'en fais pas, je ne deviendrai pas barde ou musicien.

Caleb s'attendait à une réponse pétrie d'ambition de la part d'une verte-et-argent.

03 déc. 2018, 20:55
 Privé-Alice Sangblanc  Par-delà l'insouciance
Alice acquiesçait doucement de la tête en écoutant les mots que prononçaient Caleb. Visiblement, la vie de famille n'était pas son sujet préféré. Le jeune Poufsouffle avait décidé de ne pas rentrer dans les détails, et Alice le déplorait. Elle aurait aimé connaître le point de vue d'un moldu sur leur monde. Et qui de mieux qu'un père pour se confier à son enfant ?
La Serpentard étira un léger sourire qui se voulait bienveillant. La vie de famille conflictuelle, elle connaissait. Suffisamment pour éprouver un sentiment proche de la tristesse. Il aurait été inapproprié de le prendre par l'épaule pour lui dire qu'elle comprenait, et encore bien moins poli de lui donner le moindre conseil. Mais c'est ce qu'Alice aurait aimé faire, car c'est ce qu'elle aurait apprécié, il y a quelques années auparavant.

« - Quelles sont tes aspirations ? Après Poudlard ? Ne t'en fais pas, je ne deviendrai pas barde ou musicien.

Caleb venait de lui adresser un clin d'oeil. Ce geste simple arracha pourtant un petit rire à Alice.

- De toutes façons, tu n'aurais pas de quoi écrire une très jolie chanson. Je n'ai pas les aspirations qu'on imaginerait pour quelqu'un comme moi...enfin, en tant que Serpentard, je veux dire.

Alice marqua une pause, pour prendre une petite inspiration.

- Je compte entrer à l’Institut Supérieur de Droit Magique, pour ensuite accéder au ministère de la magie, au Département de Contrôle et de Régulation des Créatures magiques. Je ferai mes armes à l’Office de recherche et de contrôle des dragons pendant quelques années, avant de partir étudier les Noirs des Hébrides dans le but de devenir draconologiste.

Alice haussait une épaule, comme pour signaler que ce n’était rien.

- Je ne suis pas encore bien décidée, ajouta la tête blanche. J’apprécie également les Pansedefers ukrainiens. Mais au bout du compte, tout ce que je souhaite, c’est que les sorciers du monde entier en sache plus sur les dragons, qu’ils changent de mentalité. Ce sont des créatures incomprises. Enfin, nous ne sommes pas dans cette volière pour parler des dragons.

La fillette s’éloigne du mur pour rejoindre son pupitre d’infortune. Elle rangea soigneusement ses affaires dans son sac. De toutes évidences, ce n’était pas le bon soir pour écrire sa lettre dans la volière. Alice devrait prendre l’habitude d’écrire dans sa salle commune.
La jeune fille pliait et dépliait ses doigts engourdis par le froid. Elle finit par reposer son regard sur le poufsouffle, l’air sûre d’elle.

- Je suis certaine que, malgré vos différences, ton père t’aime à en mourir, et qu’il est très fière de toi. Tu as l’air d’être un garçon vraiment très gentil, intelligent et intéressant, également. Il faut laisser du temps aux choses. Livrer ses sentiments, c'est une épreuve. »

Alice lui adressa un sourire qui se voulait chaleureux.

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08 mars 2020, 10:02
 Privé-Alice Sangblanc  Par-delà l'insouciance
RP ABANDONNÉ

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