Maude monta les marches menant à la tour ouest. En ce 15 septembre, un vent frais soufflait doucement sur ses épaules. Après avoir gravit les marches, elle arriva enfin à la volière. Des trentaines de hiboux et de chouettes s’y trouvaient appartenant à l’école ou à certains élèves chanceux. La jeune aiglonne se dirigea vers la rangée de chouette de l’école et sortit délicatement la liasse de lettres brouillones de son sac. Pendant une semaine, elle avait pleuré son départ de chez elle et désormais elle se sentait plus forte. Elle relit soigneusement sa lettre officielle, la plus acceptable, la moins triste, écrite durant son temps libre de sa belle écriture. Elle attendait avec impatience le moment où elle recevrait les lettres de sa famille. Elle prit alors une enveloppe où gracieusement elle avait dessiné des fleurs grâce à sa plume de paon offerte par sa mère et y glissa le résumé de son premier jour accompagné de ses impressions :

À : La famille Bailey-Chodron
De : Maude Bailey
Au : 35, rue Goldaff States, Ipswich
Le : 15 septembre 2043

Après, être resté silencieuse durant tout le trajet dans mon compartiment, on nous fit sortir du wagon. Des gens nous répartir en fonction de notre âge pour traverser un lac où se trouvait un calmar géant (d’après ce que m’avait dit une brune à lunettes dans ma barque). Ensuite, nous pénétrâmes dans le merveilleux château qu’est Poudlard. Ses murs en pierre, ses grands escaliers, et tout le reste donnait un sentiment magnifique que j’adorerais. Puis un professeur nous conduisit dans la grande salle. Le choixpeau est vraiment très rapiécé et sale mais je le trouve merveilleux et sympathique. Je suis passé la cinquième et j’ai été accueilli à Serdaigle ta maison, papa ! On m’a fait un grand accueil et le festin était tout simplement divin. Puis, je suivis les autres pour me rendre dans la salle commune et les dortoirs de Serdaigle. Les escaliers sont gigantesques et changent tout le temps de sens mais je trouve cela amusant même si ça fait peur à quelques uns. Puis, les plus grands nous donnèrent le mot de passe car bien évidemment, il est indispensable pour pénétrer dans notre salle commune. Je peux vous assurer que ses dortoirs sont tous simplement magnifiques et très chaleureux. Le bleu ornant les murs, les bibliothèques remplies de livres, la cheminée et les lourds tapis nous font nous sentir comme chez nous. Une gentille préfète nous a conduite vers nos dortoirs et je me suis assoupi très rapidement. Je ne vais pas vous mentir, je me suis mise à pleurer durant la nuit. Pendant la première semaine, je ne faisais que cela. Mais après, j’ai essayé de rester forte comme vous me l’avez toujours apprit. J’ai un naturel plutôt émotif mais pour vous, j’essayerai d’être toujours moins faibles.
Je trouve les cours, très instructifs et j’ai hâte d’apprendre encore et encore.
J’espère que ma petite Lola se porte bien. Dites lui que je l’aime et que je lui transmets tous mes bisous.
Dites également aux jumeaux que je n’ai pas eu l’occasion d’assister à un match de Quidditch mais que quand ça arrivera, je leur raconterai tout en détails.
Je vous aime et j’espère que vous vous portez bien
À bientôt (je pense fort à vous tous)

Je sentis alors une grosse goutte tombé sur la feuille que je tenais en main. Je la pliais alors rapidement et la glissai dans l’enveloppe grâce à une petite ficelle, je l’accrochait à un hibou gris et blanc tout simplement magnifique. Je regardai son médaillon : Manfred. Il se nommait Manfred. Je me promis alors que je l’utiliserai exclusivement jusqu’à en avoir un moi-même.
Je lui caressai alors le haut de la tête en lui disant de ma voix douce :
-Emmène ça à ma famille.
En voyant ce hibou s’envoler en direction du soleil couchant, je sentis toute la tristesse et la mélancolie que j’avais tant refoulé, remonter d’un seul coup. Et je sentis alors un flot de larmes coulés sur mes joues.

J'avais reçu la lettre de papa : 

Ma chère Maude,
Je suis si heureux pour toi. Heureux pour ton intégration. Comme je te l'ai maintes fois répété : Il faut toujours travaillé pour avoir ce que l'on veux, rien n'est dû. Mais j'ai confiance en toi ma chérie, tu es une merveilleuse sorcière et tu feras tes preuves un de ces jours. Je suis également fier que tu sois arrivé à Serdaigle, mon ancienne maison. Tu t'épanouiras et deviendras encore plus curieuse et cultivée que tu ne l'es déjà.  As-tu trouvé des ami(e(s) ? Je n'en doute point. Tu es tellement gentille et sympathique, si ce n'est pas le cas, ce n'est pas bien grave, les gens seront forcément attiré par toi à un moment. Et tes cours ? Tu n'en as rien dit de particulier, les cours de potions sont comme tu t'y attendais ? Tu t'en sors en histoire de la magie ?
Je vais arrêter de te poser des questions, à la maison tout se passe bien. Lola, est rentrée en primaire, les jumeaux travaillent normalement, ils ont hâte de te rejoindre à Poudlard. Ta mère était trop triste pour t'écrire mais sache qu'elle est fière de toi.
Nous sommes tous fiers de toi.
Je t'embrasse très fort
Ton papa qui t'aime

C'était tellement agréable de le savoir fier de moi, je l'aime tellement !

Pour moi, monter à la volière était devenue une habitude à prendre. Depuis que j'avais quitté mes parents, échangés avec eux était devenus vital. Que ferais-je sans leur réponse. Je me souvins de hier, ma scène de pleurs. Comme Shirley avait dû me trouver bête, mais elle était si gentille. Je m'assis par terre, ne cherchant aucunement le confort mais un endroit tranquille où je pourrais écrire. Je sortis ma plume de paon et un parchemin que j'avais laissé dans mon sac et je commençai la rédaction de ma deuxième lettre.

Papa, 
Merci pour ton soutien. Je suis très heureuse à Poudlard, tout est bien. Je me sens heureuse en cours, dans mes dortoirs partout. Les sorciers ici sont merveilleux. Je n'ai aucun problème avec l'histoire de la magie, ni avec le cours de potions. Au contraire, j'ai fait des progrès et trois devoirs. Qui n'ont pas encore été corrigé mais je te promets que quand j'aurais la note je te raconterais tout. C'est si important pour moi, Poudlard désormais.
Peux-tu dire bonjour à maman, Scott, Jean et Lola pour moi, 
Je ne comprends pas pourquoi maman ne désire pas m'écrire, elle est beaucoup plus forte que moi
Dis-lui qu'elle peut m'envoyer une lettre emplie de tristesse, ça ne me fera rien,
Je pleurerais dans mon coin mais j'aurai des nouvelles de ma maman adorée,
Maude, ta fille adorée

Je pliai la lettre un sourire aux lèvres, c'est la première fois qu'un de mes contacts avec ma famille ne me faisait pas fondre en larmes, j'avais évolué psychologiquement, mentalement. J'étais fière ! Manfred était encore plus beau qu'avant. Je glissai entre ses serres, ma lettre toute fraîchement écrite et il s'envola.  
Je fis un signe de la main et repartit vers la salle commune.

Aujourd’hui, j’allai rendre mon premier devoir. J’avais passé beaucoup de temps à réviser, rechercher pleins d’informations pour bien répondre. Après avoir mangé une brioche et un chocolat chaud, je me sentais d’attaque pour une nouvelle journée à Poudlard. Manfred arriva alors une grosse anveloppe dans les serres. Je savais qu’elle était pour moi et je me levais pour récupérer le paquet qu’ils allaient me rendre. J’avais reçu une grosse enveloppe contenant quelques lettres. Cette enveloppe était bleu Roy avec l’insigne de Serdaigle. L’enveloppe sentait le citron comme à son habitude et j’avais vraiment hâte de découvrir ce qu’elle contenait. Ces merveilleuses lettres qui me permettraient de garder espoir sur ma relation avec ma famille.
La journée se passa rapidement, j’eus un cours de Défense Contre les Forces du Mal, de Potions, de botanique, d’histoire de la magie et de vol. Elle s’était plutôt bien passé et avait plutôt duré. Après mon dernier cours et mon avancée sur mes devoirs à la bibliothèque et dans la salle d’étude. Je venais de terminer mon dîner dans la Grande salle et il restait une heure après le couvre-feu. Comme la Volière se trouvait dans la même tour que tous les appartements de Serdaigle, je décidais d’y finir ma soirée pour retourner me coucher après.
J’avais remarqué qu’il n’y avait pas souvent de gens durant la semaine à la Volière et c’était plutôt profitable. J’ouvris délicatement l’enveloppe bleue. Une odeur d’agrumes s’en échappa et je la respirais avec délice. J’en sortis trois lettres se qui m’étonna. Je décidais d’en lire la première. Je reconnus l’élégante écriture de mon père qui avait quelques peu changés depuis notre dernier échange. Il avait utilisé une plume qui écrivait à l’encre noire et avait écrit sur un beau parchemin jaunie. Je supposais que son envie de penser à mes goûts y était pour cause et j’en fus ravi.

Je sentis des larmes couler sur mes joues. La mère de Sofhya était... morte. Cette femme si attachante et gentille qui nous emmenait à pleins d'endroits merveilleux avec Sofhya. Elle nous faisait souvent des gâteaux et des tartes quand nous revenions de l'école. En tant qu'institutrice, elle nous aidait pour les devoirs et adorait également lire. Je l'aimais tellement ! Pour moi, elle faisait un peu partit de la famille, et son décès me touchait beaucoup. Je pris la seconde lettre. Les larmes silencieuses s'étaient arrêtées de couler et j'essuyais les traces laissés sur mon visage. Quand j'ouvris la lettre, je reconnus une feuille de papier rose avec des coeurs. C'était une des pages du carnet de Sofhya, nous aimions bien écrire dans ce carnet, des petites histoires de temps en temps. Elle devait être vraiment dévasté pour prendre une feuille dans ce journal sacré. Elle avait utilisé un stylo à paillettes dorées et je fus vraiment contente qu'elle est gardé sa propreté et son charme féminin sur la perfection. Ces lettres rondes et enfantines étaient très agréables à voir d'autant par leur belle forme visuelle mais car elle me manquait. Je la lus alors :

Ça avait été naturel, les sanglots étaient sortis, les larmes coulaient et mouillaient, tachaient la feuille où se trouvaient la lettre si touchante de ma meilleure amie. Je savais qu'elle était plus courageuse que moi, mais à ce point ! Elle a écrit dignement sans trace de larmes, elle a été plus forte que je n'aurais jamais été. Il fallait absolument que je lui réponde mais aujourd'hui ma tristesse était à son summum. Je décidais d'ouvrir la dernière lettre et d'en découvrir le contenu. Je ne fus pas du tout surprise lorsque je reconnus les lettres agréables, d'une écriture fine et féminine d'une plume facile, qui avait l'habitude de courir sur le papier. Sûrement à cause de sa profession :

Je fus très contente de sa lettre. Maman était une vraie aventurière, si poétique et toujours en recherches de nouvelles expériences. J'avais maintenant hâte de lire son livre. Puis je me rendis compte qu'il ne me restait plus assez de temps pour écrire et envoyer mes lettres. Le couvre-feu allait bientôt être dépassé et il fallait que je descende à l'étage des Serdaigle. Je rassemblais vite fait les lettres que je remis dans l'enveloppe puis je me précipitais à un autre étage de la tour ouest. J'allai bientôt leur répondre.

J'avais attendu dix jours avant de répondre aux hiboux de ma mère, de mon père ainsi qu'à celui de Sofhya. J'avais été vraiment ébranlée et je voulais leurs faire des réponses qui soit aussi émotives et complètes que les leurs. La mort de Kathryne était une nouvelle qui m'assommait, en y pensant, c'était au-dessus de mes forces. Il fallait absolument que j'en demande plus à Sofhya, que je la réconforte tout en lui demandant plus, subtilement. Et tout cela était vraiment difficile pour moi.

Je sortais désormais de la Grande Salle. Je n'avais pas vraiment eu l'appétit. La forme n'était pas du tout avec moi et c'était compréhensif je le pense. Le nouveau rythme scolaire, ne pas être avec mes parents et tout le reste. Je voulais être forte e c'était vraiment compliqué. Je passais par le dortoir Indigo pour déposer mes affaires et en prendre d'autre. J'enfilais un gros pull car le vent soufflait fort ces temps-ci et je repris mon chemin en évitant la salle commune très bruyante.

Peut-être qu'écrire en faisant des réponses complètes pourraient être intéressants et me redonneraient le moral. J'en doutais grandement.

 En montant à la Volière après des jours d'absence, je sentis une boule se former dans ma gorge, je ne trouvais pas cette réaction bien justifié mais ce n'était pas bien grave. Je sortis ma plume de paon, mes parchemins, mes enveloppes bleues ainsi que mon parfum au citron et j'écrivis. Je faisais des réponses concises, raides, peut-être durs mais qui étaient assez flexibles et aimantes. Car je ne peux pas me résoudre à faire des réponses trop tristes aux gens que j'aime le plus. Ma réponse formulée à papa fut celle-ci :

J'en adressais également une à maman pour qu'elle m'en dise un peu plus sur son voyage en Roumanie, j'adorais lorsqu'elle le faisait à la maison et je trouvais que ça serait un bon moyen de garder un super contact. Et puis, nous n'avons qu'une mère et la preuve, on peut la perdre à tout moment :

La dernière lettre que j'écrivis fut celle pour Sofhya. C'était celle qui était la plus dur à écrire. Il fallait la prendre avec des pincettes et en même temps, que je lui en explique un peu plus sur Poudlard et tout le reste. Après tout c'était ma meilleure amie. Mais elle avait perdue sa mère...

Finalement, ce que je redoutais ce passa correctement. Ne pas avoir de choses à raconter ! Mais, rien qu'en imaginant ma petite blonde adorée et tout le reste, j'avais envie d'écrire jusqu'à en saigner des mains. Mais nous n'en arriverons pas à cette extrémité. Je parfumais les trois lettres. En glissant celle pour mes parents dans une enveloppe et celle pour Sofhya dans une autre. Je récupérai Manfred en le chouchoutant durant quelques minutes comme à mon habitude durant quelques minutes, ensuite, je lui indiquais de rendre ses enveloppes à ma famille.

Lorsqu'il fut parti. Bien envoler dans les airs, je redescendis les marches en pierre. Direction dortoir pour enfin dormir !

Quand je reçus ces lettres au petit-déjeuner en ce premier mercredi de octobre, je fus triste. J'étais triste car je savais que je savais qu'il n'allait en aucun cas parler d'Ashley et de tous ces problèmes de famille dont je n'avais jamais soupçonné l'existence. Pourtant, nous allions discuter de choses, qui ne seront pas vraiment crédibles dans des lettres, des choses futiles, du quotidien, qui n'avait pas lieu d'être quand loin savait qu'au fond on avait besoin d'en discuter juste pour garder le contact. Je les gardai donc soigneusement dans mon sac. J'allai les lire bien tranquillement ce soir, sous une bonne couverture car la température commençait à baisser, et je sortis de la Grande Salle pour aller en cours. À la fin de cette journée remplie de cours et de devoirs, je fus contente d'avoir un peu de lecture. 
La bonne odeur de citron se dégageant de la première me faisait vaguement penser à l'odeur ambiante qui se dégageait de ma maison, lorsque je n'étais pas encore à Poudlard. J'ouvris alors la première enveloppe, en sentant le papier un peu plus épais, j'étais certaine que cette lettre venait de ma mère, qui ne manquait jamais de rajouter une touche d'originalité, ce que j'avais bien évidemment remarquer dans la précédente. 

La lettre de maman représentait bien la personne qu'elle était, simple, efficace mais qui est rassurante. En peu de mots, je m'imagine avec cette femme merveilleuse avec moi. Ce serait si bien ! Puis j'observe les photos qu'elle a ajouté dans l'enveloppe, ces photos qui bougent, permettant de percevoir le mouvement de la personne au moment de la déclenche de l'appareil photo. Je les observe tous, de toutes leurs écailles différentes, leurs cornes pour certains, les ailes différentes. Mon préféré, le Cournelongue roumain me fait sourire et je suis plutôt contente qu'elle y est pensée. Je rangeais alors la lettre ainsi que les photos dans leur enveloppe pour prendre la deuxième, que j'ouvris rapidement tellement j'étais contente qu'elle m'est de nouveau écrit, ma Soso.

Durant la lecture de la lettre de Sofhya, j'avais lâché de lourds, longs et sonores sanglots mais aussi des rires naturels, des rires qui libèrent. C'était l'effet que cette fille me faisait. Désormais j'étais partagée entre la tristesse, la frustration et l'énervement. Triste qu'elle vive désormais dans un univers où elle est seule et rongée par la mort de sa mère et la tristesse de son père. Frustrée car je voudrai faire quelque chose mais que je n'y peux rien à Poudlard en tant qu'enfant de onze ans. Et puis, je suis énervée par son père qui ne fait rien pour donner de l'amour à sa fille qui en a besoin pour tenir le coup et rebondir. Je refermais la lettre dans son enveloppe, sachant que je répondrais à celle-ci en premier. Puis une grosse larme roula sur ma joue, cette lourde larme que j'essuyais d'un revers de la main. Je continuais quand même ma lecture, de la dernière celle de mon père qui ne pourra en aucun cas m'attrister mais juste me mettre de la joie dans le coeur. 

Mon père avait toujours les mots pour m'indigner ou me frapper par leur justesse. Tout ce qu'il disait était un peu vrai dans un fond avec réflexion et ce style d'écriture me faisait penser à lui. Cet énigmatique homme ! La lecture de ses trois lettres, m'ayant éprouvé et rassasié de lectures pour la fin de cette journée, je les remises toutes dans leur enveloppe, puis je les rangeais dans ma petite boîte, faites pour ranger toutes mes lettres. Puis, comme il commençait à se faire tard, je me couchais sous mes couvertures pour m'endormir, repensant aux mots laissés dans ses lettres.