Tout était calme et c'est cela qu'était venue chercher Mary à la volière. Seule avec le bruit des oiseaux l'entourant et juste quelques rares personnes pour la déranger. Elle trouvait cette ambiance apaisante et c'est ici qu'elle avait le plus d'inspiration. Alors, tôt le matin ou tard le soir, elle se rendait seule dans le perchoir des chouettes pour pouvoir écrire.
Écrire. Elle adorait écrire. Tout ce qui lui passait par la tête, elle le notait, en espérant pouvoir s'en resservir plus tard dans une histoire. Il y a beaucoup de diversité dans son répertoire. Des enquêtes, des histoires d'amour, certaines fantastiques ou d'autres complétement loufoques. Les plus folles sont celle qu'elle écrit lorsqu'elle est fatiguée ou quand elle a faim. Ce n'est pas anodin de trouver un parchemin racontant la vie d'un paquet de frite vivant...

Ce que Mary aimait encore plus, c'était inventer un avenir aux gens qu'elle croisait. Un garçon vint alors à la volière et déposa un colis entre les pattes d'une chouette qui s'envola aussitôt. Il jeta un coup d’œil à la jeune Gryffondor qui remarqua une certaine agressivité dans ses yeux. Quand il fut parti, elle prit un autre parchemin et raconta l'histoire de ce même garçon, qui avait en fait envoyé un colis piégé à son pire ennemi. Une bombabouse avait-elle écrit. C'est comme cela qu'elle expliquait la colère dans son regard et inventa encore que, quand il redescendrait dans sa salle commune, il irait raconter à qui veut l'entendre qu'il avait faire une farce à quelqu'un de très anonyme.

Après avoir fini une scène dans laquelle le jeune garçon se battait en duel avec une chouette ensorcelée, elle rangea son parchemin et ressortit celui sur lequel elle travaillait. C'était une histoire de monde parallèle qu'avait découvert une moldue. La personnage principale découvrira plus tard, qu'elle est en fait connectée par la pensée à sa meilleure amie.

Une chouette vint se poser à côté d'elle, tendant le cou pour voir ce que la jeune fille faisait. Cette dernière était réticente mais finit par accepter la présence de l'animal. En revanche elle était confortée dans son idée que personne d'autre que les chouettes n'aurait le droit de lire un mot de ce qu'elle écrivait. La honte si quelqu'un découvrait cela...
Mais pour le moment, personne n'aurait pu la déranger à ce moment là, tant son monde de tranquillité était beau.

Luce était depuis peu de temps à Poudlard et comme elle l’avait promis à son père elle venait de lui écrire une lettre lui racontant sa rentrée, ses nouveaux camarades, l’École, ses professeurs et ne manqua pas à son habitude de se plaindre de sont nouvel emploi du temps. Une fois sa lettre finie, elle se décida à aller emprunter un hibou de l’école. Elle se perdit quelques fois et demanda à plusieurs reprises sont chemin, tout en se demandant si elle arriverait vraiment un jour à s’orienter dans ce labyrinthe qu’est Poudlard.
Elle arriva enfin à la volière, émerveillée par tous ces volatiles, et ne vit pas tout de suite la jeune fille assise dans un coin. Luce se mit à caresser un de ces beaux hiboux a qui elle remit la lettre, et le porta au bord de la fenêtre. Après son envol, elle observa ce paysage de rêve pendant quelques minutes puis se retourna, et vit la jeune fille. Elle ne sût quelle attitude adopter vis-à-vis d’elle, mais Luce ne connaissait pas grand monde et la fille semblait gentille. Elle s’approcha alors timidement d’elle, pris place à ses côtés et observa ce qu'elle faisait tout en essayant de ne pas paraître indiscrète. Puis pour ne pas rompre immédiatement le silence, profitant à son tour enfin d’un endroit calme, elle ouvrit son livre, qu’elle avait pris dans son sac, et se mis à le lire. Au bout d’un bon moment de silence, elle leva la tête de son livre et se décida enfin à prendre la parole, ayant vite compris que la jeune demoiselle ne débuterait pas la conversation. C’est en lui souriant timidement qu’elle lui dit :
-Tu écris ? Tu écris quoi ? Tes devoirs ?
A peine les paroles sortaient de sa bouche qu’elle rougit, gênée et se rendant compte que ce n’était pas la meilleure phrase pour commencer une conversation. Elle s’empressa alors de rajouter en lui tendant sa main :
-Je m’appelle Luce, Luce Polaris ! Je viens d’arriver dans cette école je suis une Poufsouffle, dit-elle fièrement. Et toi ?

Une jeune fille monta rapidement les marches et déboula dans la volière. Mary ne lui prêta guère attention, préférant rester concentrée sur son livre. Après que la fille ait attaché sa lettre à un hibou et regardé la vue pendant plusieurs longues minutes, elle vint s'assoir près de Mary et ouvrit un livre. Quelque peu gênée par cette intrusion, la jeune Gryffondor ne réagit pas et s’accommoda assez vite de la présence de sa camarade.
Soudain, cette dernière prit la parole pour lui demander ce qu'elle écrivait et, par réflexe, l'écrivaine en herbe cacha immédiatement son travail, poussant un petit cri de surprise et lançant un regard quelque peu effrayé. Elle n'avait même pas remarqué la jeune Poufsouffle se pencher au dessus de son épaule. Sa camarade se présenta comme étant prénommée Luce Polaris, de Poufsouffle. Mary décida alors décliner elle aussi son identité, toujours assez mal à l'aise de part cette curiosité qu'elle n'aurait soupçonné chez Luce, qui lui paraissait être une fille relativement sage.

- Je... Je suis Mary Middlebrooks. De Gryffondor, enchantée ! Et non, ce n'est pas un devoir que je rédige c'est... Autre chose.

Voilà qui n'était pas très adroit. Après avoir sursauté et presque crié, voilà qu'elle commençait à bégayer. Elle espérait que Luce n'ai pas remarqué sa surprise ni sa voix tremblotante. Ce qui était déjà perdu d'avance, elle le sentait.
Mary décida de relancer la conversation sur un autre sujet, plus détendu.

- Et... Tu lis quoi ?

Luce entendit le tressautement dans la voix de la jeune fille et cela la détendit davantage, au moins elle n’était pas la seule stresser et à être timide. Quand elle l’entendit décliner sont identité, elle fût ravie de constater qu’elle était à Gryffondor, au moins Luce pourrait se faire des amis qui ne soit pas seulement des membres de sa maison. Elle se concentra de nouveau sur les paroles de Mary et après l’avoir écoutée elle lui tendit son livre.
-Il s’agit d’un livre sur le Quidditch, je n’y connais pas grand-chose à ce sport et si je ne veux pas être trop à la traîne quand les matchs auront lieu - et si je veux pouvoir comprendre le déroulement d’une partie - il va falloir que j’étudie cela un peu plus. J’ai cru comprendre que c’était un sport important dans l’école, dit-elle en rigolant légèrement gênée.
Après que Mary ait observé le livre, et que Luce ait répondue à sa question, elle reposa la sienne.
-Et toi tu écris quoi alors si ce ne sont pas tes devoirs Mary ? Enfin si tu veux bien en parler, je ne veux pas paraître indiscrète, dit-elle en réalisant qu’il s’agissait surement d’une lettre d’amour ou une autre chose du genre. J’espère ne pas avoir fait de boulette se dit-elle en sentant malheureusement déjà ses joues rougir un peu.

Un livre sur le Quidditch ? Mary n'y connaissait rien non plus. Et avoir grandi dans une famille presque totalement moldue ne l'aidait pas. De plus, le prochain match devait se dérouler dans à peine quelques semaines ! Elle s'était déjà dit qu'elle devait se renseigner, mais ne l'avait jamais fait.

- Oh, moi aussi je dois absolument lire quelque chose sur le sujet ! Je suis totalement à la traine et j'y comprend rien...

Puis arriva la fameuse question du 'qu'est ce que tu écris ?'. Mary se demanda à quoi pensait sa camarade quand elle vit Luce commencer à rougir à vue d’œil. Mais la jeune Gryffondor était très, très réticente à laisser quelqu'un s'approcher de ses histoires. Surtout une fille qui lisait un livre d'un très grand auteur sorcier joueur de Quidditch, elle à côté, ferait tâche.

- C'est... Pas grand chose... J'écris une histoire... On va dire.

Ca y est, c'était dit. Maintenant il ne restait plus qu'a voir la réaction de Luce. Elle espérait qu'elle aussi aimait la lecture, à part sur le Quidditch, et qu'elle comprendrait. Peut-être même aimait-elle écrire ?
La jeune Gryffondor commençait à apprécier cette 'Luce' et accepterait volontiers de se détacher de sa paperasse pour discuter de sa passion avec une camarade ce qui, en soi, lui donnait la chair de poule...

Luce ouvrit de grand yeux curieux quand la jeune fille lui dit qu'elle écrivait une histoire. Passionnée d'histoire, elle voulut tout de suite en savoir plus.
-Ohhh ça parle de quoi ?! J'adore lire toutes sortes de livres ! Surtout des livres fantastiques - fantastiques moldus, précisa-t-elle, ne sachant pas si il y avait une différence avec les livres fantastiques d'ici.
- Elle parle de quoi ton histoire ? Si tu veux je peux la lire, je suis pas douée pour écrire mais je peux te donner mon avis et comme ça tu pourras t'améliorer ! Même si je suis sûre que c'est déjà très joli ce que tu écris, rajouta-t-elle rapidement, ne voulant pas que Mary le prenne mal.
Elle observa alors les réactions de la jeune fille qu'elle voyait hésiter, et elle la regardait avec un sourire rassurant quand elle sentit un hibou se poser vers elle. Luce le prit délicatement et la caressa avec précaution en alternant son regard entre cette chouette qu'elle observait avec des yeux brillants d'admiration, et la jeune fille, pour lui faire comprendre qu'elle attendait qu'elle soit prête si elle voulait lui en parler. Mais au fond Luce était très impatiente : elle voulait en savoir plus mais sa curiosité devait attendre, et le jeune hibou lui permettait donc de patienter en attendant que sa nouvelle amie se décide.

De quoi parlait son livre ? C'était une très bonne question. Elle avait commencé à écrire son livre il y a tellement longtemps, et changé tellement de chose, qu'elle ne savait même plus. Après son arrivée à Poudlard, tout ce qu'elle voyait lui semblait plus fantastique que ce qu'elle aurait pu imaginer de plus magique. Elle pourrait certainement la qualifier de fantastique mais... Plutôt pour des moldus. Finalement, peut-être que son histoire était tout à fait banale vu le monde qui l'entoure. Et, après cette révélation, elle hésitait d'autant plus à monter ses écrits à sa camarade. Mais, il y a toujours une première fois à tout non ? Peut-être qu'il était temps de se lancer ?

- C'est... Une histoire fantastique. Je n'écris que ça. Mais, je ne sais même plus si mon récit est fantastique avec tout ce qui se passe ici. Depuis que j'ai intégré cette école, je n'ai plus la même définition des mots 'fantastique' et 'magique' en réalité.
C'est l'histoire de deux adolescentes qui entre par mégarde dans un monde magique, et qui vont découvrir que... Nan, raconter la suite serait te dire une des grosses problématique du livre !

Mary décida de laisser planer le suspense, peut-être juste parce qu'elle n'avait pas encore écrit cette partie là. Mais elle l'avait en tête et son idée lui plaisait alors elle la gardait dans sa 'boite à idée'. Elle était néanmoins contente que Luce soit intéressée, elle pourrait donc bien discuter.
La petite chouette qui s'était posée sur son épaule un peu plus tôt descendit de son bras pour se poser sur ses genoux et pencha sa tête sur les feuilles que tendait à présent la jeune Gryffondor à sa camarade.

Luce rigola à la remarque de la jeune fille. C'est vrai que maintenant, dans ce nouveau monde rempli de magie qui s'offrait à elles, qu'est ce qu'était vraiment le fantastique quand tout ce qu'on croyait imaginaire est vrai.
- Je crois que le fantastiques reste pareil que dans les livres moldus, même si tout ça existe. Moi en tout cas, que ça existe ou non, j'adore ça quand même car c'est beau de se l'imaginer.

Luce s'était exprimé maladroitement mais elle espérait que Mary la comprendrait, car elle avez eu peur d'exprimer son avis, mais elle sentait qu'elle devait la rassurer.
Luce vit ensuite les feuilles que la jeune fille lui tendait, et c'est avec des yeux brillants qu'elle les saisie, Mary lui faisait assez confiance pour lui faire lire se qu'elle écrivait.
- Ohhh merci ! J'adorerais lire ce que tu as écrit surtout que le résumé que tu m'a fais est très alléchant !!!

Elle cajola alors le hibou prêt d'elle, et s'installa aussi confortablement qu'elle le pu dans cet endroit, certes particulier pour une rencontre. Après quoi, elle se mit à lire avec attention ce que la jeune fille avait écrit. Luce trouvait qu'elle avait une belle écriture, et ses phrases était plus jolie que ce qu'elle même pourrait écrire. Elle était vraiment plus douée pour conseiller que pour écrire, pensa-t-elle en rigolant.
Après un moment de lecture, elle s'arrêta. Elle avait pas encore fini de lire tout ce que Mary avait écrit mais elle avait peur que la jeune fille s'ennuie. Elle dirigea son regard vers celle-ci, et lui dit avec un sourire rassurant :
- J'aime beaucoup beaucoup beaucoup ! L'histoire est très intéressante ! J'ai hâte de savoir la suite mais si je lis tout, tout de suite bah j'aurais plus rien à lire là prochaine fois qu'on se verra ! En tout cas tu écris très bien.

Elle lui tendit alors les feuilles, et lui indiqua le moment où elle s'était arrêté. Elle lui dit par la même occasion toutes les théories les plus loufoques les unes que les autres qu'elle s'imaginait pour la suite, etc. etc. .

Mary sourit en entendant les remarques sur le fantastique de sa camarade. Elle était contente qu'elles se comprennent, même si elles n'avaient toutes deux pas la certitude du milieu dans lequel avait grandi l'autre. La magie n'était peu être pas si 'extraordinaire' que cela pour une personne qui avait vécu toute son enfance avec. Pour le cas de la jeune Middlebrooks qui était de sang-mêlé, et dont la mère ne montrait presque jamais de magie à sa fille, c'était totalement nouveau et s'en était beaucoup trop excitant.
Et c'est avec une anxiété sans pareille que la jeune écrivain lâcha ses feuilles et laissa Luce les lire. Les minutes passait à une vitesse folle et Mary observait toutes les petites réactions que pourrait avoir la Poufsouffle pendant la lecture. Cette dernière semblait dévorer les feuilles des yeux lisait à une vitesse incroyable ! Pourtant, elle s'arrêta au bout d'un moment de lecture et regarda sa voisine avant de lui assurer qu'elle aimait son histoire ! Les joues de la jeune Gryffondor prirent deux teintes de rouge en plus et essaya de bégayer quelque chose de positif.

- Merci, je... Je pensais pas que tu aimerais, ça me fait plaisir !

Comme elle n'avait jamais fait lire ses récits, elle n'avait jamais eu de retours. Et que son premier retour soit positif, elle ne s'y attendait pas ! Elle pensait vraiment écrire n'importe quoi et, quand Luce lui dit vouloir garder un peu de suspense pour la prochaine fois, cela lui fit chaud au cœur. Elle sut enfin qu'elle voulait absolument continuer cette histoire quand sa camarade lui fit part de ses théories. Elles était toutes plus intéressantes les unes que les autres, et Mary en garda quelque unes qu'elle trouvait sympas en se promettant de les noter dans un coin. Avoir des théories sur sa propre histoire, cela faisait vraiment bizarre. Puisqu'elle avait eu toutes sortes de théories sur ses livres préférés mais savoir que cela intéressait vraiment Luce, au point de mettre à jour des théorie, la jeune écrivains en était presque fière.

Comme un abcès qui venait de se crever, Mary se sentait bien et se promit de prendre confiance en elle et de montrer ses écrits à plus de personnes.

En espérant qu'elle en ait le courage le moment venu...

- Et toi, tu écris ?

Elle regarda la jeune avec étonnement. Si elle faisait de l'écriture ?? Cela la fit sourire. Oui, elle aurait bien aimé en faire, et réussir à en faire, mais malheureusement tous ses essais avait été un échec, et quand sa mère un beau jour était tombée sur ses notes, elle les avait déchirées devant sa fille, lui faisant ainsi comprendre qu'elle ferait mieux de travailler plutôt que de se perdre dans de telles futilités.
Alors Luce avait arrêté, et de toute manière ce qu'elle faisait n'était jamais très concluant. Grâce à ce temps qu'elle n'employait pas dans la rédaction, elle en gagnait pour la lecture, c'était du gagnant gagnant finalement.

Luce répondit alors à Mary avec un petit sourire gêné :
- Oh non, j'ai bien essayé mais je ne suis jamais parvenue à quoi que ce soit, je préfère aider et lire, au moins ça je sais que j'y arrive !

Après un petit silence gênant ou les jeunes filles ne savaient plus quoi dire, Luce reprit la parole avec un grand sourire : elle venait de trouver un nouveau sujet de conversation.
- Sinon, comment s'est passée ta rentrée ? C'est assez impressionnant comme école tu trouves pas ? Tu te plaîs chez les Gryffondor ?

Elle avait hâte d'en savoir plus sur l'intégration de Mary dans l'école, et surtout savoir si l'ambiance était la même dans leurs deux maisons, ce qu'elle espérait pour la jeune demoiselle car elle chez les Poufsouffles, y avait pas à dire, c'était vraiment génial.