Inscription
Connexion

05 juin 2019, 16:56
 RPG+  Sentiments et ressentiments
avec @Ebony Blackburn
Le 4 mai 2044
En début de soirée

1ère année
TRANSITION
Image

Il y a deux jours, Poudlard a été attaqué. Depuis ça, Adaline s'était plongée dans un mutisme sans faille. Elle avait même fait en sorte d'éviter Térésa. Elle avait passé le plus clair de son temps dans son dortoir, avec un chaton endormi, parfois, et joueur, d'autres fois. Elle s'était contentée de s'allonger, souvent, et de laisser Lune jouer avec la main qu'elle agitait. Parfois le pied. Parfois sa jupe. Quoi qu'il en soit, depuis que Poudlard était devenu une île, et le reste du monde plus qu'une immense masse noire et incertaine, Adaline n'avait pas fait grand chose. Colère. Elle avait seulement fermé la bouche. Elle évitait même de sortir dans le parc. Et même si Lune s'échappait du dortoir qu'elle monopolisait un peu, elle ne la suivait pas. Cependant, Adaline se rendait à ses cours, et mangeait à chaque repas. Elle s'employait seulement à être la plus seule possible.

D'ailleurs, c'est exactement comme ça que sa soirée s'était déroulée. Il y a deux jours, Poudlard a été attaqué. Et aujourd'hui, Adaline s'est levée, a petit-déjeuner, est montée dans son dortoir, est allée en cours, a déjeuner, est retournée en cours.

Et, alors qu'elle était en train de dîner à l'éternelle table Rouge et Or, quelques hiboux entrèrent par les fenêtres. Adaline put alors le constater : de nombreuses plumes, grises, blanches ou plus rarement noires, volaient doucement jusque sur les tables. Adaline leva les yeux au ciel. Les cheveux attachés en une queue de cheval, la même depuis ce matin, et une mèche noire rebelle derrière l'oreille droite. Elle observa le plafond sombre, couvert de nuage, de la grande salle. Elle fut contrainte de quitter cette troublante vision par un hibou qui vola presque dans son visage, avant de se poser sur la table, une patte dans son plat. Elle râla.

Puis, elle reconnu le hibou gris. C'était le hibou de son oncle, Neville. Il était un peu endommagé. Adaline ne le saisit pas très bien, mais, en effet, chaque hibou était intercepté. Était-ce bon signe d'en recevoir un, tout de même ? Elle se saisit de la petite lettre qu'il tenait, et le laissa s'envoler. Il ne fit pas de vieux os.

Ainsi, la petite Adaline remonta dans sa Salle Commune, puis dans son dortoir. La lettre à la main, toujours à la main, comme si on la lui avait tout bonnement greffé. Elle s'assit sur son lit et entreprit de lire la lettre. Mais, Lune, qu'elle avait sur les genoux, en décida autrement. Alors qu'elle donnait des coups de tête au poignet d'Adaline, ainsi qu'à tout ce qu'elle pouvait atteindre, Adaline grogna. "Lune ! Quoi ?" demanda-t-elle au félin, en posant la lettre à côté d'elle. Lune l'asséna d'un regard câlin. Et Adaline lui caressa la tête.

Puis, le chaton, dont les poils gris clairs, crème, caramel, s'agitaient sous le nez d'Adaline, sauta brusquement. Elle descendit du lit et prit la sortie. Adaline souffla, puis attrapa sa lettre et suivit son chat. D'habitude, elle ne l'aurait pas fait. Mais, effectivement, il était tard. Le couvre-feu avait lieu dans une petite heure, et les filles commenceraient à revenir dans le dortoir. Adaline n'avait pas envie de lire pareille lettre, qu'elle imaginait venir de Jane, au milieu des ses chères camarades de dortoir. Peut-être que Lune avait raison. Mieux vaut choisir un autre spot.

C'est ainsi qu'elle atterrit à la volière. Mais sans Lune, ce qu'elle regretta. En effet, Adaline perdit la trace du chaton. Mais qu'importe, Lune retrouvait déjà son chemin. Et puis, le fantôme de Rusard ramènera cette Lune errante jusqu'à la Salle Commune.

Adaline entra dans la volière, et prit grand soin de refermer presque totalement la porte derrière elle. Puis, elle ouvrit enfin la lettre, qui était restée scotchée à sa main toute son escalade durant...


Image

Alors qu'elle terminait de lire les derniers mots froids écrits sur le papier froissé, la porte grinça.
Dernière modification par Adaline Macbeth le 23 juin 2019, 15:20, modifié 12 fois.

Magic Always Has a Price
6ème année

06 juin 2019, 15:12
 RPG+  Sentiments et ressentiments
Poudlard avait été attaqué et cela m'avait fait beaucoup réfléchir. Evidemment, de l'extérieur, rien ne semblait se passer de particulier dans ma tête. Je ne parlais pas plus. Beaucoup d'élèves s'étaient renfermés sur eux-même. Les nés Moldus ne savaient pas s'ils devaient rester au château pour les vacances ou s'ils préféraient rentrer chez eux. Je préférais clairement rester ici à Poudlard pendant les vacances, mais je n'avais pas encore eu le temps de parler avec Alyssa de tout ce qui s'était passé. Elle avait fini sa scolarité alors elle voudrait certainement retrouver son amoureux. On s'était uniquement aperçues de loin, nous permettant de nous assurer l'une et l'autre que nous allions bien, mais aucun échange verbal n'avait eu lieu. Il serait bien temps de reparler de tout cela plus tard.

Je ne comprenais pas vraiment tout ce qui s'était passé. Je n'avais pas vraiment compris ce que les chinois faisaient ici également. L'année dernière ils étaient venus, mais j'avais suivi de très loin le déroulement des événements, ne prenant part à aucune manifestation. Me renfermer ainsi m'avait sûrement fait louper des choses, j'avais beau passer mon temps à observer, je commençais à me rendre compte que, parfois, il était peut-être nécessaire d'échanger avec les autres afin d'obtenir des informations. Cette attaque avait eu une sorte d'effet électrique sur moi et je réalisais encore très peu tous les impacts que tout cela allait avoir à l'avenir. Je savais juste qu'il se passait des choses graves et qu'il allait falloir que nous gérions les choses seules avec Alyssa, parce que ce n'était certainement pas nos grands-parents qui allaient nous aider.

Tout ce qui s'était passé tournait en boucle dans ma tête depuis plusieurs heures et pourtant, plus j'y réfléchissais et plus les choses me semblaient n'avoir aucun sens. A quoi cela pouvait-il bien leur servir d'attaquer Poudlard ? Pour nous faire peur ? Pour tuer les nés Moldus ? Est-ce que je risquais de mourir en tant que sang-mêlé ? Pour le moment, la répression ne semblait avoir un impact que sur les nés moldus, mais je ne savais pas s'ils s'arrêteraient là ou s'ils allaient continuer encore plus loin... Et puis tous ces sortilèges lancés... J'avais pris part au sortilège de protection avec les autres élèves de mon âge, et j'avais ainsi pu voir le pouvoir que nous pouvions atteindre tous ensemble. C'était quand même assez merveilleux la magie.

Il me restait peu de temps avant le couvre-feu, mais il fallait absolument que je me balade un peu, sinon j'allais devenir folle à rester dans mon dortoir. Je me levais donc, et sortait doucement en essayant de ne pas trop me faire remarquer. Cela n'était pas trop difficile. Dans la salle commune, peu se risquaient à traîner, il n'était pas bon de rester dans le coin avec les bandes d'élèves sang-pur qui ne manquaient pas d'humilier n'importe qui qui pouvait bien passer... Voire faire quelque chose de pire. Je me demandais si l'ambiance dans les autres maisons était aussi difficile que l'ambiance à Serpentard. Y avait-il autant de personnes de sang-pur dans les autres maisons ? Probablement moins. Et puis, j'imaginais difficilement un élève de Poufsouffle humilier un camarade plus jeune. Evidemment, la maison ne fait pas le sorcier, mais il y avait tout de même des tendances qui se dessinaient.

Je me dépêchais donc de sortir de ma salle commune et montais discrètement tous les étages du château. J'aurais voulu aller vers la la tour d'astronomie, c'était le meilleur endroit pour faire ce que je devais faire et à cette période il serait bientôt l'heure d'assister à un magnifique coucher de soleil... Mais avec les protections, il y avait désormais une créature bizarre que l'on pouvait apercevoir de la tour d'astronomie et je n'aimais pas trop cela. Je me contentais donc de m'approcher de la volière. Je ne comptais absolument pas envoyer une lettre, je ne voulais pas que mon courrier soit lu par quiconque. Et puis de toute manière, cela faisait longtemps que j'avais abandonné l'idée d'envoyer une lettre à Madi... Lorsque j'ouvris enfin la porte, elle grinça, ce qui me fit sursauter. Visiblement, il eut également le don de faire sursauter une petite fille se trouvant déjà dans la volière. 

Je l'observais, elle semblait dépassée par les événements elle aussi, peut-être cela avait-il un rapport avec la lettre qu'elle semblait tenir dans la main. Je décidais d'aller m'asseoir négligemment sur une table, laissant passer de longues minutes de silence. Je n'étais pas ici pour faire la conversation après tout. Mais finalement, je me dis que cela me permettrait peut-être de me décharger de tout ce que j'avais dans ma tête pendant quelques instants.

" C'est une lettre de tes parents ? "

Troisième année RP (2043-2044)

JE SUIS UNE FILLE.

06 juin 2019, 23:56
 RPG+  Sentiments et ressentiments
On entra. Adaline, comme la fille qui venait d'entrer, ne dit rien. Elle regarda cette fille. Cette grande fille. Elle la considéra grande, au premier coup d’œil.

Ce fut étrange, ce fut très étrange d'expérimenter cette entrée, cette intrusion. Intrusion dans sa vie privée. Dans sa bulle. Et alors, la bouche fermée pendant quelques interminables minutes, elle n'était rien. Elle n'avait plus l'impression d'être rien. Elle avait d'abord levé les yeux, brièvement, puis avait baissé la tête. C'est ce qu'elle faisait, ce qu'elle savait faire. A vrai dire, et c'est ce qui lui prenait les tripes, elle ne savait plus rien faire. Elle ne savait plus interagir et sentait son cœur se serrer à chaque pas. A chaque moindre pas qu'elle faisait. Aussi bien avec ses pieds qu'avec sa vie.
Et cette intrusion.

Cette intrusion était une goutte de trop. Cette intrusion serra son cœur et fit fondre tout ce qu'elle espérait de cette lecture. Et définitivement, l'espoir de lire Jane s'envola. Elle baissa les yeux sur la lettre. Cette fichue lettre. Elle eut envie de la déchirer. Elle ne comprenait pas. Adaline comprenait pas les nuances, le sens et les paroles cachées sous une lettre brève, froide, écrite de la main de cet homme qu'elle n'affectionnait pas. Adaline n'aimait pas Neville. Il était pourtant le père de... sa sœur.

Ses yeux lisaient toujours et inlassablement les quelques lignes à l'encre noire sur le papier vieilli. Ses yeux parcouraient la lettre sans que son esprit ne le fasse vraiment. Finalement, elle ne lisait pas. Elle ne comprenait pas. Retenus dans le château. C'est comme ça qu'elle se sentait. C'est comme ça qu'elle se sentait tout le temps. C'est ce qu'elle commençait à penser. Mais le lire de Neville. Ça ne lui plaisait pas. Définitivement pas.

Puis. Parents. Adaline leva brusquement la tête, lorsque la bouche de la silencieuse Grande fille s'ouvrit. Elle n'avait pas dit un mot, et Adaline n'avait pas fait attention à sa présence. Elle avait senti son intrusion plus que sa présence. Et quelques divagations plus tard, elle n'avait plus pensé à son intrusion. Mais brusquement, on ramena Adaline dans cette volière. Cette volière sur laquelle le soleil se couchait lentement. Cette volière silencieuse. Cette volière dont le sol était parsemé de pailles et de quelques défécations d'hiboux. Cette volière qu'Adaline partageait à son insu.
Elle n'avait pas espéré être seule. Mais elle s'était assise et avait lu parce qu'elle l'était.

« C'est de mon oncle. »

Elle aurait crié ça, si un sentiment étrange ne prenait pas sa gorge, ses cordes vocales, sa glotte. Si quelque chose ne l'empêchait pas d'extérioriser.
Elle inspira et expira bruyamment.

Et alors, quelque chose explosa. Ses cordes vocales vibrèrent et son esprit se sentit plus léger. Il volait.

« Je l'aime pas. Je comprend pas ce qu'il a écrit ! Qu'est ce que ça veut dire ? Pourquoi je comprend pas ? »

Ses yeux étaient levés, elle regardait cette fille. Cette Grande fille. Elle la trouvait toujours grande.
Bientôt, ses joues s'empourprèrent. Mais son esprit volait. Et ses yeux ne lâchèrent pas son visage. Ils ne lui donnait aucun répit.
Finalement, c'est à elle-même qu'elle ne laissait pas de répit. Ses yeux brûlaient. Ils le faisaient souvent. Mais ils ne décollaient pas du visage de cette fille. Et c'était douloureux.

Colère.
Dernière modification par Adaline Macbeth le 16 juin 2019, 15:12, modifié 2 fois.

Magic Always Has a Price
6ème année

08 juin 2019, 13:15
 RPG+  Sentiments et ressentiments
La colère avait laquelle la fillette devant moi prononça les mots me perturba. Etait-elle en colère que je vienne lui parler ? J'aurais peut-être mieux fait de ne rien dire, après tout les événements actuels faisaient que beaucoup de personnes avaient besoin de calme. Et puis j'étais la première à m'énerver quand on venait me parler alors que j'étais en train de faire quelque chose. Je me rappelais encore d'une certaine rencontre lors de ma première année, j'étais en train d'écrire une lettre près du lac et j'avais incendié une serpy de mon âge. Il était loin le temps où ma seule préoccupation était de pouvoir envoyer une lettre tranquillement à Madison... Les choses devenaient carrément dangereuses ici.

Mais je compris rapidement que ce n'était pas contre moi qu'elle était énervée. C'était la situation qui l'énervait. Elle était dans l'incompréhension, comme moi... C'était déjà pas facile de gérer toutes les émotions à quatorze ans, mais j'imaginais pas ce que ça pouvait être à douze. Peut-être que sa famille risquait d'avoir des problèmes ? N'ayant pas beaucoup de famille, je savais qu'il y avait peu de chances pour que j'en ai réellement, mais ce n'était pas le cas de tout le monde. Même avec un détachement concernant sa famille, on se posait toujours beaucoup de questions alors si sa famille avait des problèmes...

En temps normal, je lui aurais dit de se calmer et je serais partie tranquillement trouver un autre endroit où aller, mais la manière dont elle me regardait... Elle avait l'air tellement perdue, comme moi lorsque Madison était partie... Elle avait ce regard qui ne trompait pas et je n'avais pas la force de la remballer pour m'avoir crié dessus sans raison. Je descendais donc de ma table et m'approchais d'elle dans un mouvement symbolique. Lorsque j'étais assise sur la table, j'étais éloignée et rien ne disait que j'allais prêter attention à la moindre chose qu'elle pourrait me dire. Là, je me mettais moi-même à sa disposition.

Elle était au bord des larmes. Des larmes de rage, de peur, de tristesse ? Je ne savais pas exactement, sûrement un mélange de beaucoup de choses, mais son regard en disait long sur le bouleversement qui était en train de s'effectuer dans son entourage et cela me bouleversa à mon tour. Elle ne lâchait pas mon regard ce qui eu le don de m'impressionner car je savais qu'il était tellement perçant que peu de gens restait aussi longtemps plongés dans mes yeux. Rien que pour ça, elle méritait que je fasse un petit effort.

" Tu veux me montrer ? dis-je en faisant un vague signe de la tête en direction de la lettre. "

Troisième année RP (2043-2044)

JE SUIS UNE FILLE.

12 juin 2019, 23:08
 RPG+  Sentiments et ressentiments
Et maintenant, elle s'approchait. La Grande fille s'approchait d'Adaline. Et bientôt, alors que ses cordes vocales venaient tout juste d'exploser laissant à leur propriétaire une désagréable sensation de brûlure, ce fut l'estomac d'Adaline qui explosa. Du moins, ce qui le nouait. Effectivement, elle avait l'impression de sentir son Être tout entier brûler, et elle pouvait même sentir l'odeur du cramoisi. D'ailleurs, elle resserra sa queue de cheval, avec des mains négligentes. Elle serra aussi fort qu'elle le put et son crâne chevelu se mit à brûler.

Son Être brûlait.

Aussi, quand la Grande fille proposa, fit l'offrande, de son aide : ce fut comme éteindre ce Feu. Bien sûr, la sensation de soulagement qu'éprouva Adaline à cet instant précis où la Grande fille articula ses mots fut aussi éphémère qu'un jet d'eau froide sur une brûlure au troisième degré. Elle se sentit soulagée. Mais ça ne durerait pas.

Elle tendit la lettre, avant de baisser les yeux. Ses yeux brûlés. Elle avait aussi brûlé ses yeux en soutenant l'air dur et le regard tout aussi dur de la Grande fille. Elle avait brûlé ses yeux dans un duel qui n'en avait pas été un. Elle avait brûlé ses yeux dans la contemplation du Feu.

« Est-ce qu'on est vraiment retenus dans le Château ? Y se passe quoi dehors ? Le Ministère existe plus ? C'est quoi qui a pris sa place ? »

Elle cracha ses questions. Comme si elles étaient une sorte de gros glaire qui bloquait sa glotte. Comme si elles étaient la boule de poils dans la gorge d'un chat. Comme si elles étaient quelque chose de mauvais. Ça pourrissait en elle.

Ça faisait seulement deux jours.

Deux jours qu'elle ne comprenait pas. C'était un délai court, un délai court pour exiger des réponses. Mais cette lettre. Cette lettre était ce qui forçait Adaline à sortir du silence. A briser un nouveau quotidien. Cette lettre était peine, incompréhension mais libération. Cette lettre était ce qu'elle voulait haïr mais comprendre. Cette lettre.

Comprendre.

« Qu'est-ce qu'il faut penser ? »

Les yeux sombres d'Adaline se posèrent de nouveau sur la Grande fille. Ses iris noisettes se plongèrent désespérément dans celles de cette dernière. Et cette manière de faire indiquait clairement quelque chose comme : aide-moi. Adaline se raccrochait à cette Grande fille, sûrement à cause de sa stature. De ce qu'elle représentait déjà. Elle n'était pas une lumière. Mais elle allumait quelque chose, Grand, Fort.

Quelques courts instants s'écoulèrent seulement après les derniers mots d'Adaline. Ils résonnèrent. Et leur écho même appelaient à l'aide. Le corps d'Adaline ne se mouvait pas et son visage n'affichait rien d'autre qu'une détresse certaine.

Nouveauté n'était ni un mot ni un concept qu'Adaline affectionnait particulièrement et son état émotionnel en faisait fi.
Dernière modification par Adaline Macbeth le 16 juin 2019, 15:13, modifié 1 fois.

Magic Always Has a Price
6ème année

15 juin 2019, 14:46
 RPG+  Sentiments et ressentiments
Assez rapidement, je sentis le crissement du papier s'approcher de mes doigts. Cette lettre semblait avoir été écrite à la va-vite tout en pesant les mots de la manière la plus précise possible. Il n'en restait pas moins que c'était des mots difficiles à lire pour une fille de onze ans. Pourquoi lui rajouter ce poids sur la tête alors que les événements de ces derniers jours avaient déjà été assez traumatisants ? Je ne comprenais vraiment pas comment les adultes fonctionnaient. C'était comme mon grand-père qui partait toujours dans d'autres pays sans se soucier de nous, pourquoi faire cela ? Il savait très bien que ma grand-mère devenait folle. D'ailleurs, pour la première fois, je me demandais ce qu'il en était de mon grand-père. Il était actuellement censé être au Brésil et aurait dû rentrer dans quelques jours. Mais avec les événements allait-il pouvoir rentrer ? La chute du ministère et tout, tout cela risquait d'être compliqué. Mais pour l'heure, il fallait que je vois quoi faire avec cette Gryffondor. 

Je n'avais encore quasiment jamais parlé avec une Gryffondor, mais cela n'était certainement pas dû au fait que j'étais une Serpentard. Tant que les gens ne me posaient pas de problème, je m'en fichais de ce qu'ils faisaient, ils pouvaient bien vivre leur vie comme ils le voulaient qu'ils soient dans n'importe quelle maison. 

La petite fille posa une question intéressante... Qu'est-ce qu'il fallait penser de tout cela. Je n'en savais  strictement rien. Je savais que tout allait devenir compliqué pour les né Moldus désormais, mais je n'étais pas dans ce cas, mes deux parents étaient sorciers. Etaient... Sont... Je ne sais jamais comment parler d'eux et c'est aussi ce qui fait que j'ai beaucoup de mal à me mettre à la place de mes camarades, comment les réconforter par rapport à leur famille alors que je ne sais pas vraiment ce qu'est une famille. 

"Nous ne sommes pas vraiment retenus dans le château, uniquement les personnes nées Moldus. Je ne sais pas exactement ce qui se passe au Ministère, seulement qu'au vu de la situation c'est probablement quelqu'un pour qui le sang de naissance importe beaucoup. Maintenant... Ce qu'il faut penser de tout cela et de la situation... Je ne sais pas trop, je ne sais pas trop quoi penser moi non plus. Il faut se calmer et être patient, attendre de voir ce qui va se passer par la suite."

Le regard de cette fille me troublait beaucoup, elle semblait compter sur moi comme si sa vie dépendait de moi. Or, j'avais beau être plus âgée qu'elle, je ne connaissais pas pour autant tout ce qu'il y avait à savoir sur tout. Et je détestais être mise devant quelque chose que je ne comprenais pas et avouer que je ne le comprenais pas. Aussi, des mots un peu plus durs ne purent s'empêcher de sortir de ma bouche.

"Il faut que chacun d'entre nous y mette du sien. On ne peut pas se laisser aller, faut continuer de vivre sa vie comme on le peut, surtout nous qui avons une situation un peu privilégiée. Il faut essayer d'aider du mieux possible ceux qui ont une situation plus difficile que la nôtre. Tu comprends ? "

Troisième année RP (2043-2044)

JE SUIS UNE FILLE.

17 juin 2019, 16:22
 RPG+  Sentiments et ressentiments
Image

« Tu comprends ? » *Non* Enfin, si. Bien sûr. Adaline comprenait. Qu'est-ce qu'elle devait comprendre ? Elle fronça les sourcils en essayant de se souvenir du Discours Rassurant que venait de prononcer la Grande Fille. Aussi, ses yeux qu'elle avait jusqu'ici plongé dans ceux de la Grande Fille durent dévier. Ils dévièrent sur le sol de pierres et de pailles, puis sur les fenêtres de la Volière, celles qui étaient irrémédiablement là pour laisser entre Volatiles en tout genre. D'ailleurs, les yeux d'Adaline finirent par atterrir sur une Plume.
Ce fut probablement ce qui fit remonter à ses oreilles les précédents Mots de la Grande Fille.
Et quels Mots.

*Résumons* Alors. La Grande Fille ne « sais pas trop quoi penser » elle non plus. C'est Elle qui l'avait dit, Elle-même. Alors. La Grande Fille n'était peut-être pas si Grande. Est-ce que ce n'était pas le propre des Grands que de Savoir ? Les sourcils d'Adaline étaient toujours froncés, et le visage de la Grande Fille semblait toujours attendre une réponse. Mais Adaline n'avait pas encore fait le point. En fait, tout était autour du Sang. Et Elle l'avait dit, « le sang de naissance importe beaucoup » pour le Nouveau Gouvernement. *Imbécile de Nouveau Gouvernement* Est-ce que ça signifiait qu'il était dangereux ? En tout cas : Poudlard avait été attaqué. Le Monde était en Danger. Enfin, c'est ce que les Adultes de Cette école disaient. Est-ce qu'ils avaient Toujours Raison ? Ce serait plus facile d'être à la Maison. Ce serait plus facile de n'être Jamais venue Ici. Ce serait plus facile d'être aussi Jeune que Jane.
Est-ce que ça le serait vraiment ?

Mais Adaline commençait à imaginer, alors que ses yeux détaillaient toujours la Même Plume, la Vie comme Ça. Elle avait cru le comprendre - était-ce vraiment le cas ? - : Poudlard était une sorte de Résistance. Ça signifiait sûrement beaucoup, beaucoup plus qu'elle ne pouvait l'imaginer. Ça signifiait probablement qu'elle ferait mieux de taire ce Statut nouvellement acquis. Ça signifiait probablement d'apprendre à ne pas prendre position.
Elle ne pourrait sûrement pas donner son avis auprès d'une famille avec des Idées. Elle ne pourrait sûrement pas donner son avis auprès d'une école avec d'autres Idées.
Mais.
Quelles idées elle avait, elle ?
En fait, elle n'en savait rien. Elle ne savait pas exactement ce qui signifiait le Sang. En fait, elle aurait probablement dû écouter les cours de Montmort et s'intéresser un peu plus au récits historiques de Cassiopée. Mais elle n'en avait rien fait. Et maintenant, elle ne comprenait pas bien.

« Et moi ? Je suis Sang-Pur. Est-ce qu'on va me détester pour Ça, Ici ? »

C'était Égoïste. Adaline l'était Parfois. Et effectivement, ses pensées avaient été toutes tournées sur Elle, le Sang et Cette Plume, qu'elle n'avait pas cessé de regarder. D'ailleurs, lorsqu'elle se rendit compte de son égoïste Question, elle crut sentir le regard Lourd de la Grande Fille. Elle ne Savait pas Tout, mais peut-être qu'elle en Savait Beaucoup. Du moins : elle devait Savoir comment il était juste de se comporter.
Et Adaline ne l'était pas. Adaline aurait pu Penser aux élèves qui craignaient pour leurs vies. Mais elle ne pensait qu'à son Sang. Son Horrible Sang.
Dernière modification par Adaline Macbeth le 16 sept. 2020, 10:16, modifié 1 fois.

Magic Always Has a Price
6ème année

27 juin 2019, 18:24
 RPG+  Sentiments et ressentiments
Pendant un moment, la fille ne dit rien, elle semblait perdue dans ses pensées. Je ne savais même pas si elle avait écouté ce que j'avais dit. Je savais que dans ce genre de situations, il était possible d'entendre quelque chose sans vraiment écouter et ainsi ne pas avoir vraiment compris l'ampleur de ce qui avait été dit. 

C'était ce qui m'était arrivé quand Madison s'était enfuie en Australie. Pendant plusieurs jours je n'avais plus rien dit. Alors que j'étais plutôt une petite fille enjouée avant son départ, à partir du moment où elle était partie, je m'étais renfermée sur moi-même, en voulant beaucoup à mon grand-père de l'avoir laissée partir, sachant que leur dispute avait probablement provoqué son départ. Alyssa avait petit à petit également déserté la maison et bientôt, plus personne n'avait réellement remarqué mon silence. J'avais changé sans que personne ne s'en rende compte ou en tout cas sans que personne ne dise quoi que ce soit. 

Après de longues minutes de réflexions, la fille sembla arriver à une certaine conclusion concernant toute cette situation. Est-ce qu'on allait la détester parce qu'elle était une sang-pur ? Je ne savais pas vraiment. Il était sûr que certains Sang-Pur allaient détester les nés Moldus. Mais est-ce que certains nés-Moldus pourraient devenir virulents ? Je n'en savais rien, je supposais que pour le moment mes camarades nés-Moldus avaient d'autres soucis à se faire que de détester ceux qui étaient Sang-Pur. Peut-être que plus tard les choses deviendraient compliquées mais pour le moment le principal était d'aider les nés-Moldus.

Bien qu'il soit compréhensible qu'à son âge elle s'interroge, je trouvais son comportement particulièrement égoïste. Se demander comment les gens allaient la voir elle alors que ce n'était certainement pas elle qui allait se prendre des remarques désobligeantes, ce n'était pas non plus à elle ou à sa famille qu'on allait vouloir la mort ou que l'on allait vouloir agresser.

" Si tu te comportes ainsi, c'est sûr qu'on va te détester. "

Ces paroles pouvaient peut être sembler dures à entendre, mais il fallait bien que je lui dise la vérité, cela ne pourrait que l'aider. Si elle allait voir un né Moldu en lui demandant d'avoir de la compassion pour elle, elle risquait bien d'être détestée. J'avais beau vouloir essayer d'être un peu plus aimable avec les gens en cette période de temps troublée, mais je n'étais pas non plus là pour faire de la garderie et rassurer les gens. Y'avait pas marqué nounou sur mon front. Je décidais tout de même de lui expliquer plus précisément mon propos. 

" Les Nés Moldus sont réellement en danger, et leur famille l'est également. Tout ceux qui ont une partie de famille Moldue en fait, peut importe qu'ils le soient ou qu'ils soient sang-mêlés ou encore nés sorciers. Alors la question n'est pas vraiment de savoir comment les sang-pur vont être perçus tu vois ? "

Ma question était plus rhétorique qu'autre chose, mais mon ton s'était tout de même adouci légèrement. Je n'étais pas là non plus pour la faire pleurer, je voulais simplement conscience de la situation réelle dans laquelle nous étions. Ca ne servait à rien de faire comme si tout allait bien. Tout le monde n'avait pas arrêté de faire cela quand Madison était partie. Pour me protéger parce que j'étais soi-disant trop jeune. Mais cela ne servait à rien, cela n'avait servi à rien et désormais j'avais seulement l'impression qu'on me cachait tout plein de trucs.  Alors je préférais lui dire la vérité peu importe qu'elle soit plus jeune que moi ou non. Il me semblait nécessaire de ne pas la prendre pour une gamine comme on avait toujours fait avec moi et de la considérer comme mon égale et ainsi lui parler comme telle. 

Troisième année RP (2043-2044)

JE SUIS UNE FILLE.

17 sept. 2020, 18:31
 RPG+  Sentiments et ressentiments
« Si tu te comportes ainsi, c'est sûr qu'on va te détester. »

Le ton de cette fille n'est pas la méchanceté et ça ressemble bien plus à un conseil qu'une menace. Si Adaline est en l'état bien trop secouée, puérile et hors d'elle pour s'en rendre compte, elle finira certainement par le faire et alors... Elle aura honte quand elle pensera à cet échange.

Les yeux baissés sur le sol jonchés de fientes, la fillette triture ses doigts. Tout son corps exprime le mal-être qu'elle ressentait : bien trop aveuglée par elle-même pour voir plus loin que le bout frémissant de son nez rose. Ses mains sont d'une rare moiteur, ses dents grincent en se frottant les unes aux autres, ses genoux tremblent, son cœur bat trop fort, et c'est comme si ses oreilles sifflaient. Pourtant, et il lui faudra le déclic pour le réaliser, son cas n'est ni le plus terrible ni le plus désespéré.

« Les Nés Moldus sont réellement en danger, et leur famille l'est également. Tout ceux qui ont une partie de famille Moldue en fait, peut importe qu'ils le soient ou qu'ils soient sang-mêlés ou encore nés sorciers. Alors la question n'est pas vraiment de savoir comment les sang-pur vont être perçus tu vois ? »

Ses mots sont d'une justesse presque chirurgicale et ils sont tout adaptés à une petite fille. Du moins, ils ont l'air de l'être à Adaline. Je pourrais vous dire ce qu'il se passe dans sa tête au moment même où les mots de la Verte pénètrent dans son cerveau, mais je vous avoue que tout est bien flou. C'est une espèce de pelote de laine (le genre qu'elle garde dans la malle à côté de son lit depuis qu'elle a un petit compagnon) qui n'a ni début ni fin mais qui est foutrement bien emmêlée. Et si certains pensent qu'il y a des nœuds qui se défont en tirant dessus, ceux qui sont dans la tête d'Adaline risquent de demander bien plus de délicatesse, et beaucoup de temps.

Comme si le message venait du ciel, le vent passe par les fenêtres sans vitres de la volière. Il siffle dans les oreilles des deux filles sa mélodie hypnotisante et s'infiltre dans les manches pour déverser sa fraîcheur.
Mais dehors, et si Adaline daigne lever les yeux vers le ciel, il fait gris. Bizarrement, on ne saurait dire si le ciel reflète les cœurs ou si c'est lui qui y met la grisaille.

« Donne ma lettre, a l'air d'exiger la Rouge. Je comprend, hein. » elle ajoute, en sentant certainement planer sur elle le regard inquisiteur.

Elle ne lève les yeux que sur les mains de sa camarade bien plus âgée pour repérer la lettre de son oncle, et éviter le contact de ses yeux. Elle ne sait même pas de quel genre de regard ils sont parés mais elle sait qu'ils ne sont sûrement pas joyeux.

« Je-je... veux être seule. »

Cette dernière annonce, sortie de la bouche de l'enfant en bégaiements qu'elle se déteste d'avoir lorsqu'elle cherche à se donner une prestance, sonne le glas de cette rencontre. Un dernier coup de vent balaye le visage d'Adaline et aurait pu essuyer une larme – qui est dangereusement coincée au bord de ses yeux. Mais le vent aurait tout le temps d'essuyer des larmes sur le visage de la fillette, puisque déjà elle tourne les talons et, sa lettre tout juste arrachée des mains de celle qui lui faisait face, dévale les escaliers deux par deux.

Mais elle attendra – peut-être sans le faire exprès – d'être descendue jusque dans le parc, d'avoir tourné derrière ce mur et de s'être assise pour laisser jaillir ses larmes.

Fin du RP pour moi.
Merci, beaucoup. J'ai aimé écrire ça.
Et pardon, surtout : j'ai décroché ce RPG et je n'aurais pas dû, plus le retard s'accumulait plus mes envies évoluaient et moins d'inspiration j'avais pour te répondre. Je suis désolée.

Magic Always Has a Price
6ème année