Le ministère était tombé. La nouvelle était arrivée soudainement comme une bombe et depuis ces évènements, plus rien à Poudlard ne pouvait donner le sourire ni même la joie habituelle dont les élèves faisaient preuve. Carry Harrison ne faisait pas exception à la règle, elle montait les marches qui menaient à la voilière d’un air maussade espérant pour la première fois qu’aucun hiboux ne lui était adressée. *Qu’est ce qui s’était passée ? Comment le monde en était arrivé à ce point-là ? * Carry s’inquiétait grandement, pas pour elle, pas depuis qu’elle savait que Poudlard était devenue une forteresse imprenable, mais ses inquiétudes étaient plus tournées ses parents qui tous les deux, travaillaient au ministère qui venait tout juste de tomber. *Ce n’est quand même pas rien le ministre ! Comment est ce qu’il a pu tomber ?! Père, mère, Morrigan…Caius je vous en supplie, portez-vous bien...*.  Une larme tiède coula le long de sa joue froide en pensant à Caius. Elle ne l’avait jamais vraiment rencontré auparavant, tout comme Morrigan, il avait disparu de la famille mais lui, pour une bonne raison qui était d’être tombée amoureux d’une moldue. L’erreur que sa famille a châtié sans retenue. *Heureusement il me reste Morrigan au moins…*

La voilière était remplie, Carry n’était pas la seule à attendre des nouvelles de ces proches. Tout le monde ici voulait savoir ce qui se passait et il en était de même pour la petite Harrison qui aperçue trois lettres qui portait son nom. Pas une mais trois lettres avec trois écritures différentes. Trois lettres qui devaient surement parler du même sujet et qui pouvaient avoir diffèrent effets sur la petite Carry. D’une main tremblante, Carry s’empara avec effroi de la première lettre…Cette écriture fine, raffinée et soignée…Il devait forcement s’agir de sa mère surtout cette calligraphie magnifique qu’elle avait mit au prénom et nom de sa fille sur sa lettre.

Ma très chère fille,

Vous devez surement déjà être au courante pour le ministre et je pense qu’il vaut mieux vous dire tout ce qui se passe en ce moment car nous sommes une famille et nous traverserons toutes les épreuves qui se dresseront ensemble. Je suis porteuse de nouvelles plus ou moins bonnes mais sachez que tout ce que je vous raconte ne devra pas être répète sauf aux personnes concernées. Pour commencer, a notre grande surprise et pour notre plus grand bien le ministère est bel et bien tombé aux mains d’une femme dénommée, Ursula Parkinson qui dirige désormais le monde magique britannique. La bonne nouvelle c’est que, nous, la Famille Harrison sommes désormais dans le registre « Sang-Pur » de Grande Bretagne. L’honneur que votre père voulait tant restaurer est revenu et désormais nous sommes une partie intégrante du nouveau gouvernement. Nous allons enfin vivre comme il se doit. Carry, je vous demanderai d’arrêter de fréquenter vos amis Ne-moldus, ils ne vous apporteront rien que des ennuis et que vous le voulez ou non, ils finiront par disparaitre tôt ou tard de votre vie, il en va de même pour Jenny PoirreFresh. La mauvaise nouvelle : Certains refuse de reconnaitre le nouveau gouvernement et on préférer fuir ou se rendre plutôt que de le rejoindre et c’est le cas de Dorian Sangblanc, le père d’Alice Sangblanc. Celui-ci a refusé de rejoindre Ursula et a été jeté en prison à Azkaban.  Les Sangblanc sont des amis, des allies et plus important la famille. C’est pourquoi je vous demanderai de prendre soin d’Alice dans son chagrin au château le temps que j’essaye de faire sortir son père de prison. Il me reste que très peu de parchemins et je dois écourter ma lettre. J’ai tant à vous dire et si peu de temps que ça m’en crève le cœur. Mais Sachez que je suis fière de vous et que vous pouvez désormais faire comprendre aux autres que vous faites partie de la caste supérieure des Sorciers de ce monde grâce à Ursula. Faites-lui honneur et soyez fière de faire partie de cette nouvelle lignée de Sang-pur dont vous etes la premiere generation.

D.Harrison

Très honnêtement, en lisant « essaye de prendre soin d’Alice » j’ai failli m’effondrer de rire sur le sol au milieu des autres élèves qui étaient en train de lire leur hibou. Qu’est ce qui n’allait pas chez ma mère ? N’avait-elle donc toujours pas remarqué que je ne pouvais supporter cette peste d’Alice ? Que lui fallait-elle de plus pour qu’elle le comprenne ? Mais bon ce n'était pas l’information la plus importante qu’elle m’avait communiquée, oh ça non.

“ le père d’Alice Sangblanc. Celui-ci a refusé de rejoindre Ursula et a été jeté en prison à Azkaban”

Quelle délicieuse phrase à lire, un régal pour les pupilles. Comment vous dire à quel point je jubilais à l'idée de l’annoncer à Alice. Dans ma tête, je m’imaginais déjà toute la scène. La petite fille toute blanche, fière et arrogante comme à son habitude qui se tenait à genoux en train de pleurer pour son papa. Hm Je ne pense pas qu’elle se tiendrait à genou devant moi mais c'était toujours bon de pousser son imagination. Ah ! cette première lettre n'était décidément pas une mauvaise nouvelle, au contraire même. C'était une excellente nouvelle, je pouvais enfin jouir de mon statut de Sang-pur et le poids des responsabilités de la famille qui reposaient sur mes épaules avaient complètement disparu car ma famille et moi appartenons désormais au sommet de la chaîne alimentaire. Rien que cette lettre me mettait dans tous mes états, je ne pouvais pas m'empêcher de sourire bêtement au milieu de ces imbéciles qui s'inquiétaient pour les membres de leur famille. Peuh, surement des sang-mêlé ou Ne-moldu qui s'inquiétaient de leur sort surement, peu importe je ne devais en aucun cas s'en préoccuper car on m’a déjà donné l’ordre de m'éloigner d’eux et c’est ce que j’avais bien l’intention de faire.

En attendant il me restait encore deux lettres à ouvrir et avec ce que je venais de lire, la prochaine en aucun cas ne pouvais me démoraliser aussi mauvaise la nouvelle pouvait-être. Cette fois il n’y avait pas mon nom inscrit dessus juste mes initiales avec en signature le petit bracelet Yamato en bas de l’enveloppe. C'était Morrigan, j’en suis sûre, il n’y a qu’elle pour prêter autant d’attention à la culture de notre famille et je voyais mal père signer de cette façon.

Salut Ry !

J'espère que tout se passe bien à Poudlard car ici c’est le chaos total. Tu le sais sans doute déjà mais le ministère de la magie est tombé et un nouveau gouvernement a vu le jour et devine quoi. On a gagné ! Notre famille a enfin été reconnu en tant que Sang-pur, Mère a fait les demandes pour la famille et nous avons été acceptés dans les jours qui ont suivis ! Elle nous a tous inclus dedans, Caius y compris ! Je suis tellement heureuse ! Ce nouveau gouvernement est une bénédiction pour nous et c’est pourquoi je dois aussi te dire que j’ai pris la décision avec Thomas de le rejoindre, il a déjà été reçu chez les manteaux noir, moi je vais faire ma demande pour rejoindre la Garde noire. Je suis sûre qu’ils auront besoin de quelqu’un comme moi. Ecoute, je sais que ça n’a pas toujours été facile pour toi mais aujourd’hui nous avons la chance de revenir en force. Caius m’a envoyé une lettre et m’a dit que lui et sa...partenaire c'était finit et qu’il allait rentrer à la maison pour présenter ses excuses à père et mère ! Comme tu le sais les moldus et Ne-moldus ne sont pas vraiment la bien vus desormais c'est pourquoi je voudrai, si tu le veux , que tu rentres avec moi cet été, je ne voudrai pas que tu restes avec ces Ne-moldus d’enfants qui vont salir ta réputation au château. Tiens encore quelque temps et nous serons débarrassés de la vermine qui pullule dans notre monde. Notre heure de gloire approche petite sœur et notre famille sera là pour faire partie de l’histoire. Cependant reste discrète à ce sujet, pour certains à Poudlard, ce sont des heures sombres mais pour nous c’est un âge d’or que nous vivons, ne t'inquiète pas, tout va bien pour nous. Prend soin de toi, je t’embrasse très fort

Morrigan Harrison

Souvent je me demandais, qu’est-ce qu’il y’a au-dessus de la joie ? Je sentais le sang dans ma tête bouillir, mon cœur battait à cent à l’heure et mon sourire était si grand que j’aurai juré pouvoir faire rentrer mon poing dedans. Ce n'était plus de la joie que je ressentais, c'était quelque chose de bien plus grand : L’extase. Ma famille était en sécurité, J'étais en sécurité. Jamais dans ma vie je ne m'étais sentie aussi bien.

Mon corps entier tremblait de partout. Il ne tremblait pas de peur, non mais il tremblait de joie. Franchement je ne sais pas comment j’ai fait pour contenir toute cette joie à ce moment-là mais ce que je sais c’est que j’avais du mal à la contenir. Mère et Morrigan allaient bien et avaient même trouvé du travail dans ce nouveau gouvernement. Quel soulagement ! J’aimerai tellement les aider et participer à ce futur prometteur qui était en train de se présenter au monde. Mais qu’est-ce que je pouvais bien faire ? J’étais bloquée dans ce château qui désormais servait de refuge pour les Né-Moldus. Je m’étais creusée les méninges mais rien à faire, j’étais vraiment coincée dans cet abri à moldus jusqu’au vacance.

Je relisais les deux lettres de ma famille encore et encore et plus je les relisais et plus mon sourire grandissait, elles étaient devenues ma source de joie de la journée. En relisant le début de l’une des deux lettres, j’ai surpris une élève de Poufsouffle en train de me regarder avec incrédulité et les yeux emplit de larmes. Ouh, un joli regard noir qui était très simple à décrypter « comment peux-tu sourire dans un moment pareil ?! » « Ma famille est en danger et tu te permets de sourire voir même de rire ?! » « N’as-tu donc aucun respect pour personnes ?! ». Oh non, je ne me sentais pas du tout coupable et je ne partageais pas du tout ce sentiment de tristesses qu’il y’avait dans cette voilière pour la simple et bonne raison que désormais je me tenais au-dessus de ces pauvres imbéciles et que moi et ma famille, nous n’allions pas partager le sort de ces Né-moldus. Aux contraires même, si ma mère et ma sœur arrivaient à avoir les postes que tous deux convoitent, ma famille pourrait-être le bourreau des Né-moldus.

Mais bon tout ça prendrait du temps, beaucoup de temps et ce n’était pas à moi d’agir. Mais il y’avait plus important encore : il me restait une lettre à ouvrir, une toute dernière lettre qui devait sans aucun doute venir de mon père. Etrange, quand ma main avait saisi la dernière enveloppe, celle-ci semblait plus lourde et plus épaisse que les deux précédentes. Il devait y avoir plus qu’une lettre à ce point mais bon le seul moyen que je le sache était que je l’ouvre et c’est ce que je fis sans plus attendre.

Ma très chère Carry,

C’est la première fois que je t’écris et je suis sincèrement désolé de ne pas l’avoir fait plutôt. J’ignore si tu te souviens encore moi, comme mère m’a effacé de la mémoire de père, je crains qu’elle ait fait la même pour toi. Mais je garde espoir qu’elle ne l’ait pas fait. Morrigan m’a raconté tout ce qui s’était passé ces derniers temps. Notre famille, le ministère, Elle, Thomas, les Sangblanc et toi. Pour commencer je tiens à te présenter mes excuses de ne pas avoir été là quand tu en avais besoin. Je sais ce que tu es devenus et je regrette sincèrement de ne pas avoir été là pour te guider sur le chemin de la tolérance. J’ignore ce qu’on t’a dit au sujet de mon départ mais sache que je reviens très bientôt pour te soutenir toi. Pas mère, ni père ni Morrigan mais toi. Il faut que tu saches qu’il n’y aura pas que moi, la famille entière de mère va venir, tout comme la famille de père. Tout les Harrison seront là. Cet été se déroulera notre première réunion de famille depuis bien longtemps et croit moi cette réunion n’est pas là pour de simple retrouvaille. Je t’en conjure, en attendant mon retour, reste loin des parents et plus particulièrement de mère, reste avec Morrigan si tu le souhaites mais évite les parents à tout prix. Ils ont fait des choses impardonnables et je n’ai pas envie de perdre quelqu’un de proche à nouveau. Je me fiche de ce nouveau gouvernement, je me fiche de savoir que notre famille est de Sang-pur, je n’ai pas su protéger celle que j’aimais mais je peux encore te protéger toi de la folie et l’ambition de notre famille. S’il te plait, fait attention à toi. On se reverra très bientôt petite sœur.

Caius Harrison

Que dire ? Je refermai la lettre et la remit dans l’enveloppe doucement. J’avais le cœur serré et les larmes que je ne pensais jamais sortir commençait à humidifier mes yeux. Les autres élèves voulaient me voir pleurer ? Soit. J’avais les larmes aux yeux mais pas pour les mêmes raisons qu’eux. Ce n’était pas des larmes de tristesses mais des larmes de colère. Je n’avais pas vraiment prêté attention aux recommandations de la lettre mais ce que je savais, c’est que j’avais un frère qui ne m’avait pas oublié et qui voulait me protéger… Je pouvais enfin ressentir cette petite boule tiède dans le ventre, ce sentiment d’angoisse …J’avais vraiment une famille… et elle était sur le point de s’entre-déchirer.