Trinity entre dans la volière une lettre à la main. Elle a mal au ventre à l'avance à l'idée de ce qu'elle vient de faire, et de ce qu'elle s'apprête à faire.

Père, Mère,

Pardon de débarquer ainsi, mais je dois vérifier quelque chose. Il y a peu, j'ai rencontré une fille, Pansy Konowa. Comme son frère Owenus et Dorian se ressemblent, on est allées voir à la Bibliothèque pour voir le Registre des familles, et il y avait marqué qu'on était de la même famille, seulement maintenant j'ai un doute, puisque nous avons le même âge, mais que nous ne sommes pas jumelles... j'ai voulu vérifier dans le Registre, mais il a disparu. Je veux savoir la vérité, alors je crois que vous pouvez m'aider.
Je vous envoie un cheveu de Pansy, et un des miens. Il existe des tests Moldus pour définir la parenté entre les gens. Notre voisine pourra le faire pour vous, mais je vous en prie faites le et envoyez-le moi.

Bisous, Trinity.

Elle tire sur une de ses mèches, et un long cheveu brillant se détache, provoquant une vive douleur. Elle le glisse dans l'enveloppe et la ferme.

Trinity confie l'enveloppe à une chouette de l'école, puis s'asseoit, effondrée.

Il ne lui faut que quelques secondes pour remarquer les deux ombres qui masquent la porte.

Elle lève la tête, des larmes laissent une traînée de feu sur ses joues.

- Noah ? Lili ?

Elle se lève, cours vers eux et les étreint en fondant en sanglots.

Une feuille froissée au creux de sa main, dont les poings serrés détonnaient avec son visage calme, Noah traversait tel une ombre les couloirs du château, s'efforçant de devenir le plus rapide et le plus invisible possible. Sa direction première était la volière. Et puis ensuite, il comptait bien aller à son dortoir et ne plus ressortir. La lettre de ses parents était claire. Il fallait qu'il vienne à la maison, les vacances. La réponse de Noah était claire aussi, et sonnait plus comme un ordre qu'une demande. "Je reste à Poudlard." Un rictus envahit ses lèvres et il ne tenta pas de le retenir. Il savait bien qu'il en faisait des tonnes, mais il restait campé sur ses premières positions. Têtu comme une mûle, il refusait de se séparer encore une fois du foyer qu'il commençait à affectionner, pour ré-bouleverser ses habitudes en revenant à North Elmsall.

Debout sur les dernières marches le séparant de la volière, main sur la poignée de la porte, des sanglots l'arrêtèrent en pleine lancée. Des pleurs venu de l'antre à hibou attisèrent sa curiosité. Ouvrant lentement la porte sans que celle-ci ne grince, le jeune homme observa qui était à l'intérieur. Et qu'elle ne fut sa surprise, lorsqu'il reconnu Trinity, une amie, effondrée sur le sol, tête baissée. Noah avait l'impression de violer son intimité. Il était sûr qu'elle ne voulait pas qu'il la voit pleurer et qu'il valait mieux pour lui de partir d'ici. Pourtant, compatissant, ses jambes refusaient de lui obéir, et il resta ainsi, devant le pas de la porte, observant son amie pleurer sans oser aller la réconforter.

D'un coup cette dernière leva la tête et prononça des paroles qui le laissèrent stoïque. Il était seul non. Sa tête tourna à sa gauche et il découvrit Lili à ses côtés. Se traitant de tout les noms d'oiseaux, pour ne pas avoir remarqué sa présence plus tôt, Noah enveloppa Trinity dans ses bras en une étreinte amicale et compatissante.

"Trinity.. Est-ce que ça va ?"

Question bête, sombre idiot. Bien sûr que ça n'allait pas. Son incapacité à réconforter les gens ne l'aidant pas bien sûr, Noah soupira, inquiet.

"Il t'est arrivé quelque chose ?"

Comme chaque semaine, Lili allait à la volière ouvrir son courrier. Ses parents et sa soeur lui donnaient beaucoup de nouvelles et en demandaient beaucoup, donc Lili prenait ce temps pour elle chaque semaine. Seule, elle racontait ses nouvelles rencontres, les sorts qu'elle avait appris... elle donnait même des nouvelles de son frère qu'elle essayait de voir malgré le temps qu'il passait enfermé dans sa salle commune ou son dortoir, endroit où Lili ne pouvait malheureusement pas le voir.

Une larme roula sur sa joue. Son frère lui manquait, elle avait perdu les habitudes qu'elle avait chez eux avec lui. Elle n'allait plus le réveiller en chantant et jouant de la guitare, il ne lui faisait plus son petit-déjeuner préféré - jus d'orange pressé et tartines avec de la confiture maison - et Lili savait que ça n'allait plus être la même chose dès les prochaines années. Elle voyait les grandes vacances approcher pour le voir ne serait-ce qu'un peu plus pendant deux mois.

Lili avait grandi, elle le savait mais c'est dans ces moments-là qu'elle s'en rend compte le plus. Grandir lui faisait peur, ou plutôt, le changement lui faisait peur. Lili n'est pas une grande adepte des changements car elle ne savait pas si elle ferait le poids face aux aléas de la vie et cela lui mettait la pression, trop de pression pour une jeune fille de 11 ans. Elle devait travailler sur elle-même, elle le savait mais elle se posait trop de questions, beaucoup trop.

Lili commença à écrire une lettre pour sa soeur quand une voix qu'elle connaissait bien la fit sortir de ses pensées. Il s'agissait de Trinity Maximoff, une amie à elle qui était également à Serpentard. Lili se rendit compte qu'elle n'était pas la seule appelée, Trinity appelait également Noah, un ami en commun. Tous les trois, il formait une vrai bande d'amis et il formait également un groupe de musique.


Lili se dirigea vers eux et Trinity leur fit un câlin et pleurait. Tout comme Noah, Lili s'inquiétait :

- Tout va bien ?

Toujours en larmes, Trinity se détache de ses amis à regrets.

La tête lui tournant, elle manque de tomber, se rattrape à ses amis, s'asseoit de justesse sur le sol et leur dit :

- Je... j'ai découvert il y a quelques temps... que Pansy Konowa était ma soeur. C'était marqué... dans le registre... dans la Bibliothèque.

Elle souffla un peu, le temps de reprendre ses esprits.

-Alors, on s'est direct dit que mes parents avaient abandonné Pansy et son frère, qu'ils m'avaient menti. Cela m'a blessée, et j'y croyais à moitié. Un truc me dérangeait, mais je n'arrivais pas à trouver quoi...

Elle regarde vers le sol, jouant nerveusement avec une mèche de ses cheveux.

- Eh bien, j'ai trouvé ce "truc" dérangeant.

Elle regarda ses amis, les yeux rougis.

- Pansy et moi sommes de la même année scolaire. Nous sommes nées la même année. Mais, il n'y a absolument aucune ressemblance entre nous ! Ce n'est que mon frère qui lui ressemble ! Je n'y comprend plus rien, alors...

Elle tente de reprendre sa respiration, manque de s'étouffer à cause des sanglots, mais la présence de ses amis la rassure et elle se calme.

- Alors je... j'ai pris un cheveu de Pansy. Je suis venue dans sa chambre, pour lui dire bonjour et je lui ai pris un cheveu. Je suis sûre que c'est le sien. Et je me suis arraché un cheveu aussi.

Elle se frotte la tête, un endroit toujours douloureux. Elle avait toujours été sensible du cuir chevelu.

- Je les ai envoyés ches moi, pour que mes parents aillent faire un test ADN. Je sais que c'est un truc Moldu, assez sûr. Je... je m'en veux de l'avoir caché à Pansy. Je... si ça se trouve, nous sommes vraiment soeurs et... je n'ai juste pas suffisamment confiance en elle ?