Mai 2044
Julie était assise par terre dans la volière, et observait les hiboux qui entraient et ressortaient des fenêtres sans carreaux, pour la plupart avec une souris morte dans le bec. La blonde se disait que sa vie serait bien plus simple si elle était l'un d''eux, à poster des lettres tout le temps sans prendre le temps de réfléchir à soi. Elle-même prenait trop de temps à réfléchir, ce qui lui valait parfois de pleurer en plein milieu d'un cours. Son frère Antoine lui avait dit d'aller de l'avant, mais elle n'y arrivait pas. Lui paraissait toujours calme et sympathique, comme à son habitude, et entouré de divers amis dans les couloirs ou aux repas. Tandis qu'elle restait seule toute la journée, dans son coin, souvent à la volière durant ses moment libres pour ne pas avoir à rencontrer beaucoup de monde. Sa tranquillité fut néanmoins anéantie quand une ombre et des bruits de pas parvinrent. Antoine sortit de l'entrée du perchoir, sa cravate jaune de travers.

-Je savais que je te trouverai là, dit-il, l'air blasé. J'ai une mau...

-Laisse moi tranquille, Antoine, dit sèchement la jeune fille, des larmes dans ses yeux d'émeraude. Je n'en ai rien à faire de ce que tu veux me dire. Je ne vois même pas pourquoi tu n'es pas attristé par la mort de Rufus. Car tu ne lui parleras plus jamais au cas ou tu ne le saurais pas. Maintenant, fiche moi la paix.

Son frère prit un air blessé, et sortit une enveloppe de la poche de sa robe. Puis il s'assit à côté de sa sœur et garda le silence pendant quelques secondes.

-Tu sais, si il a fait ça... commença-t-il, cherchant les bons mots. C'est sans doute parce qu'il a été au contact de Moldus depuis si longtemps. C'est la seule raison. Quant à notre mère, et bien c'est une Moldue, elle ne pouvait pas être une bonne personne.

Alors ça s'était vraiment étrange. Julie avait toujours vu son frère adorer les Moldus, accompagné d'une bande de ceux-ci pendant les vacances. Le voir comme ça... c'était très choquant pour elle.

-Commet peux-tu dire ça ? demanda-t-elle brusquement. Il y a deux semaines encore tu allais au cinéma avec tes amis Moldus !

-Alors il y a deux semaines j'étais stupide, dit-il calmement. J'ai muri depuis, et j'ai compris que les Moldus étaient la source de tous nos problèmes. Nous sommes supérieurs à eux, Julie. Nos parents étaient des Moldus, même notre père, donc leur mort ne fait rien.

La jeune fille s'apprêtait à lui répondre qu'il tenait des discours dignes de Voldemort, avant d'entendre sa dernière phrase.
-Attends, dit-elle, son cœur s'affolant. La quoi ne nos parents ?
Son frère lui tendit l'enveloppe sans un mot, et Julie déplia la lettre qui était à l'intérieur.

Julie, Antoine,
Nous voulons juste vous prévenir que vous n'aurez pas à nous attendre sur le quai 9 3/4 cette année, car lorsque vous recevrez cette lettre, nous serons morts. Inutile de vous dire les détails de ce que nous comptons faire.
J'imagine que vous n'éprouvez pas de regrets envers nous,
Vos parents

Julie lâcha la lettre, horrifiée. De six membres d'une famille, ils étaient passés à trois en l'espace d'un mois. Elle éclata en sanglot, et son frère lui donna un mouchoir en soupirant.

-Julie, on s'en fout de leurs mort. Tu les détestaient, non ? En tout cas, lorsque je quitterai l'école à la fin de l'année, j'entrerai au conseil des sorciers pour détruire la vermine Moldue. J'espère que tu feras de même quand tu auras l'âge.

Sa soeur se releva et le regarda avec dégout, avant de partir en courant dans les escaliers, pleurant, tandis que son frère restait assis dans la pièce remplie d' hiboux.