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09 oct. 2019, 20:10
 privé C. R.  Un manteau et un oiseau dans le noir
libre à tous les joueurs qui veulent faire vivre leurs animaux - ce rp s'adresse surtout à ceux qui possèdent des hiboux et des chouettes mais j'accepte tous les animaux, du boursouflet au rat, en passant par le chat et le crapaud/grenouille et même les humains !

Personne trouvée, ce rp est maintenant privé !

GAONEL. 1. 1
 Une nuit d'octobre 2044


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Gaonel- hibou de Mael Chassin



Je somnolais sur mon perchoir, parmis les autres hiboux et chouettes. Les ronflements des uns et les mouvements des autres m'empêchaient de dormir. Décidant de faire un petit tour dehors pour échapper aux autres hiboux, je déploya les ailes, et, en les battant dans l'air à toute vitesse, je finis par décoller. Je sortis par la fenêtre de la volière, ouverte, et sur vola le lac noir avant de m'engouffrer dans la forêt. Me posant sur une branche, je lis mon ouïe en service et détectez bientôt un petit rongeur dans un coin d'arbre, près d'une souche d'arbre. Décollant sans aucun bruit grâces à mes plumes formés spécialement pour cela, je m'en approchait et saisit le mulot entre mes serres. Alors, mon bec entra lui aussi en fonction et il saisit les rongeur déjà mort, lui ayant tordu le cou à l'aide de mes pattes puissantes, dans mon bec, et dans un bruit de déglutition, l'avala tout entier. Bientôt je savais que mon estomac allait commencer son travail et que je finirais par rejeter un pelote de réjection. En attendant, pour digérer, je décida de faire un petit tour et, décollant silencieusement, me dirige vers Pré au Lard. Là, posé sur une grande cheminée, je contemplait le village endormi. Enfin presque. Là, des manteaux noirs de la garde d'Ursula Parkinson. Ils montaient la garde. Ils faisaient des rondes. J'ëtais un animal, mais assez intelligent pour comprendre qu'ils représentaient le pouvoir de la société compliquée des humains, et que ce pouvoir actuel n'ëtait pas apprécié de tout le monde, dont mon maître. Bien qu'il ne pourrait pas comprendre mes rapports, je décida de les observer pour mieux comprendre les manteaux noirs, depuis la cheminée où j'était perché.
Dernière modification par Mael Chassin le 25 févr. 2020, 12:07, modifié 2 fois.


5ème joueur d'Irlande aux échecs sorciers, rédacteur au Merlin et représentant des rédacteurs du Merlin au conseil du Merlin

21 janv. 2020, 12:43
 privé C. R.  Un manteau et un oiseau dans le noir
[ OCTOBRE 2044 ]
Volière, Poudlard

Charlie, 15 ans.
3ème Année Double


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CHARLIE, DROLDOISEAU. 2



Dans la nuit, chaque bruit est un danger ; c’est la toute première pensée inconsciente — malgré qu’elle soit souvent consciente — qui traverse l’esprit lorsqu’un son ose briser le calme illusoire de la nuit. Ce n’est qu’après cela que viennent les autres pensées, celles qui découlent de notre personnalité, celles qui se développent depuis l’enfance.

Dans la nuit, chaque petit bruit veut notre mort. Mort réelle ou imaginée, peu importe, il n’y a aucune différence pour l’esprit, elle reste cauchemardesque, presque aussi douce qu’un rêve.
Pourtant, dans cette volière, les hiboux et chouettes ressentent l’exact opposé envers la nuit. Dans la nuit, chaque bruit est une vie, chaque mouvement est un potentiel plat à grignoter : un petit rongeur mal luné, un battement d’ailes et il finissait avalé.
La nuit leur offrait la vie, la sécurité de vivre encore un jour de plus et pourtant… tout s’inversait sans contrôle ces derniers temps. Plusieurs hiboux étaient blessés, jamais gravement, mais assez pour leur permettre de trembler en cette nuit, d’observer cette noirceur — qu’ils considéraient comme étant la vie — d’un œil différent, très proche de celui des sorciers.

La nuit, chaque petit bruit de merde veut notre mort. L’idée est séduisante, et terrifiante. Les Manteaux Noirs étaient partout, les hiboux ne voulaient plus apporter de lettres, la nuit était trop sombre, la nuit était dangereuse pour tout le monde. La nuit faisait mal, et ces pas qui faisaient vibrer la roche de la volière étaient dangereux. Quelqu’un arrivait, et ce n’était pas bon. Quelques hiboux alertes avaient les orbites fixés — presque exorbités, miroir des sorciers — sur l’embrasure sans battant de la volière, ils attendaient de voir le masque de la nuit, terrifiant. Un Manteau Noir, sûrement, qui allait leur faire du mal.
Mal, de nuit.

Un sifflement grave, continu et lourd déchira le masque. La brusquerie était soudaine, la nuit perdait de son horreur, son déguisement n’était plus qu’un artifice. Les volatiles de la volière connaissaient ce sifflement, grave, continu, lourd, mais tellement gorgé de vie. C’était la vie qui approchait ! La nuit redevenait belle, tressautante d’un désir de vivre.
Un visage apparut, suivit de son corps tout entier : Charlie et sa cape noire trop courte. Dans sa main droite se tenait une fiole contenant une liqueur violette, un liquide qui reflétait les éclats timides de la lune ; le sifflement grave continuait, les lèvres de la Rouge et Or formaient un « O » serré, la tonalité de ce sifflement donnait l’impression qu’elle faisait partie des volatiles. Elle aussi partageait le statut de hibou, chouette, en cet instant. Une belle note.
Depuis sa rentrée à Poudlard, Charlie montait à la volière — lorsque la lumière de la lune le lui permettait — pour soigner les quelques volatiles qui revenaient blessés, et ce sifflement signifiait une seule chose pour les volatiles : pansement. La gryffonne s’entrainait ainsi à plusieurs potions de soin et notait les effets de chacune, tout en tentant d’améliorer son art. Braver le couvre-feu sévère était une chose bien dérisoire dans son esprit face à son désir d’améliorer ses capacités magiques.

Presque naturellement, une chouette s’envola de son perchoir pour atterrir sur le bras que lui tendit Charlie. Cette chouette n’était pas blessée, ses plumes n’étaient pas non plus ébouriffées, c’était juste qu’elle aimait le sifflement monotone qui se moquait du sombre pouvoir de la nuit.
Dernière modification par Charlie Rengan le 25 févr. 2020, 06:08, modifié 1 fois.

je suis Là ᚨ

03 févr. 2020, 16:28
 privé C. R.  Un manteau et un oiseau dans le noir
GAONEL. 1.2
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Gaonel - hibou de Mael Chassin



Une fois ma ronde terminée, je déploie mes ailes et reviens vers la volière. Sur le chemin, je cherche les vents chauds en montant vers les hauteurs. Une fois que j'ai trouvé les courants, je déploie mes ailes silencieusement et je plane lentement en escendant vers le sol. Je n'ai rien à faire, si ce n'est me remettre légèrement sur le droit chemin avec ma queue qui me sert de gouvernail. A un moment le courant d'air chaud passe tout près de la volière. D'un battement, je quitte le courant et je m'engouffre dans l'une des nombreuses fenêtres de la volière. Je me perche sur un piton rocheux près de la fenêtre et scrute des yeux l'ombre de la volière, seulement éclairée par un fin croissant de lune derrière moi afin de rechercher un perchoir en bois - mes préférés. Lorsque j'en ai trouvé un, je m'envole et me pose dessus.

Soudan la porte de la Volière s'ouvre. Un sans-plumes entre. Je le connais celui là. Il soigne ceux d'entre nous qui reviennent blessés, et d'après leurs dires il s'agit des manteaux noirs que mon maître déteste tant. Ils veulent regarder les papiers que on nous mets dans les pieds pour les porter aux autres comme eux. Et au lieu de hululer gentiment pour le demander, ils nous prennent de force. Ça fait mal.

Le sans-plume, Je l'ai déjà vu quelquefois, il aime bien les êtres comme nous. Je m'envole. Et je me dirige vers lui. D'un battement d'aile je suis à lui. Il me tent un bras. Ce qu'il y a de bien avec les sans-plumes, c'est que leurs bras, on dirait de perchoirs. C'est pratique. Du sans-plume émane une certaine douceur. Je la regarde avec un cri qui ressemble à un roucoule ment - heureusement que tout le monde dort, si les autres savaient que je suis un pigeon...
Dernière modification par Mael Chassin le 02 mars 2020, 20:45, modifié 1 fois.


5ème joueur d'Irlande aux échecs sorciers, rédacteur au Merlin et représentant des rédacteurs du Merlin au conseil du Merlin

25 févr. 2020, 06:08
 privé C. R.  Un manteau et un oiseau dans le noir
L'ÉCHO DE CYMBALE. 4




Une chouette ? Non, ce n’en était absolument pas une. Le volatile qui se percha sur l’avant-bras gauche de Charlie était un hibou. Le gris que reflétait le plumage du volatile était bien trop sombre pour être celui d’une chouette — qui s’apparenteraient bien plus à un gris fricotant avec le blanc, côtoyant sa clarté pour l’atteindre dans son intimité sans jamais y arriver.
Dans cette obscurité offerte par une lune timide, les teintes n’étaient perceptibles qu’à petite distance. *Ample, juste l’ampleur qu’il faut*. Peu importait le type de volatile pour la Rouge et Or, cela ne l’empêchait aucunement d’appliquer ses potions-en-prototype, tout en continuant son sifflement monotone.

En cette nuit de dilemmes, les sons étaient tamisés, les frottements de plumes avaient cessé, le bruissement du vent s’était étouffé et le danger s’était dégonflé.
La nuit paraissait tellement petite, éclairée par le torrent de lumière émis par les lèvres de Charlie. La nuit était prise en flagrant délit, petite bestiole sombre aux dents sabreuses, qui n’étaient plus que les pièces d’un vulgaire jouet en plastique dans cette lumière sonore — dans cette note apaisante. Si lourde de pansement.

La gryffonne — d’un geste très ample — fourra sa potion violacée dans une poche de sa robe, le temps de pouvoir examiner le volatile. *’voit rien ici*. À première vue, le hibou paraissait en parfaite santé. Ses plumes n’étaient pas ébouriffées, il n’y avait aucun déséquilibre dans sa posture. *T’as rien du tout*. Charlie plissa les yeux pour capter le plus de lumière possible, arrêtant son sifflement par la même occasion — le temps de reprendre son souffle, et de se concentrer plus profondément sur son observation en cours.
Sa main libre défia la gravité, avec une douceur rare, pour se poser sur le plumage du hibou au regard-pas-aussi-sombre-que-la-nuit. *Spécial ce’ui-là*. Les différentes intensités de gris qui parsemaient son corps était le signe d’un plumage bien plus coloré qu’un classique brun homogène. *N'a rien*.
D’un geste tout aussi doux, Charlie commença à caresser le petit hibou d’un geste maitrisé ; commençant par le sommet de sa tête, jusqu’aux profondeurs de ses plumes inférieures, les plus basses, les moins accessibles.

Le sifflement monotone ne berçait plus l’inquiétante nuit. Pourtant, celle-ci était toujours aussi outrageusement éclairée par la présence de la Rouge et Or, avec ses yeux émeraudes qui luisaient d’une concentration bien plus terrifiante que la plus sombre des nuits.

je suis Là ᚨ

02 mars 2020, 21:03
 privé C. R.  Un manteau et un oiseau dans le noir
GAONEL. 1.3
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Gaonel - hibou de Mael Chassin


Je sais pas ce qu'elle dit la sans plume. M'énerve. Ils peuvent pas parler comme tout le monde ? Elle me regarde. M'ausculte presque. Elle a l'air intriguée. Elle a essayé de cacher une fiole dans sa poche, mais j'l'ai vu. Qu'est ce qu'elle essaye de me cacher ? P'tet que c'est un liquide pour ceux qui reviennent blessés ? Je sais qu'elle aime bien guérir ceux d'entre nous qui ont été maltraités. Mais pourquoi à T-elle l'air intriguée alors ? Elle devrai plutôt se réjouir non ? Se réjouir que je sois pas blessée non ? Bizarres les sans-plumes. Pas très intéressants. Sauf pour certains. Comme mon maître. Lui il me comprends au moins.

Elle se met à me caresser. J'aime bien. Je ronronne presque. Après le pigeon un chat, je commence à devenir un zoo moi ! Je rafermis ma prise sur son poignet. Ça dure longtemps. Je me détends. J'aime bien le contact doux des doigts de la sans plumes sur mon dos.

À un moment, je me décale et me perché sur son doigt. J'ouvre les ailes et je décolle. Je me perche sur un perchoir non loin, juste devant elle. Je l'invite à me rejoindre. Suis-je bête, elle n'a pas d'ailes ! Elle ne peut pas voler ! En fait ils ont un champ d'action très limité, à n'utiliser que les pattes ! Les pattes, ça sert à chasser et à dormir ! Ça veut dire qu'ils ne passent leur temps qu'à chasser et à dormir ? Mais elle ne dort pas ni ne mange là ? Décidément le monde des sans plumes est un monde bien compliqué et j'ai encore beaucoup de choses à apprendre! !
Dernière modification par Mael Chassin le 30 mars 2020, 20:58, modifié 1 fois.


5ème joueur d'Irlande aux échecs sorciers, rédacteur au Merlin et représentant des rédacteurs du Merlin au conseil du Merlin

25 mars 2020, 23:43
 privé C. R.  Un manteau et un oiseau dans le noir
LIQUEUR. 6




Mes doigts glissaient sur son plumage, et ses serres acérées m’enserraient. Je savais ce que c’était : comme un automatisme, une contraction de joie dans son corps ; c’était ça. Je comprenais.
La plupart des hiboux et chouettes de l’école manquaient de cette contraction. Personne ne leur donnait. C’était dommage, puisque ce n’était même pas compliqué à faire, mais les Autres étaient trop flemmards pour essayer de trouver ces techniques. Alors je les oubliais, ces Autres, comme la dissolution d’un rêve, et je me concentre sur mes doigts aux articulations compliquées.

*Beau*. Le hibou était contracté. Le bout de mes phalanges creusait entre les divers rideaux de ses plumes pour atteindre la partie molle, très sensible, de son corps ; je la sentais sur la pulpe de mes doigts, c’était sa peau. Je l’imaginais rose. C’était elle qui contractait les griffes du hibou, trop de sensibilité pouvait le faire fuir, alors je bougeais ma main avec une précision chirurgicale, lente. *Chhht…*. C’était cette seconde-ci. Très importante, c’était elle qui décidait de fuir ou de rester. Les serres appuyaient contre ma peau et… tout se détendit.
Le hibou avait décidé, il restait ; il s’abandonnait enfin.
Alors je continuais à faire danser mes phalanges contre sa sensibilité. Ça m’entrainait. J’étais sûre que la plupart des animaux — même magiques — avaient des sensibilités précises. Et le plus dur n’était pas de trouver quelle était la sensibilité de chacun, mais de l’appliquer sans se faire casser la gueule.



Les secondes se perdent entre les doigts effilés de Charlie, elles tombent au fond du sablier hypnotisant qui anéantit toute tentative de comptage. Quelques blocs de temps éclaboussent le fond du sablier, jusqu’à ce qu’un mouvement révèle la partie cachée : un événement ; bien plus simple à compter que des secondes intempestives.

Le hibou aux couleurs singulières sautille jusqu’à l’index de la gryffonne, un perchoir bien fin qui permet à ses griffes de crisser entre elles. La main de la sorcière s’éloigne avec respect, puis le sifflement de pansement reprend sa monotonie dans le dôme de sa bouche.
D’un coup d’ailes, le hibou s’envole pour se jucher sur un perchoir ; le regard de Charlie sur ses talons. Les yeux sombres luisent d’un désir volatile, incompréhensible pour des yeux humains. Pourtant, la Rouge et Or continue d’observer ce hibou agité, durant quelques secondes qui ne se perdent pas dans le sablier.
Celles-ci comptent double, puisque l’attente grossi l’enveloppe du temps.
Dernière modification par Charlie Rengan le 18 févr. 2021, 14:27, modifié 1 fois.

je suis Là ᚨ

30 mars 2020, 21:21
 privé C. R.  Un manteau et un oiseau dans le noir
GAONEL. 1.4
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Gaonel - hibou de Mael Chassin

Bon. Visiblement elle ne veut pas me rejoindre. Il va falloir que ce soit moi qui la rejoigne. Ouvrant encore une fois mes ailes je décolle et me pose sur le sol, à côté d'elle. Je la regarde. J'aime bien ce petit moment d'intimité entre nous deux. 

Soudain j'ai comme une petite sensation dans le corps. Je la connais bien cette sensation, pour la ressentir tous les jours depuis ma naissance. J'ai soif. Je sautille un peu plus loin, regarde la sans-plume et m'envole, en direction d'un petit récipient qui est accroché sur le rebord d'une fenêtre. Je me pose, me penche, et avale. Une fois. Deux fois. Cinq fois. Lorsqu'enfin je me sens désaltérée je m'envole et redescend vers le sol tapissé de fientes et de paille de la volière. Je me pose, replie mes ailes et sautille sur le bras de la sans-plumes. Elle doit me trouver hyperactive, à sauter et voler ainsi dans tous les sens. Pourtant, moi je trouve ce moment très calme, très reposant. A vaquer à mes occupations en se faisant câliner, pour moi, c'est vraiment le bonheur! Je pourrait rester dans ses bras pour le reste de la nuit, et même m'assoupir. Mais peut être que elle voudra dormir! Je sais que les sans-plumes dorment quand il fait nuit. Moi je m'en fiche, je dors quand il fait jour, car les hiboux comme moi dorment souvent le jour, même si la plupart de mes congénères dorment la nuit afin de colle avec les horaires de leurs maîtres.


5ème joueur d'Irlande aux échecs sorciers, rédacteur au Merlin et représentant des rédacteurs du Merlin au conseil du Merlin

20 févr. 2021, 04:40
 privé C. R.  Un manteau et un oiseau dans le noir
LE MANQUE CRIARD. 8




Les flancs de sa langue écrasés contre ses dents supérieures, Charlie ne change pas d’une seule fréquence sa note de sifflement. Son regard quant à lui suit tous les mouvements de ce petit être tout excité de vivre ; c’était tellement rare de croiser un volatile avec une telle d’énergie dans ce château, là où tous dépérissent à grande ampleur. Tous semblaient atteints par le fléau de l’ennui — ou de l’accoutumance. Ce qui était du pareil au même.

L’esprit de la Rouge et Or est calme, ses préoccupations de Potion se sont envolées, car face à elle, un petit cœur est tout sautillant de joie à l’idée qu’elle soit présente, à l’observer. Il est tout content d’être proche d’elle.
Les sourcils se froncent sur le visage sombre.
Proche d’elle ?
Une idée bien étrange. Saugrenue. Pourquoi un cœur voudrait-il de toute cette Chose qui compose Charlie ? Cela devient encore plus étrange lorsque l’on considère que ce cœur appartient à un petit hibou surexcité. Qui s’affaire autant à l’observer qu’à se désaltérer. Il finit même par revenir sur le bras de l’émeraude !
Alors, naturellement, les doigts s’enfoncent dans son plumage. Doucement.

Les deux billes vertes sont d’autant plus claires en cet instant. Est-ce un artifice de la lumière déclinante ou la vision du volatile qui s’accentue ? Certainement aucun des deux, la gryffonne est la seule responsable de son regard, attendri par ce minuscule cœur sautillant. Son allure saccadée est touchante, pleine de vie et sans paroles. Certes. Sans mots.
Tout est tellement bien plus simple sans les mots.

La langue de Charlie se décolle de ses dents pour adopter la forme d’une vague au centre de sa bouche, produisant ainsi un sifflement si grave qu’il pourrait être confondu à celui d’un hibou. Nocturne, ce son. Profond. Émanant d’une cage thoracique pleine d’ampleur. La note si basse est tenue, monotone, parfaitement accrochée dans l’air, s’agrippant avec une adresse délicate au regard de la nuit.

Aussi soudainement que son changement de note, la gryffonne brise son immobilité. Son long cou se tord, son dos se plie à sa volonté. Elle se tend vers son bras de tout son long, sans remuer ce précieux perchoir.
Douce nuitée, et un être cadenassé qui cède aux battements pleins de vie d’un petit cœur heureux ; certes, pas besoin de mots, tel un artiste qui montre sans parler, tout est déjà dit à travers son art.
La course du visage se dépose sur le plumage.

Un instant suspendu.

Les yeux de Charlie sont fermés, et ses lèvres délicatement appuyées sur la tête du petit cœur plein de plumes.

Il n’y a plus de sifflement. Le silence est de retour. Pourtant — face à ces deux êtres collés — la nuit semble attendrie, elle aussi.

F I N

je suis Là ᚨ