@Lila Jenkins 

Fin Septembre 2044 :
Julie marchait dans les couloirs de Poudlard, son cousin Marius sur ses talons. Elle était arrivée à la tour Ouest du grand château, pliée en deux par l'effort, et avait trouvé la Serdaigle en pleine forme pour finir de traverser les couloirs qui les mèneraient à la volière. C'était devenu une habitude chez les deux adolescents : Octave Eragon, le père de Marius et l'oncle de Julie, avait entrepris de leur envoyer une lettre toutes les semaines pour qu'ils gardent un contact avec leur famille. Au moins, la blonde faisait du sport en grimpant les marches, plus qu'elle n'en avait à faire avec son tout nouveau emploi du temps de troisième année, dont les cours se trouvaient tous en dessous le quatrième étage. Le temps où elle devait s’essouffler en grimpant à la tour d'astronomie était révolu.
Ils arrivèrent bientôt à l'escalier menant à la volière, d'où s'élevait une odeur désagréable de fiente d'oiseaux.

-L'histoire se répète apparemment, dit la Serpentard en s'arrêtant. Il y a un an, j'attendais la naissance de Rufus ici même. Et maintenant, il est mort.

Le jeune homme s'arrêta, ne sachant pas vraiment quoi dire. Lui qui avait pensé que sa cousine allait mieux et ne pensait plus aux décès survenues prématurément dans sa famille.

-On monte ? demanda-t-il pour changer de sujet.

Elle le suivit en se punissant mentalement d'avoir repensé aux horreurs passées. Ils arrivèrent dans la salle remplie d'oiseaux, et elle s'accouda sur le rebord d'une des fenêtres sans vitres, regardant l'horizon, et plus particulièrement les limites de l'île de Poudlard. Elle ne se faisait toujours pas à l'idée que Poudlard était devenue une île. Marius attrapa un hibou qui s'approchait de lui et défit le lacet qui retenait la lettre aux serres de l'oiseau.

Marius, Julie,
Tous va pour le mieux ici, j'espère que c'est la même chose à Poudlard. Le travail se passe bien  ? Je n'ai toujours aucune nouvelles de Quentin, mais je pense qu'il est vivant. Antoine a peut-être gardé un brin d'amour envers sa famille et décidé de l'aider à survivre ? En tout cas, je vous souhaite une bonne semaine.
A bientôt
Octave

 -Bon, tu viens Julie ? demanda Marius en refermant la lettre. On descend, je déteste voir les barrières de Poudlard.
-Descend sans moi, j'ai envie de rester.

Il hocha la tête avant de descendre l'escalier pour rentrer dans sa salle commune. Julie était accoudée à la fenêtre, observant le parc de l'école où elle pouvait apercevoir les silhouettes d'élèves qui se promenaient,  quand elle entendit des bruits de pas dans l'escalier. Elle tourna la tête, se demandant qui pouvait donc venir là.

Cela faisait déjà quelques semaines que Lila avait débarqué à Poudlard en ne connaissant absolument rien de la magie. Elle commençait à croire que finalement, cela n'était plus un rêve. En effet, elle était belle et bien scolarisé dans une école de sorcellerie. Elle débutait et avait vraiment peur de ne pas être à la hauteur. Elle le saurait bien assez tôt lors des premiers devoirs qu'elle rendrait. En tout cas, elle suivait bien en cours et espérait que cela soit suffisant. Dans le monde des moldus, elle avait toujours été une bonne élève, quelqu'un qui suivait bien les couleurs malgré que quelque chose était souvent affiché sur ses carnets de note et il s'agissait du mon "bavarde".

Ce jour là, elle s'était décidé à enfin envoyé un courrier à ses parents. Elle avait eut peur de le faire car la poste ici, ça n'existait pas, on passait par la case volière pour envoyer une lettre. Mais, elle se devait d'expliquer à ses parents comment se passait ses débuts à Poudlard. En se levant, elle s'était donc posé sur son lit afin de rédigé une petite lettre sur un parchemin flambant neuf.

Coucou, mes débuts à Poudlard se passe bien. J'ai encore du mal à me repérer tellement le château est immense mais bon, tout le monde me dit que ça va venir. Je me suis déjà fait quelques amis. Vous me manquez tout le même beaucoup même si ici c'est génial. J'apprends des choses supers, mais, je ne pourrais rien vous montrer car on a pas le droit d'utiliser la magie en dehors de l'école. Je vous embrasse et à très vite.

ps : si vous voulez me répondre, vous pourrez confier votre lettre à ce hibou qui me l'apportera.

Une fois fini, la demoiselle se leva et sortit de la salle commune des Poufsouffle. Elle décida de se rendre à la volière mais, réalisa qu'elle ignorait ou se trouvait se lieu puisqu'elle ne s'y était encore jamais rendu. Elle demanda son chemin à un groupe de troisième année puis reprit sa marche.

Elle arriva enfin à destination et monta les marches qui la séparait de la volière. Quelqu'un était déjà présente en ces lieux. Elle lui sourit gentiment et regarda autour d'elle. Elle se rendit compte qu'elle ne savait même pas comment fonctionnait l'envoie de lettre. Elle décida de demander à sa camarade.

Bonjour, excuse moi, je suis en première année, je n'ais jamais envoyé de lettre ici, ça marche comment ? Je prends n'importe quel chouette ou je dois en prendre une en particulier vu que je n'en ais pas une à moi pour le moment ? questionna alors. Elle avait déblitérer à la vitesse grand V notre miss bavarde.

Une jeune fille que Julie avait déjà aperçue durant la Répartition arriva, l'emblème des Poufsouffle sur sa cape. C'était sans aucun doute une Née-Moldu, car elle ne savait pas envoyer un hibou et demanda de l'aide à la blonde. Ses parents auraient mieux fait de la garder avec eux plutôt que de la précipiter dans un monde où elle serait discriminée si elle sortait du château. 

-Tu prends le hibou que tu veux, du moment qu'il accepte car ça veut dire qu'il n'appartient à personne, après t'attaches ta lettre à l'une de ses serres, et tu le laisses s'envoler. Par contre, ' faut pas que t'oublies de bien écrire l'adresse des personnes à qui tu veux envoyer cette lettre. Sinon, ils ne la recevront jamais.

Elle s'assit sur son poste d'observation -sa chute de l'arbre du Paon Noir ne l'avait apparemment pas poussée à plus de prudence- avant d'ajouter :

-T' es une Née-Moldue, non ? Parce que, c'est assez étonnant de voir un élève qui ne sait pas envoyer de hibou. 

Elle repensa à la lettre d'Oncle Octave en attendant la réaction de la fillette. Quentin était toujours à Azkaban, personne n'avait de nouvelles de lui, et il pouvait aussi bien être mort. Cela faisait déjà cinq mois qu'il était détenu dans cette horrible prison, cinq mois que Parkinson s'étai emparée du pouvoir et s'était installée à Godric's Hollow. C'était étrange qu'un village nommé en l'honneur du défenseur des Nés-Moldus soit désormais réservé à celle qui voulait tous les tuer. 

Elle se doutait bien que en interrogeant la jeune fille, on allait savoir qu'elle provenait d'une famille 100% moldus. En effet, elle ne savait même pas comment envoyé une lettre à sa famille. Et puis ses parents ne seraient ils pas surpris de recevoir une lettre de cette façon ? Mais vu que dans ces contrées, la poste n'existait pas, elle n'avait pas vraiment le choix.

Elle espérait juste que tout ce qu'elle avait lu dans ses bouquins n'était pas trop vrais. En effet, elle avait pu voir que les nés moldus se retrouvaient lyncher par des sorciers pros sang pures. Espérons donc que la serpentarde se trouvant sous ses yeux ne fassent pas parti de ces extrémistes. Après si c'était le cas, elle cachait bien son jeu car l'inconnu ne lui semblait pas être bien méchante.

D'accord, merci, répondit elle doucement. Sur ces mots, elle s'approcha de la première chouette à sa porte, un animal au pelage gris. Cette dernière ne sembla pas refuser et donc, après avoir rajouter l'adresse sur l'enveloppe, elle l'attacha au serre de la bête.

Elle allait quasiment retourner à ses occupations quans la vert et noir l'interrogea sur son statut de sang. Elle sourit gêner. Oui, c'est exacte ... rassure moi, tu vas pas me lyncher car j'en suis une hein ? Elle se mordit la lèvre regrettant d'avoir poser cette question, mais, elle était tellement bavarde que parfois, il lui arrivait de prendre la parole en disant des choses idiotes. Elle regretta aussi d'avoir lu tous ces bouquins. A force, cela allait lui attirer des ennuis. Miss maladroite avait la fâcheuse tendance à mettre les pieds là ou il fallait pas.

La Poufsouffle la remercia avant de s'approcher d'une chouette et d'envoyer son hibou. Pendant ce temps, Julie jeta un nouveau coup d'oeil au parc de Poudlard tout en rattachant sa cape noire, qui menaçait de tomber à terre. La première année lui demanda ensuite si Julie n'allait pas la lyncher à cause de son statut de sang. La blonde esquissa un sourire amer en l'écoutant. Elle, qui avait un frère à Azkaban, s'énerver contre une Née-Moldu ? C'était une blague.

-Non, ne t'inquiète pas, dit-elle pour rassurer la Poufsouffle. Même si je ne suis pas discriminée car je suis de sang mêlé, j'ai un frère à Azkaban à cause du nouveau gouvernement. Du coup, je les déteste tous ces idiots qui veulent le pouvoir.

Penser à l'emprisonnement de Quentin ramena ses larmes aux yeux. Elle s'était pourtant promis de ne plus pleurer, ou du moins l'avait-elle dit à Octave et Marius quand ils s'étaient inquiété pour elle durant l'été. Elle essuya ses yeux embués en espérant que l'autre fille ne l'avait pas vu, peut-être était-elle du genre à se moquer de ceux qui pleurent. Ses yeux s'abaissèrent au niveau de ses bagues offertes par Quentin pour montrer qu'ils appartenaient tous deux à la maison de Salazar Serpentard : le serpent d'argent et la pierre verte émeraude, derniers cadeaux de l'aîné des Eragon. 

Je suis désolée pour le retard  

Lila était un peu perdu. Ce monde de la magie était encore un peu inconnu, et donc, elle se fiait principalement à ce qu'elle avait pu lire dans les bouquins comme le lynchage des nées moldus. Et donc, dès qu'elle avait pu lire ça, elle avait vraiment eut la trouille que cela lui arrive.

Mais fort heureusement, elle était tombée sur quelqu'un qui n'allait pas lui faire payer la nature de son sang. Elle était soulagée car entendre des insultes cela lui aurait fait du mal à notre jeune et jolie Poufsouffle. La serpentarde lui répondit alors que son frère était à Azkhaban, la brunette à la couleur métisse eut l'air intriguée. Encore un nouveau mot dont elle ignorait le sens. Elle se rendit vraiment compte qu'elle avait mis les pieds dans un monde dont elle ne connaissait rien. Elle espérait en tout cas que dans quelques années, celui là n'aurait plus aucuns secrets pour elle. Euh, je suis désolée mais, je ne comprends pas, c'est quoi Azkhaban ? questionna la jaune et noir.

Mais, elle remarqua que de parler de ça mettait mal à l'aise l'inconnue qui se trouvait face à elle, une élève d'une année supérieure. Cette dernière avait quelques larmes au coin des yeux, et Lila avait peur que ce soit de sa faute. Je ... non .... pardon, je ... suis ... désolée. ça ne va pas ? questionna t-elle avant de finalement enchaîner. Je sais que on ne se connait pas, mais, si tu veux parler ... Parfois, ça fait du bien de parler à quelqu'un que l'on connait pas. finit par dire celle qui appartenait aux blaireaux.

La première année lui demanda alors ce qu'était Azkaban, et Julie la regarda comme si elle était tombée du ciel : elle ne savait pas ce qu'était Azkaban ? C'était évident, pour une Née-Moldue, mais la Serpentard pensait qu'elle aurait déjà au moins lu ce nom quelque part.

-C'est la prison des sorciers, expliqua-t-elle. Les gardiens, ce sont des Détraqueurs, des horribles créatures qui aspirent le bonheur et qui peuvent te faire un Baiser, c'est à dire t'enlever ton âme. C'est là-bas que le nouveau gouvernement à enfermer tous ceux qui étaient contre eux, et mon frère y est allé car il travaillait dans un service pour aider les Nés-Moldus qui trouvent des objets magiques.

Elle finit sa phrase en essayant de camoufler sa voix qui était brisée par la tristesse. Elle qui considérait Quentin comme le seul qui pouvait la comprendre, elle avait été boulversé par son enfermement. La jaune et noir sembla remarquer sa tristesse, car elle lui proposa de lui parler de ses problèmes pour qu'elle l'aide. Julie lui jeta un coup d'oeil. Elle comptait se moquer d'elle si la blonde pleurait ? Sans doute pas. Alors elle se lança, et déferla tout ce qu'elle avait sur le coeur.

-Toute ma famille a été brisée, dit-elle en sentant ses larmes couler sur ses joues. Ça a commencé par mon frère Rufus, qui avait quelques mois, et que mon père a tué en lançant un sort. Après, ça a été mon frère, qui a été envoyé à Azkaban, puis mes parents, qui se sont suicidés parce que je ne leur parlait plus à cause de Rufus, et qu'ils n'en pouvaient plus. Et après, mon frère Antoine a décidé de rejoindre le Conseil des Sorciers, alors qu'ils sont horribles là-bas...

Elle s'assit sur le sol de pierre, des larmes ruisselant sur son visage malgré ses efforts pour les retenir.

-Je suis vraiment désolée de t'embêter avec mes problèmes...

Je suis désolée pour le retard  

Effectivement, en tant que née moldue, Lila était perdue avec tous ces nouveaux mots, les lieux magiques, et autres choses qui lui était totalement inconnue. Elle fit une mine désolée quand cette dernière lui expliqua ce qu'était donc Azkhaban.

Ohhh .... je vois, mais, c'est horrible d'enlever leurs âmes aux gens. J'aimerais pas rencontrer l'une de ces sales créatures. répondit elle doucement. La serpentarde lui expliqua que son frère avait été enfermé entre ces murs par le nouveau gouvernement car il avait aidé des nés moldus .... des gens comme elle quoi. Lila en eut donc la chaire de poule surtout qu'elle n'était pas une née sorcière. Une question la taraudait donc, pouvait elle aller à Askaban juste parce qu'elle est une non sorcière ? Elle préféra ne pas poser la question surtout quand elle vit couler les larmes sur les joues de sa camarade.

Elle se sentait mal à l'aise. Elle était quelqu'un d'émotive et qui avait la larme facile mais, et cela n'était donc pas facile pour elle de voir le mal être de quelqu'un ainsi. Lila ressentait une certaine empathie et la tristesse de la demoiselle. Et quand cette dernière lui expliqua sa situation familiale, elle comprit aussitôt que la vie n'était pas facile pour elle.

Tu ne m’embêtes pas, répondit elle rapidement. Je suis vraiment désolée pour tout ce que tu vis. ça ne dois vraiment pas être facile, je suis sûre que de parler, ça t'a fait du bien non ? Ce n'est peut être pas le moment, mais, moi, c'est Lila Jenkins dit elle alors réalisant finalement qu'elle ne s'était pas encore présenter à l'inconnue des serpentardes.