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13 nov. 2019, 19:06
Curiosité  PV. A.B   RPG+ 
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~ Blaze Rosenberg, deuxième année ~

20 septembre 2044
@Aelle Bristyle

Si Blaze devait avoir un second prénom, tout aussi représentatif de sa personnalité que pouvait l'être le premier, peut-être serait-ce Curiosité. Déjà, parce que c'était très joli à prononcer. Ça sonnait bien mieux à l'oreille que Curieux qui était un peu trop sec et formel. Aussi, c'était probablement ce trait de sa personnalité qui l'avait mené dans la maison Serdaigle, bien plus que son goût pour les études ou sa sagesse. Le garçon se posait toujours beaucoup de questions. Parfois elles trouvaient réponse, parfois non. C'était une question qui l'avait amené jusqu'à la volière. Ce lieu ne contenait pas la réponse, mais puisque l'interrogation était destinée à une personne qui ne vivait pas dans le château, la volière était un passage obligé pour transporter la précieuse lettre qu'il tenait serrée contre lui. 

Comme à son habitude, le garçon avait monté toutes les marches menant à la volière au pas de course. Arrivé au sommet, il prit une grande inspiration. Il aimait l'odeur des oiseaux et de la paille, ça lui rappelait la nature. Et la nature lui rappelait sa maison. La grande pièce circulaire était traversée par des courants d'air, il y faisait un froid encore agréable en cette fin de septembre. Il se dirigea sans plus attendre vers les perchoirs. Sa question était de la plus haute importance, alors il devait envoyer sa lettre rapidement, pour recevoir une réponse tout aussi rapide. Cette fois-ci, il s'interrogeait sur les allergies des humains aux autres humains. Ces informations étaient essentielles pour comprendre Anathema Lyndon, sa cible actuelle. Il était toujours plus rapide et efficace d'interroger maman, qui avait toujours une réponse convenable et concise à lui fournir, plutôt que d'aller chercher soi-même dans les livres, ce qui pouvait être très long, et très fatigant. Et ce, même s'il fallait attendre plusieurs jours pour une réponse. Blaze pouvait jouer à saute-mouton dans le parc en attendant.

Ce jour-ci, il n'était pas seul dans la volière. Il y avait une fille qui semblait chercher quelque chose. Le garçon n'y prêta aucune attention. Une fille, c'était banal. Ce qui l'était moins, en revanche, c'était le petit renard bleu, assis sur l'appui de l'une des ouvertures qui perçaient les murs. Il l'avait déjà aperçu, mais pas d'aussi près. Il s'approcha encore un peu, absolument émerveillé par la beauté de la créature.

« Mais qu'il est mignon ! » s'extasia-t-il, tout à fait ravi. Un peu comme ces personnes qui ne peuvent s'empêcher d'observer de près un nourrisson, un chaton ou un chiot, il se pencha vers la créature et laissa échapper un « Ohhh ! Coucou toi. » attendri. Estimant que la fille devait en être la propriétaire, puisqu'il n'y avait personne d'autre en ces lieux, il s'exclama à son attention : « Est-ce que je peux le caresser ? »
Dernière modification par Ada Noestlinger le 29 nov. 2019, 11:42, modifié 1 fois.

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Appelez-moi Ada ou Lest ! ♦

14 nov. 2019, 10:04
Curiosité  PV. A.B   RPG+ 
20 septembre 2044
Volière — Poudlard
4ème année



Les premiers jours, se laisser porter était grisant. Les deux mois d’été au château ont été si long, si lent que le rythme effréné des cours m’a fait oublier presque tout le reste. Il était si bon d’avoir un emploi du temps, de savoir ce que je devais faire à quel moment de la journée, de connaître mon programme du lendemain. Chaque jour était déjà dessiné dans mon esprit, plus de place pour l’ennuie ou la paresse, la langueur n’avait pas lieu d’être. Je me laissais porter, tout simplement.
Les premiers jours, c’était grisant. Maintenant, c’est pesant. Quelle idée de remplir les emplois du temps des quatrièmes années au point de ne plus leur laisser le temps de respirer ? Que deviennent mes recherches avec tous ces devoirs ? Et le programme que je me suis inventé cet été ? Tout cela doit disparaître, seulement parce que l’on m’impose des horaires ? Je dois aller me coucher tôt parce que l’on me dit de le faire, je ne dois pas traîner n’importe où dans le château à n’importe quelle heure parce que maintenant, il y a des idiots pour me dire de ne pas le faire ?
Et, chaque jour qui passe, cette situation me pèse davantage.

Finalement, c’était agréable de n’avoir personne cet été. Pas de parent pour décider de mon heure de coucher, pas d’insupportables filles dans le dortoir pour me demander d’éteindre la lumière. Seulement moi. Et Thalia, parfois. Dorénavant, il y a moi, Thalia et tous les Autres. Sans cesse autour de nous, à chahuter, à décider pour moi. Et me revoilà, moi, enfant. J’avais oublié que j’étais une enfant. Pendant ces quelques mois, je n’étais que moi. Sans adulte, j’avais l’impression d’être adulte. Mais les Autres sont revenus et je me rends compte que je ne suis pas grand chose. Seulement une enfant qui doit obéir.

Aujourd’hui, nous sommes mardi.
Mardi, j’ai botanique.
Et pourtant, je suis ici. A grimper les marches menant à la volière. Lorsque la sonnerie a résonné dans les couloirs alors que je n’avais pas finit de rédiger ma lettre, je me suis retrouvée confronté à un choix : aller en cours ou ne pas aller en cours ? Pour la première fois depuis longtemps, je me suis souvenue que j’avais le choix. J’étais Maîtresse de ma vie. Alors je n’y suis pas allé, tout simplement. J’ai finis de rédiger ma réponse pour Papa et Maman — enfin, je me suis décidé à leur répondre. Et c’est bien parce que Narym m’a convaincue de le faire, sinon ils auraient attendu longtemps, ces abrutis.

Zikomo me devance dans les escaliers. Il n’a pas tellement apprécié que je n’aille pas en cours. Il a essayé de me convaincre de ne pas sécher. Puis il a finit par accepter. Après tout, il n’a certainement pas à m’obliger à faire quoique ce soit. Je lève la tête pour le voir disparaître d’un bond dans la volière. Je le rejoins rapidement, essouflée. Ici, le piaillement des volatiles est assourdissant. Il y en a partout, sur les poutres dans les hauteurs, sur les fenêtre et sur les perchoirs. Je lève la tête à la recherche de Hiboux-aux-yeux-jaunes. Dès que je le peux, c’est lui que j’utilise pour envoyer mes lettres. Si je ne le trouve pas, je prends Vif, le hibou d’Ao. Mais je préfère amplement Yeux-jaunes.

« Je doute qu’il soit là, la volière semble bien vide. »

La voix de Zikomo me parvient étouffée. Je baisse les yeux et le cherche un instant avant de le trouver installé sur le rebord d’une fenêtre.

« C’est l’seul que j’veux utiliser, ‘faut bien qu’il soit là ! » rétorqué-je pour la forme, même si je sais qu'il a raison. 

Je lève la tête vers les hauteurs et appelle le hibou. Rien ne vient, évidemment. Ce piaf ne m’a jamais écouté, de toute façon. Bien souvent, il se contente de me regarder de loin et je dois attendre qu’il daigne s’approcher de moi pour lui confier mon courrier. Parfois, il ne s’approche pas et je l’insulte pour qu’il comprenne que son comportement ne me plait pas. Arpentant la pièce de droite à gauche, je me penche et me dresse sur mes pieds, à sa recherche. Je reconnais Vif, caché derrière un hibou grand duc, mais aucune trace de celui que je cherche. Je finis par me planter au milieu de la pièce, la nuque tordue pour porter mon regard dans les hauteurs. Je sais qu’il se cache quelque part, c’est évident. Il se cache toujours, ce foutu piaf.

« Mais qu’il est mignon ! »

La voix me fait sursauter et je me tourne, le coeur en branle. Mon regard tombe sur la silhouette minuscule d’un élève. *Depuis quand l’est là, c’ui-là ?*. Je fronce les sourcils pour le faire fuir, mais il ne me regarde pas. Toute son attention est offerte à Zikomo qui s’est retourné. Le garçon, qui ne doit pas être bien âgé, s’approche de lui comme il se serait approché d’un chaton particulièrement mignon, prenant la voix du béat admiratif et parlant à Zikomo comme s’il était un chien attardé. Je le regarde faire avec de gros yeux, la colère se distillant dans mon corps. Personne ne s’approche de Zik, je déteste ça ! Mais lorsque le garçon se tourne vers moi, me quémandant l’autorisation de caresser le Mngwi, cet être vieux de plusieurs siècles, ma colère s’enfuit pour ne laisser qu’une hilarité que je peine à contenir.
Et Zikomo me regarde par dessus l’épaule du garçon ; dans ses yeux, je reconnais son sourire.

Les lèvres pincés pour ne pas rire, je redresse légèrement le menton avant de m’adresser au garçon :

« Bah demande lui, dis-je de la voix réservée de celle qui se fout de ce qu’il se passe autour d’elle. J'vais pas décider pour lui. »

En vrai, je ne me fous de rien. Je surveille le garçon du coin de l’oeil, avide de connaître sa réaction. Celui-là, il ne fait pas parti de ceux qui discutent et fomentent des rumeurs sur moi dans les couloirs. Il est naïf et ne me connaît pas. C'est bien la seule chose qui autorise un sourire à se dessiner sur mes lèvres.

14 nov. 2019, 15:12
Curiosité  PV. A.B   RPG+ 
Tout en réclamant l'autorisation de toucher le mignon petit renard, Blaze tourna la tête vers la fille. Il pouffa de rire à sa réponse. Comme si un animal pouvait lui répondre ! Mais il voyait à peu près ce qu'elle voulait dire. Si l'animal montrait les crocs ou s'éloignait, la réponse était non. S'il s'approchait ou se soumettait à la manière d'un chien, alors la réponse était probablement oui. Enfin, c'était une supposition. Blaze n'y connaissait rien aux renards. Ni vraiment aux chiens, en fait. Lui, il préférait les insectes. 

« Mais attends ! » réagit enfin le garçon. Il plissa les yeux et se gratta l'arrière de la tête -ça aidait à remuer les idées et à faire remonter certains souvenirs. Tenue aux couleurs de Poufsouffle. Age, quatorze ou quinze ans. Les cheveux. Ah, ces yeux ! C'était familier. Normal, me diriez-vous : la jeune fille étudiait dans la même école que lui, donc ils se croisaient probablement dans les couloirs ou dans la grande salle. Mais il y avait quelque chose en plus, il en était certain. Solal lui avait déjà montré cette fille une fois. Et il en avait un peu entendu parler. Il se concentra davantage. L'année précédente, en début d'année, une délégation chinoise était présente à Poudlard. Ils étaient partis en octobre. Oh, mais oui, ça lui revenait ! 

« T'es la fille qui a été renvoyée de l'école y a deux ans ! » s'exclama-t-il tout heureux d'avoir enfin retrouvé l'identité de la Poufsouffle. « Aelle Beu... Aelle Birs... Aelle. C'est toi !  » Il sautillait presque sur place, absolument ravi. Dans son regard, aucune malice : juste de l'émerveillement et une certaine forme de curiosité. Pour ce garçon un petit peu étrange, c'était un peu comme s'il venait de rencontrer une star.  Enfin presque : s'il désirait un autographe, il préférait tout de même que ça provienne de l'étrange renard bleu, car c'était le premier qu'il rencontrait, plutôt que d'une fille tout aussi exceptionnelle qu'elle fut. 

« C'est Solal qui m'a parlé de toi l'année dernière. Solal c'est mon frère, tu sais, il est à Serdaigle comme moi. Il me ressemble beaucoup sur plein de trucs différents, genre il est curieux comme moi et tout, il aime bien grimper aux arbres, mener des enquêtes. La plus grande différence entre nous je dirais c'est que lui il est homéosexuel, ça veut dire qu'il embrasse des garçons sur la bouche et il est amoureux d'Elian Kernac'h, un gars que moi j'aime pas du tout. Moi je suis pas homéosexuel, j'aime les filles ! D'ailleurs l'année dernière j'ai embrassé Tally Jenkins, mais elle était pas amoureuse de moi. J'ai cru que si mais en fait non, je m'étais trompé. Mais c'est gênant d'en reparler. » expliqua-t-il en moins de temps qu'il n'en fallait à un Manteau noir pour dégainer sa baguette magique. Blaze Rosenberg parlait trop, et trop vite. Surtout quand il n'avait pas parlé à qui que ce soit depuis un bon moment. Rompre la solitude de temps en temps, c'était bien.

Entre deux explications, il avait reporté son attention à la mignonne petite créature. Il l'inspectait avec curiosité et une petite pointe d'envie. Il avait ardemment espéré avoir un animal de compagnie à partir de sa deuxième année, mais ses parents jugeaient qu'il était encore trop petit, ce qui était parfaitement injuste puisque Solal avait eu son crapaud au même âge. Il sourit de toutes ses dents à la créature -enfin presque toutes : la dernière dent de lait, au fond de sa bouche, était en train de laisser place à sa successeure définitive. « Gouzi gouzi gouziii... Alors dis-moi, est-ce que je peux te toucher ? » babilla-t-il en approchant ses mains.

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15 nov. 2019, 16:53
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Plantée au milieu de la pièce, jouant à celui qui échouera le premier à contenir son rire avec Zikomo, je réunis toute ma force pour ne pas laisser grandir le sourire qui côtoie mes lèvres. La tentation est pourtant grande lorsque je regarde cet enfant. Son air ahuri et sa face naïve ne m’aident vraiment pas à me contenir. Zikomo est bien plus fort que moi à ce jeu-là. Il s’est assis et a rangé sa queue autour de ses pattes ; ils nous regarde, moi et l’enfant, de son regard insondable. Il n’y a que moi qui soit capable de lire derrière ces yeux-là. L’enfant, lui, ne pourra jamais deviner que s’y cache une hilarité au moins aussi forte que la mienne.

Quand le garçon élève de nouveau la voix, je m’attends à ce qu’il me dise qu’il sait, qu’il a compris. Qu’il se souvient des rumeurs qui circulent dans les couloirs et qu’il sait que Zikomo est un être doué de parole et d’intelligence. J’en perdrais presque mon sourire ; j’avais espéré que la blague dure plus longtemps. Mais lorsque je comprends à quel point je me suis fourvoyée, lorsque je le vois bafouiller et échouer à prononcer mon nom de famille mon sourire se transforme en une vraie grimace de dépit. C’est comme si l’enfant aspirait toute mon hilarité, la mâchait et l’avalait pour la faire disparaître à jamais. Après cela ne reste plus que la lassitude.
Il sait.
Pas pour Zikomo, mais pour moi.
Ses grands yeux curieux m’alpaguent. Il me regarde comme si j’étais Merlin en personne. Ce regard-là empêche ma colère d’exploser : c’est un regard d’enfant. Un enfant naïf.

Et le voilà qui se met à parler. Il babille, il babille sans s’arrêter. Il me fait penser à Krissel dont la voix me hante encore parfois : elle parle, elle parle toujours sans respirer, comme lui, et je ne peux contrôler mon corps qui agit de lui-même face au flux inaltérable de parole qui sort de sa bouche. Je lui offre de grands yeux ahuris tandis qu’il jacte comme si je n’étais pas là ; ou comme si j’étais l’un de ses amis, qu’en sais-je ? Il parle comme si ses pensées étaient attachées les unes après les autres sur le fil de sa conscience ; il en tire une et toutes les autres suivent. Et le voilà à parler de son moi, de son frère, de son homosexualité, de la fois où il a embrassé Jenkins et le reste s’en suit. Je ne retiens que trois choses de son discours. Premièrement, je dois absolument l’empêcher de recommencer ; deuxièmement, un questionnement : avoir embrassé une fille fait-il de moi une homosexuelle ? ; et troisièmement, ce garçon est plus ou moins lié à Kernac’h, ce garçon de Poufsouffle qui, à ma connaissance, a pour seule qualité d’être peu bavard et plutôt discret.

D’une grimace ébahie mon visage se transforme en figure de lassitude. J’enfonce ma main libre dans la poche de mon uniforme et observe l’enfant parler et bouger en même temps. Il gigote. Il se retourne vers Zikomo. Et quand enfin il se tait, je comprends qu’il ne m’a pas parlé. Non, il s’est contenté de se raconter à lui-même les choses qu’il avait envie de dire. Etonnamment, cela me plait. Le problème des Autres, c’est bien qu’ils viennent me parler. C’est là leur plus gros défaut ; ils ne peuvent pas s’empêcher de s’approcher, de commencer à discuter et d’attendre une réponse. Ça, c’est le pire. La réponse. Comme si je devais parler à mon tour, comme si c’était une obligation. Et en plus de cela, ils s’attendent à ce que j’écoute, que j’acquiesce, que je sois concernée. Mais ce garçon-là n’attend rien. Il m’a parlé comme il parle à Zikomo : il ne s’attend pas à avoir une réponse. Son dos tourné m’indique d’ailleurs qu’il n’en souhaite pas une. Et cela me convient ; je n’ai rien à répondre.

Quelques pas me rapprochent de lui. J’avise son sourire et son air niais. Zikomo ne parle toujours pas. Et moi, je voudrais avoir le moyen de sauvegarder pour toujours cette image dans ma tête : celle de cet enfant agissant avec l’unique Mngwi de Grande-Bretagne comme s’il n’était qu’un nouveau-né. Et je ne peux pas l’empêcher, nom de Merlin, je ne peux pas arrêter l’éclat qui gronde au fond de moi : je ricane, une main devant la bouche, sous le regard amusé de mon compagnon qui ne manquera pas de me faire regretter mon comportement plus tard. 

Zikomo est un fin joueur. Il se lève sur ses quatre pattes, toisant les mains du garçon qui s’approchent de lui. Et enfin, il ouvre la bouche :

« Tu peux, dit-il sur le ton de la confidence, mais seulement si tu ne touches pas à mes oreilles… Je suis sensible. » 

16 nov. 2019, 00:03
Curiosité  PV. A.B   RPG+ 
« Gouzi gouziiii... » babillait toujours Blaze, absolument fasciné par la beauté de la créature. Il avait rarement vu petite bête aussi mignonne : déjà, le bleu était de loin sa couleur préférée, et par chance, c'était aussi celle que revêtait la créature.  Ensuite, il trouvait toujours plus de beauté dans ce qui était rare et manifestement, cet animal l'était. Les chats aussi étaient très beaux, mais Blaze en voyait presque tous les jours. Christopher Martin, un garçon de Serdaigle, en avait d'ailleurs un qui était tout à fait affreux. Ce petit renard les surpassait définitivement tous. Le petit sorcier espérait secrètement qu'il perdait ses poils -ainsi, en le caressant, il pourrait peut-être en récolter quelques-uns discrètement pour plus tard, les accrocher à son cartable. 

La créature donna enfin son accord pour être touchée. En ni une ni deux, le garçon posa non pas une mais deux mains sur le petit renard. « C'est si douuux ! » s'extasia-t-il, les yeux fermés en grattouillant son cou avec affection. Il faisait glisser ses doigts entre les poils avec délicatesse, appréciant le toucher du poil et la chaleur de l'animal. *Je veux lui faire un bisou.*  fut l'une des dernières pensées qui traversa son esprit avant qu'il ne rouvrit les yeux, soudain blanc comme un linge. 

« A... Aelle ! Le re... renard, il parle ! » glapit-il en retirant vivement ses mains de la créature. Il recula de deux pas, cilla plusieurs fois, poussa quelques « Oh ! » au fur et à mesure que les pensées s'empilaient dans sa tête : cette créature était probablement intelligente. Était-ce un Animagus ? Aelle était-elle une espionne qui avait introduit un sorcier sous couverture dans l'école afin de les espionner ? Était-elle du côté des gentils ou celui des méchants ? Etant donné qu'elle avait déjà été renvoyée de l'école parce qu'elle n'avait pas été gentille avec un chinois, il y avait de fortes chances pour qu'elle fut méchante. Mais cette créature, elle, était bien trop mignonne pour l'être. Après avoir écarté l'hypothèse de l'Animagus, le garçon baissa sa garde et s'approcha à nouveau du renard. Il l'observa avec une curiosité renouvelée et puisqu'il avait déjà obtenu l'autorisation de le toucher, il lui grattouilla à nouveau le cou.

« Mais tu parles ! A quel point t'es intelligent ? » s'enquit-il en chatouillant le museau de la créature. Il résistait difficilement à la terrible tentation de le caresser derrière les oreilles. « Tu ne l'as pas eu à la ménagerie magique. » constata-t-il à l'attention d'Aelle. Son regard ne quittait pas le renard bleu. Il s'adressa à nouveau à lui en articulant bien chaque mot -il voulait être absolument certain d'être bien compris de son interlocuteur. « Tu as quel âge ? Ta maman, elle sait que tu es à Poudlard ? Tu es là pour apprendre la magie, n'est-ce pas ? J'ai beaucoup de questions à te poser ! Tu veux bien répondre à tout ? Tu sais, l'année dernière, j'ai passé beaucoup de temps à étudier le Calmar géant qui vit dans le lac, mais lui, il ne me répondait pas et ne m'a jamais avoué qu'il était Godric Gryffondor alors que je le savais déjà. Toi, t'es encore mieux que le Calmar, parce que tu réponds quand on te parle. C'est trop méga chouette. Puis t'es super beau, on te l'a déjà dit, ça ? Si tu le veux bien, j'aimerais bien tester ton intelligence, on peut commencer par regarder mon devoir d'histoire de la magie et tu me diras si t'as les réponses. » 

Il s'interrompit soudain, une idée venait de lui traverser l'esprit. Il farfouilla dans son cartable à la recherche d'un petit carnet et d'une plume - une de ces plumes magiques qui ne nécessitaient pas l'utilisation d'un encrier, quel plaisir ! Il avait la ferme intention de prendre des notes sur la créature, et s'il y arrivait, la dessiner pour compléter ses observations. Mais pour l'heure, il se mordillait l'intérieur des joues afin de fermer manuellement le robinet continu de bavardages inutiles qui se déversaient en flot sur sa malheureuse victime. D'un naturel enthousiaste, l'enfant débordait d'énergie et il peinait à contenir cette vivacité qui bouillonnait en lui et qui ne demandait qu'à exploser en permanence. Mais maman lui avait longuement répété qu'il fallait parfois se taire, parce qu'il ne laissait jamais le temps à ses interlocuteurs de répondre. Tout l'intérêt de se mordre l'intérieur des joues était là : il était difficile de parler et de mordiller en même temps.

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16 nov. 2019, 11:48
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Je ne peux dissimuler mon horreur lorsque le gamin pose l’intégralité de ses mains sur le corps de mon ami. Même moi je ne suis pas aussi irrespectueuse ! Il le caresse comme s’il n’était qu’un vulgaire animal, comme s’il n’avait aucun amour propre. Je fais un pas pour le stopper, la main en avant, mais un regard de Zikomo m’arrête. Un regard qui veut dire : laisse-moi gérer. Mais je ne veux pas, moi ! Ce garçon est en train de lui emmêler les poils avec ses paluches de gamin, et Zikomo fait la tête de celui qui aime ça ! Je fronce le visage pour montrer au Mngwi que je n’aime pas ça du tout, mais il ne me regarde pas. Mon sang bout dans mes veines et je crispe les mâchoires pour ne pas réagir, pour ne pas dire au gamin de s’éloigner. Je croise même les bras sur ma poitrine, parce que mes doigts ne cessent de se serrer et de se desserrer ; comme lorsque je suis en colère. Et je suis en colère, absolument dégoûtée de devoir assister à cette scène-là sans ne rien pouvoir dire.

A ma plus grande rage, c’est le garçon qui désamorce ma colère, encore une fois. Il s’éloigne tout à coup de mon compagnon et je me souviens alors que tout cela était destiné à le surprendre. J’avais oublié. Sa réaction est belle à voir. Il balbutie comme un idiot et lâche enfin le pelage de Zikomo. Il s’éloigne, même, et moi aussi je m’éloigne pour qu’il ne s’approche pas de moi. Il pousse des « Oh ! » et je peux presque voir ses pensées se dessiner dans sa tête : est-il en train de se dire qu’il a été bien bête de juger un être seulement sur son apparence ? Est-il en train de chercher d’où cet être-là peut bien provenir ? Après tout, c’est un Serdaigle, sa robe me le montre. Sans doute doit-il
Il le caresse de nouveau. *Ah non !*. J’en perds l’immense sourire qui s’était dessiné sur mon visage et ravale mon rire. Je grimace et détourne les yeux, excédée par ce comportement. Et Zik qui se contente de sourire avec sa face de Mngwi ! Il est bien trop gentil à tout accepter, bien trop gentil.

Et ce que je me suis promis d’éviter arrive fatalement : Il parle. Le gamin. Il parle encore, et encore. Pour déblatérer des conneries plus grosses que lui. Bien sûr que non, je ne l’ai pas eu à la ménagerie magique, et ça fait des années que Zikomo n’a plus de maman, alors elle ne sait pas qu’il est ici, et non il ne te répondra pas à tout, car c’est à moi qu’il offre ses réponses ! A moi toute seule ! Et il n’est pas du tout comme le calmar, et le calmar n’est absolument pas Godr… *Quoi ?*. Je me penche pour accorder une sérieuse attention — cette fois-ci — au garçon. Mon coeur sursaute en l’entendant parler de Calmar. J’oublie un peu le reste en réfléchissant à ce qu’il a dit. Je ne reviens à moi que lorsque le garçon sort de son sac plume et carnet ; je fronce les sourcils : personne n’étudie Zikomo ! Une pensée au fond de moi ne me plait guère, je l’oublie aussitôt qu’elle énonce : *Tiens, c’est un truc qu’j’aurais pu faire, ça, sortir un carnet sans d’mander l’avis d’personne*. Foutue pensée.

Je n’ai pas le temps de sortir l’acide de mes mots qu’a libéré le silence béni qui n’existe que lorsque ce foutu Serdaigle ferme sa bouche. Zikomo parle avant moi et à voir son museau frémir et ses oreilles se dresser, je comprends que ce n’est pas pour invectiver le garçon.

« Tu es très curieux, dis-moi. » Je manque de vomir en avisant le plaisir qui règne dans ces paroles. « Je suis plus vieux que ton école, j’ai plus de mille ans. Mais je ne suis pas là pour apprendre la magie, je suis là pour être avec Aelle. »

Il a l’air si naturel en disant cela, son regard se détourne un instant du garçon pour se poser sur moi. Je baisse la tête, gênée. Ses paroles résonnent dans ma tête et mon coeur se gonfle d’une bien agréable façon.

« Je suis aussi intelligent que toi, » continue Zikomo en mentant effrontément au gamin. Naïf comme est ce dernier, il finira bientôt par croire qu’il est vraiment aussi intelligent que le Mngwi. Grossière erreur. « Et Aelle et moi pouvons t’aider pour ton devoir, mais je ne te donnerais pas les réponses… Même si tu me caresses dans le… »

Je fulmine dans mon coin jusqu’à ce que je ne puisse plus laisser Zikomo parler. Il est hors de question que j’aide qui que ce soit, surtout pas ce gamin qui n’arrête jamais de parler. Même s’il connaît Calmar, c’est hors de question.

« Calmar n’est absolument pas Godric, c’est quoi ces conneries ? m’exclamé-je en faisant les gros yeux au garçon. Puis si tu crois qu’il t’a pas répondu, c’est tout simplement que tu sais pas regarder. Calmar parle aussi bien que Zikomo, suffit juste de savoir voir. »

Je garde mon regard loin de celui de Zikomo. Si je me tourne vers lui, je le verrais me toiser et je me sentirais mal de l’avoir interrompu. Alors je ne le regarde pas, comme cela je n’ai pas d'état-d’âme. Après tout, il faut bien que quelqu’un dise les choses à ce garçon.

« Zik te répondra pas à tout, marmonné-je en bougonnant. Il a pas qu’ça à faire, tu sais ? Et moi non plus, d’ailleurs. »

Je m’approche de la fenêtre pour m'asseoir juste à côté de Zikomo, face au garçon. Zik doit se pousser un peu pour me laisser de la place, mais je suis persuadée qu’il le fait de bon coeur, comme tout le reste. Et je fais une chose que je ne fais pas souvent en-dehors de l'intimité de mon dortoir : je pose une main sur son pelage bleu pour que l’enfant comprenne bien que Zikomo n’est pas à lui. J’aimerais pouvoir dire quelque chose comme : dégage ou même t’as vraiment sursauté comme un abruti ou tout autre chose qui pourrait le blesser, mais je ne sais pas trop quoi dire. Peut-être que ce garçon a le pouvoir de me voler tous mes mots. Il parle tellement que cela doit être possible. Alors je ne dis rien et plonge mon regard sombre dans ses yeux d’enfant ébahi. Merlin, celui-là est vraiment un gamin. Je suis persuadée que je n’étais pas semblable au même âge. Merlin merci, je n’ai jamais porté cette face naïve et ahurie.

18 nov. 2019, 16:05
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Renard bleu. Parle. Intelligent. Trop choupinou, avait commencé à rédiger le petit Serdaigle dans son carnet. Il hochait la tête au fur et à mesure que la créature lui répondait, ne le lâchant de son regard curieux et admiratif que pour vérifier la qualité de sa prise de notes. Il ouvrit de grands yeux ronds en apprenant son âge, et s'empressa de noter l'information. *Mince, il pourrait être mon grand-père !* comprit-il enfin, soudain un peu gêné de s'être comporté avec la créature comme il l'aurait fait avec son petit-frère ou un bambin. Il acquiesça à chaque nouveau renseignement tout en retranscrivant l'essentiel dans son carnet. Finalement, les méthodes de travail d'Irene Gates s'avéraient plutôt utiles. S'il parvenait à se concentrer suffisamment longtemps pour les appliquer tout au long d'un cours, peut-être pourrait-il améliorer la qualité de sa prise de notes et de ses devoirs.

Totalement absorbé par les dires de la créature et par sa beauté, il en avait presque oublié la présence de la fille. Il en sursauta presque lorsqu'elle interrompit le renard. Ce n'était pas poli d'interrompre un adulte, et puisqu'il avait plus de mille ans, c'était forcément un adulte ! Enfin, de l'avis de Blaze, il était tout aussi impoli d'interrompre un enfant qu'un adulte, mais les grandes personnes estimaient souvent que du fait de leur âge avancé et de leur grande expérience de la vie, elles méritaient plus de respect que les enfants. Le petit garçon n'était pas toujours du même avis. Alors parfois, il se montrait aussi irrespectueux avec les adultes qu'il pouvait l'être avec les enfants, mais ça, c'était une autre histoire. Il se tourna vers la fille qu'il avait presque ignorée jusque-là et se fit la réflexion que même avec son air un peu bougon, elle était plutôt jolie. Pas autant que Tally Jenkins, mais il aimait bien ses cheveux et son air contrarié. Peut-être qu'elle voudrait bien être son amie. Aimait-elle jouer à Saute-mouton ? 

Avec un petit sourire, il nota dans son carnet le nom de la créature. Zikomo. C'était tout doux, ça glissait sur la langue comme une caresse. Zikomo. Aussi, la mention du Calmar l'intriguait. La Poufsouffle semblait avoir des informations. N'ayant pas encore lâché l'affaire concernant Godric Gryffondor, cela attisa aussitôt sa curiosité.

*Mais elle est jalouse !* comprit Blaze lorsque la fille s'assit près de Zikomo et posa une main sur son pelage. Lui aussi, il était un peu jaloux, parce qu'il aurait beaucoup aimé avoir un ami aussi intelligent et mignon. Il les regarda tous les deux successivement puis un grand sourire naquit sur son visage émerveillé. « Vous êtes trop, trop mignons, tous les deux ! » s'extasia le petit garçon en sautillant. « Merci monsieur Zikomo, vous êtes trop cool et contrairement à ce que dit Aelle, moi je trouve que vous avez bien répondu à la plupart de mes questions. Et je trouve que vous êtes vraiment très gentil. » ajouta-t-il , tout en se faisant la réflexion que ce renard, débordant manifestement de gentillesse, accompagnait peut-être Aelle dans le but de modérer son tempérament de méchante fille -ce même tempérament qui l'avait amenée à insulter un chinois. Après avoir tourné sept fois la langue dans sa bouche comme maman le recommandait, il estima qu'il n'était pas nécessaire de demander au renard s'il était effectivement là pour apprendre la politesse à la Poufsouffle. Cette dernière semblait être particulièrement de mauvaise humeur et il n'avait pas envie de la contrarier davantage, surtout qu'il avait très envie d'être son ami. Il se contenta de lui sourire et de revenir sur un sujet qui l'intéressait.

« Et bien sûr que si, c'est bien monsieur Gryffondor ! C'est Christopher Martin qui me l'a dit, et c'est le préfet de Serdaigle donc il est pas bête ! Bon il était pas préfet l'année dernière quand il me l'a dit pour le Calmar mais quand même, d'abord. Avec Fiss, on a bien vu qu'il fallait lui parler en morse et c'est ce qu'on a fait, mais tout ce qu'il nous a dit, c'est TET alors pour comprendre un truc avec ça, c'était chaud patate. » expliqua Blaze avec conviction. Il ne parvenait pas à oublier cette étrange histoire. Mais estimant que Zikomo était tout aussi passionnant que le Calmar géant, il ne put s'empêcher de lui poser de nouvelles questions. « Monsieur Zikomo, avez-vous une famille, des enfants ? Et comment un renard peut-il être aussi vieux ? »

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20 nov. 2019, 16:00
Curiosité  PV. A.B   RPG+ 
L’enfant semble comprendre quelque chose. C’est étonnant comme toutes ses émotions s'inscrivent dans ses yeux et sur son visage. Moi qui suis absolument incapable de comprendre les Autres (ou même Thalia) quand ils n’expriment pas clairement leurs émotions, celui-là je le lis facilement. Ses yeux s’ouvrent quand il est surpris, son regard s'agrandit, sa face resplendit d’étonnement et tout chez lui me dit : regarde comme il est facile de me comprendre ! Et je songe que ce doit être ainsi avec tous les petits enfants. Après tout, je comprends aisément Krissel quand elle se donne la peine de paraître autre chose que béatement heureuse. Finalement, ce garçon doit être en première année. J’ai déjà rencontré des enfants de seconde année et ils ne paraissaient pas aussi expressifs que lui. Ou peut-être est-ce seulement lui qui est ainsi ?

Comme pour prouver l’hypothèse formulée par mes pensées, le visage du garçon — le prénom de son frère tourne dans ma tête, je le revois encore tenir la main de l’Autre Kernac’h dans les couloirs, mais aucun moyen de me souvenir de son nom — s’habille d’un sourire bien trop grand pour moi. Je gigote, mal à mon aise devant son regard grandissant et l’éclat qui fait briller ses yeux. Ses mots, cependant, lustrent ma fierté : moi et Zik sommes mignons. C’est lui qui le dit. Et il semble bien trop sincère, ce malheureux qui me tue avec ses paroles sans fin, pour ne pas le penser réellement. Ces mots me font un bien fou ! Comme s’il avait dit : vous êtes fait pour être l’un avec l’autre. Et en croisant le regard de Zikomo, j’ai la sensation que ce dernier partage mes pensées ; nous sommes faits pour être ensemble.

Ce bonheur tout simple, ajouté au vouvoiement que j’entends dans le babillage de l’enfant et qui attise mon hilarité, me réconforte sur ma décision de sécher le cour de Botanique. C’était une idée resplendissante et même si je devrais travailler plus longtemps ce soir pour rattraper mon retard, je sais déjà que je ne regretterais pas le moment que je suis en train de passer. Le garçon qui me fait face a beau être absolument insupportable, sa voix est réellement assourdissante, et toutes ces choses qu’il dit à Zikomo m'agacent profondément, mais dire que je ne suis pas bien là où je suis serait mentir. Cette chose babillante est la seule chose un temps soit peu originale qui me soit arrivée ces derniers temps ; et seulement quelques minutes en sa compagnie bruyante m’a fait oublier combien la vie est minable ces derniers temps.

Aussitôt ces pensées énoncées dans le secret de ma tête et de mon coeur, que le garçon se remet à parler et j’en viens presque à regretter de me sentir si bien. Je l’écoute sans mot dire, mais ne cache pas mes réactions : un sourire moqueur accompagne son discours idiot sur Calmar et mes yeux se lèvent vers le ciel quand il se tourne vers le Mngwi en lui servant du Monsieur Zikomo.

« Monsieur Zikomo, mimé-je, n’est absolument pas un renard et sa famille t’intéresse pas. »

Et puis de toute manière, je ne connais quasiment rien sur sa famille, moi. Ce gamin n’a donc rien à savoir. Zikomo ne parle que peu de son ancienne vie, celle qu’il avait lorsqu’il était compagnon du roi-chaman Musavani, sauf pour raconter des histoires sur cette période lorsque je le lui demande. Je jette un coup d’oeil discret au Mngwi qui me toise (je sais qu’il n’aime pas lorsque je l’empêche de répondre aux questions et je sais qu’il sait pourquoi j’agis ainsi — raison de plus pour ne pas le laisser parler) et essaie d’oublier le pincement qui secoue mon coeur. Parce que je me rends compte tout à coup que je ne lui ai jamais rien demandé sur sa maman, moi. Pourtant, il connaît toute ma famille, lui. Est-ce grave si je ne sais pas où ni comment il est né ?

« Je… Ça sert à rien de…, » balbutié-je pour m’empêcher de songer. Me rendant compte des inepties qui sortent de ma bouche, je prends une grande inspiration avant de braquer mon regard dans celui du garçon, essayant d’attirer mon attention sur moi. « J’vais t’apprendre un truc, gamin… C’est quoi ton nom d’famille, d’jà ? Donc je vais t’apprendre une chose : les préfets ont pas toujours raison, et ce Martin, là, il a encore moins raison que les autres. Parce que c’est idiot d’penser que le calmar est aut’ chose que lui même. T’aimerais, toi, qu’on dise que t’es Rowena Serdaigle au lieu d’être toi-même ? » Je secoue la tête pour appuyer mon incrédulité. « Il parle pas morse, Calmar, c'est pas un idiot, contrairement à toi. Il parle le calmar. Ce n’est pas comme ça que tu le comprendras, c’est bien plus subtil. Il faut rester à le regarder pendant des heures, comprendre quelle tentacule sort de l’eau et pourquoi elle apparaît au monde. Il faut plonger dans les yeux de Calmar, saisir ses pensées profondes et… »

Je me tais en prenant conscience de mon ton déférent et ferme la bouche. Un sourire que je n’ai pas senti naître est inscrit sur mes lèvres et j’ai bien du mal à le faire disparaître. Je n’ai que peu d’occasion de parler du calmar. Il me semble que les moments où je parlais de lui à Narym ou Zakary n’existent que dans mon imagination. Cela me laisse songeuse : depuis ma rentrée à Poudlard, je ne leur ai même jamais reparlé de Calmar, malgré ma rencontre avec ce dernier. Mon coeur rate un battement lorsque je me rappelle exactement pourquoi j’ai cessé de parler à ma famille en première année. Je hausse les épaules en regardant ma lettre d’un regard curieux ; il me faudra envoyer un hibou à Zakary également, et à Narym.

« Moi qui sais le comprendre, marmonné-je en relevant la tête, je peux t’assurer que Calmar n’est pas Godric Gryffondor, surtout pas lui. »

Je lève les yeux au ciel. Pourquoi donc Gryffondor se serait-il transformé en calmar ?

Zikomo comme animal de soutien émotionnel, j’adore l’idée !

25 nov. 2019, 15:53
Curiosité  PV. A.B   RPG+ 
Le garçon fronça les sourcils et fit une moue contrariée lorsque à nouveau, la Poufsouffle lui répondit à la place du renard. Qui n'était même pas un, selon ses dires. Qu'était-ce, alors ? Il ressemblait pourtant bien à un renard, à quelques détails près : une fourrure bleue, la faculté de parler et un âge très avancé. Et bien évidemment que sa famille l'intéressait. Aelle disait des bêtises. Si cela ne l'intéressait pas, alors il n'aurait pas posé la question, un point c'est tout. Il lança un regard suppliant au renard-qui-n'était-pas-un-renard, l'implorant silencieusement de lui répondre, en essayant tant bien que mal de le convaincre à coup de sourires enjôleurs, battements de cils et autres minauderies. N'importe qui se laisserait attendrir par sa petite bouille innocente d'enfant -c'était la tête qu'il faisait aux grandes personnes quand il souhaitait obtenir une faveur de leur part et cela fonctionnait presque toujours.

Mais la fille continuait à parler et cela le détournait de la merveilleuse créature. C'était comme un épais nuage de mystère volatilisé puis revenu, il entourait à nouveau le renard bleu et l'éloignait de lui, fermant une porte qu'il pensait avoir réussi à entrouvrir. Il devrait probablement attendre avant de pouvoir percer tous les secrets de Zikomo. Malgré lui, il lâcha la créature du regard pour s'intéresser à nouveau à Aelle. Sa curiosité était tiraillée entre Zikomo et le Calmar et il ne savait plus où donner de la tête. Mais la Poufsouffle parlait du Calmar avec une passion qui fit écho dans le cœur de Blaze. Inconsciemment, il referma son petit carnet et le rangea. Il accorda cette fois-ci sa totale attention à son aînée -tout en se promettant intérieurement d'interroger à nouveau Zikomo dès que l'occasion se présenterait. 

Rarement au cours de sa scolarité il avait rencontré quelqu'un qui s'intéressait autant au Calmar que lui. Il y avait bien eu Fiss, mais celui-ci ignorait tout de la créature, tout comme Blaze. Aelle était différente, elle en parlait comme on parle d'un ami. Il ne prêta pas attention aux insultes, le fait d'être selon elle un gamin et un idiot n'avait que peu d'importance par rapport à ce qu'il apprenait. De toute façon, il entendait ces insultes tous les jours. Aelle avait un magnifique sourire qui lui seyait bien mieux que son précédent air renfrogné. Le même sourire apparut sur les lèvres de Blaze, même si une partie de lui était un peu déçue par ce qu'il apprenait. Pendant presque un an, il avait été persuadé que le Calmar Géant était Godric Gryffondor, et pourtant cette fille qui semblait bien le connaître affirmait le contraire. Pour la première fois en un an, le garçon remit en doute ce que Christopher lui avait dit. C'était un peu douloureux de réaliser que ce qu'il croyait si profondément était en réalité peut-être erroné. Néanmoins, il écoutait, un grand sourire émerveillé aux lèvres. Il avait envie de voir ce qu'Aelle avait vu. Ce n'était pas de la jalousie, ni de l'envie ; juste la même curiosité qui le taraudait en permanence, celle qui le rendait un peu trop bavard, parfois un peu trop passionné mais qui l'instruisait plus efficacement que n'importe quel livre ou professeur.

« Aelle ! » s'exclama Blaze en lui prenant soudainement les mains. Elle ne souriait plus mais lui, si. Il n'avait pas été aussi heureux depuis longtemps. « Tu aimes bien Calmar, n'est-ce pas ? Moi aussi je l'aime beaucoup -autant que j'aime Zikomo je crois, même si je connais pas encore beaucoup Zikomo. Je veux qu'on soit amis ! Tu veux être mon amie ? On pourra partager des cartes Chocogrenouilles, jouer ensemble dans le parc , chat perché, saute mouton ? c'est quoi que toi t'aimes faire pour t'occuper ? On pourra faire plein de trucs mais surtout, on pourra rendre visite plein de fois au Calmar tous les de... tous les trois, rectifia-t-il en jetant un regard en direction de Zikomo, et tu me montreras comment il communique ! Je veux voir comment toi tu le comprends ! On peut être amis, n'est-ce pas ? Je n'ai plus d'amis, je me sens seul. C'est nul d'être tout seul et toi t'es géniale alors je veux être ton ami. »

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28 nov. 2019, 21:56
Curiosité  PV. A.B   RPG+ 
C’est si soudain que je ne peux m’empêcher de sursauter. Les petites mains moites de mon camarade s’entourent autour des miennes et je frissonne violemment. Une grimace déforme mes traits et je quitte du regard les yeux émerveillés de l’enfant pour les poser sur notre étreinte. Avant, j’aurais réagi avec violence. J’aurais arraché mes mains des siennes, je l’aurais poussé en arrière pour qu’il tombe durement sur le sol et je l’aurais menacé de ma baguette. J’en ai parfaitement conscience. Mais maintenant sans doute ai-je appris à écouter ; ses mots dépassent mon dégoût et forcent mon esprit à se détourner, quelques secondes seulement, de mes mains emprisonnées.
Et je ne suis pas déçu.
Le gamin veut être mon ami.
C’est ce mot en particulier qui m’alpague. *Ami*. Comme ami ? Ami comme je resterais tout le temps avec toi ? Ami comme je te ferais confiance et tu me feras confiance ? Ami comme je te comprendrais et tu me comprendras ? Mais Delphilia m’a déjà fait comprendre que personne ne voudrait de moi, même Mcwood a compris que je n’étais pas créature à m’encombrer d’amis. *Et Thalia ?*. Thalia, Thalia… Une amie ? Peut-être… Je ne sais pas, je ne veux pas y songer. Le terme ami contient également le risque de voir arriver son contraire ; ennemi. Et moi, je préfère ne pas songer à Thalia comme mon amie, comme ça elle ne se tranformera pas en son contraire. Non, elle est juste Elle. Avec moi. C’est suffisant.

Ce garçon-là ne ment pas. Dans ses yeux brillent sa détermination et peut-être… Son envie d’être avec moi ? J’accentue consciemment la grimace qui déforme mes traits et détourne les yeux pour les poser sur les hiboux perchés dans les hauteurs. Je ne veux pas de lui, je ne veux de personne. Surtout pas de m’encombrer d’un gamin qui ne sait pas se la fermer et qui croit que le Calmar est un sorcier mort il y a plus de milles ans.
Vraiment ?
Et il n’arrête pas de parler. Dans ce qu’il dit, je retiens la notion de durée. Cette amitié qu’il quémande, il veut qu’elle dure. Il veut que l’on fasse plein de choses ensemble. Il veut donc que l’on se revoit ? Et que l’on se revoit encore ? Et encore ? Mon regard revient sur lui, je ne suis pas capable de me détourner bien longtemps. Je m’en veux, je suis honteuse, je ne vaux pas mieux que lui si je me laisse aller à mes pensées ; et ces pensées m’entraînent, je ne peux que les écouter me dire que peut-être, peut-être qu’il sera bon de passer du temps avec lui, de faire semblant d’écouter ses babillages, semblant de l’apprécier *ou pas seulement semblant*, seulement parfois, de temps en temps, ne plus être seule, avoir une personne qui me regarde avec des yeux comme les siens, qui me répète encore et encore qu’il veut passer du temps avec moi, rien qu’avec moi, qui me dira que je suis géniale. Je suis géniale. Je suis géniale.

Tout à coup, ses mains me brûlent. Je les arrache à son étreinte, je les cache sous mes aiselles en croisant les bras. En sécurité. Doucement, je reprends le contrôle sur mes pensées, ignorant mon coeur agité. Ce n’est qu’un gamin ! Un foutu gamin qui aime comme un gamin ! Un jour il apprécie les fleurs, le lendemain il préfère les abeilles ! Un foutu gamin qui butine à droite à gauche et qui t’auras oublié une fois la volière quittée. Reprends-toi, nom de Merlin. Je me fais pitié, je suis ridicule. Pourquoi voudrais-je m’encombrer d’un gamin ? Ahah, quel idiotie. Un vrai rire traverse la barrière de mes lèvres, s’enroule autour de nous… Non, de moi. Il n’y a pas de nous. Je lance un regard noir au garçon et me détourne. Je pose mes pieds sur le rebord de la fenêtre, de chaque côté de Zikomo, j'appuie mon dos sur l'encadrement et jette mon regard dans le ciel.

Quelle connerie, mes pensées. Mon coeur bat trop rapidement. Je dois avoir l’air idiote. Il faut que je dise quelque chose, il ne faut pas qu’il sache que… *Quoi ?*, que j’ai voulu, l’espace d’un instant, accepter sa propo… *Ferme-là !*.
Je veux parler, mais Zikomo me devance. Il rit. Un rire doux que je connais par coeur. Si je le regarde ses yeux dirons tout va bien. Alors je ne le regarde pas.

« J’aimerais beaucoup faire tout cela avec vous deux, » dit-il.

Je lui lance un regard effaré. Pourquoi ? pourquoi, foutu Mngwi ? J’emprisonne ma lèvre sous mes dents, je la mordille, j’hésite. Zikomo ne me rend pas mon regard, il observe le garçon. Ce sale gosse ! Je le déteste. Finalement, il ment. Comme tous les Autres. Aucun intérêt d’être mon ami, sûrement souhaite-il de moi que je lui apprenne le calmar. Oui, c’est pour cela. Il veut seulement m’arracher mon savoir. Mais moi, je n’ai rien à lui arracher.
Je lui lance un regard hésitant.
Mes joues chauffent ; j’ai honte de mon coeur tremblant.

« Si c’est pour qu’tu marques tout c’que j’t’apprends tant ton carnet d’merde, rêve ! » Je détourne les yeux vers le ciel. « M’en fout qu’tu sois seul, » marmonné-je. Oui, je m’en fous. Et mon coeur ne se soulève pas parce que moi aussi, je me sens seule. Il ne se soulève pas parce que je comprends qu’il puisse avoir mal. Je hausse les épaules, autant pour faire taire mes pensées que pour que l’Autre croit que je me fous de lui. « De toute façon, dis-je d’une voix lente, j’collectionne pas les cartes Chocogrenouille. »

Je ferme les yeux une fraction de secondes. Je devrais me taire.

« Allez, dis-je soudainement en agitant une main devant lui, dégage, un peu. »

Mon coeur se serre. Je ne veux pas qu’il parte, surtout pas ! *Non, non, non, non* crie mon esprit en litanie, *non, non, non, n*

« Non, reste, » intervient Zikomo en éclaboussant mes pensées. Il se dresse sur ses pattes et saute au sol pour s’approcher du garçon. « Je ne suis pas sûre qu’Aelle apprécie jouer à saute-moutons, mais elle aime beaucoup le calmar qui vit dans le lac. Elle ne te le dira pas, mais elle aimerait beaucoup t’apprendre à communiquer avec lui. »

*Qu’est-ce que…*.

« Zik ! m’exclamé-je en abandonnant ma position protectrice. Tu vas la fermer, oui !? »