RP privé avec Xénos Sperande

Novembre 2044

Améline montait quatre à quatre les marches en pierre de la volière. Cela faisait plusieurs jours qu'elle n'était pas venue, et elle devait avoir quelques lettres de sa famille en attente de réponse. Elle avisa un perchoir sur lequel se tenait, haute et fière la chouette lapone de sa tante paternelle. Améline tendit la main vers le papier que tenait l'oiseau en esquissant une grimace. Sa tante ne lui écrivait jamais car toutes deux s'entendaient très mal. Ce n'était donc pas forcément une bonne nouvelle de recevoir une lettre de sa tante. Elle la déplia, fébrile, et lut:

"Améline,
J'ai appris que tu étais à Serdaigle. C'est tant mieux pour toi, sans quoi je t'aurais découpée en morceaux et jetée à Meslie. Ton frère est, je viens de l'apprendre, à Gryffondor. Cela ne m'étonne pas, lui qui est si courageux et vaillant. Il fera sans aucun doute de grandes choses, contrairement à toi, misérable petite fille. J'ai chaque jour un peu plus honte de t'avoir comme nièce, timide et incapable que tu es.
Alyce Pearce"

Améline soupira et glissa le papier dans la poche de sa robe. Elle le jetterait au feu ce soir. Sa tante était une femme méchante et cruelle qui n'aimait que Hugo, le frère jumeau d'Améline. Elle y était habituée, à force. Elle se dirigea ensuite vers la chouette effraie de sa grand-mère qui portait un paquet à son nom. Elle dénoua rapidement le lacet de cuir qui l'entourait et découvrit une magnifique robe accompagnée de ce petit mot:

"Voilà pour ta tenue de noël, ma chérie.
E.S."



Améline sortit avec ravissement la robe de son paquet et tourbillonna dans la pièce, aux anges. Elle s'arrêta lorsqu'elle entendit des pas dans l'escalier.

@Améline Pearce

Xénos regardait le paysage défiler à travers les grandes fenêtres croisées, tandis qu’il parcourait le couloir à grand pas, il faisait beau aujourd’hui. La lumière pâle et froide annonçait l’arrivée de l’hiver et il portait sa cape hivernale depuis quelques jours pour échapper aux courants d’airs frisqués qui parcouraient le château. Le Serpentard serra sa cape contre lui en frissonnant, la tour ouest était encore pire que les couloirs...

Il se demanda s’il aurait le temps de faire un saut à la bibliothèques quand il aurait envoyé sa réponse à sa mère. Il avait des recherches à faire pour approfondir un point qui avait été abordé en histoire de la magie, un détail qui l’avait interpellé sur Salazar Serpentard… Sa mère commençait à l’agacer à l’inonder de hibou tous les trois quatre matin pour lui demander des nouvelles… Il avait reçu une nouvelle lettre la veille dans laquelle elle l’avait menacé de lui envoyer une beuglante s’il ne répondait pas dans les 48h… Une mesure qu’il trouvait bien extrême. Bon c’est vrai qu’il ne lui avait pas envoyé de hibou depuis quelques jours… Ou semaines ? Plutôt quelques semaines… Mais il avait du travail aussi ! Elle pouvait comprendre ça non ?! Il grimpa les marches de la volière d’un pas preste sans s’inquiéter du bruit qu’il faisait, il fallait qu’il se dépêche sinon il n’aurait pas assez de temps pour rejoindre la bibliothèque à l’autre bout du château et trouver le livre qu’il cherchait.

Xénos débarqua dans la volière essoufflé et rougissant à cause du rythme qu’il avait adopté pour traverser le château depuis la salle commune des serpents. Il releva la tête des dalles inégales qui couvrait le sol de la volière en arrivant en haut de l’escalier, et eut un petit mouvement de recul surpris en s’apercevant que la volière n’était pas déserte comme toutes les fois où il s’y était rendu.

Une fille qui semblait être dans ses âges le dévisageait de ses yeux verts, le teint légèrement rougissant, elle avait une sublime robe rouge pressée contre elle et semblait aussi surprise que lui de ne pas être seule. Il se figea sur place, à l’entrée de la volière sans savoir quoi dire, perturbé par les yeux verts qui ne le quittaient pas. Il dévisagea la jeune fille avec étonnement.

@Xénos Sperande

Après un moment de gêne durant lequel Améline observait le nouveau venu, elle se reprit et lui sourit.

- Sa..Salut, j'étais en train de...

Elle rit.

- En train de tourbillonner dans la volière avec la robe que ma grand-mère m'a offert, en vérité.

Elle replia avec précaution sa robe et la déposa au fond de son paquet. Ses grands yeux émeraudes parcoururent à nouveau les oiseaux sur les perchoirs, cherchant si elle n'en reconnaissait pas un, celui de son père, par exemple. Faute de quoi, elle reprit la parole.

- Je m'appelle Améline Pearce...Je suis en première année, à Serdaigle.

Un silence. Le garçon semblait perdu dans ses pensées. Elle rangea le paquet de sa grand-mère dans son sac d'école, réajusta sa cravate. Elle remarqua l'écusson à l’effigie de Serpentard cousu à sa robe. Serpentard... Améline ne connaissait personne de cette maison-là, mais elle avait souvent entendu dire que c'était une belle maison, chez elle. Un bruissement d'ailes dans son dos. Elle se retourna vivement et découvrit Doulia, la chouette de sa mère.

- Oh, je crois que j'ai du courrier...fit-elle à voix basse.

Améline dénoua le ruban d'un long paquet. Elle découvrit un sachet de guimauves à la framboise, la spécialité de sa mère. Améline se tourna vers le garçon.

- Tu en veux? Elles sont délicieuses. Ma mère est italienne, elle tient la recette de son arrière grand-père.

Améline tendit un bonbon au Serpentard et mordit à pleines dents dans une autre avec un soupir de délice.

@Améline Pearce

La jeune fille bafouilla quelques mots qu’il ne comprit pas et rigola doucement, puis elle lui expliqua que c’était sa grand-mère qui lui avait offert la robe. Xénos se sentit vaguement gêné qu’elle lui donne des explications personnelles et l’observa replier sa robe, toujours inexplicablement muet.

Dit quelque chose au lieu de rester planter là, imbécile ! Pensa t-il brusquement. Il remarqua l’écusson des Serdaigles accroché sur la robe de la brune, bon au moins il n’était pas encore tombé sur cette Poufsouffle agaçante… La Serdaigle regardait les hiboux sans paraître gêné qu’il garde le silence. Il se racla discrètement la gorge et se demanda s'il devait juste aller donner sa lettre à la petite chouette chevêche qui était descendu en le voyant arrivé et qui attendait à quelques pas de la Serdaigle. Il n’avait pas vraiment envie d’être malpoli avec elle mais il avait l’impression d’avoir commis une sorte d’indiscrétion en la surprenant avec sa robe et il n’était pas sûr qu’elle apprécie qu’il discute avec elle.

- Je m'appelle Améline Pearce… se présenta t-elle finalement, Je suis en première année, à Serdaigle.

Elle rangea ses affaires dans son sac et reporta ses yeux verts sur lui. Ça allait vraiment devenir gênant s'il ne se décidait pas à dire quelque chose au lieu de rester planter là à la regarder… La Serdaigle se retourna vers la chouette qui venait d’arriver et lui dit quelques mots trop bas pour qu’il puisse comprendre. La bibliothèque pensa t-il, il tira sa montre de sa poche, il ne lui restait plus qu’une vingtaine de minutes… Alors qu’il rangeait sa montre la Serdaigle se retourna vers lui, un paquet de friandises entre les mains.

- Tu en veux? Proposa t-elle. Elles sont délicieuses. Ma mère est italienne, elle tient la recette de son arrière grand-père.

Elle glissa un bonbon dans sa bouche et lui en tendit un.

- Heu… Merci bafouilla t-il en prenant le bonbon, je m’appelle Xénos Spérande. Il désigna son badge avec un sourire. Première année à Serpentard annonça t-il fièrement.

Il mâchonna le bonbon et lança un sourire appréciateur à Améline.
- Délicieux dit-il à la Serdaigle.

Puis pour masquer son trouble en croisant les yeux verts, il dépassa la jeune fille, sortit la note de sa poche et l’accrocha à la patte de la petite chevêche qui l’attendait patiemment sur le petit muret de la volière.

@Xénos Sperande

Il s’appelait Xénos. Il était Serpentard. Il était première année, comme elle. Il aimait les guimauves de sa mère.
Améline lui rendit son sourire. Elle l'observa à la dérobée se diriger vers une petite chouette et lui confier un message. Xénos était un peu plus grand qu'elle. Il possédait des yeux bruns qui pétillaient d'intelligence et de malice. Améline pensa qu'elle aussi, elle avait des yeux un peu...hors-normes. Ils étaient la marque de fabrique des Pearce. Elle pensa en souriant que peut-être que lui aussi, ses yeux étaient la particularité de sa famille. Améline avait grandi dans une famille douce et chaleureuse, ni pauvre, ni riche. Elle avait un frère jumeau du nom de Hugo, élève à Gryffondor, et elle se sentait le plus souvent seule, néanmoins, elle passait d’excellents moments avec sa famille. Elle se demanda si il en était de même pour Xénos. Qu'avait-elle à se comparer tout le temps à ce garçon? Elle le connaissait à peine, mais elle sentait entre eux comme une sorte de...connexion. Étrange, n'est-ce pas?
Autour d'elle, le soleil entrait par les lucarnes de la volière et faisait rayonner le plumage des oiseaux. Améline venait souvent en cette heure avancée de la matinée, car c'était un instant féerique. Elle reporta son attention vers Xénos.

- Tu vas à la bibliothèque? fit-elle en désignant le livre qu'il tenait.

@Améline Pearce

Il prit un peu plus de temps à attacher son message, qu’il n’en aurait pris si Améline n’avait pas été là. Pourquoi se sentait t-il aussi nerveux ? Depuis qu’il était entré dans la volière, il n’était pas dans son état normal...

La chouette chevêche s’envola sans un bruit avec sa lettre.

Déjà ça lui arrivait très rarement de se retrouver à court de mots pendant plus de 30 secondes, mais en plus il n’avait jamais eu peur d’une fille de toute sa vie… Pourtant il lui semblait bien que ce qu’il ressentait ressemblait curieusement à de l’anxiété... Il se retourna vers Améline qui l’observait toujours et son cœur frissonna bizarrement en croisant ses yeux verts. C’était ça ! Ses yeux étaient trop vert, ça le déstabilisait. Il se balança d’un pied sur l’autre, gêné par cette étrange nervosité qui l’envahissait de plus en plus.

- Tu vas à la bibliothèque ? Demanda t-elle en désignant son livre.

Il baissa les yeux sur le livre qu’il avait sous le bras, comme surprit de le trouver là. Il n’avait vraiment pas les idées claires aujourd’hui, il allait falloir qu’il se calme avec le travail et qu’il dorme plus...

- Ah euh ça ! Non c’est mon livre de potion… Euh je devais aller à la bibliothèque pour aller chercher un livre d’histoire de la magie…

Il regarda Améline dont la chevelure étincelait sous un rayon de soleil matinal, ses yeux vert rieurs et son visage amical. Il se sentait étrangement réticent à l’idée de quitter la jeune fille… Une partie de lui, lui rappela qu’à l’origine il était pressé et qu’il n’aurait plus le temps pour ses recherches d'histoire. Mais ça ne semblait plus si important maintenant… L'essentiel c'était de trouver une excuse pour ne pas laisser partir Améline.

- Tu veux m’accompagner ? s’entendit-il proposer d’un air faussement confiant.

@Xénos Sperande

En temps normal, Améline aurait refusé. Il n'était pas dans ses habitudes d'accepter une telle proposition, elle avait toujours peur de déranger. Mais elle sentait que cette fois, c'était différent. Son cœur battait la chamade sans qu'elle ne sut pourquoi lorsqu'elle répondit:

- Oui, oui...bien sûr!

Elle croisa ses yeux. Ils semblaient littéralement pétiller. Améline ne parvint que difficilement à se détacher du regard envoutant et se détourna à regret de Xénos. Que lui arrivait-il? Elle était sûrement malade. Non, elle ne ressentait pas de fièvre ni même de mal de tête. Elle prit ses affaires et se dirigea vers la sortie. En jeta un coup d’œil derrière elle pour vérifier que Xénos le suivait et elle rejeta ses cheveux en arrière, geste qu'elle ne faisait jamais à l'ordinaire, trouvant cela réservé à une certaine élite de crâneuses.

- Tu...Tu as des amis?fit-elle d'une voix qui se voulait assurée.

Cette question lui parut soudain plus importante qu'elle n'aurait dû l'être. Connaissait-il d'autres gens? Des Serdaigles? Avait-il...C'était ridicule. Améline se dit qu'ils pourraient être amis. Une pensée étrange et d'un tout autre sens vint s'immiscer dans son esprit sans y être invitée. La jeune fille rabattit ses longs cheveux brillants devant son visage. Même si il était derrière, elle avait peur que le Serpentard remarque le léger trouble qu'elle avait ressentit. Comme une sorte de...papillon dans le ventre.

@Améline Pearce

- Oui… Oui bien sûr ! Répondit-elle aussitôt.

Elle avait l’air enthousiaste, il se demanda vaguement si elle aussi elle avait prévu d’aller à la bibliothèque… Cela dit ça n’expliquait pas vraiment son enthousiasme. Bizarre. C’était peut-être quelqu’un de très jovial et de naturellement optimiste... Au moins elle n’avait pas l’air de trouver sa compagnie déplaisante et elle ne s’était pas encore enfui en courant. Leurs regards s’accrochèrent et il se sentit comme électrisé par les yeux verts d’Améline, il lui sembla un moment se noyer dans ses iris émeraudes. De nouveau ses pensées s’embrouillèrent totalement et il perdit la phrase qu’il avait sur le bout de la langue.

La Serdaigle ramassa ses affaires et partit d’un pas décidé vers la sortie, il la suivit mécaniquement en gardant ses distances. Pourquoi le rendait-elle aussi nerveux ? Durant une seconde de folie, il se demanda si quelqu’un n’avait pas empoisonné son thé ce matin... Puis jugeant la chose impossible il secoua la tête en pestant mentalement contre sa propre stupidité.

Devant lui, la Serdaigle balança sa longue chevelure d’un mouvement de tête gracieux, envoyant des cascades de lumières dévaler ses mèches brunes et - de nouveau - Xénos perdit la maîtrise de ses pensées. Il était aussi stressé que s’il passait un examen et son esprit qui - d’habitude - lui permettait de se sortir de n’importe quelle galère était étrangement vide.

La seule chose qu’il arrivait à penser c’était : elle est belle. Elle se tourna vers lui.

- Tu...Tu as des amis? Demanda t-elle.

Xénos se demanda s’il avait imaginé la pointe d’inquiétude dans sa voix. Pourquoi serait-elle inquiète ? Des amis ? Euh… Il s’entendait bien avec quelques Serpentards et il avait parlé un peu avec cette Serdaigle l’autre jour… Mais de là à parler d’amitié. Alexei peut-être ? Il s’entendait bien avec le blond. Il décida qu’il valait mieux rester vague sur ce sujet là… Il avança jusqu’à se trouver à côté d’elle.

- Quelques uns oui dit-il avec assurance, un fin sourire glissant sur ses lèvres.

Puis repensant à la scène qu'il avait interrompu en arrivant, il digressa stratégiquement...
- Jolie robe au fait, c'est une robe de bal ?

@Xénos Sperande

Quelques uns...Améline ne savait que penser de cette réponse approximative. Ce qu'elle savait, en revanche, c'est qu'il lui souriait. Pas un sourire normal, un sourire fin et précis, comme si on eut dessiné ses lèvres. Un sourire un peu moqueur, mais doux et gentil à la fois. En un mot: un beau sourire. Améline se fit la réflexion que, en fait, elle trouvait tout beau chez Xénos. Elle se rappela qu'il lui avait posé une question.

- C'est une robe...euh...

Elle partit dans un éclat de rire clair en se rendant compte qu'elle n'en n'avait pas la moindre idée.

- En fait je ne sais pas, je sais juste qu'elle est destinée à noël. Mais en effet, elle pourrait tout à fait faire office de robe de bal.

Un silence. Améline remarqua que le jeune Serpentard s'était rapproché. Leurs épaules se touchaient. A cette pensée, la jeune fille ressentit un léger trouble. Pour masquer celui-ci, elle se tourna vers la fenêtre, se gorgeant de rares rayons de soleil qui pointaient en cette saison. Elle appréciait le calme qui régnait au dehors. Elle sourit à Xénos. C'était un sourire qui lui était venu naturellement, comme un...rayon de soleil en novembre, justement.
Ils arrivaient en bas des escaliers de pierre qui menaient à la volière. Améline se tourna vers Xénos et avec un grand sourire s'exclama:

- Direction la bibliothèque!

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