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16 mars 2020, 12:38
Quelqu'un qu'on aime  PV 
RUBY, 11 ans
19 novembre 2044 8h38
Volière, Poudlard


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•••

Je compte les minutes, une par une, même si ma notion du temps ne s'améliorera pas avec ma petite énumération. Il me tarde seulement d'arriver en haut de la tour, de laisser s'envoler mon parchemin et l'encre que j'y ai faite couler, vers le ciel.

Je superpose mes bouts de papier, deux à deux, enveloppe collée contre sa lettre. Je les serre tellement d'impatience entre mes petites paumes, je crois bien que les mots vont s'entremêler, les caractères se mélanger pour former l'Illisible.

Jamais deux sans trois, et c'est bien la troisième fois depuis le début du mois que je me rends en ce lieu. C'est devenu une habitude, un rendez-vous régulier entre le bois, les chouettes et moi.

Je monte les marches, quatre à quatre. Un petit pas pressé et léger, et mes bottines claquent contre les escaliers. En Silence avec moi-même.


Le vent de novembre qui s'engouffre entre les pans de bois me fait frissonner. Je ne suis pas la seule : les plumes des oiseaux autour de moi sont déjà bien ébouriffées. Aujourd'hui, je ne resterai pas longtemps. Je balaye de mon regard clair l'endroit déjà lumineux, et finis par sourire en voyant l'air curieux, ou désintéressé, des volatiles qui m'observent. *Ils m'reconnaissent ?*. C'est mignon.

Je m'approche d'eux, de leurs perchoirs, en évitant les couloirs d'air glacés. Ils viennent caresser ma joue, de leurs mains froides et gantées, en s'enfuyant d'un carreau de verre brisé. Ma lettre encore à la main, je bifurque et me dirige vers la vitre, pour contempler la vue depuis la tour. Un simple coup d’œil au dehors, intriguée. Et un Vertige de splendeur, indescriptible.

Un bruit derrière moi. *Qui...*. Ma tête s'incline sur le côté, plus intriguée qu'effrayée. Et une silhouette de femme qui se dessine, *une adulte*.

« ... Miss ? »

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03 avr. 2020, 15:35
Quelqu'un qu'on aime  PV 
Combien de lettres avait-elle écrite à sa grand-mère depuis son arrivée à Poudlard ? Depuis ce qu’elle estimait être sa « libération » ? Difficile à dire. Elle s’appliquait à prendre sa plus belle écriture, avec l’encre émeraude dont elle recouvrait aisément le parchemin, elle indiquait à sa grand-mère qu’un jour se serait son tour de sentir cette liberté courir dans ses veines. Elle ne se servait jamais de son hibou – elle savait que les Taylor ne laisseraient jamais Avari voletait autour de Cecil Taylor. Non, il fallait que cela soit plus discret.

A dire vrai, Joanne ignorait si Cecil lisait les lettres qu’elle lui écrivait. Il n’y avait rien de transcendant à l’intérieur, c’était simplement une bouée de sauvetage à destination de sa grand-mère, une sorte de manière pour lui dire « Ça ira mieux un jour, ne t’en fais pas ». Elle lui donnait des nouvelles succinctes, rien de trop personnel, rien qui ne puisse servir sa famille pour lui faire du mal. Juste assez pour assurer à la seule personne de sa famille qu’estimait Joanne que tout allait bien. Et qu’un jour il en serait de même pour elle. Elle avait toujours le visage de sa grand-mère tuméfiée, marquée par les coups qu’elle avait elle-même reçu. Ses yeux gris teintés par une tristesse singulière qu’à l’époque, Joanne n’avait pas saisie.

C’est ainsi qu’elle avait gravi les marches de la volière pour trouver un hibou assez discret pour ne pas être remarqué, assez fort pour supporter le voyage. A chaque fois, elle prenait un hibou ou une chouette différente, prenant le temps pour caresser les volatiles parfois malmenés par leurs courses successives. Mais cette fois-ci, Joanne ne s’en aperçut que trop tard, elle n’était pas seule dans la volière. Une silhouette se retourne et lui fait face. « Oh, bonjour Miss, désolée, je n’avais pas vu que vous étiez ici ». L’enseignante réfléchit mais le visage de l’adolescente ne lui parlait pas. Après tout, être enseignante à Poudlard n’incluait pas nécessairement de connaître chaque élève et chaque visage.

06 avr. 2020, 12:54
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Elle se détache de l'ombre, cette silhouette, mais dans la pleine lumière, je ne l'identifie que très peu.

Les jours qui passaient m'avaient seulement permis de reconnaître de vue la professeure, pour l'avoir déjà croisée au détour de couloirs. Elle ne m'enseignait aucune des matières de mon programme, et grâce aux explications fournies par monsieur Penwyn un mois plus tôt, sur les cursus de Troisième Année, j'en déduisis que la femme qui se tenait devant moi était de ses collègues.

« Y'a pas de mal, miss, bonjour. » la rassuré-je dans un sourire. Puis, consciente que ma présence méritait d'être développée, je reprends. « Je viens seule ici, en général, j'ai l'habitude. »

Une habitude qui me poursuivait jusque dans les couloirs, où je me promenais seule ; jusque dans les salles de cours, où je m'asseyais à des tables quelconques en ignorant l'élève qui me servait de voisin ; jusqu'à mon Dortoir, où je refermais les rideaux de mon lit, m'isolant de mes camarades de chambre. Je préférais ne pas inquiéter les Filles, puisque souvent incertaine quant à la nuit que j'allais passer : me réservait-elle insomnie, mauvais rêve ou autres déplaisantes sensations ?
Tout cela, je l'effectuais seule. *'beaucoup pour une enfant* j'estime intérieurement.
Et même ici, ce n'était pas une élève qui venait à moi, mais bien une enseignante. Étais-je si solitaire, au point d'apprécier davantage la compagnie des Grands plutôt que celle des Proches ?

« Mais ça me change agréablement ! » je conclus en haussant les épaules, gaiement. Enfin, la professeure n'était peut-être pas d'humeur à entamer une conversation. *J'le saurai bien assez tôt* je pense, hésitante.

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21 avr. 2020, 18:07
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Elle venait seule en général, cela fit sourire Joanne car elle aussi, elle avait pris l’habitude de se rendre à la volière toute seule. Comme si cela pouvait lui permettre de panser certaines plaies qu’elle savait pourtant inguérissables. Elle hocha la tête face à la politesse de la jeune fille car il s’agissait bien de cela, n’est-ce pas ? Joanne avait tendance à croire que la majorité des gens pensait comme elle – ce qui n’était pas spécialement vrai – mais elle avait du mal à croire que la jeune fille pouvait être gaie à l’idée de ne pas être seule pour transmettre ses lettres. A plus forte raison quand l’habitude demeurait d’être seule.

Pourtant, Joanne lui offrit un sourire. De ceux discrets dont s’habillait parfois son visage. Poli et courtois, il n’indiquait rien de plus qu’un certain savoir-vivre qu’elle avait hérité de sa famille. Et cette simple pensée humidifia légèrement ses yeux. Elle avait acquis une éducation sans pareille auprès des Taylor, mais à quel prix ? Il était probable qu’elle en ignore encore le prix qu’elle devait payer, quand bien même elle en portait encore les stigmates.

« Cela me change également ». Elle hocha la tête d’un air entendu avant d’ajouter « J’ai l’habitude de venir ici seule aussi », le sourire demeurait sur son visage avant que son propos continue « cela permet de souffler un peu, n’est-ce pas ? ». La présence des volatiles, malgré le capharnaüm qui pouvait parfois régner dans la volière, avait ce quelque chose d’apaisant au gout de l’enseignante. C’était bien loin de l’agitation de la grande salle par exemple.

30 avr. 2020, 13:55
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Un sourire se trace sur son visage, et je décide d'afficher le même, en plus confiant. Je m'empêche de jouer avec l'enveloppe, de corner les coins en papier de la lettre, je ne veux pas abîmer mes mots en les tripotant. Pourtant, j'écoute sérieusement les paroles qu'elle m'adresse. L'attention que je donne en cours aux professeurs reste la même en dehors des salles de classe.

« Oh oui. On est trop nombreux, en bas, enfin je trouve. »

Le lieu est plus calme que les Couloirs, par exemple, *une vraie horreur aux heures d'affluence*.
À vrai dire, la Volière grouille davantage d'oiseaux que d'humains, et leur présence m'est plus supportable.
J'aimerais bien deviner la raison de sa présence ici. Enfin non, cela ne me concerne absolument pas, alors je demande seulement :

« Votre famille vous manque ? »

Je ne prononcerai pas les mots qui sont censés suivre, ceux que l'absence vous fait dire en général. À vous aussi ? Impossible, oui, de les articuler, aussi sonnerait faux dans ma bouche.
Mais cette professeure, elle passe plus de temps avec des enfants qu'avec des adultes, ce qui n'est pas si commun. Et passe peut-être plus de temps avec les élèves qu'avec elle-même. *Je la plains, un peu*. Un peu, parce qu'il m'est compliqué de me mettre à sa place et de ressentir ce qu'elle vit. D'un autre côté, je pense que la jeune femme s'est choisie cette voie ; mais pour autant, il doit être difficile pour elle de combler l'éloignement familial par des présences enfantines.

Si la femme est ici, c'est sûrement pour envoyer un courrier à sa famille. Ou peut-être une lettre importante, qui s'envolera vers d'autres contrées, je n'en sais rien. Mon imagination ne déborde pas d'idées et de suppositions la concernant, à vrai dire.

J'oriente à nouveau mon regard vers l'horizon, derrière la vitre de la fenêtre. Au loin, tout paraît tellement plus petit, et vu d'ici, on semble dominer le Monde. Le menton haut, enivrée par la distance, j'ajoute « Pas moi. »

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02 mai 2020, 21:18
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La jeune fille confirma les pensées de l’enseignante : les tumultes des couloirs de Poudlard rendaient l’endroit irrespirable parfois. Le regard de l’enseignante détailla la jeune fille avant de s’attarder sur les volatiles, se demandant lequel elle enverrait vers sa grand-mère, sans vraiment avoir de désirs particuliers sur la taille ou la couleur de l’animal. De toute façon, la question que lui posa l’étudiant fit vaciller toutes ses considérations animalières. N’importe qui d’autre dans le château aurait probablement répondu que oui, sa famille lui manquait. Mais ce n’était pas le cas de l’enseignante. Pas plus, d’ailleurs, que celui de la jeune fille qui ajouta rapidement un « Pas moi » qui surprit Joanne autant que la question à laquelle elle faisait face.

« Ce n’est pas courant », indiqua-t-elle simplement en hochant la tête. Que dire de plus après tout ? Sa main effleura le bec d’un volatile qui semblait vouloir s’amuser à lui pincer le bout de doigt que Joanne lui présentait. Vrillant ses yeux dans les plumes colorés du hibou mordeur, Joanne répondit simplement « Ma famille ne me manque pas non plus ». Cela pouvait sans doute paraître surprenant de voir un enseignant se confier de la sorte mais Joanne avait surtout pour envie que la jeune étudiante ne se sente pas seule comme elle l’avait été dans le passé – comme elle l’était encore parfois.

Savoir que d’autres partagent le même fardeau permettait de s’en libérer légèrement. Cela n’enlevait aucune des chaînes qui jonchaient les chevilles et les poignets de Joanne, cela permettait tout juste d’éclairer un peu son esprit, de tendre la main vers des adolescents qui parfois, n’avaient besoin que d’être écouté. Etait-ce le cas pour la jeune fille ? Elle se le demandait, mais garderait bien sa question entre ses lèvres closes. Elle préféra alors demander, simplement « Pour qui s’adresse votre missive alors ? », un sourire doux venant fleurir ses lèvres.

08 mai 2020, 15:23
Quelqu'un qu'on aime  PV 
Il me tardait un peu moins d'envoyer ma lettre, maintenant. Que savait cette femme sur la solitude ? Nous, élèves, nous en ignorions tant sur la vie de nos professeurs... Certes privée, mais ils restaient humains, et explorer les sentiments de chaque humain me passionnait.
Alors, quand elle me rétorqua qu'elle n'était pas si proche des Siens... Elle obtint toute ma considération.

« Où est-elle ? Loin d'ici ? »

J'étais franche, décidée dans mes paroles. Je ne croyais pas qu'elle se vexerait, ou qu'elle se renfermerait face à mes mots bruts.
Une frontière me séparait de ma propre famille. Ou même deux. *Physique*, puisqu'elle vivait loin de ce château écossais, dans l'effervescente Londres. *Et puis morale*, parce que la métaphore d'un fossé se creusant entre elle et moi me paraissait trop faible pour être utilisée.
Maman s'éloignait de moi. Elle se renfermait dans ses travaux dont je n'avais aucune idée de la nature, et ce qui me frappait au plus haut point, c'était que j'arrivais désormais à discerner la froideur qu'elle dégageait en présence d'autres Adultes. Parce qu'elle... *le dev'nait aussi avec moi*.
Papa me délaissait totalement dans mon autonomie ; peut-être croyait-il que je n'avais plus besoin de lui. C'était faux, enfin, on a toujours besoin de l'amour paternel. Mais il semblait ne pas le comprendre.
Ma bouche se tordait en une moue légère ; ce n'était pas habituel de ressentir ces... *ces choses* qui vous éloignent de votre famille pour vous rapprocher des Autres.

Avait-elle un don, cette dame ? Elle m'avait posé la question parfaite.

« À ma meilleure amie, restée en Angleterre, dis-je d'un ton simple, tandis que mon sourire revenait immédiatement. L'effet Pearl. C'est étrange, mais je commence à me sentir plus proche d'elle que de ma sœur... ou mon père... »

Les syllabes traînaient encore dans ma bouche, alors que je ressassais mes mots à peine prononcés dans ma tête.

« J'peux vous... retourner la question ? »

Avide de savoir, sa réponse m'intéressait grandement. Avait-elle vécu cette même solitude dans laquelle je me sentais plongée ces derniers jours ? Ou était-ce une impression ? Je ne parvenais même pas à la chasser de mes pensées.

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13 mai 2020, 17:46
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La première question de la jeune fille resta sans réponse. Joanne n’aurait su quoi répondre. La distance physique n’était pas si impressionnante, mais la distance émotionnelle, celle que Joanne se vouait à conserver coûte que coûte était, elle, impressionnante. Quoiqu’il en soit, la conversation dériva sur la destinatrice de la missive envoyée par la jeune fille. C’était visiblement quelqu’un à qui la petite sorcière tenait beaucoup : un sourire illuminait son visage en parlant de cette meilleure amie. Joanne hocha la tête simplement alors que la jeune fille lui retournait la question.

Avant de répondre, Joanne ajouta simplement « Vous savez Miss, on choisit ses amis, rarement sa famille. Il ne faut pas s’en vouloir d’avoir des liens plus forts avec vos amis ». Ayant choisi le hibou qui ferait l’envoi – le petit mordeur – Joanne ajouta simplement « C’est une lettre pour ma grand-mère, mais je sais que je n’aurais pas de réponse ». Elle soupira simplement mais son sourire n’était pas triste : il était résolu. Comme la trentenaire l’était. Après tout, elle s’était fait une raison. Mais contrairement à la jeune fille, elle n’avait pas vraiment de personne à qui elle pouvait se confier. Elle se garderait pourtant de le dire. Elle attachait, silencieusement, la missive à la patte du volatile qui semblait déjà piaffer de bonheur à l’idée d’aller voler.

Elle se détourna rapidement et libéra l’oiseau, qui ne tarda pas à s’envoler vers l’horizon, la lettre de Joanne solidement attachée à sa patte. Joanne poussa un soupir. « C’est une moldue, votre amie ? ». C’était une question rhétorique au fond, car si elle n’était pas à Poudlard, c’était forcément qu’elle n’était pas sorcière. Cela ne changeait rien pour Joanne, c’était une manière – comme une autre – de faire la conversation.

24 mai 2020, 19:12
Quelqu'un qu'on aime  PV 
Excusez-moi pour ce retard !

Je ne devais pas oublier en face de qui je me trouvais. Je ne devais pas l'oublier, et pourtant cela m'était difficile parce que j'en connaissais si peu sur cette Adulte. La limite entre l'effronterie et le respect était si fine, et j'avais une fâcheuse tendance à franchir celle-ci.
À l'instant même, alors que la professeure réfléchissait, je me défendais de la fixer avec insistance — toute impatiente que j'étais. Pour au final l'entendre se taire. La partie effrontée de moi aurait certainement interpellé de nouveau la jeune femme, bien décidée à obtenir des réponses ; fort heureusement, celle qui veillait dans l'ombre — la bienveillante — l'en empêcha. Mon interlocutrice devait avoir ses problèmes, comme tout être humain dans ce bas monde. Je doutais de pouvoir lui être d'une aide quelconque, alors rien ne servait de m'immiscer dans ses affaires personnelles.

La phrase que l'Adulte prononça, *d'un coup*, résonna en moi comme une mélodie insistante. Entêtante de vérité. J'entendrai murmurer la voix, ses mots, le soir quand mes Pensées tordues reviendront à la charge. Je songerai à cette phrase, pour me calmer, me dire que mes émotions ne sont pas un danger.
Prise de court, je bafouillai un « Merci » pour lui prouver que ses paroles n'étaient pas vides de sens.
La suite m'attrista.

« Vous avez sûrement quelqu'un d'autre à aimer ? Quelqu'un qui répondra... »

Je n'étais même pas certaine de ce que j'assurais. *Fébrile*. Mais peut-être que cela réconforterait la jeune femme, après tout. Elle chargeait désormais un hibou de sa lettre, ce qui me rappela que j'étais moi aussi venue pour effectuer les mêmes gestes. À pas légers, je m'approchai d'une chouette chevêche, aux admirables plumes. Je ne sélectionnais jamais le même oiseau, pour éviter la routine. Plutôt surprendre que reprendre.
Délicatement, je lui confiai mes mots, et m'adressai de nouveau à la professeure lorsque la chouette prit son envol.

« Oui ! C'était un peu dur quand on a dû se quitter, mais mon mensonge a fini par la convaincre. »

Je ne regrettais aucunement la tournure des choses. Pearl, moldue, Ruby, sorcière ; il en allait ainsi. Et je lui avais fait croire à un départ précipité vers une école traditionnelle, à la limite de l'antique.
Enfin, je cessai de ruminer ces vieilles pensées, accueillant à la place un sourire malicieux sur mon visage ; engendré par une de mes idées spontanées, il n'en était pas moins sincère.

« Si vous le voulez, un jour, écrivez-moi ! Et vous aurez une réponse. »

J'attendis son verdict, la seule chose qui me retenait désormais ici, à la Volière. L'air de dire : *alors, cette idée, ‘en dites quoi ?*.

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26 mai 2020, 13:53
Quelqu'un qu'on aime  PV 
Quelqu’un d’autre à aimer ? Un rictus prit place sur le visage de Joanne. Non, elle n’avait rien ni personne à aimer. Et au fond, peut-être que ça l’arrangeait. L’incertitude des relations, l’ambivalence des amitiés, la déception des trahisons … cela la rendait malade et elle préférait ne pas s’investir outre mesure dans des relations qui pouvaient la faire souffrir. Elle était bien seule, c’était mieux ainsi. Elle hocha la tête doucement, de droite à gauche, pour signifier la négation en réponse à la question de la jeune fille. Mais peu importait, après tout, Joanne n’était pas malheureuse de sa condition. Tout du moins, c’était ce qu’elle pensait.

La conversation continuait et la jeune fille lui faisait part d’un « mensonge ». Joanne se demanda, un instant, si l’amie qu’évoquait l’élève n’était pas issue du même milieu. Avant de tilter qu’il ne s’agissait pas d’une classe sociale mais davantage d’un statut de sang, la jeune fille venait de lui confirmer quelques instants plutôt. Un air désolé prit place sur son visage. Elle s’apprêtait à ouvrir la bouche, à interroger la petite sorcière sur cette relation d’amitié mais l’adolescente ne lui en laissa guère le temps. Elle indiqua à Joanne qu’elle pouvait lui écrire, si elle le désirait, pour obtenir une réponse.

Touchée par cette sollicitude, le sourire de Joanne s’adoucit, elle hocha la tête et répondit, simplement « Voilà qui est très aimable à vous Miss ». Mais elle n’avait pas oublié la réponse qu'elle avait obtenu quelques instants plutôt, elle laissa donc une nouvelle question fleurir ses lèvres « Que lui avez-vous dit, à votre amie, pour justifier votre absence ? ». De la curiosité, peut-être mal placée.