Un jour. Cela faisait juste un jour qu'elle était ici, à Poudlard. Loin de sa famille, de ses amies... Elle aurait été loin d'eux, si elle était allé dans l'autre école, dans l'autre collège. Mais rien n'était pareil ici. Ici elle ne comprenait rien, tout le monde parlait de magie, il n'y avait même pas de sport à part voler sur des fichus balais !
Elle posa son pied sur la dernière marche. Elle était arrivée, à la volière. Elle serra un peu plus la lettre qu'elle tenait dans sa main, cette lettre qu'elle avait écrite la veille, juste avant de s'endormir. Cette lettre pour ses parents, pour sa soeur. Tout dedans était rempli d'excuses, puis elle avait tenté de dédramatisé son état, en parlant de sa maison, de Serdaigle, du chateau.
Elle relis la lettre une dernière fois. Son coeur se serrait petit à petit, elle sentit le manque l'envahir. Elle chassa les mauvaises pensées, et laissa le hiboux s’envoler pour Londres, pour retrouver ses parents.

Elle n'avait pas compris pourquoi les sorciers n’utilisaient pas la poste normale, c'était ridicule d'envoyer des hiboux au lieu d'utiliser la poste.
Elle fixa la tache sombre au loin, s'éloigner vers l’Angleterre, quitter l'Ecosse pour Londres, quitter l'île pour la ville.
Une larme coula sur sa joue, chaude, laissant une trace humide sur son passage. Sa famille lui manquait déjà, ils étaient loin. Trop loin d'elle. Elle appuya son front contre le mur, puis se tourna pour y faire dos.
*Ils me manquent. Trop.*

@Eileen Jones @Rose BLUE

Le retour des jours ordinaires pour Elowen, le retour à la normale, une vraie vie de collégienne dont elle rêvait tant, loin de son précieux chez elle habituel. Elle avait vu défiler les têtes des nouveaux, entendu le discours de la directrice, applaudi à chaque nouvel aigle recruté -ils avaient été nombreux cette année à ce qu'il paraîtrait- et elle était là, parmi sa nouvelle famille bleue, heureuse. Ce lieu à l'apparence si austère allait devenir la pensine de ses meilleurs souvenirs auprès de ses amis. Elle espérait commencer l'année en beauté, une fois de plus.

Le banquet la veille s'était merveilleusement bien passé, elle était même sortie un peu le soir et avait eu l'occasion de rencontrer un blaireau de première année, Will, qu'elle avait trouvé très sympathique. Elle s'était surprise à rêvasser de lui la nuit, perturbant ses habitudes de non coureuse de pantalons. (l'inverse de coureur de jupons, au féminin).

Bref, ce matin là, la petite s'était réveillée enthousiaste à l'idée de voir ses professeur et ses camarades des autres maisons. Elle avait avalé son petit déjeuner en 4ème vitesse et était allée à la volière dire bonjour aux hiboux. Elle gardera cette habitude encore bien des années, et montera souvent les voir aux heures creuses, leur distribuer des friandises et des caresses.

Arrivée en haut, essoufflée par son effort surhumain, elle avait couru faire un tour de la volière pour saluer les bestioles pleines de plumes. Elowen était rassurée d'en trouver une bonne partie à l'allure très sympathique et avenante, elle qui adorait les bestioles à plume. Elle en salua quelques uns, embrassa celle qui venait de devenir sa préférée, une chouette hulotte du nom de Cléo, et s'approcha de l'échelle pour monter de quelque mètres et saluer tous les volatiles hors de sa portée.

Une plume lui tomba sur le nez.

Elle suivit du regard la trajectoire de l'objet inanimé qui décrivait des cercles dans sa chute. Puis, son regard se posa sur une tâche. Une personne. Une rousse. Elo crut d'abord reconnaitre la chevelure feu de l'une de ses soeurs, avant de remarquer que les cheveux ne formaient pas des boucles mais ondulaient simplement très légèrement sur les épaules de la personne.

Une voix. Une voix aiguë qui vous motive, vous booste, Elo sauta de l'échelle et atterrit sans grace au milieu des plumes. Elle vit une blonde accourir vers son amie très certainement. Alors, sans réfléchir, elle s'est avancée vers l'inconnue, lui a posé la main le haut du crâne, ses doigts imitant le tourbillonnement de la plume sur les cheveux de la fillette, et a susurré la chose suivante :

-Chut, pleure pas crevette, je te promets que tu vas passer les meilleures années de ta vie ici. Tout le monde le dit !

Pourquoi pleurait-elle au bout d'un jour ? Une seule petite journée ? Pourquoi tout était aussi dur ? Elle ne le savait pas, ne comprenait pas. Elle était loin de tout, ici. Loin de Londres, loin du lieu où elle avait grandit, elle ça lui faisait mal, terriblement mal.
Elle entendit une voix, douce, aigüe. Une voix qu'elle connaissait. Elle leva la tête vers elle, vers Rose. *Rose* Sa première amie sorcière. Elle ne l'avait pas vu la veille. Elle ne l'avait plus revu jusqu'à la dispute avec sa mère, le jour où la lettre était arrivé. Pendant plus d'un mois, elle était restée dans sa chambre, ou dehors, mais toujours seule... Sa mère ne voulait pas que les deux filles se voient, et Eileen en avait marre de ne pas la voir.
Elle essuya ses joues avec le revers de sa manche. Rose était là, au moins, elle n'était pas seule, pas encore... Elle allait répondre à la petite lorsqu'elle sentit une main se poser sur son crâne. *C'est quoi ?*
Une fille, une rousse, se tenait devant elle. Elle était plus grande, cela se voyait. Pourquoi venait-elle la voir, elle, une petite qui pleurait déjà au bout de vingt-quatre heures ?
Elle sourit, difficilement, mais elle sourit. elle leva les yeux vers la grande.

- Non mais ça va, hein, vous inquiétez pas...

Un peu après que Rose ait trouvé Eileen , une autre fille était intervenue, une rousse, un peu plus grande que les deux fillettes. Elle avait tenté de rassurer la né-moldue comme elle pouvait et Eileen avait dit que tout allait bien mais Rose n' en était pas convaincue...

-Qu' est ce qu'il y a Eileen ? Pourquoi tu pleures ? Ici c'est sur que ça change de Londres mais tu verras on s' y fera vite !

Rose aussi était triste de quitter sa famille et ses amies mais elle avait trouvé un bon côté a venir ici : elle pourrais voir et jouer avec Eileen sans que personne ne s' y oppose ! Et puis elle avait tellement hâte de commencer a apprendre l' art de la magie et ses secrets. Elle avait surtout hâte d' apprendre des sortilège et des potions. En plus elle saurait enfin de quoi parle son frère aîné quand il parle de magie, finis les longues discutions entre sa mère et son frère ou elle ne comprend rien... Elle sortis de sa rêverie et se tourna vers l' inconnue :

-Salut, moi c'est Rose, j' suis a Serdaigle, en première année et toi ?

@Rose BLUE @Eileen Jones

La fillette semblait s'être un peu apaisée. Elowen apprit d'ailleurs que la rousse se prénommait Eileen, un bien joli prénom qu'elle n'avait que très peu entendu dans son entourage. Elle le trouva cependant fort beau, étant donné qu'il lui rappelait la belle Hélène à l'origine de la guerre de Troie, une légende qui encore aujourd'hui la fascinait.

Elo se baissa et s'installa en tailleur à côté de la fillette qui pleurait. Elle leva simplement les yeux vers la blonde lorsque celle-ci lui adressa la parole, et lui sourit, avant de lui répondre.

-Elo. Enfin, je suis Elowen, mais tout le monde m'appelle Elo. C'est simple comme bonjour !

Et rit timidement à sa propre blague, laissant l'autre trouve seule sa maison grâce aux couleurs de ses robe et cravate du jour, d'un bleu nuit en accord parfait avec ses yeux. Elle ne voulait pas être méchante avec Rose, loin de là, mais elle préférait avant tout consoler la fillette tristounette. À sa hauteur, elle lui attrapa le menton entre ses deux doigts sans prêter aucune attention au fait qu'elle ait dit qu'elle allait bien, plongea son regard dans le sien et lui sourit.

-Tu peux nous parler si tu veux.

Elle fit alors signe à Rose des s'approcher pour qu'elle aussi puisse entendre. Elle se surprit elle même de par son comportement de maman poule qu'elle ne se connaissait pas. Elle avait été dans la meme situation à son arrivée donc elle comprenait entièrement la détresse de la nouvelle aiglonne.

Rose n'avait pas l'air de vouloir l'aider, mais Eileen ne lui en voulait pas, au contraire. Elle trouvait ça étouffant, lorsque les gens s'efforçaient à ne rien lâcher, à tout faire pour qu'elle crache le morceau. Thalia lui faisait ça, souvent, quand elle ne voulait pas dire ce qui la tracassait, ce qui la faisait pleurer.
Elle s'assit en tailleurs, le dos contre le mur. La grande fit de même juste après.
C'était ridicule de pleurer au bout de vingt-quatre heures. Elle le savait, mais n'avait pas pu s'en empêcher.
Soudain, la grande lui tint le menton entre deux doigts. Eileen n'aimait pas ça, elle se sentait petite, faible, vulnérable.

- Tu peux nous parler si tu veux.

*Non.* Non elle n'allait rien dire. C'était nul, ridicule de pleurer pour ça. Ces larmes n'avaient jamais du couler. *Jamais.*
Elle déglutit et enleva les doigts de la fille sous son menton et soutient son regard.
Elle allait flancher, elle le savait, mais ne voulait pas. Elle n'allait pas pleurer, pas chialer. *Pas encore.*

- Non mais c'est bon, t'inquiète.

Elle se força à sourire une nouvelle fois. Un sourire crispé, elle qu'elle ne voulait pas faire au fond d'elle-même. Mais la fille n'avait pas à s'inquiéter pour elle. C'était inutile, ça ne servait à rien. Eileen était assez grande pour se débrouiller seule, elle n'avait plus besoin de quelqu'un. *Plus besoin de Thalia.* Elle n'avait besoin de personne, elle était assez grande maintenant.
Et elle n'aurait jamais du pleurer.

Rose voyait bien qu' Eileen était triste mais ne voulais pas en parler, avait elle honte de ça ? Pendant que les deux autres filles discutaient, l'une essayait de consoler l' autre. La jeune Blue se sentis de trop, elle avait l' impression de ne pas exister mais après tout elle ne pouvait pas en vouloir a Eileen ni a Elo...Et si les deux rouquines ne voulais pas d' elle ? Et si elle devait partir, après tout rien ne prouvait qu' elles l' aimait bien ? Rose regard autour d' elle, elle n' était encore jamais venue dans la volière. C' était une pièce circulaire pas très grande mais suffisamment pour pouvoir y être à l' aise à trois ou quartes personnes avec des nichoirs en bois sur les murs de pierre et beaucoup de fenêtres a différents niveau sur le murs de la pièce donnant sur l' extérieur. Le sol était en pierre, quelques fientes de hiboux apparaissent par ci par la. Certains nichoirs étaient vides, d' autres occupés par différents races de hiboux, des Moyens Ducs, des Grands Ducs ou encore des chouettes effraie... La petite sang-mêlé décidas d' orienter la conversation ver un autre sujet pour ne pas installer un silence gênant :

-Heum...Alors, vous aimez bien le château les filles ? Tu habitais ou avant Elo ? Dit-elle d' un ton mal assuré.

L'ambiance était tendue. Non pas qu'il y ait d'opposition particulière entre les trois aiglonnes, simplement que le fait d'être coincée avec une fille énervée qui pleurait et une autre qui n'avait pas l'air à sa place ne mettait pas particulièrement à l'aise Elowen, habituée à avoir le contact facile et à voir le bonheur et l'agitation régner.

Elle s'était relevée après avoir souri à Eileen et était allé marcher un peu plus loin, près des hiboux du fond. Alors qu'elle en caressait un aux plumes grisées, conséquence certaine de son grand âge, elle entendit Rose leur adresser la parole, comme si celle-ci tentait d'établir une connexion. Elowen sauta sur l'occasion et se dépêcha de revenir auprès de ses camarades.

-Oh le château il est trop bien, si vous êtes perdues dites le moi, ma soeur m'a tout expliqué avant de venir, je vous guiderai avec plaisir. J'adore aider les gens, et puis les voir sourire après, j'aime bien. Donc n'hésitez pas ! Et sinon moi je viens d'Ecosse, dans la campagne, c'est sur que tu connais pas. Et vous ? Oh, rien à voir mais ça vous surprend pas le nombre de roux qu'il y a ici ? Dans mon village, ma famille est une exception ! Ici on est comme cinquante mille !!

Du Elo tout craché. Elle perdait ses mots, tout allant trop vite dans sa tête, c'est pourquoi elle débitait souvent de longues phrases sans queue ni tête. Au travers de cette prise de parole, elle avait voulu donner une opportunité à Eileen de s'exprimer et de se changer les idées, alors pour cette raison elle remercia Rose d'un clin d'oeil.

@Rose Blue @Eileen Jones

L'autre rousse était partie, alors qu'Eileen était toujours dans ses pensées, tentant de se convaincre qu'elle pourrait se débrouiller seule, sans Thalia, tout en empêchant les larmes d'inonder une nouvelle fois ses joues. Puis Rose la sortit de sa rêverie, en demandant si elle aimait le château.
Elle n'en savait rien. Elle n'était arrivée seulement la veille, alors elle n'avait pas encore de jugement sur cette immense école.
Elle vit derrière un voile la rousse revenir, et avant même qu'Eileen eut le temps d'ouvrir la bouche, que la plus grande commença à sortir tout un tas de mots qui s'emmêlaient dans l'esprit d'Eileen.
Elle se releva, et se força à sourire. Ca ne servait de se voiler la face, elle savait que se forcer à sourire n'arrangerait pas son état, mais elle le fit quand même. C'était peut-être mieux que faire la gueule, après tout.

- Mmm...

Elle ne savait pas quoi dire à vrai dire, et ça propre réponse la fit rire. Un éclat de rire s'échappa de ses lèvres, sans qu'elle ne puisse le contrôler. Ca contrastait tellement avec son état de tout à l'heure qu'elle en fut surprise elle-même.

- J'ai pas vu grand monde en vrai, mais c'est vrai que y a beaucoup de rousses. Et sinon, on vient de Londres. Donc perso ça me change pas mal d'être sur une île entourée de la forêt et des montagnes.

Puis elle sourit. Un sourire sincère, pas forcé comme quelques instants plus tôt. Et ça lui faisait du bien, de sourire de bon cœur après avoir pleuré.