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05 avr. 2020, 16:36
 Solo  Te parler de loin
“La distance n'est rien pour nous, quand quelqu'un est tout pour nous.”
15 septembre —

Meg savait qu'elle n'aurait pas dut attendre si longtemps pour se résoudre à enfin monter dans cette haute pièce. Sa mère allait être furieuse, inquiète, et allait la gronder dans sa prochaine lettre. Pourtant, ça avait été difficile pour la jeune fille de trouver enfin un moment où elle pouvait se poser, réfléchir et avoir le courage de raconter tout ce qu'elle avait vécu sur un long morceau de parchemin. Il s'était passé tant de choses géniales entre son départ et aujourd'hui ; des rencontres superbes, des cours difficiles mais intéressants, et tout ce château dont elle n'avait découvert qu'une portion minime !
Et puis... moins elle pensait à sa mère, moins elle ne songeait à son petit appartement douillet, à la fourrure de Pelote si douce, à la voix un peu cassée et chaude de sa grand-mère, aux paroles de Tobby qu'elle ne reverrait plus, mieux elle se portait. Dès qu'elle se mettait à penser à son autre vie, sa vie d'avant, sa vie taboue, elle sentait des larmes brûlantes perler au bords de ces cils, et sa gorge s'assécher. Et elle ne voulait pas pleurer à Poudlard ; des gens l'auraient forcément vue ou entendue, et se serait moqués. Meg ne voulait plus qu'on se moque d'elle, alors elle retenait sa tristesse dans une bulle près de son cœur, et faisait son possible pour oublier sa mère et ce passé qui lui manquait horriblement.
Et pourtant, elle s'était enfin résolue à y repenser et à prendre une plume et un rouleau de parchemin. Sa mère allait être en colère, sinon, et Margaret voulait qu'elle sache à quel point elle lui manquait. Elle s'était mise dans un coin, et elle avait écrit, écrit, écrit tout ce qui lui passait par la tête, écrit ce qui lui était arrivé, ses découvertes, ses rencontres, les cours, ses notes, sa vie quotidienne, ses émotions, sa tristesse, son ressenti. Elle avait écrit tout ceci en bazar, sans aucune logique, mais elle n'avait pas eu le courage de se relire. Tant pis sa mère ne comprenait pas tout ce qu'elle avait raconté, le but était qu'elle ne s'inquiète pas trop.

Margaret gravit les dernières marches pour atteindre la volière, et plissa le nez. L'odeur, ici, était horrible - un mélange de relents de crottes et de pailles en train de moisir. Une dizaine de hiboux étaient accrochés à divers perchoirs, et ils ouvrirent des yeux mécontents de ce dérangement. Mais Meg n'y prêta aucune attention et se contenta de se diriger vers une chouette des neiges proche d'elle et de lui accrocher la lettre à la patte. Le hibou se dirigea vers la fenêtre, et elle lui murmura :
A Hilligdon, au 45 London Street. Chez ma maman.
N'ayant jamais utilisé de hiboux pour le courrier - sa mère préférait que les Moldus du quartier ne voient pas sortir de chouettes de chez elles, ce qui était normal - Margaret ne savait pas si ça marcherait. Probablement que oui, elle avait déjà vus plusieurs élèves faire ça.
Maintenant, il fallait qu'elle attende sa réponse.

Reducio
Alooors...
Ce RP durera sûrement pendant toute la première année scolaire de Meg. Il me permettra deux choses. Premièrement, je fais évoluer la relation qu'a mon personnage avec sa mère (de qui elle était déjà très proche). Deuxièmement, je vais pouvoir combler le vide du début d'année où je n'étais pas là par des lettres explicatives. Par exemple, Meg et sa mère vont forcément parler du Bal d'Halloween, de ce qu'il se passe dans le monde des sorciers, le secret magique qui est brisé, la situation de Millicent après cela, etc. Toutes ces choses que je n'aborderais peut-être pas en RPs mais que je pourrais évoquer ici.
Dernière modification par Margaret Hunter le 14 avr. 2020, 16:04, modifié 1 fois.

“She read about people she could never be and adventures she would never have”
Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin #PouffyFamily

06 avr. 2020, 22:20
 Solo  Te parler de loin
22 septembre —

Meg l'avait longuement attendue, cette fichue lettre ! Chaque matin, elle regardait le ciel de la grande salle, quand les hiboux débarquaient pour donner leur courrier aux élèves, et cherchait des yeux la chouette qu'elle avait envoyée à Hilligdon. Elle scrutait ensuite toute la journée le ciel par la fenêtre, au cas où le hibou n'arrive qu'en retard. Mais rien. Pendant six jours, elle ne reçut aucune lettre, aucune nouvelle. Le silence total. Elle avait bien évidemment imaginé toutes sortes de théories horribles avec lesquelles elle s'était torturé l'esprit des heures durant. Et si sa mère lui faisait la tête, parce qu'elle avait attendu avant de lui envoyer une lettre ? Et si elle s'était fait attaquée ? Et si elle était malade ? Et si elle était morte ?
Toutes ces pensées sombres avaient trotter dans la tête de Meg toute la semaine, jusqu'à ce fameux septième jour où, enfin, la chouette blanche avait fait son apparition. Sa mère allait donc plutôt bien et, a priori, ne lui faisait pas la tête. Margaret s'était donc dépêchée de décacheter l'enveloppe et de lire le message de sa mère :
Chère Meg,
Tu es idiote ! Plus idiote que je ne le croyais ! Pourquoi est-ce que tu as attendu vingt jours pour me donner des nouvelles ? J'ai eu une de ces peurs, j'ai cru qu'il t'était arrivé quelque chose dans le train, ou à l'école et que je n'étais pas au courant ! Tu es folle de me faire des frayeurs comme ça ! Ta grand-mère aussi a paniqué, mais elle m'a conseillé de te laisser vivre ta vie quelques jours. Elle, elle avait bien compris que tu ne prêtais déjà plus grande attention à ta petite maman qui est toute seule, maintenant.
Mais me voilà rassurée, à présent, et je comprends que tu n'ai pas voulu me contacter avant. Ta vie devait être bien remplie, et puis moi aussi, à ton âge, je voulais prendre mes distances avec mes parents. Surtout que c'était la honte devant les amis d'envoyer tous les jours des hiboux à ses parents. Sinon, je suis heureuse que tu sois contente d'être à Poudlard, et que tu travailles bien en cours. Et très fière que tu sois allée à Poufsouffle ! Tu vas suivre le chemin de mamie, à ce rythme-là (et c'est un très bon chemin, n'en doutes pas !) J'espère que ça continuera comme ça. T'es-tu fait des amis ? Des vrais amis, sur qui tu peux compter ?
D'ailleurs, à Hillidgon, tout va très bien. Je continue ma petite vie, même si la maison est vide sans toi. Pelote est déprimé que tu ne sois plus là, je vois bien que ma compagnie ne l'intéresse pas - enfin surtout mes absences à répétition. Heureusement, mamie vient me tenir compagnie cette semaine et les autres à suivre, car elle aussi s'ennuie un peu. Elle aussi se porte comme un charme, elle nous a déjà prévu des vacances à la mer pour Halloween. C'est vraiment dommage que tu ne puisses pas venir.
Bref, je te fais des énormes bisous,
Maman.
Margaret, qui était à présent dans la volière, à lire et à relire la lettre, sentait les larmes monter à ses yeux. C'était du maman tout craché : joyeux, désordonné, bipolaire, enfantin. Il n'y avait pas de doutes, c'était elle qui avait écrit ces phrases ! Et elle lui manquait plus terriblement encore, ainsi que Pelote et sa grand-mère. Pourtant, Meg avait décidé de ne pas pleurer et de profiter de ce début d'année merveilleux, et elle avait rédigé sa réponse :
Ma petite maman,
Je suis vraiment désolée de ne pas t'avoir contactée avant. Mais tu me manquais tellement que je ne voulais plus penser à toi pour éviter de pleurer. Mais j'ai eu le courage de t'écrire, et maintenant, je suis contente d'avoir de tes nouvelles. J'aimerais tellement que tu sois là, à côté de moi, avec Pelote et mamie ! Tu me manques énormément.
Pour l'instant je n'ai fait que des rencontres, des gens avec qui j'ai discuté et familiarisé, mais je ne pourrais pas parler d'amis pour le moment. Et ça me va. Je suis un peu perdue, mais j'aime bien Poudlard, et les gens sont sympas. Je me ferais des vrais amis plus tard, j'ai encore le temps. Pour l'instant, je préfère me familiariser avec les lieux et mon nouveau quotidien.
Je suis contente que vous alliez bien, fais des gros bisous de ma part à mamie et Pelote. Ils me manquent tellement, eux aussi ! Je n'ai plus les blagues et le rire de mamie, je n'ai plus les caresses et les ronronnements de Pelote... ça fait un grand vide dans mon coeur. Trop bien pour vos vacances, vous m'enverrez une photo ? Vous emmenez Pelote ?
J'ai hâtes que ce soit les vacances de Noël, pour que je puisse vous revoir et revoir l'appartement, qui me manque déjà.
Gros bisous,
Meg.
C'était une réponse idiote, minuscule et mal écrite, mais Margaret s'en fichait. Le but était de rester en lien le plus possible avec sa maman, pas d'écrire un roman digne de Bathilda Tourdesac.
Elle alla chercher un second hibou, plus grand, qui devrait voler plus vite que le précédent, lui accrocha la lettre à la patte puis l'envoya à Hillingdon. Elle reste ensuite un long moment seule, à contempler le ciel bleu qui s'offrait à elle. Ce serait le paysage qu'elle verrait chaque jour pendant une année, maintenant.
Et, bizarrement, ça la ravissait.

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08 avr. 2020, 16:35
 Solo  Te parler de loin
17 octobre —

L'échange de hiboux entre mère et fille continua, et Meg recevait au moins une lettre par semaine lui apportant diverses nouvelles sur diverses personnes. Par exemple, la vieille folle qui habitait au-dessus de chez elles et qui tapait avec le balai sur le sol rien que pour les embêter, avait fait une crise cardiaque dans la nuit et son appartement était vide - à la grande joie de Millicent. Ou encore, elle apprit que Pelote, un jour de beau temps alors qu'il était de sortie dans les jardins des grandes maisons Moldues de l'autre côté de la rue, avait attrapé un petit merle qu'il avait rapporté à sa maman, qui n'avait pas été ravie. Même si la mort de ce pauvre oiseau qui n'avait rien demandé à personne était triste, Meg était heureuse que son chat adoré ait enfin réussi à chasser autre chose que des mouches ou des grillons.
Parfois, dans leurs lettres, il n'y avait presque rien (même si celles de la brunette contenaient généralement le récit détaillé de la semaine qu'elle avait passée, heures par heures), mais elles continuaient de se les envoyer simplement pour rester en contact, savoir que l'autre allait bien, et pouvoir se transmettre tout leur amour par écrit. Même si c'était souvent dur pour Margaret, ces lettres l'aidaient à se sentir mieux à Poudlard et à ne plus rester que dans son coin, seule avec ses souvenirs et sa tristesse.

Aujourd'hui, c'était la fin de la semaine et Meg savait que sa mère partirait demain pour Brighton avec sa grand-mère et Pelote. Elle aurait voulu venir avec eux, pouvoir aller au bord de la mer, aller dans les vagues, bronzer sur le sable chaud... malheureusement, elle était cloîtrée à l'école et ce n'était même pas les vacances. La seule consolation qu'elle avait était que, dans deux mois précisément, elle reverrait sa maman et fêterait Noël chez elle, dans son petit appartement adoré. Il lui restait encore de mois pour découvrir Poudlard et y survivre, deux mois pour rencontrer des gens et s'habituer.
Millicent venait de lui envoyer une lettre, qu'elle avait reçue au petit-déjeuner :
Ma petite Meg,
Nous sommes partis à Brighton et nous venons d'arriver ! C'est comme dans mes souvenirs, aussi beau et aussi ensoleillé - enfin pour l'instant, j'espère que la météo sera clémente pour les deux prochaines semaines. Nous avons loué une petite maison tout au bord de la mer, elle est ravissante et Pelote s'y sent comme chez lui. Je crains qu'il voudra habiter ici, comme nous ! Mais il nous manque quelque chose... j'aurais tant voulu y retourner avec toi, ma petite chérie, tant voulu te revoir. Mamie est pareille, elle n'arrête pas de grogner : "Ils auraient put leur donner des vacances d'Halloween, quand même, ils sont cruels avec ces pauvres élèves" et je te passe les détails.
J'espère que de ton côté, ça va bien. Continue à tout me raconter, j'aime lire ce que tu écris ; tu écris de mieux en mieux. Mamie voulait te laisser un petit message.
Bisous,
Maman.
Et en effet, dans l'enveloppe, il y avait un autre petit papier bien plié, sur lequel on lisait, d'une écriture parfaite :
Chère Meg,
Ah ! Je ne croyais pas te le dire un jour, mais tu me manques. Habituellement, j'en ai marre de te voir rêvasser à longueur de journée ou à courir partout comme un cabri, mais maintenant que tu es loin de moi, tes yeux verts dans le vague me manquent. J'ai hâte que Noël arrive pour te revoir !
Brighton est beau, la maison plutôt jolie, mais Pelote n'arrête pas de disparaître. Je crois bien qu'il a trouvé une compagne. Ta mère passe son temps sur la plage, à bronzer (si on peut bronze mi-octobre !) et moi je lis en pensant à toi.
Je t'aime très fort,
Mamie.
Meg avait rangé précieusement ces lettres, et leur avait rapidement répondu ; elle était en train d'envoyer sa réponse par le biais du même hibou que la dernière fois. Elle leur racontait sa vie à Poudlard, le vide que leur absence créait dans son coeur, ses devoirs, ses cours... elle espérait qu'elles lui répondraient vite et pourrait ainsi avoir un aperçu de la station balnéaire où ses pouvoirs s'étaient déclenchés.

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14 avr. 2020, 16:16
 Solo  Te parler de loin
23 octobre —

Margaret était assise par terre, dos au mur, au seul endroit où la fenêtre rectangulaire laissait échapper le flot des derniers rayons de soleil. La jeune fille passait de plus en plus de temps dans cet endroit assez étrange, mais qui avait le mérite d'être vide et peu occupé par les élèves pénibles et bruyants. Loin de Meg l'idée de fuir ses camarades ; simplement, parfois, elle avait besoin de solitude et de calme. Et la compagnie des chouettes et des hiboux l'amusait beaucoup, ce qui était un nouveau point positif pour rester dans la Volière.
Avant de venir à Poudlard, elle ne connaissait pas du tout ces animaux et pensait qu'ils étaient agressifs et méchants. Mais elle avait découvert que, malgré leurs yeux jaunes et terrifiants et leurs becs crochus, c'était en réalité des peluches en plume. Une en particulier, une petite chouette effraie au plumage d'un blanc immaculé qui venait se poser sur son épaule et lui donner des petits coups de bec affectueux.
Meg mordillait le bout de sa plume - qui n'avait pas très bon goût, mais ce geste l'aidait à réfléchir - en contemplant le parchemin vierge étalé sur ses genoux. Ses yeux se baladaient sans cesse parmi les hiboux, à la recherche d'inspiration pour la rédaction de sa lettre. Finalement, elle se pencha vers le bout de parchemin et y posa la pointe de sa plume.
Ma petite maman,
Comment est-ce que ça va, à Brighton ? Pelote ne s'est pas noyé, tu n'as pas attrapé de coup de soleil ? Et mamie grogne toujours à propos de mon impossibilité de vous rejoindre, ou elle arrêter d'y penser et profite enfin de ses vacances ? J'espère sincèrement que tout se passe bien pour vous.
A Poudlard, tout va bien. J'ai eu des bonnes notes et les cours commencent à être intéressants (enfin !) mais j'ai failli faire exploser ma baguette en Métamorphose. Heureusement, elle va bien maintenant et tant mieux, car je n'avais pas envie d'en racheter une. Ces derniers temps, je me sens de plus en plus à l'aise, et j'espère que je m'y sentirais enfin chez moi. J'aime beaucoup l'école, je crois et, même si tu me manques, je suis contente d'être là.
En ce moment, tout le monde ne parle que du Bal d'Halloween, de la personne avec qui on y va etc... Mais je crois que je ne vais pas y aller. Je n'ai pas vraiment d'amis avec qui m'amuser, et encore moins de cavalier (et je n'espère pas en avoir), et puis je n'aime pas danser. Je vais rester dans la salle commune avec un livre que j'ai découvert à la Bibliothèque et qui est génial, et ça va me suffire. Ne me gronde pas, maman ! Par contre, j'aime beaucoup les décorations qu'ils sont en train d'installer, c'est très beau et très... féérique.
Plein de bisous,
Meg.
La jeune fille contempla quelques instants les lignes qu'elle avait écrites, relisant son écriture horriblement brouillonne à la recherche de fautes d'orthographe ou simplement des choses qui n'allaient pas dans sa lettre. Quand elle eut fini cette rapide relecture, elle roula la lettre et l'accrocha à la patte de la chouette effraie qu'elle aimait beaucoup. Celle-ci s'envola dès que Meg lui eut indiqué l'adresse à laquelle elle devait se rendre.
Puis Margaret sortit de la Volière d'un pas bondissant.

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18 avr. 2020, 22:07
 Solo  Te parler de loin
1 novembre —

L'ambiance était tendue, sombre. Il n'était pas rare de voir des gens pleurer, des gens crier, des gens blessés, des gens aux visages tristes, à la mine sombre, des gens seuls ou des gens en groupe. Les cours avaient été suspendus, et les élèves intacts, qui n'avaient pas été blessés, restaient très souvent enfermés dans leur salle commune, ou erraient dans les couloirs en discutant fébrilement entre eux. Poudlard avait complètement changé en l'espace d'une nuit.
Meg n'était pas triste ni chamboulée. Elle ne comprenait rien, et ne voulait pas vraiment comprendre. Elle savait qu'il s'était passées d'horribles choses, qu'on lui avait vaguement racontées par bribes, mais n'avait pas cherché beaucoup à comprendre. Tout ceci lui faisait trop peur pour qu'elle puisse y penser, et préférait rester loin de tout, loin des des autres, loin des nouvelles et des informations, quitte à rester seule pendant un moment. Le temps que ça passe. Parce que tout passait un jour ou l'autre, la vie normale allait revenir, et elle pourrait sortir de sa bulle. En attendant, elle resterait seule pour ne rien comprendre. Les cours ayant été arrêtés d'un coup, elle n'avait rien à faire hormis lire. Mais même le ciel semblait être contre elle, en cette triste et sombre journée, et elle ne pouvait pas sortir lire. De plus, voir le visage défait de ses camarades de maison ne la tentait guère, et elle dut se trouver un endroit calme où elle serait seule.
La Volière s'imposa. Personne n'y était, probablement, et elle pouvait donc y rester en solitaire pendant un certain temps. La compagnie des chouettes et des hiboux ne la dérangeaient pas, et elle s'assit donc sur le sol pour poser le morceau de parchemin qu'elle avait emporté. Si elle ne voulait parler à personne, ça n'incluait pas sa mère. Sa mère n'était pas une personne normale, elle était sa confidente et Meg voulait lui expliquer tout un tas de choses, lui demander de ses nouvelles, elle qui était encore à Brighton à s'amuser en vacances. Elle commença donc à écrire.
Maman,
Je pense que tu es au courant, maintenant, mais je voulais te parler de ce qui s'est passé hier soir. Je crois que c'était horrible, mais je préfère pas en parler aux autres. Je préfère rester toute seule le temps que ça passe. Je déteste cette ambiance sombre et triste, j'aimerais tellement que le vrai Poudlard revienne, que tout le monde soit joyeux et que les cours reprennent...
Je n'ai pas bien compris, je n'étais pas au bal. Mais je crois qu'il y a des gens qui ont attaqué les élèves, et il y a eu beaucoup de blessés qui ont été transportés ailleurs. Je suis restée dans la salle commune toute la soirée, donc je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre-temps. Je ne comprends rien mais c'est horrible.
J'espère que tu vas bien, de ton côté, et que tes vacances sont cool. Mamie et Pelote ne sont pas trop grognons ? J'aimerais tellement être avec vous plutôt qu'à Poudlard, aujourd'hui...
Bisous,
Meg.
La brune ne se relit même pas et elle enroula le parchemin pour l'accrocher à la patte d'un hibou. Elle ne savait pas où serait sa mère au moment où elle recevrait cette lettre. Restée en vacances ? Rentrée à Hillingdon ? Elle n'en avait aucune idée.

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01 mai 2020, 18:05
 Solo  Te parler de loin
3 novembre —

C'était de pire en pire, se disait Meg. Hier encore, elle ne désespérait que pour ses camarades blessés en envoyés elle-ne-savait-où dans la campagne. A présent, c'était le monde sorcier qui allait très mal - quoique, il allait mal depuis l'arrivée de cette idiote de Parkinson, comme la surnommait très justement Millicent.

La jeune fille ne s'inquiétait pas pour elle-même, ni pour ses pauvres camarades qui avaient pourtant subi un choc au bal d'Halloween. Elle, elle était installée bien tranquillement à Poudlard, dormait, mangeait, faisait ses devoirs, déprimait un peu, mais était en sécurité. Ici, personne ne viendrait l'attaquer et l'embêter, puisque c'était un des endroits les plus sûrs de Grande-Bretagne. Mais elle s'inquiétait pour sa mère, et sa grand-mère, et Pelote qui, eux, étaient derrière les murs de l'école, quelque part entre Brighton et Hillingdon, en danger. Toujours en danger. Partout où ils iraient, ils étaient en danger. Même s'ils n'avaient rien à craindre du côté sorcier, puisqu'elles étaient toutes deux des Sang-Purs qui ne s'étaient jamais mêlées à la politique, les Moldus n'étaient pas de cet avis. Millicent habitait au milieu des Moldus, des Moldus qui la détestaient déjà auparavant, la trouvaient "bizarres", la traitaient déjà de sorcières. Vu ce qu'ils avaient déjà faits à d'autres sorciers, ils n'hésiteraient pas à lui faire du mal. Et cette perspective traumatisait Meg, qui guettait un possible article annonçant la mort de deux sorcières.

Heureusement, cet article n'arriva pas, mais une lettre lui parvint.

5 novembre —

Soulagée en voyant l'écriture brouillonne de sa mère, Margaret se précipita presque à la Volière pour pouvoir la lire tranquillement. Millicent lui écrivait et, quoiqu'elle disait, elle était en vie. La grande brune avait presque envie de pleurer de soulagement, en ouvrant l'enveloppe froissée.
Ma petite Meg,
Tu dois déjà le savoir à l'heure qu'il est, mais le Secret Magique a été brisé. Je ne t'ai jamais expliqué ce que c'était et, de toutes façons, on s'en fiche de la définition exacte. Mais c'est ce qui permettait la paix entre Moldus et Sorciers, puisque les Moldus ne connaissaient pas notre existence. Mais maintenant, puisqu'il est brisé, ils ont peur et veulent même nous tuer ! Mais il ne faut pas leur en vouloir. Ils sont simplement terrifiés.
Je rentrais justement de Brighton quand tout ceci s'est produit. Ne t'inquiètes pas pour moi, ta grand-mère m'a convaincu de ne pas retourner tout de suite à la maison. Et, en effet, elle avait raison : quand j'ai voulu aller chercher mes affaires en secret, j'ai retrouvé l'appartement dévasté. Je suis désolée pour toutes tes affaires, Meg, j'ai essayé d'en récupérer un maximum. Maintenant, j'habite chez mamie. Je ne sais pas pour combien de temps, mais pour l'instant je n'ai nulle part où aller.
Pelote et mamie vont bien aussi, nous sommes simplement un peu choqués. J'espère que ça va de ton côté. Je suis tellement désolée que ta première année se passe dans ces conditions, j'aurais vraiment voulu que tout soit normal... Prends bien soin de toi !
Gros bisous,
Maman.
Margaret sentit ses poings se serrer. Elle n'avait donc plus de maison, et sa mère était toujours en danger. Cette situation était horrible, songea-t-elle tristement. Elle n'eut pas envie de répondre tout de suite.

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07 mai 2020, 23:04
 Solo  Te parler de loin
15 novembre —

Les cours avaient repris, la vie aussi. Même si certains sourires étaient de retour, la plupart des élèves et des professeurs ne semblaient pas très heureux et il n'était pas rare de voir quelqu'un pleurer, ou être seul avec une mine désespérée. Meg était plutôt contente de pouvoir retourner en cours. Bien qu'elle n'aime pas particulièrement travailler - elle préférait de loin lire, jouer avec ses amis ou s'installer paresseusement dans un fauteuil de la salle commune et n'y rien faire - cette dernière semaine vide et sans occupation n'avait pas été très agréable. Au moins, les cours et les devoirs lui prenaient la tête, emplissaient son cerveau et elle ne pensait qu'à cela pendant presque toute la journée. Et, une fois tout le travail passé, elle n'avait pas le temps d'être triste ou de s'inquiéter, car elle était fatiguée. Alors, elle se perdait dans l'histoire de ses romans, s'envolait de sa morne vie inquiétante, puis allait manger et parler avec ses camarades. Tous, comme elle, essayait d'oublier les évènements continus qui semblaient vouloir les déprimer.

Pourtant, quelque chose l'énervait et la turlupinait, quelque chose que ni les devoirs ni les livres ne parvenaient à enlever de sa tête : le fait que sa maison, son cher petit appartement dans lequel elle avait vécu tant d'années, ne lui appartienne plus. Ces Moldus avaient beau être sympathiques, il y avait des limites à sa propre tolérance et elle détestait la façon dont ils l'avaient renvoyé de chez elle. Pendant les jours qui avaient suivi la lettre de sa mère, elle n'avait pas cessé de songer à cela. Elle s'était même dit quelque chose de stupide. Et si elle débarquait dans l'immeuble, lançait des sortilèges à ces horribles voisins, et reprenait son appartement ? Bien évidemment, cette idée saugrenue l'avait vite quittée. De toutes façons, si elle faisait cela, elle serait renvoyée de Poudlard et sa mère serait extrêmement énervée. Ce serait stupide.

Aujourd'hui, il pleuvait énormément et, de nouveau, Meg se sentait déprimée. Son humeur faisait les montagnes russes depuis quelque jours, et elle subissait ça en essayant de faire bonne figure. Elle s'était réfugiée à la Volière, comme toujours, et était en train d'écrire une lettre à sa mère, à la faible lueur du jour. Le ciel était tellement gris et chargé de nuages qu'on ne voyait pas grand-chose, dans la pièce, mais elle aimait bien cette ambiance orageuse. La météo s'accordait totalement avec son humeur.
Chère maman,

J'espère que vous allez bien, mamie, Pelote et toi, et que les barbares de Moldus ne vous ont pas fait de mal. Sachez que vous me manquez horriblement, et que j'aimerais tant vous revoir, tous les trois, en chair et en os, et ne plus être obligée de vous envoyer des lettres !
Je m'inquiète énormément pour vous, pour moi, pour les autres... je n'aime pas du tout l'ambiance qu'il y a à Poudlard, c'est déprimant. On essaye de faire comme si de rien n'était, mais c'est dur. J'espère que tout ça se terminera vite, je ne sais pas de quelle façon, mais je veux que ça s'arrête et que la vie d'avant reprenne.
Mais j'ai une question : est-ce que je pourrais rentrer à la maison ? Enfin, chez mamie ? Je pourrais retourner vous voir à Noël ? Je crois que c'est permit, malgré les évènements, mais est-ce que tu es d'accord ? Tu viendras me chercher à la gare ? Et on fêtera Noël ensemble ? S'il te plaît, maman, je ne tiendrais pas jusqu'à Pâques sans te voir !

Gros bisous,
Meg.
La jeune fille ne se relut même pas, et se dépêcha de rouler le parchemin sur lui-même puis d'aller chercher une chouette quelconque - sa préférée n'étant pas là pour le moment - et de lui accrocher sa rapide lettre à la patte. Après lui avoir indiquer l'adresse de sa grand-mère, la grande brune resta un long moment immobile, à contempler le ciel qui se noircissait de secondes en secondes. Il allait pleuvoir, elle ferait mieux de rentrer avant la pluie. Elle ne tenait pas à être trempée, et préférait retourner tout de suite auprès de la grande cheminée de la salle commune.

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