Inscription
Connexion

18 avr. 2020, 11:48
Des larmes et un sourire  privé 
@Elowen Livingstone
début mars 2045


Les escaliers. En quelque sorte, ils ressemblent à la vie : une marche est un jour, un événement, une date parmi des miliers d'autres. On monte, encore et toujours, un peu plus essoufflé à chaque marche. Et si par malheur on trébuche, on dégringole. Les marches déjà grimpée repassent en vitesse sous nos yeux, et, le temps d'un soupir, on se retrouve en bas, le corps endolori, l'esprit mourant. Moi j'ai trébuché. Et je suis tombé. Mais pas tout en bas. Je suis là, au milieu des marches bien rangées, avec mon esprit en désordre. Je ne sais pas si j'aurais préféré tomber jusqu'au bout. Je m'accroche à la rampe, car c'est la dernière chose qui me retient, m'empêche de sombrer. Mais mes doigts commençent à glisser.

Je grimpais les escaliers, tête baissée. Je regardais mes chaussures, usées par le parquet et la poussière de la bibliothèque.
La bibliothèque. Je l'avais à peine quittée et elle me manquait déjà. C'était mon seul réconfort. Et il y avait Améline aussi. Mais elle n'avait pas que moi.
J'étais presque arrivée, à en juger par l'odeur de crotte et au bruit des volatiles. Je me rappelais de ma première venue ici, à l'époque j'étais si... heureuse.
C'était toujours la même pièce, en pierre dt circulaire, avec de grands trous dans le mur pour laisser entrer et sortir librement les oiseaux, et uniquement meublée de perchoirs de toutes tailles.
Je m'assis au sol, à un endroit où il n'y avait pas trop de fientes, puis he regardai par le trou, pour me donner des idées.
Je n'avais toujours pas écrit à ma mère. Depuis Noël, je n'étais pas revenue à la Volière. Je n'avait plus envie de lui écrire. Que dire ? Après ce genre d'événement, pouvais-je vraiment faire comme si de rien n'était et écrire "Bonjour, j'espère que tout va bien et que..." ? Et que dire ? Je ne pouvais pas lui dire que j'allais très mal, que je ne mangeais plus beaucoup, que je ne parlais plus et que je passais mes journées à errer entre les rayons d'étagères remplies de livres ! Moi qui avais pourtant réussi à m'intégrer...
Je me relevai. Non, je ne pouvais pas lui dire ça. Cela ne ferait qu'empirer les choses. J'allais redescendre, mon visage squelettique toujours cachés par mes cheveux emmêlés, quand j'entendis des pas. Quelqu'un montait.

Mon compte va être supprimé. Vous me retrouverez bientôt sous le nom de Susan Firefly. ;)

27 avr. 2020, 13:59
Des larmes et un sourire  privé 
Début mars 2045
Un matin



Je le trouve distant, il ne me regarde plus comme avant, l'étincelle dans ses yeux semble s'être éteinte, et même son sourire se fait rare. J'ai peur. J'ai peur de ce qu'il pourrait nous arriver, peur d'être sans lui, d'avancer sans lui, et pourtant je le pressens. Je refuse d'y penser, je suis une aveugle en ce monde pourtant si clair, si limpide.

Ce matin là, je l'ai salué mais il ne s'est pas attardé, se dépêchant de rejoindre son amie. Cette Lydia. Je la déteste. Elle est adorable, avec sa petite dégaine, sa frimousse d'ange, ses notes parfaite... Non, définitivement, je ne l'aime pas. Alors je suis allée en cours, sans me rendre compte que ma joie de vivre commençait peu à peu à être remplacée par mon inquiétude. À force de tant réfléchir, une ride du lion commençait à apparaître sur mon front, me donnant un air mécontent permanent. Mes amies me voyaient m'éteindre mais je le niais. Tout va bien. Ces quelques mots, ils tournent dans ma tête, sans cesse, bien trop souvent pour qu'ils soient avérés, et pourtant je choisis d'y croire. Tout. Va. Bien.

Avant le déjeuner, je me rends à la volière pour y être au calme. J'ai glissé dans mon sac toutes les lettres que l'on s'est échangé cet hiver, et tous les petits mots que j'ai reçu. J'ai besoin d'être seule, de réfléchir, d'être en communion avec la nature. En temps normal, je serais sortie, mais la météo m'en a vite découragé. Alors, je me retrouve à monter les sinueux escaliers qui mènent jusqu'à la volière.

À mon arrivée en haut de la tour, j'aperçois une fille qui s'apprêtait à redescendre. Je m'écarte alors pour lui céder le passage, mais l'inconnue semble se raviser. Immobiles, nous restons là plusieurs secondes à nous dévisager. J'entreprends alors de couper court à ce blanc, souhaitant que tout ceci s'arrête pour me retrouver seule au plus vite.

-Tu veux quelque chose ? Tout va bien ?

@Lucy Light
Dernière modification par Elowen Livingstone le 17 mai 2020, 21:46, modifié 1 fois.

7e année RP - #8C6A8E
JE NE SUIS PAS UN HIBOU UNE PLUME

07 mai 2020, 19:50
Des larmes et un sourire  privé 
Dans ce cauchemar, dans cette obscurité sinistre, une petite lueur s'allume. Bougie qui, le jour paraît faible, la nuit a l'éclat d'une étoile. Je sens sa chaleur, je vois sa lumière, mais je n'ose approcher, j'ai trop peur de l'éteindre.

J'allais partir, m'en aller, me terrer au fond de la bibliothèque, même si cela ne changerait rien à ma tristesse. Et puis une fille surgit. Je l'ai déjà vu... Où ?
Elle semblait... triste... Je ne savais pas trop... Sur son visage, cela ne se voyait pas, aucune trace dans ses yeux, pas de chagrin qui faisait trembler ses lèvres... Mais ça se ressentait. Enfin, moi je le ressentais. Peut-être que je me trompais. Mais cette mélancolie m'intriguait. Bien sûr, beaucoup d'élèves étaient tristes en ce moment, à cause de ce qui se passe dehors...
Et puis, je l'avais déjà vu... Où ?
Après quelques minutes, elle se mit à parler. Ses mots claquaient, même si ils paraissaient doux. Aucun doute, elle voulait être seule. Comme moi.
Je ne répondis pas. Oui j'avais besoin de quelque chose, non, tout n'allait pas bien. À quoi cela aurait servi de lui dire ?
Je descendis une marche, deux marches, trois...
Je m'arrêtai. Ça y est, ça me revint. C'était elle. C'était elle qui avait proposé de changer la couleur de notre maison, mais aussi l'animal qui la représentait et son nom. C'était Elowen. Elowen Livingstone. Enfin, si je me souvienais bien. Pouvait-on vraiment faire confiance à sa mémoire ? Il y a des fois, j'aimerais que non...
Je me retournai. Elowen était toujours là, elle me fixait, attendant que je disparaisse.
Pourquoi m'étais-je retournée ? Je ne savais pas... Est-ce que elle, elle m'avait reconnue ? Non, sûrement. Avec ma tête toujours baissée, on avait du mal à voir mon visage. On avait du mal à me voir tout court en fait. J'étais comme invisible...
Et si ça se trouve, ce n'était même pas celle que je croyais. À quoi bon rester ? Je la gênais.
Je me retournai de nouveau, et descendis une nouvelle marche de pierre.

Mon compte va être supprimé. Vous me retrouverez bientôt sous le nom de Susan Firefly. ;)

12 mai 2020, 12:16
Des larmes et un sourire  privé 
@Lucy Light


Je fixe toujours cette fille, une Serdaigle assurément, qui passe devant moi, la mine déconfite. Déconfite, des confits de canard ! Non, cerveau, c'est pas le moment ! Fidèle à mon égocentrisme, je ne m'en préoccupe pas et la fixe tandis qu'elle disparaît dans l'escalier en colimaçon. Je continue alors à avancer dans cette volière pleine de bruit. Les hiboux et les chouettes ont entamé une cacophonie assourdissante, mêlant coups de becs, envolée de plumes, hululements et autres sons peu ragoûtants.

Comme d'habitude, je me rends auprès de ma chouette favorite, Dahana, et lui tends une épluchure de carotte qu'elle grignote en l'espace de deux secondes et demi. Je me mets alors à faire les cent pas, explorant les moindres recoins de la pièce ronde, soulevant même les plumes tombées au sol pour m'assurer de ma solitude. Je ne suis pas paranoïaque, j'ai simplement parfois des comportements un peu... Excessifs ? Oui, c'est le terme. Je suis bien seule. Merveilleux. Me voilà retournée auprès de la petite chouette. Je lui caresse doucement le haut de la tête et viens gratouiller son cou.

-Tu la connais toi, cette Lydia ? Est-ce que tu saurais me dire si elle a un soupçon de bienveillance au fond de son coeur de caillou ? Dis Daha, tu crois que je peux directement aller demander à Will ce qui va pas où il vaut mieux que j'attende qu'il me jette comme une vieille chaussette ?

J'en ai plus qu'assez de me préoccuper de ces choses futiles. Je me suis toujours promis de rester indépendantes et droite dans mes valeurs, qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? Rien. Rien du tout. Tout va bien. Je suis une personne heureuse, hors de question qu'il me retire cela. Alors, comme d'habitude, je ravale ma fierté et mes larmes, je dépose un petit bisou sur le plumage de la chouette et me laisse à nouveau entraîner dans ce leurre qui me détruit chaque jour un peu plus. Je cligne de l'oeil droit en direction du plus vieux hibou du lieu en signe de respect et quitte la volière, souriante, après m'être pincé les joues pour avoir l'air plus enjouée. La vie reprend donc.

Don't make me sad, don't make me cry
Sometimes love is not enough and the road gets tough, I don't know why
Keep making me laugh
Let's go get high
The road is long, we carry on
Try to have fun in the meantime

Come take a walk on the wild side
Let me kiss you hard in the pouring rain
You like your girls insane
So choose your last words, this is the last time
'Cause you and I, we were born to die

Et je chante.


Coucou ;) Je suis désolée de ne pas avoir fait intervenir Lucy mais je suis restée fidèle au caractère d'Elo et son tempérament je m'en foutiste, borné et égoïste m'empêchait d'écrire qu'elle se préoccupait pour toi... Je t'avoue que je sais pas trop ce que tu vas répondre à cela, j'espère que les cocottes parleront un peu quand même, mais fais ce qui te chante ^^

7e année RP - #8C6A8E
JE NE SUIS PAS UN HIBOU UNE PLUME

13 mai 2020, 11:17
Des larmes et un sourire  privé 
Oui je comprends parfaitement ! Etelle est très jolie, la chanson. ^^

On parlait. On me parlait ? Peut-être...
La voix était lointaine, elle vienait d'en haut. De la volière. Une voix parmi les bruissements de plumes et les claquements des becs. C'était la fille. Elowen ?
On parlait d'une fille. Lisa. Ou Lydia, je ne savais pas. On ne l'aimait pas en tout cas. Ou justement, peut-être qu'on l'aimait beaucoup. Aucune idée. Et ça n'avançait à rien.
J'étais désormais presque en bas des escaliers, immobile. J'avais descendu les marches une à une, silencieusement, doucement, comme une petit souris qui passe devant un gros chat endormi. La petite souris. La proie. Celle qui était faite pour être tuée. Détruite. Mutilée.
J'écoutais, non, j'entendais, la voix de la fille lâcher ces paroles comme on lâchait un poid trop lourd. Ça faisait du bien, et puis ça écrasait ton pied, et te faisait encore plus souffrir.
Je distinguai un prénom dans son monologue de haine. Le prénom de la personne à qui elle s'adressait. Et ce n'était pas le mien.
Je descendis une autre marche. On ne s'adressait pas à moi, je ne devrais pas écouter. Mais, il n'y avait personne là-haut, alors à qui parlait-on ?
Réféchir, il fallait toujours que je réfléchisse. Que je réfléchisse trop.
À qui parlait-on ? À qui parlait-on ?
Un ami imaginaire ? Le ciel ? Une poupée, un doudou ? Un journal ? Une photo ? Un animal ?
Un animal. Cela ne pouvait être que ça. Sinon pourquoi venir ici ? L'odeur de crotte permanente, l'agitation que créait les oiseaux et les régulière visites des élèves qui souhaitaient écrire à leurs proches agacerait n'importe qui. Il y avait d'autres endroits dans lesquels on pouvait s'isoler, et pleurer, se laisser mourir de l'intérieur...
Encore une autre marche. J'y suis presque, mais je veux remonter, pour être sûre...
Et puis plus de voix. Rien. Mais la tristesse impitoyable était toujours là. Présente dans l'air.
On m'avait entendu ? Impossible. Vu ? Ça m'étonnerait.
Des pas. On s'en allait. Et... une chanson. Triste et noire, elle résonnait comme les hurlements du vent. Triste, noire et belle.
Hypnotisée, je ne bougeais plus. Les quelques marches qui me séparaient de la porte du couloir, je les regardais sans les voir, je ne descendis pas plus.
Les pas s'approchaient, la chanson aussi. Je ne bougeais plus. J'attendais. Pourquoi ? Je ne savais pas. Mais j'attendais.
Et la musique s'arrêta, après quelques dernières notes tristes. Plus un bruit. La fille s'était arrêtée aussi. Tête baissée, dos à elle, je n'osais pas faire le moindre geste.
Retourne à la bibliothèque, Lucy. Laisse-là tranquille. Tu ne fera que l'embêter. songeai-je. 》
Une nouvelle marche de moins. Plus que trois, puis la porte.
Encore une. Je tremblais, je détestais être observée. Et...
Je dérapai. Et je tombai. Jusqu'en bas. Pitoyablement.

Mon compte va être supprimé. Vous me retrouverez bientôt sous le nom de Susan Firefly. ;)

13 mai 2020, 22:38
Des larmes et un sourire  privé 
@Lucy Light C'est Born to Die de Lana del Rey ^^


Un violent bruit de chute se fait entendre et résonne dans la tour de la volière. Je suis suivie ? Pis encore, épiée ? Je me demande alors qui est cette personne, ce qu'elle me veut, ce qu'elle a entendu. Moi qui pensais être tranquille et seule, me voilà mêlée à une histoire d'espionnage qui ne m'enchante guère.

-T'es qui ? Tu me veux quoi ?

Je crie ces simples hauts du mots de la tour et cavale en sautant les marches quatre à quatre pour descendre et plus vite et découvrir l'objet de mon tourment. À mi-chemin, je ralentis pour reprendre mon souffle, n'ayant encore obtenu aucune réponse. Et puis j'aperçois du marron. Une chevelure brune est visible depuis mon emplacement, alors je cours à nouveau et arrive auprès de cette inconnue qui semble être au plus mal. Devant moi se tient -enfin s'étale- la fillette croisée plus tôt au moment de mon entrée dans mon repaire. Mais que fait-elle encore ici ? Elle est donc restée m'écouter...

L'envie me prend de l'interroger, de la disputer, de lui crier dessus pour comprendre ce qui lui a pris, mais je me ravise bien vite. La muette croisée plus tôt ne semble pas ouvrir la bouche, et cette situation m'inquiète au plus haut point. Serait-elle morte ? Impossible, elle respire.

Je m'agenouille donc à ses côtés et lui caresse doucement la joue, ne sachant que faire de plus. Je n'ose lui donner une tape sur le visage au risque de lui faire mal, alors je parle simplement un peu plus fort que d'habitude en espérant qu'elle m'entende.

-Hey, je peux faire quelque chose ?

Intérieurement, j'espère qu'elle va me demander d'aller hercher de l'aide car je sais que seule je ne peux rien faire. Mais me répondra-t-elle seulement ?

7e année RP - #8C6A8E
JE NE SUIS PAS UN HIBOU UNE PLUME

25 mai 2020, 16:44
Des larmes et un sourire  privé 
@Elowen Livingstone D'accord ! ^^

Boum, boum, boum, boum ! Serait-ce mon cœur ? Boum, boum, boum, boum ! Les bruits se faisaient de plus en plus forts. Pourtant, je n'avais pas l'impression que ma respiration s’accélérait.
Le visage écrasé contre les marches froides, je sentais le sol vibrer, imperceptiblement. Il me semblait avoir entendu quelqu'un crier, méfiant et énervé...
Des pas. C'était des bruits de pas. Plus aucun doute maintenant. Boum, boum, boum, boum ! On descendait à toute vitesse... Elowen descendait à toute vitesse ? Elowen avait crié ?
Je fermai les yeux, pour me concentrer sur ma douleur. Mon dos, légèrement tordu, devaient être couvert de bleus. Ma jambes gauche, ou plutôt mon genou gauche, saignait et piquait. Rien de grave. Rien de plus grave que ce qui repassait encore et encore dans mon esprit.
Boum, boum, boum... boum. On s'arrêta, seulement quelques marches plus haut. Je sentais la colère, l'indignation, et puis... la pitié ? Ou l'inquiétude ?
Je restai silencieuse, comme je savais si bien l'être. Les larmes se mirent à couler, toutes seules, autant de douleur que de chagrin. Le chagrin des souvenirs, si seulement on pouvait oublier...
On s'approcha. Je l'entendais, au bruit de pas, et le sentais, au frôlement du tissu d'une robe contre mon mollet.
Une main caressa ma joue. Hésitante, fébrile, craignant que cela me fasse mal ou bien craignant que j'aille très mal. Ou autre chose... Je ne savais pas vraiment.
Le contact de la peau de ma camarade et de la mienne, mouillée de mes quelques larmes, m'empêchait de sombrer dans l'inconscience, que j'aurais pourtant préféré, et m'incitait à ouvrir les yeux.
Et c'est ce qui je fis.
Un visage triste, inquiet, plein de questions et de méfiance, me faisait face. Deux yeux clairs me fixaient avec une insistance qui me dérangeait.
Puis elle parla, bien fort pour que je puisse entendre malgré le bourdonnement de mes oreilles. Cette voix ne faisait de confirmer mes hypothèses : quelque chose n'allait pas. Quoi ? Aucune idée. Et je ne pensais pas que le savoir m'aiderait vraiment, en ce moment.

Non. Elle ne pouvait rien pour moi, tout comme je ne pouvais rien pour elle. J'étais une cause perdue, et je ne pouvais aider personne. Je voulais juste partir. Enfin, le mot le plus juste serait fuir. Fuir. Encore. Pourtant je m'étais promise de ne plus le faire... Pourtant je le faisais toujours....
Prenant appui sur mon coude, je me relevai lentement, et m'assis sur une marche, tant bien que mal. Je n'allais jamais pouvoir retourner à la bibliothèque. Non, je n'allais jamais pouvoir retourner à la bibliothèque seule.
Mon regard effleura celui de la fille (Elowen ?). Non ! Hors de question ! J'allais à la bibliothèque pour être seule ! Seule !
Je me mis à pleurer. Devant elle. Mais je ne pouvais pas bouger. Rien que tourner la tête me faisait mal.
Instinctivement, je mis ma main dans ma poche pour trouver mon journal. Le simple fait de toucher sa couverture me consolait. Ou me faisait un peu plus souffrir ça dépendait des fois. Et puis parfois c'était les deux.
Mais là, rien. Je n'eus même pas besoin d'observer autour de moi pour comprendre. Il était tombé. Et... se trouvait désormais... Dans les mains de ma camarade.

Mon compte va être supprimé. Vous me retrouverez bientôt sous le nom de Susan Firefly. ;)

03 juin 2020, 12:08
Des larmes et un sourire  privé 
@Lucy Light


La fillette est à terre. Elle ne parle toujours pas, mais elle est vivante. Mon inquiétude se perd alors, et je me redresse, n'y prêtant plus grande attention. Je commence à m'éloigner pour chercher un peu d'aide, ne sachant comment réagir dans cette situation des plus surprenantes et incongrues. Une fille s'est littéralement étalée à mes pieds, muette comme une carpe, elle pleure. Je me redresse, elle en fait de même et se dirige vers les marches des escaliers. Je la regarde à nouveau avant de courir prévenir un adulte, lorsque j'aperçois un petit carnet.

Il ressemble fortement à une espèce de journal intime. Je l'attrape, et vérifie que la fille soit suffisamment dans les vapes. C'est le cas, alors je m'installe confortablement contre le mur et entame ma lecture. Je jette parfois de petits coups d'oeil furtifs pour vérifier que je ne me fais pas surprendre, mais bien vite j'oublie de vérifier pour me laisser happer par les mots que je lis. De la souffrance. Du malaise. De la haine. Une profonde solitude, de la mélancolie, non, c'est trop pour moi, je ne veux rester proche de cette élève. Il me faut fuir, j'ai besoin de joie, je ne veux m'enfoncer, je ne veux être une éponge et prendre le mal des autres, j'ai besoin d'aller mieux, et ainsi je n'y parviens pas.

Il aurait certainement pu en être autrement, peut-être qu'avec cette personne nous aurions pu devenir amies, mais pas dans ces circonstances. Je m'en veux de l'abandonner ainsi, mais il en va de ma santé, et ma sensibilité à fleur de peau ne me permet pas de rester à ses côtés plus longtemps. Je ne peux rien pour elle. Et je m'enferme dans ma spirale égoïste qui me condamne à une descente aux enfers certaine.

Je vérifie qu'elle va mieux, qu'elle peut tenir sur ses jambes, je ne suis tout de même pas un montre !

- Tu devrais aller voir l'infirmier, Monsieur Rafaël Mason, c'est le seul qui puisse t'aider. Pour ta cheville, et pour ta tête aussi. J'aimerais le pouvoir mais j'en suis incapable, j'espère que tu pourras me le pardonner. J'espère aussi qu'un jour tu me parleras. Qu'on fasse plus ample connaissance. Au revoir, âme assombrie.

Et je pars, après lui avoir rendu son journal intime.

7e année RP - #8C6A8E
JE NE SUIS PAS UN HIBOU UNE PLUME

04 juin 2020, 15:56
Des larmes et un sourire  privé 
@Elowen Livingstone

Elle le feuilletait, le lisait, un peu au hasard. Au fil des pages tournées, son visages se décomposait, bien que discrètement. Elle finit par le refermer, presque brutalement, visiblement écœurée. Elle ne supportait plus le goût douloureux de la peine.
Elle se leva, s'approcha, tremblant imperceptiblement. Moi, toujours immobile et silencieuse, telle une pierre, je laissais mon moignon de cœur battre de plus en plus fort à chaque pas. Allait-elle me gifler ? Si son regard était une arme, elle m'aurait déjà tranché une main, et elle se serait tranché un bras. Elle se détestait plus que tout au monde. Cela se voyait. Enfin, je le voyais.
Elle me jeta presque le précieux carnet dans mes bras, dégoûtée et triste, terriblement triste. Je crus qu'elle allait partir, mais avant cela, lâcha quelques mots.

Puis le silence revint. Mais pas dans ma tête. Dans ma tête résonnait tout un tas de chose... qui se mêlaient pour ne rien former. Ce n'était qu'un bazar assourdissant qui frappait l'intérieur de mon crâne. Je voulais le faire sortir, le relâcher. Peut-être que je me sentirais mieux après. Pourtant la vie ne permettait pas se genre de chose. Il fallait faire avec. Attendre un peu, que ça se calme, puis tout ranger. Et ça pouvait prendre du temps. Des jours. Des semaines. Des mois. Des années. Une vie.

Mes jambes tremblantes me portaient à peine. C'était certainement mes pensées qui pesaient le plus lourd. Je m'avançais, sans bruit, comme une ombre. J'étais une ombre. L'Ombre. Cela sonnait bien, pensai-je avec un sourire morne.

Mon compte va être supprimé. Vous me retrouverez bientôt sous le nom de Susan Firefly. ;)