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06 sept. 2018, 18:38
Le bonheur entre les larmes  PRIVÉ 
02 Juin 2043
Après-Midi
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« Cours »

La fillette n'entendait plus rien. Elle ne comprenait plus rien. Elle ne percevait plus rien. Elle était consciente du parchemin qu'elle tenait à la main, mais elle ne se souvenait même plus de ce que les caractères inscrits dessus voulaient dire.

« Cours »

Son instinct lui disait "Cours". Et elle, elle obéissait. Quand on a peur, quand on est en danger, c'est l'instinct qui prend le dessus. Pas le cerveau.

« Seule »

Seule. Elle voulait être seule. Mais où que la Gamine aille, il y avait toujours des gens autour d'elle. Seule.

« Silence ! Silence, les gens. J'veux être seule. »

Du bruit, trop de bruit. Ses oreilles vont exploser. Elle n'en peut plus. Comment font ils, tous, pour ne pas remarquer que ça ne va pas ? Que ce n'est pas le moment de faire tout ce bruit ? Elle en peut plus, elle en a marre, ils la font chier, tous, le monde la fait chier avec son bruit assourdissant et ses nouvelles explosantes.

« Cours »

Cours. Cours, encore. Plus vite. Ses poumons sont en feu, elle n'en peut plus, mais elle court. Elle veut être SEULE, putain, seule ! Pourquoi ce château est aussi rempli de gens ? Cours.

Une porte. Juste devant elle. Elle est fermée, mais pas à clé, et elle entre rapidement. La porte claque derrière elle.


« J'suis où ? »

L'Enfant n'est jamais venu ici. C'est une pièce toute sombre. C'est bien, le sombre. Les couleurs, ça fait mal aux yeux. Les couleurs, c'est pour la joie et le bonheur, elle en a pas envie là. Elle en a pas besoin.

Ses yeux s'habituent à la semi-obscurité. Elle distingue des éclats argentés et dorés tout autour d'elle. La faible lueur du soleil se reflète sur des objets. Des coupes. Des médailles.

La Salle des Trophées.

C'est sombre, ici. La Jaune et Noir aurait cru qu'une salle pour les exploits des gens serait plus éclatante. Mais ça lui va. C'est mieux comme ça.

Elle veut être seule. Ici, c'est parfait.

Les couleurs, c'est pour la joie et le bonheur. La joie et le bonheur, elle les avait y'a pas longtemps. Mais là, c'est trop tard. C'était une illusion.


« Putain d'lettre ! »

Ouais, putain de lettre. Elle regarde le bout de parchemin qu'elle tient à la main. Elle se mord la lèvre, et elle l'agrippe des deux mains.

Clac !

Elle le déchire. Et elle jette les deux moitiés loin d'elle. Loin d'elle à jamais, à jamais d'accord ? Elle ne veut plus jamais revoir cette lettre.


« Les mots font plus mal que les coups »

La petite l'avait déjà entendu, cette phrase. Mais elle ne l'avait jamais comprise. Jusqu'à maintenant.

Le pouvoir des mots... Les mots sont forts, plein de magie. Les mots font rêver et envoie dans des mondes extraordinaires. Mais les mots peuvent aussi détruire.


« Larmes »

Elle sent de l'eau sur tes joues. Elle a pleuré. Elle s'en était même pas rendu compte. La Poufsouffle passe sa main sur son visage, rapidement. Ça sert à rien. Elle a pleuré, elle pleure encore. Ses joues sont pleines de larmes, à nouveau.

« Pourquoi ? Pourquoi il m'a trahi ? »

Ouais, pourquoi ? Sans même s'en rendre compte, elle marche vers l'endroit où elle a jeté les bouts de parchemin, et elle les parcourt du regard.
Ma chérie,

Sache que je t'aime. Je t'aime énormément et je t'aimerai toujours. J'ai hâte que tu rentres à la maison, car même si je suis heureux que tu sois dans cette école qui te donnes l'occasion de développer tes capacités, tu me manques énormément. Il y a un vide quand tu n'es pas là. Un grand vide. Arthus et Éole le ressentent aussi. J'ai hâte que tu reviennes, Thalia.

Et j'ai quelque chose à t'annoncer, ma petite fille. Quand tu rentreras, il faut que tu saches... Je ne sais pas comment te le dire, j'ai tellement peur que tu le prennes mal ! Tu vas forcément le prendre mal, mais il ne faut pas. Il faut que tu saches, Thalia, que quand tu rentreras je ne serai pas seul à la maison. Bien sûr, il y aura ton frère et ta soeur, mais aussi... Il faut que je te le dise, Thalia. J'ai rencontré une femme, pendant les vacances d'hiver. Nous nous sommes immédiatement très bien entendu, nous sommes devenus amis... Et il y a peu, nous nous sommes rapprochés. Et nous avons décidés de nous marier, cet été. Elle vit à la maison depuis quelques semaines déjà. Il faut que tu saches, Thalia, que même si Shaina et son fils vont vivre à la maison, je t'aimerai toujours, et tu seras toujours la première dans mon coeur, avec ton frère et ta sœur.

N'oublie jamais, surtout, n'oublie jamais que je t'aime. Et que je n'ai pas oublié ta mère.

A très bientôt, ma petite,
Ton père.
Putain d'lettre ! Elle a tout de suite compris qu'il y avait un problème. Ce n'est pas la façon habituelle d'écrire de Papa. Mais elle n'aurait jamais imaginé ça, jamais ! Jamais ! Il l'aime, c'est sûr ? Peut être, mais elle, elle n'est plus sûre qu'elle l'aime, lui.

Il l'a trahi ! Et surtout, il a trahi sa Maman. Comment a t-il pu oublier sa mère, comment a t-il pu trahir sa femme ? Même s'il ne l'oublie pas, il trahi sa mémoire ! Elle est morte, putain, elle est morte parce qu'elle s'est marié avec lui, et lui, il se marie avec... avec quelqu'un d'autre ?

Et puis c'est qui, d'abord, c'te Shaina ? Avec un nom pareil, elle est surement naze. Et même s'il elle l'est pas, la Gamine la déteste ! Elle t'as volé son père, putain ! Son père ! Elle lui a fait oublié la femme qu'il aimait !


« Je t'aime, Maya. Je t'aimerais toujours, ma belle. Le fait que tu sois morte n'y changeras rien »

Il a dit ça, merde ! Il a dit ça à son enterrement, il a dit qu'il l'aimait ! Les mots ont un pouvoir, on a pas le droit de mentir ! Surtout pas pour des choses comme ça !

C'était quoi, ces larmes versées les semaines suivants sa mort ? D'la blague ? Il l'aimait déjà plus à ce moment là ? Pourquoi il l'a trahi, putain, pourquoi ?!

C'était quoi, ces baisers au coin du feu quand elle était gosse ? À ce moment là, elle y avait vraiment cru, elle avait cru qu'il l'aimait, qu'il l'aimait pour toujours ! Pourquoi il l'oublie, pourquoi il l'a trahi, et elle avec ?


« J'lui fais plus confiance. Plus jamais ! »

Plus jamais. La confiance, c'est si vague. Elle avait confiance en sa mère, elle est partie et elle l'a abandonné ! Elle n'a pas fait exprès de mourir, mais juste avant le moment où la petite aurais eu tant besoin d'elle... Elle avait confiance en son père, et là, il la trahi ! Il trahi la mémoire de Maman ! Elle doit être en train de pleurer, là haut, si le paradis existe. Elle lui fera plus jamais confiance.

« Je ne ferais plus jamais confiance à personne »

Plus jamais. Plus jamais elle n'accordera sa confiance.

« Un bruit »

Qu'est ce qui se passe ? C'est quoi, ce bruit ? Y'a quelqu'un ?

Les larmes dégoulinent sur ses joues.
Dernière modification par Thalia Gil'Sayan le 02 nov. 2019, 21:43, modifié 5 fois.

[Thalia existe entre les échos]
[elle persiste, bien que les Mots l’aient abandonnée]

30 oct. 2018, 22:55
Le bonheur entre les larmes  PRIVÉ 
1


C´étais une salle assez sombre avec peu de fenetre, la luminosité de cette endroit étais certe basse mais on pouvais voir suffisament les environs.


LLa salle des trophées étais une pièce spéciale comparer à la bibliothèque, ici, il doit avoir beaucoup d'élève comme Isaac. Il étais venue voir les trophée gagner et les prix remporter au quidditch. Il se dit souvent que lui aussi serais un grand joueur un peu comme tout les jeunes enfant de cette âge.


Il voulais faire comme son grand-père quand il devait avoir quelques années en plus, être capitaine de son équipe. Rien n'empêche le jeune vert de réaliser ce rêve d'enfance, il a la possibilité de le faire dorénavant mais il faudra qu'il attende d'être un peu plus vieux.

Il viens souvent ici comme je l'ai dit, mais pourquoi. Il accord une importance énorme a ce défi. Lorsque le père d'Isaac avait le même âge, il avait le même rêve que le vert. Il voulait lui aussi être capitaine.

Perdu dans ces pensées, le bruit de la porte lui fit sortis de ces pensés. La question qu se posait était de savoir de qui il s'agissait. Il tourna la tête en direction du bruit qui venait d'entendre et avança doucement vers celle-ci. Le jeune Serpentard avait l'impression d'entendre comme quelqu'un pleurer. Il voulait savoir de qui il s'agissait, il ne voulait pas avoir à faire à quelqu'un qu'il n'aimait pas ou l'inverse.

Il fronça les yeux, le décor et la lumière sombre de la pièce l’empêcher de voir clairement ce qui se passé dans cette salle, il remarqua la silhouette d'une jeune fille, il pria pour que ça soit quelqu'un qui apprécie.

Thalia ! Oui ! C'tait bien elle ! Il se remémore en une fraction de seconde leur première rencontre à la bibliothèque, il l'avait trouvé magnifique, cela faisait longtemps qu'il ne l'avait pas vu, il lui arrivait de la croisé dans les couloirs mais elle est avec ces amis et le jeune Isaac aussi. Il commença à se sentir un peu stresser, il remarqua que la jeune fille pleurer, il n'aime pas voir les gens pleurer.


Il s'avança en douceur vers elle en essayant de ne pas lui faire peur.

- Euh... Salut..

Je suis peut-être pas aussi courageux que vous autre,
Mais je suis assez malin pour vous faire croire n'importe quoi,
N'oubliez pas que je suis un Serpentard..

31 oct. 2018, 14:07
Le bonheur entre les larmes  PRIVÉ 
Le Monde est flou derrière ses yeux emplis de larmes.
Mais ça n'empêche pas la Gamine de voir quelqu'un s'approcher d'elle. Tout son Corps tremble, les larmes dégoulinent encore plus vite sur ses joues pâles.
*Dégage !* Qui c'est ? Qu'est c'qu'il fout là ? Elle veut être Seule, Seule dans ce Monde pourri.

Son Coeur bat fort dans sa poitrine, son rythme s'est encore accéléré. Ça fait mal. Ce martèlement douloureux la force à poser une main sur son buste, sans comprendre pourquoi ça fait si mal.
*J'suis déchirée* Oui, elle a l'impression d'être déchirée. Son Coeur et son Esprit se sont brisés en deux, tout ça à cause de cette lettre ! *J'le déteste !* Elle le hait, elle hait son père du plus profond de son Être. Dire que dans quelques semaines, elle va devoir retourner chez elle. *JAMAIS !* Elle ne veut plus y retourner, non, plus jamais... Elle ferme les yeux, mais les Mots écris d'une main tremblante dansent toujours derrière ses paupières closes.

Et l'Autre approche encore. Il est bientôt à côté d'elle, elle sent sa présence derrière ses paupières fermées. Il est là, à côté d'elle, et le Silence devient de plus en plus pesant.
*Dégage* Elle sait pas qui c'est, elle s'en fout. Elle veut juste qu'il se barre, qu'il la laisse toute Seule à ses larmes et à sa tristesse trop grande, sa tristesse qui la bouffe de l'Intérieur. Mais il reste là, il bouge pas, pendant ce qui semble une Éternité à la Gamine alors que ça ne doit faire que quelques secondes. Et la bouche de la petite se tord, s'ouvre en un Gouffre Profond, veut lui gueuler de s'en aller, de la laisser tranquille. *Fout moi la paix* Les Mots montent à ses lèvres, lentement. *Allez déga...*

~ Euh... Salut..


Il a fini par briser le Silence, finalement.
De cette Voix hésitante, douce, simple. Cette Voix qui lui rappelle quelque chose, un Souvenir qui reste caché dans son Esprit, qu'elle essaye d'attraper sans y arriver...


*Isaac !*
Ça y'est, elle sait qui c'est. L'Autre qu'elle a rencontré à la bibliothèque, la dernière fois. Sans trop savoir pourquoi, elle croit se souvenir qu'elle a cherché son Regard dans les couloirs, ces derniers jours, mais il ne la regardait jamais. *Et alors ?* Ouais, pourquoi ça la dérangerait ? *J'm'en fous, d'lui* Ou pas. En tous cas, là, elle s'en fout pas. *Parce qu'il est Là* Il est Là, avec elle, alors qu'elle voudrait juste qu'il soit dix mètres plus loin, dans le couloir, avec les Autres. *Ça suffirait pas* Il faudrait qu'il soit bien plus loin, à l'autre bout du château ou plus, même. Qu'il soit n'importe où sauf ici, sauf ici parce qu'elle est triste, pitoyable du Monde, et qu'elle ne veut surtout pas savoir pourquoi son Coeur s'est mit à battre à un rythme dix fois plus élevé qu'avant, qu'avant où il battait déjà bien trop fort. *Mais ça m'fait plus mal* Il bat plus vite, mais ça lui fait plus mal. Ou... si. Ça lui fait mal, mal d'une douleur apaisante qui se répand peu à peu dans son Être.

Mais elle veut être Seule.
Elle pivote la tête, légèrement, pour regarder le Serpentard. Son regard part des pieds du garçon, et remonte. S'arrête juste avant ses yeux, dans un Instinct irrésistible, parce qu'elle sent qu'elle ne doit pas regarder plus haut. Sinon son Coeur va battre encore plus vite, et il risque d'Exploser. Elle a assez mal comme ça.

Les Mots qui ont été interrompu dans leur montée par le garçon reprennent progressivement leur avancée, arrivent dans sa gorge sèche, et elle demande d'une Voix rauque et brisée, tremblante sous l'effet des larmes qui s'apaisent, peu à peu.


~ Qu'est c'que... Qu'est c'que tu fous là ?


Ses deux mains tiennent toujours le parchemin déchiré, et elle froisse les deux moitiés entre ses paumes, en un Espoir idiot de les effacer, de faire comme si ce hibou n'avait jamais existé. Et les larmes qui coulent s'arrêtent peu à peu, laissant des traces blanchâtres sur ses joues déjà pales.

*Dégage*

Ou pas.

*Fous moi la paix*

Ou aide la.

*Pars maintenant*

Ou reste avec elle.

[Thalia existe entre les échos]
[elle persiste, bien que les Mots l’aient abandonnée]

18 janv. 2019, 11:15
Le bonheur entre les larmes  PRIVÉ 
2


Les secondes semblaient êtres des heures avant que la jeune demoiselle ne répondre à ce jeune garçon qui se trouvait juste au mauvais moment. Les seuls mots qui sont sorti de sa bouche étaient :

- Qu'est c'que... Qu'est c'que tu fous là ?

Elle avait enfin brisé ce silence pesant qui régnait. L'expression qui était affichée sur son visage lui montrer qu'il la déranger, il n'aurait pas dû être là. Ces yeux se posa de nouveau sur le parchemin qu'elle tenait dans ces mains, il était déchiré, froissé. Il prit son courage à deux mains et lui répondit.

- Cela m’avarie de temps en temps de venir ici quand je veux être seul avec mes pensées, mais je pensait pas que tu serait ici..

Isaac n'a jamais était très doué pour réconforter les gens qui pleurent autour de lui. Lorsqu'il voit les autres s’asseoir aux prés d'eux, leur poser un tas de questions, il se sent bête de ne pas pouvoir faire pareil. Face à cette situation, il commença à se poser mille et une questions dans sa tête. Qu'est ce qu'il devait faire ? Qu'est ce qu'il devait lui dire ? Peut-être qu'elle voulait être seule, ou elle ne voulait pas me voir. Il n'en savait rien et plus les secondes passaient, plus il se sentait ridicule.

- Tu sais je ne suis pas très bon pour réconforter les gens, je suis même très nul dans ce domaine pour être honnête. Il prit une grande inspiration. Mais je suis à l'écoute des gens... donc si tu veux en parler je suis prêt à t'aider.

Il était gêné et cela se voyait, il jouait avec sa bague, c'est un signe chez lui lorsqu'il est stresser ou autre. Il arrêta, il ne voulait paraître bête devant Thalia, il s'avança et attendit sa réponse.

Je suis peut-être pas aussi courageux que vous autre,
Mais je suis assez malin pour vous faire croire n'importe quoi,
N'oubliez pas que je suis un Serpentard..

26 mai 2019, 15:42
Le bonheur entre les larmes  PRIVÉ 
Écartelée. Mon corps me donne l’impression d’être écartelée. Chacun de mes muscles est étiré à l’extrême, douloureux au possible. Mes os me semblent prêts à se briser, mon sang bat dans mes tempes et mes côtés veulent exploser. Grimacer me fait plus mal encore. Mais cette douleur ci est plus agréable, plus proche, presque intime. Comme une amie de toujours. *Ah !* ricane ma conscience, recroquevillée dans un coin mais bien éveillée. Étendre mes lèvres pour afficher pleinement ma moquerie et ma supériorité est habituel, et rien ne peut le changer. Pas même mon cœur déchainé, pas même mes yeux qui vont exploser. L’obscurité est complète, mais c’est cette obscurité qui me déchire les yeux, cette obscurité si noire qu’elle en est aveuglante. Lentement, ma main gauche lâche la lettre froissée tandis que l’autre se referme plus violemment encore sur le papier. Mes ongles s’y enfoncent, raclent la matière et arrachent des mots. En haut de ce troisième étage, dans une pièce si peu intéressante, je ne croyais trouver personne. La présence de cet Autre dégueulasse me donne envie de le gifler. Le gifler brutalement. Sentir ma paume claquer contre sa peau et la faire rougir par ma puissance. Endolorie, ma main droite se débarrasse soudain elle aussi de la lettre pour tendre tout mon bras dans un lancé qui me déchire les muscles par la force qu’il me demande mais qui envoie le misérable bout de papier moldu s’échouer loin dans la poussière, derrière un meuble peuplé de coupes. Relevant la tête dans un effort suprême, je plante mon regard dans celui d’Isaac Owens, l’Autre-au-livre. Inutiles et banales, ses paroles renforcent mon envie de le gifler. *Tu peux faire mieux, l’Autre*. Où est donc passé ma frénésie de l’autre fois, l’étrange sensation qui envahissait mon corps et les pensées qui fusaient dans mon esprit ? Envolées avec l’arrivée de la lettre ? Évanouies après quelques jours ? Non, non. Patientes, n’est-ce pas ? Elles patientent. Dans un coin de mon esprit. *« Dansantes dans mon cœur les Vérités se cachent »*. Froncement de nez imperceptible. Qu’est-ce que peut faire cette imbécilité dans mes pensées ? Surgissante, elle est arrivée sans prévenir, comme un monstre tapi dans l’ombre. Je n’aime pas les monstres tapis dans l’ombre. Dur, mon regard est planté dans celui d’Owens. *Bouge toi !*. L’envie qu’il fasse quelque chose de digne d’intérêt m’envahit. Sitôt après, l’envie qu’il fasse n’importe quoi m’envahit. Juste qu’il fasse quelque chose, qu’il ne reste pas planté là à débiter des inepties sans intérêt. Qu’il ne parte pas, de préférence. *Si, qu’il s’barre tout d’suite c’pauv’ con*. Dans mon ventre, des choses étranges se battent, et les coups qu’elles se portent produisent des vibrations dans tout mon corps. À moins que ce soit autre chose qui les produisent. L’épicentre de ce séisme intérieur est mon cœur renversé par les mots de Pa *mon père !*, mon palpitant au rythme bien trop élevé à mon goût.

*MAIS QU’EST C’QUI...*

Mon esprit s’emballe quand mon corps se redresse. Imbécile ! Mes membres oublient que la tour de contrôle de cette enveloppe de chair est mon esprit et rien d’autre ! Je commande, moi, et nul autre. Nul Autre. Devant Is *Owens !*, je penche la tête et lance mon agression verbale. *Mode répulsion d’ennemi activé*. Mon désir d’être seule est plus puissant que tout mais... mais rien du tout. « Tu t’barres ou j’dois t’conduire vers la sortie l’beau gosse ? » Papillonnantes, mes paupières s’agitent rapidement pour contrer les dernières larmes qui salissent mes joues. Étirée dans une moue mi-souriante mi-méchante, ma bouche se tord soudainement. Une pensée me fait baisser la tête si rapidement que mon cou manque de se décrocher. « L’beau gosse » Mes lèvres articulent sans bruit. *STUPIDES CORDES VOCALES !*. Emballées, ces bouts de je-ne-sais-quoi me font prononcer des choses sans sens. Poings serrés, je fixe le sol avec une pensée subite : si cet imbécile relève c’que j’ai dit, j’lui balance ma main dans la face ! Ou pas. *L’beau gosse* articule lentement ma conscience incohérente. « Ou s’tu veux tu peux m’montrer comment tu fais pour briller comme ça alors qu’i’ fait noir. » Une grande inspiration après, mon regard se plante à nouveau dans celui d’Isaac Owens. Vive et brillante, la lumière me frappe les yeux. Je ne sais pas d’où elle vient — de ma conscience indépendante et exécrable très certainement — mais elle m’éblouit. Devant moi, la silhouette de l’Autre est auréolée de clarté. Sa brillance est telle que mes rétines hurlent de douleur. Magnifique. C’est magnifique. Je crois que je suis un peu perdue, mais c’est absolument magnifique.

[Thalia existe entre les échos]
[elle persiste, bien que les Mots l’aient abandonnée]