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14 mars 2019, 13:33
 os  Dans les tréfonds de l’Obscurité
La plus sombre de l’Infini, un mouvement. Un. Plus d’autres. Des échos. Tant d’échos. Soudain, un éclat de lumière. Le seul, englouti par l’Obscurité. Puis tu Vois. Tu vois Ombre. Ombre est une forme, une silhouette, et elle avance dans l’Obscurité. Tu distingues ses contours, mais ils n’en sont pas vraiment, car Ombre est faite d’Obscurité. Tu la suis, puis soudain, elle n’est plus là. Tu t’avances, encore, et il y a un flash de lumière. Tes yeux, éblouis, se ferment sous le choc. Puis tu les rouvres, et tu es Ailleurs. L’Ailleurs ressemble étrangement à l’Obscurité, pourtant, tu Sais. Tu sais que ce n’est pas le même endroit. Car Ailleurs est peuplé de reflets. On ne les voit pas au début, mais toi, tu as un bon œil. Il vient de ta passion pour le dessin, je crois. Alors tu vois les reflets. Ils sont tous aussi noirs que l’Obscurité, mais peu à peu, ils s’affinent : du vert émeraude, du vert foncé, quelques autres nuances de vert. Et là, autour de toi, l’Obscurité noire se précise, et tu comprends qu’elle n’a jamais été noire. Non, l’Obscurité est charbon. Charbon ; la couleur te rappelle un souvenir. Quelque chose que tu as vu, dans une autre vie. C’étaient des Yeux. Les Yeux d’une fille un peu plus grande que toi, le toi de l’époque. Et quand tu comprends ça, tu comprends aussi que tu es dans de l’eau. L’Obscurité est charbon, peuplé de reflets verts. Tu es au fond de l’eau, alors tu nages, tu nages vers la surface. Et tu surgis à la surface d’un Lac. Le Lac possède une eau étrange, profonde, transparente mais mate, couleur charbon avec des reflets verts. Et tu comprends alors que ce n’est pas les bons Yeux auxquels tu pensais. Pas les Yeux de cette fille, dont tu ne peux pas te rappeler le prénom, tu sais juste que ça commence par un A. Non, ce sont d’autres Yeux, tu les a déjà vu de très loin, tu le sais. Une fille, aussi. Elle avait exactement ces Yeux là : charbon et vert. A, elle, n’avait que du charbon au cœur de ses Yeux, enfin, pas de vert. Mais tu ne connais pas son prénom, ou alors tu n’arrives pas à te le rappeler. Tu te souviens juste de la pluie. Alors tu fronces les sourcils, et tu regardes autour de toi. Une Lande. Noire. Avec un Ciel, noir également. Enfin, noir-gris, noir-charbon. Soudain, au milieu du Ciel, apparait une étoile. Et en même temps, à terre, une forme. L’étoile te rappelle des choses, et tu sais : l’étoile est ce qu’on appelle une Plume. Alors la forme, qu’est-ce ? Elle s’affine, et tu comprends que c’est la Protégée. Elle te rappelle des souvenirs, la pluie toujours, mais elle semble différente. Et elle bouge les lèvres ; une voix te parvint.
Fait par @Thalia Gil'Sayan




Et soudain, mes pensée se réveillent. Tourbillon. Déluge. Dans mon âme les connexions se mettent en place, dans mon âme les idées prennent forme sans que je sache ce qu’elles représentent, dans mon âme, je deviens. Les neurones prennent conscience de leur utilité. La forge de mon esprit tape avec force pour modeler cette épée qui deviendra moi.

time lapse


Et soudain, je vois. Un voile noir passe devant ce que j’appellerai plus tard mes yeux. Qu’est-ce ? Le voile noir revient plusieurs fois, à des intervalles irrégulières, durant seulement un infime instant. Je ne sais que penser. Et mon regard s’intéresse à autre chose, il fait sombre ici. J’ai oublié où j’étais. Non, vraiment bizarre, la lumière vient de devant moi, mais elle semble obstruée par quelque chose de proche. Alors que je veux en savoir plus, mon regard est interpellé, quelque chose en dessous de moi bouge ! Je prend peur, la chose bouge encore, ses cinq tentacules se meuvent rapidement. Mais aussi étrange qu’il n’y parait, elles ne m’attaquent pas. L’amas qui retient les tentacules est vraiment spécial, une sorte de beige assombri, presque translucide. J’observe à présent les tentacules, elles se sont arrêtées de bouger. Il y en a deux en haut, plus proche de moi. Les deux ont à leurs bouts à nouveau cinq tentacules, beaucoup plus petites et plus fines. Je regarde à présent au milieu de ce corps, ce bout de chair est trop long, je ne vois pas jusqu’où il va. Trop loin. Et ceux du bas alors ? Et bien, on dirait les mêmes qu’en haut, mais les tentacules du bout sont encore plus petites, mais pas plus fines. Vraiment, je n’y comprend pas grand chose. Car cet objet inerte a intrigué la curiosité entière.

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Et soudain, alors que je veux regarder vers la gauche, ce corps suit mon mouvement, je suis saisis d’effroi, je veux me débattre. Puis, surprenant mon âme, le corps agite ses membres dans tous les sens, comme pour se débarrasser d’un ennemi invisible. Il tape partout. Alors, je sens quelque chose à mes extrémités. Mes extrémités ? Depuis quand ai-je une consistance ? Je m’affole de plus en plus. Et les membres de la chose s’agitent à la folie. Je commence à avoir mal, je ne fais pas le rapprochement. Mes extrémités propres sont douloureuses, brûlantes, elles n’ont jamais connu le « touché ».

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Et soudain, je comprend. Ces choses qui bougent, c’est moi. Ces tentacules, c’est moi, moi qui bouge au rythme de mes envies. Je voulais me défendre, les membres se sont défendus. Et ils ont cognés et se sont fait mal, et alors, j’ai eu mal. Pour la première fois de mon existence, j’ai compris quelque chose. Et j’essaie à nouveau. Des gestes maladroits, emplis d’inexpérience chétive. Mais j’ai le temps devant moi, comme si l’infini me permettait d’avancer petit à petit. Pour devenir.

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J’examine à nouveau le cinquième membre, j’ai déjà compris que les quatre autres aux extrémités m’appartiennent, je peux les bouger selon mes désirs. Mais le cinquième, le plus fin, le plus mou, me pose problème. Je peux pas le mettre à droite, à gauche, par le simple fait de mes pensées. Et cela m’intrigue. Alors, j’examine. Mes mains, les bouts aux cinq tentacules, partent à la recherche d’un final, mais rien, il a l’air enfoncé dans ce qui m’entoure. Déjà, je m’endors.

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Mes bras engourdis peinent à se frayer un chemin jusqu’à mon torse. Une fois en contacts, le froid me fait frissonner, mais il y a quand même ce Boum Boum, trace de ma frayeur passée dont je trouve pas la provenance. J’ai oublié pourquoi j’étais là. Je ne sais même pas qui je suis. Ce que je suis. Je remue les pieds. Ce liquide autour de moi est étrange. Je ne sais pas quoi en penser. En fait non, je n’ai pas froid. C’est juste une sensation contraire à ce que je ressens, il fait chaud. Le liquide est chaud. Je bouge légèrement mes pieds, ils rencontrent une surface molle. Étrange. Je teste avec mes bras. Toujours la même chose gluante qui s’enfonce légèrement à mon contact. Je suis seul ici.
Aucune autre présence que la mienne. J’entend parfois un autre Boum Boum venant du dessus, mais non, rien. La lumière est plus forte par moments, d’autres fois il fait noir complètement. Et tout cela sans aucun ordre.

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Et soudain, lumière. Je suis ébloui, j’ai encore mal à la tête, je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé, mais j’ai été compressé, serré. Trop. J’ai mal, le liquide a disparu, je ne sais pas quoi faire, alors j’agite mon corps qui brasse du vide. Et, j’inspire. Pour la première fois, je sens quelque chose à l’intérieur de mon corps. Puis je crie, encore une première fois, j’entends ma voix, ce qui sort de moi. J’ai mal aux oreilles aussi, la douleur. Encore. Mais je crie, je crie. Je crie. Mais je suis posé sur un corps chaud, bien plus grand que moi. Beaucoup plus grand. Je ne comprend pas trop. Je ne vois rien, mes yeux sont fermés depuis longtemps pour me protéger. Mais la présence est réconfortante. J’arrête de crier. Mon esprit se calme. Je dors à nouveau.

time lapse

...

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Et je me réveille doucement. Dans mon lit. Je regarde la lueur verte se dégager et se refléter dans notre dortoir. Je m’étire. Je baille. Dans peu de temps, je vais me lever et continuer ma vie à Poudlard.
Dernière modification par Leta Blackbirds le 04 mai 2020, 16:33, modifié 2 fois.

6e Année - 17 ans - transgenre - Dynastie Blackbirds

15 mars 2019, 19:08
 os  Dans les tréfonds de l’Obscurité
« Bien sûr que cela se passe dans ta tête, mais pourquoi devrais-tu en conclure que ce n’est pas réel... »
— Un Sage Mage —




[HORS-DU-TEMPS]
[MAIS BIEN RÉEL, NE CONFONDEZ PAS, JE VOUS PRIS]






J’ai froid. Mon Monde est gelé. Figé dans une glace plus pure que du cristal ; non, figé dans du Cristal. Mon cher Lac de Cristal, aujourd’hui mon Carcan. Un Carcan de Cristal. Ça pourrait en être drôle si ce n’était pas si triste. Mon Carcan de Cristal qui se trouve tout au fond de ce cœur que je laisse voir. *Que j’laisse voir ? Mais j’laisse pas d’foutu Autre l’voir ?* ; même mon Âme proteste. Ah, si ; le cœur que je me laisse voir à moi-même. Non : ma version de mon cœur. La Lande et le Lac. Maintenant, tout de suite, je suis enfermée dans mon vrai cœur : le Carcan de Cristal. Bam. Bam. Mon cœur bat ; le Cristal bat, tout autour de moi. C’est un Cristal gelé, et pourtant brûlant. Bam. L’écho vient du plus profond du Cristal. Bam. L’écho est le Cristal. Quelle idiotie de croire que la pierre est figée ! Ah ! comment une beauté, comment un Instant Coupé à Jamais du Monde pourrait-il être figé ? Quelle stupidité ; ça ne m’étonne même pas que les Autres en fassent preuve. Le Cristal n’est jamais figé. Bam. Le Cristal est en perpétuel mouvement. Des battements, des pulsations, des échos. LE CHANT DU CRISTAL ! Vas-y Petite, jolie gamine, gueule, gueule, t’es enfermée dans ton Cristal de toute manière, personne ne t’entendras ! *J’l’aime bien*, chantonné-je joyeusement, et c’est vrai, j’aime bien le Cristal. Je crie, je hurle, je déverse, j’adore ça ! Enfermée au milieu du Chant du Cristal, c’est une sublime beauté qui se déroule autour de moi ; des éclats du Temps qui scintillent, le reflet du Monde dans mes Yeux ! Ce n’est pas un Carcan, en fait ; le Cristal ne peut être Carcan. Non, c’est un refuge. Le Cristal est mon Antre. Mon Secret. Et la barrière de mon faux-cœur m’empêche de dévoiler mon Secret, même moi je ne dois pas le connaitre, et pourtant, je le connais. Joli Secret. Mon Antre de Cristal brille, et je n’ai plus froid. Mais pas chaud non plus. Je suis hors des sensations du corps : au creux de mon cœur. *Vas-y jolie gamine, hurle !* ; et je hurle. Je hurle de plaisir et de souffrance à la fois. Je ne sais même pas pourquoi ; j’aime ce cœur, ce cœur-de-Cristal qui Est et Vit sans avoir besoin de raison ! Les Abysses de mon cœur cache un sublime secret, oui ; jamais un Autre ne le trouvera.

Pourtant, même dans les Abysses de Cristal, je reste Moi. Mon Moi, lui, n’est pas pur comme mon Cristal. Alors, dans l’intimité de mon véritable cœur, je renifle doucement en sentant les mauvaises voix arriver. Les mauvais Mages de mon cœur. Les vérités. Mes vérités. Alors, soudain, j’ai envie de me débattre. De mordre très fort mon poing, de frapper le Monde. Mais je ne peux pas bouger : le Cristal m’empêche. Figée. Figée dans le Temps. Le Cristal est en mouvement mais m’intime de rester immobile. *J’ai peur*. Le Cristal, soudain, est devenu visqueux et rêche en même temps. Il me fait mal. Et j’ai peur, je dois frapper, frapper autour de moi, sinon je vais Sombrer. ET JE NE PEUX PAS ! Je hais le Cristal, mais ce n’est plus le Cristal, c’est la Chose. La Chose visqueuse. Et je me débats dans la Chose, mais elle reste dure : je ne peux pas esquisser le moindre mouvement. Alors j’ai mal. Mal. Mal. Je crois que je saigne. Mon cœur-de-Cristal, dans les Abysses de mon corps — mise en Abîmes, me voilà ! Je suis mise en Abîmes, cœur-de-Cristal enfermé dans cœur-de-Cristal —, est déchiqueté et saigne.



Tu sais que je t’aime ?

Tu m’as fait mal, tu n’as pas le droit de m’aimer.

Jolie gamine, tu veux bien m’aimer ?

T’es méchante.

Tu veux bien m’aimer ?

JAMAIS !

...

Et puis t’es qui d’abord ?

Ton cœur.

Lequel ?

Le Chant du Cristal.

Alors tu m’as fait trop mal. Je saigne.

Je sais que tu es blessée.

Pourquoi tu ne veux pas m’aider ? Méchante.

Petite fille...

Tais toi.

Sais-tu ce qu’est la réalité ?

Tais toi.

Toi, toi qui te perds dans tes souffrances, toi qui te perds dans tes mensonges, toi qui te perds dans tes rêves... sais-tu ce qu’est la réalité ?

Tais toi.

Toi qui hurle au Monde qu’il n’est pas réel, toi qui crache aux innocents que la réalité est dure... sais-tu ce qu’est la réalité ?

Tais toi.

Moi, je peux te le dire, Petite...

Méchante.

La réalité n’est rien d’autre qu’un Monde de Songes entremêlés...

...

...



Et le murmure me parvient. Profond, rauque, désespéré. Une Chose, un Être, arrive en ce moment, et il m’appelle. Je frémis, laisse échapper un soupir tandis que le Cristal, ayant vaincu la Chose visqueuse, me libère des parois douloureuses de cette dernière. Légère, je m’envole, pourtant toujours immobile dans mon Cristal. *Vole, jolie gamine ! Petite, tu vas y arriver, vole*, chuchote un autre murmure, en moi. Le véritable murmure résonne dans les tréfonds du Cristal, incertain mais puissant. Il arrive par vagues, dans un va-et-vient presque suppliant. Lorsqu’une nouvelle vague m’atteint, je tressaille. Et je fonds dans le Cristal. À l’instant où je deviens le Cristal, à l’instant où je deviens mon cœur, je peux en faire ce que je veux. Riante de ce pouvoir, *avance, Petite* je le change en une Obscurité d’Infini. Le Cristal est toujours là, je sens sa douce étreinte, mais pour l’Être qui va m’accompagner, il n’est qu’Obscurité. Et je suis Ombre.

Au loin, je vois l’Être, perdu dans mon Infini de Cristal Sombre. Alors je souris. Au fond de mon cœur, mes démons se livrent bataille, mes peurs se battent avec mes espoirs, mais dans mon Cristal, je souris. Toute-puissante. Et je deviens Ombre, Ombre pour l’attirer dans mon faux-cœur pourtant si vrai. Passons donc par le Lac, cher nouvel arrivant...

Roman.


Souffle. Ma respiration devient rauque, quelques secondes, puis je comprends que c’est un Don. Un Don du Cristal. Un Nom, le Nom de l’Être. Les Dons du Cristal sont précieux ; je le garderai. Alors j’avance, Ombre dans l’Obscurité, pour que l’Être vienne avec moi. L’Être qui nait.



Il existe des Choses qui doivent rester secrètes.
Du moins jusqu’à ce que le temps soit venu de les dévoiler.

La Naissance d’un Être est précieuse ; c’est l’instant où le cœur cesse d’être cœur pour se transformer en Âme, en Rêves, et pour trouver refuge dans un corps.
La Naissance d’un Être est un Instant qui n’appartient qu’à l’Être dévoilant enfin ses Ailes.
Lorsqu’un autre Enfant a la chance d’assister à la Naissance d’un Être, il découvre une Chose précieuse.
Et, lorsqu’il est comme Thalia, il sait que jamais il ne révèlera ce qui se déroule à la Naissance.

Alors ici, sous vos Yeux, s’est déroulée la Naissance. Mais vous, vous n’aurez vu que mes Mots.





Je plante mon regard dans celui de l’Être. Roman. Et la Naissance Est. Ses Yeux nouveaux sont là, et lorsqu’il commence son Chemin, je fonds de nouveau. Et retourne dans mon Cristal. La Naissance est précieuse, mais le Chemin de l’Âme et du Cœur l’est plus encore. Alors je ferme les paupières, dans l’Antre de mon cœur, et je me laisse bercer par le Chant du Cristal.
Il est bon, parfois, de partager un Songe entre deux battements de cœur.







[car le Vide est bon, dans les Abysses du cœur de Cristal]

[Thalia existe entre les échos]
[elle persiste, bien que les Mots l’aient abandonnée]