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04 avr. 2019, 10:56
Emprisonné dans la phobie pourpre.
Rp avec @Isobel Arrington
Samedi 26 janvier 2044.


Tout était calme ce matin, seul le silence se promenait dans les longs couloirs du château. En haut, collée à la fenêtre du dortoir, Elfia regardait quelques élèves jouer avec amusement dans la neige, dans le tapis blanc qui recouvrait le sol du dehors. Elle souriait, le froid ne l'attirait pas plus que ça, alors elle se contentait d'observer, pour ressentir leurs émotions, leurs sensations lorsqu'ils plongeaient leurs mains dans la poudre blanche. L'ennui grimpait sur son humeur, sur son visage, elle faisait la moue, elle soupirait, qu'est ce qu'on pouvait bien faire, pendant un samedi tranquille? Sa joue était devenue glaciale contre la grande fenêtre du dortoir, elle se décolla puis posa sa main chaude contre son visage, c'était agréable. Puis doucement elle se dirigea vers la sortie, rester là à rien faire n'était pas la meilleure des solutions pour vaincre l'ennui. La fillette sautillait pendant sa marche, convaincue qu'aujourd'hui une belle exploration ou même une belle découverte l'attendait quelque part. Ses doigts se mirent à effleurer les murs froids, les murs granuleux, ce n'était pas désagréable, c'était même plutôt assez reposant, les murs accompagnaient parfaitement le calme qui rôdait autour d'elle. Tout était inanimé. Sa montre à gousset affichait 10h12, le temps était aussi lent que sa marche, elle qui d'habitude se plaignait du temps qui courrait trop vite. Son chemin l'emmenait vers la grande salle, elle le suivit sans reculer. Cette pièce était chaude, était intrigante, belle et accueillante. Sous le plafond magique elle se sentait bien petite. Elle leva la tête, il paraissait endormi, rêveur, il ne bougeait pas, peut être que lui aussi se contentait d'observer ce qu'il se passait. Cette pensée l'amusait drôlement, sans doute cachait-il ses yeux malicieux. Cette pièce n'était pas seule, en plus d'Elfia qui marchait dans une allée, quelques élèves étaient assis sur des bancs, à table, certains se lançaient même des boulettes de papier. Elle ne leur porta aucune attention, se mêler aux autres n'était pas son point fort, alors elle continua sa route, jusqu'à une porte bien mystérieuse qui logait dans le fond. Doucement elle s'en approcha, doucement elle toucha la porte. Pouvait-on y entrer sans se faire gronder? Est ce que c'était interdit? Elle haussa les épaules, les règles lui passaient au dessus de la tête aujourd'hui. L'ennui était beaucoup trop lourd à supporter. Alors la fillette appuya contre le vieux bois, il grinçait.

Noir.
Tout est noir.
L'obscurité se balade.
L'obscurité mord.
L'obscurité emprisonne.


Elfia plongea les mains dans ses poches, espérant y trouver sa baguette, mais rien. Pas de lumos à sa portée.

Lumière.
Aucune lumière.
L'étincelle n'est pas là.
L'étincelle dort.
L'étincelle protège.


La phobie horrifique ouvrait ses portes, la fillette y plongea pour lui faire face. Elle était donc là, plantée entre ce qui semblait être des vitrines contenant des trophées, des noms. Elle fit 1 pas, 2 pas, 3 pas, puis s'arrêta net. Les poings serrés elle plissa les yeux pour aider sa vue, espérant ainsi entrevoir quelque chose. Tout était flou, brumeux, peu à peu la noirceur consumait son corps pour enfin la faire trembler. Elle pivota pour faire demi-tour, pour fuir.

"La peur se nourrit de ma fragilité, elle me croque sans pitié, elle ronge mes os qui tremblent, qui flanchent, qui tombent. Elle mord mon courage, le dévore sans laisser de miettes."

La porte. La porte était fermée. Derrière le bois, des rires, des voix, des élèves sans doute. Violemment elle frappa la porte à l'aide de ses maigres poings. Les larmes se nouaient dans le creux de sa gorge, dans le creux de ses yeux. Des garçons, des voix de garçons se faisaient entendre. Qu'est ce qu'ils voulaient? Se distraire en l'enfermant? C'était bas, c'était nul. Ils n'avaient pas le droit, ils ne devaient pas réveiller ses souvenirs. Sa voix cassée encombrait la pièce sombre.

- Ou..Ouvrez moi s'il vous plaît, c'est pas drôle du tout, j'veux pas rester ici. C'est nul votre jeu!

- Mince on est déjà partit, écoutes petite, y'a plus personne, t'es toute seule. Aller salut trouillarde!

- Attendez... Attendez... ATTENDEZ!

Elle hurlait, elle pleurait. Elle frappait. Elle tombait. Elle sombrait. Adossée contre la porte, la fillette crispa ses genoux cotre sa poitrine. Les larmes mouillaient ses vêtements, ses joues. Elle était seule, confrontée à sa phobie. Le noir. Le vide. L'obscurité. La solitude. Non, ce n'était pas pour elle tout ça. Non elle ne voulait plus connaître tout ça. Non, elle ne le voulait pas. Les murmures dans sa tête se moquaient de la situation, de ce qu'elle ressentait. "Alors, blessée jeune fille? Ils ont raison tu n'es qu'une sombre trouillarde, tu es tout aussi noire que la pièce, tout aussi triste. Miss j'aime pas si, miss j'aime pas ça, trop de blabla, peu d'actes."

- Arrêtez..

"Tu vis dans l'obscurité, encore, non, tu ne t'en es jamais sortis, petite sotte. Tu pensais avoir gagné, le chemin est trop long pour toi."

Bousculée dans ses pensées bruyantes elle se laissa tomber contre le sol froid. Elle était là, emprisonnée dans la phobie pourpre.

●○ Les crayons cassés colorient malgré tout. ○●

07 juin 2019, 18:50
Emprisonné dans la phobie pourpre.
J’aimais les samedi matin, tout était calme, tout le monde dormait encore dans mon dortoir quand je me levais. Il faisait froid à l’extérieur, la neige étant tombé et recouvrant tout dans le parc, offrant de multiples possibilités de jeux pour ceux qui étaient assez courageux pour braver le froid et aller jouer dehors, au risque de finir chez Madame Pomfresh car ils étaient malades. En ce qui me concernait, j’étais en retard dans mes devoirs donc je me préparais avant de prendre mes affaires et descendre dans la Grande Salle pour m’installer à ma table, étalé mes livres et parchemins devant moi et me mettre à travailler ma Botanique. Je n’étais pas très douée dans ce domaine donc il me fallait renouveler d’effort en permanence pour réussir à avoir au moins un Acceptable. Autant en Soin aux créatures magiques, je m’en sortais bien, mais en Botanique non. Me plongeant dans mes livres, je relus mes notes de cours avant de m’attaquer à mon devoir tandis qu’allait et venait autour de moi les autres élèves. Mais ma concentration ne resta bien longtemps et je me surpris bientôt à laisser mon regard divaguer aux alentours, se dirigeant par exemple vers la porte de la salle des trophées où des élèves ricanaient, appuyés contre la porte. D’où j’étais je n’entendais pas ce qu’ils disaient, mais apparemment ils se moquaient de quelqu’un. Si bien que dès que je les vis partir, je rassemblais mes affaires pour aller voir ce qu’il en était, m’approchant à mon tour de la porte pour l’ouvrir. Voyant qu’elle était verrouillée, je sortis ma baguette de ma poche et lançais un Alohomora sur la serrure et poussais le battant tout doucement, curieuse.

« Euh..il y a quelqu’un ? Lumos. »

Je laissais le bout de ma baguette s’allumer avant de la promener autour de moi et voir une jeune fille en boule pas loin de moi, semblant en train de pleurer.

« Eh, qu’est ce qui se passe, pourquoi tu pleures, Elfia, c’est ça ? On est dans la même maison, je m’appelle Isobel. Pourquoi tu étais enfermée là. »

Je m’agenouilla à côté d’elle et la regarda à la lueur de ma baguette.

Rédactrice en Chef à l'Hufflepost
Le souffle de Poufsouffle jamais ne s'étouffe.