Ouch. Pas joli joli. La blessure du Violet semblait assez grave, et ne s'arrêtait pas de saigner. Le Vert me semblait être fou, tant sa façon de tourner maintenant autour de nous, tant par sa façon de se conduire face à deux individus de la même espèce que lui. Je ne réagis pas et attendait patiemment qu'il ait fini de montrer sa monstrueuse supériorité. Enfin, sa prétendue supériorité. Il avait peut-être le pouvoir aujourd'hui, mais n'arriverait sûrement pas à le garder bien longtemps. Seulement le temps que je constitue une armée digne de ce nom. Ensuite, ce serait mon tour de régner sur le château, mon tour d'être le roi des Boursouflets. Oh, quelle douce image...

Mais d'un coup, le Vert se calma et d'un feulement trop gentil pour être vrai, essaya de rassurer le Violet. Excusez-moi, mais qui pourrait faire confiance à un tyran qui change de personnalité toutes les deux secondes ? Sûrement pas moi ! Mais alors qu'il commençait à pousser le blessé hors de cette salle, il me lança un cri, m'invitant à l'aider. Je fronçais le museau, répugnant le fait de devoir peut-être toucher le sang du Violet. Je n'avais pas aucune envie de me salir, ma robe rose était bien trop propre et soignée pour faire ce travail indigne d'un roi !

Mais me rappelant la violence du combat qui venait d'avoir lieu, et ne souhaitant pas réveiller la colère de l'alien, je m'avançai jusqu'à la masse violette gisante au sol, et m'occupai de pousser à mon tour. Il se dirigeait d'ailleurs vers mon territoire, et je compris que le Violet venait aussi de l'endroit où j'habitais (où je régnais plutôt mais passons), et je me réjouis de pouvoir enfin rentrer chez moi. La nuit n'avait pas été de tout repos...