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15 août 2019, 22:48
A chacun son trophée  Privé   E.O 
Un samedi soir, quelques instants avant le couvre-feu...



Avec @Erwann O'Wynedd



Elle avait perdu la notion du temps.

Il nous arrive parfois de ressentir un vertige, un frisson qui nous parcourt l'échine lorsqu'on réalise que rien ne fait sens. Ce n'était pas une question d'absurdité car la situation n'avait rien d'absurde, elle était au contraire étrangement concrète. Tangible.
Le garçonnet lui avait clairement dit qu'il existait une salle, dans l'école, qui renfermait tous les objets perdus. Il s'était fendu d'un sourire avant de disparaître comme il était arrivé : sans prévenir. Sa robe de sorcier volait mollement derrière chacun de ses pas, lui conférant une allure fantomatique, vaporeuse. Il ne portait pas de couleur. Appartenait-il à une maison ? Laquelle ?

Elle l'avait suivi. Le couloir bifurquait. Il avait disparu.

Et sans savoir comment, elle s'était retrouvée là, dans cette salle emplie de trophée et de noms d'élèves ou de professeurs qui lui étaient plus ou moins inconnus. Chacune des coupes colportait les rumeurs de victoires passées et récentes. Des noms qu'elle ne parvenait pas à déchiffrer sous la poussière et qui donnait à l'endroit une apparence maussade.

Terrifiante.

L'air souffla la torche au moment où elle la dépassait.


"Il y a quelqu'un ?", demanda-t-elle au néant qui l'entourait. Personne ne répondit. "Evidemment."

Avait-elle rêvé la présence du garçon et ses paroles ? Le reste de leur conversation ne lui revenait pas. Il lui semblait que la phrase lui avait été balancée comme ça, en pleine figure. Est-ce qu'elle était sensée se débrouiller avec ça ?
Et franchement, qu'est-ce qu'elle fichait ici ?


"S'il y a quelqu'un, ce n'est pas drôle, hein." Un pas. Un second. Le noir lui renvoya des images cauchemardesques et déformait la réalité devant elle. Lorsqu'elle pressentit un mouvement sur sa gauche, elle se décida enfin :

"Lumos !"


Une lueur se dégagea du bout de la baguette et éclaira faiblement l'espace. Si peu, en fait, que cela rendait presque les lieux encore plus inquiétants que lorsqu'il faisait noir. Mais la fillette de ne laissa pas impressionnée - du moins, elle ne renoncerait pas.
Il fallait absolument le retrouver.

Son pendentif.

Théana : there's alchemy between us

"Ecureuil" au sein de M.E.R.L.I.N
A Serdaigle ? Une question ? Envoie moi un hibou !
16 août 2019, 00:42
A chacun son trophée  Privé   E.O 
Mon pendentif frémissait...

"Toutes les victoires ne sont pas heureuses, mon tendre enfant...", me consolait Cynwen dans notre dialogue intérieur, alors que je contemplais la coupe des trois sorciers de l'an de grâce 1664. Poudlard avait gagné, mais je ne ressentais devant elle que mort et désolations : "Certaines marquent des temps de deuil et d'isolation. De suspicion, de désespoir. L'Homme en ces instants ne peut qu’espérer survivre à sa propre condamnation..."

Ma main remonta inconsciemment au médaillon, le pressant avec force, le calmant comme on calme un animal agité. Je l'interrogeais.

"Quelle condamnation ?"

Les pensées de mon ancêtre vinrent hanter mon esprit en réponse : "Celle de son hybris, mon garçon. En cette époque, il suffit d'une étincelle, d'un orgueil plus démesuré et cruel que les autres, pour qu'une simple affaire de compétition magique ne désole toute l'Albion..."

"Que s'est il passé ?"

Pas de réponses, mais une image, furtive, primale, de Londres grise, moyenâgeuse. De grands buchers mortuaires, des corps entassés comme des sacs, noirs,et pustuleux. L'odeur âcre de la chair qui brûle s'implanta dans ma psyché, me soulevant le cœur. Hoquetant, je m'accrochais au montant du meuble, plissant les yeux, chassant la présence de Cynwed de mon esprit. Je connaissais suffisamment mon Histoire pour savoir de quoi elle parlait désormais.

Je m'éloignais, me flagellant inconsciemment de ma curiosité. Cynwed ne savait pas mettre de gants... Elle avait vu tellement de chose, depuis tellement de temps. Bien plus en tant que morte qu'en tant que vivante. Quand on lui posait la question, elle répondait, de la manière la plus directe et appropriée. Je sentais dans mon sac son poids familier. Patiemment, elle attendait. Je lui rouvris à nouveau la porte de mes sens, vigilant.


"Le coupable a t il été retrouvé ?"

Un rire sybillin me parvint : "Il y eut un procès, mais vide fut le banc de l'accusé. L'Hybris, tendre agnelet. L'Hybris se retourne souvent contre celui qui l'a déchainé."

Je compris, puis sourit à mon tour. Mon humeur parvint à l'esprit qui fredonna en coeur. Elle était ce qu'elle était : Parfois brutale, parfois énigmatique... Maternelle à sa manière. Je continuais ma visite.

Je perdais la notion du temps, examinant les trophées, découvrant les pans d'histoires secrètes entourant leurs dates. Jusqu'à ce que le bruit de la porte me fasse sursauter. D'instinct, je me cachais, disparaissant entre une armoire et un piédestal. Du coin de l'oeil, profitant du reflet d'une vitre, je vis une élève entrer. Bleue, blonde, de petite taille. Oh Dieux, étais ce déjà le couvre feu ? Je répugnais à me dévoiler. Surtout avec la présence de ma professeur dans mon sac. Son tutorat devait être exercé dans le plus absolu secret. J'observais.

Elle s'avançait à petit pas dans la longue salle, passant à côté des coupes et statuettes sans vraiment les regarder. Elle semblait inquiétée, ses mouvements étaient saccadés, précipités. Lorsqu'elle passa à côté de l'unique torche allumée par Erwann, qui préférait la pénombre, celle ci s'étouffa soudain, plongeant la salle dans le noir.

Maintenant ! Je me faufilais hors de ma cachette. Profitant de ma relative connaissance de la salle pour m'avancer à pas de loups dans sa direction, espérant passer à côté d'elle sans qu'elle ne me voie, pour accéder à la porte et m'échapper des lieux. Elle s'agitait, tournant sur elle même, questionnant le silence. Je devais l'éviter. Quelques pas encore, plus à droite.

Les pas se rapprochèrent brusquement. J'étais juste derrière elle lorsqu'elle sortit sa baguette pour illuminer les lieux. Plaquant mes mains sur ma bouche, je m’empêchais de haleter, n'osant plus bouger, sans savoir quoi faire. Je tentais de reculer d'un pas, essayant de rester dans son angle mort. Dans le silence glaçant de la salle obscure, ma chaussure vint cogner contre la base d'un piédestal.


!!!

Erwann entre en 2ème année RP (Il a donc 12 ans)
16 août 2019, 15:21
A chacun son trophée  Privé   E.O 
Elle se concentrait sur l'espace devant elle, les pupilles dilatées pour glaner le moindre indice qui lui permettrait de se repérer.
Première erreur. Sa baguette ne lui renvoyait que les pâles reflets des vitrines et des coupes, laissant parfois les traits de son propre visage se deviner en miroir.
Elle crut apercevoir une forme derrière elle et s'approcha de la vitre pour en avoir le coeur net, les entrailles nouées par l'angoisse.

Quand le bruit résonna dans son dos, elle se tourna en étouffant un cri, pointant sa baguette dans la direction d'où il avait émané. Une suée froide lui glaça les omoplates tandis que le sort éclairait à présent le visage d'un élève qu'elle ne connaissait pas.
Elle fit quelques pas en arrière, baguette toujours tendue devant elle, en signe de défense. Ses tremblements ne trompaient pas sur l'état dans lequel cette rencontre inattendue l'avait plongée. Ses jambes menaçaient de se dérober à chaque instant.


"Déclinez votre identité !", parvint-elle à dire avec un aplomb maladroit tandis que la peur lui brisait la voix, la rendant encore plus fluette qu'à l'accoutumée. Du haut de ses onze ans, elle avait tenté de se cacher derrière les répliques les plus connues du cinéma et de la télévision pour se donner une allure plus menaçante. Les esprits de Poudlard ne s'attaquait que rarement aux élèves qui semblaient disposer d'une certaine trempe : il fallait faire illusion.

Mais il ne s'agissait pas d'un fantôme.

Le garçon qui se tenait là semblait aussi surpris qu'elle de trouver quelqu'un d'autre ici. Sa chevelure rousse, épaisse et d'apparence désordonnée, dissimulait par mèches les traits de son visage, ajoutant un côté sauvageon à son regard légèrement mutin et rusé. On aurait dit un renard pris la main dans le sac. Le regard qu'il lui renvoya, déformé par la pénombre, ajouta un degré d'inquiétude supplémentaire.

La baguette toujours dans la main gauche, elle porta la main droite à son coeur pour tenter de le calmer. Un geste certes vain mais réconfortant.
Plus elle y réfléchissait, et plus elle était persuadée d'avoir aperçu l'élève dans d'autres circonstances. L'éclat bleu de sa robe de sorcier constituait un indice de poids.


"... Qu'est-ce que tu fais là ?", ajouta-t-elle sur un ton qu'elle aurait voulu moins autoritaire. Elle se désolait déjà de s'être peut-être montrée agressive, mais la position dans laquelle elle se trouvait la plaçait en tort, et Panthéa ne supportait pas cette situation.

Théana : there's alchemy between us

"Ecureuil" au sein de M.E.R.L.I.N
A Serdaigle ? Une question ? Envoie moi un hibou !
17 août 2019, 17:45
A chacun son trophée  Privé   E.O 
Elle se retourna brusquement, m’éblouissant la figure de sa baguette incandescente. La lueur n’était pas énorme, mais mes yeux s’étaient habitués à la pénombre. Mes mains sur ma bouche vinrent en protection alors que je plissais les yeux de douleur. A sa première question projetée, je ne répondis pas, prenant le temps de m’habituer à la situation avant de réagir. J’étais en tort, je l’avais surpris. Autant ne pas jeter d’avantage d’huiles sur le feu en éructant une réponse saccadée qui ne rendrait la situation que plus confuse.

Elle fit quelques pas en arrière, reprenant une contenance fragile. J’en fis de même, mon dos glacé de sueur collé contre le piédestal. Je me décollais à nouveau, mon cœur ne battant plus le tambour, prêt à notre confrontation. Du calme, Erwann, tu ne faisais rien de mal ici.

Le ton de sa nouvelle question était si autoritaire… Je lui avais fait peur. J’en étais désolé. La lueur de sa baguette entre nous deux était la seule chose qui nous éclairait, et nos habits étaient sombres, à part le bleu de nos cravates. Seul apparaissait vraiment le contour de nos faces dans l’obscurité. D’un ton composé, essayant un sourire en coin maladroit, je répondis.


« Pardonne moi cette frayeur, ce n’était pas mon intention. Je suis Erwann, en troisième année… »

Je regardais alentour, les détails de la pièce étaient de nouveaux camouflés à mes yeux, piqués par la lueur du sortilège.

« … Je prenais des références avant que tu n’arrives et je ne sais pas si l’heure du couvre-feu est encore passée. De crainte d’une bricole quelconque, j’ai essayé de me faufiler. »

J’attrapais mon bras, passant la main devant mon corps, embarrassé. Mon autre bras poussait inconsciemment hors de la vue le poids de mon sac, comme pour le protéger. Son contenu ne devait pas être dévoilé. Me rendant compte de ce mouvement, je retournais mon attention vers ma jeune camarade. Son regard est toujours braqué sur moi, froncé, entre la peur et la colère. Cela m’embarrasse d’autant plus. Je reste silencieux quelques secondes avant de tenter de briser la glace.

« Et toi ? Que fais-tu là ? Tu m’as surprise en entrant, je me suis caché… Pourquoi as-tu éteint la torche avec autant de précipitation ? On aurait dit que tu fuyais quelque chose… »

Mes yeux trainèrent vers la porte d’entrée. Fermée, mais à quelques mètres. J’espérais que ce n’était pas un professeur qui la suivait. Mais à part la saccade de nos deux respirations, la salle de pierre, de métal et de bois était aussi silencieuse qu’un tombeau.

Erwann entre en 2ème année RP (Il a donc 12 ans)
17 août 2019, 22:27
A chacun son trophée  Privé   E.O 
Est-ce qu'il se moquait d'elle ? Comment pouvait-il croire qu'elle avait volontairement éteint la torche ? Les élèves plus âgés jouaient souvent des tours aux plus jeunes, et Panthéa, emportée par la honte et la colère de s'être ainsi fait surprendre, voulait se convaincre qu'il avait lancé un sort sur les flammes pour lui faire peur. Elle serra les dents et fronça un peu plus les sourcils, avisant son interlocuteur avec sévérité.
Mais le garçon, bien que partiellement visible, ne semblait ni menaçant ni moqueur. Elle observa chacun de ses mouvements : l'embarras le tenaillait, lui aussi. L'avait-elle inconsciemment surpris la main dans le sac ? L'heure tardive et sa furtivité pointaient dans cette direction. Elle desserra un peu son emprise sur sa baguette et la baissa légèrement.

Il était donc en troisième année, et sans doute appartenait-il à la même maison qu'elle. Le rouge lui monta aux joues tandis qu'elle tentait de bafouiller une excuse pitoyable :


"Je ... euhm ... J'ai suivi quelqu'un et je me suis retrouvée là, mais je connais pas encore bien le château. C'est la salle des trophées, je crois ?", dit-elle sans pour autant le quitter des yeux. Qui sait, peut-être disparaîtrait-il lui aussi, si elle n'y prenait pas garde ?

Sans doute passait-elle pour une parfaite ignorante, mais en vérité, elle préférait cela. Expliquer au garçon qu'elle était persuadée d'avoir été guidée jusqu'ici par un esprit, et ce en pleine quête d'un objet de grande valeur pour elle, après l'heure du couvre-feu, cela aurait été pire que tout. Il l'aurait prise pour une parfaite cinglée.

"On a passé le couvre-feu, ouai, c'est pour ça que j'ai eu super peur. Mais je ne t'ai pas vu tout de suite, je pensais être toute seule." Elle déglutit et répondit à son sourire par un regard suppliant : "Tu le répèteras pas, hein ?"

Le mouvement du pied qu'il fit pour pousser son sac ne lui échappa pas bien qu'elle ne pouvait rien distinguer de précis dans la pénombre. Elle entendit simplement le tissu frotter légèrement le sol, mais elle n'osa faire aucune remarque à ce sujet. En vérité, les élèves plus vieux la terrifiaient. Moins elle en saurait, mieux cela vaudrait pour elle si d'aventure on les surprenait ici tous les deux.

L'enchaînement d'idées la fit soudain tressaillir : si ce n'était pas lui qui avait éteint la torche, alors quoi ? Alors qui ? Elle ne sentait aucun courant d'air dans la pièce, en tout cas, pas un qui ne soit de taille à souffler la flamme aussi brutalement - et au moment exact où elle passait devant, qui plus est.


"... J'ai pas éteint la torche, par contre.", avoua-t-elle d'une voix qui laissait pressentir son angoisse. "Si ... Si c'est pas toi non plus, alors ..."

Elle laissa quelques secondes au silence pour envahir de nouveau la pièce cependant qu'elle retenait son souffle. L'effet théâtral n'était pas voulu, elle tendait l'oreille pour distinguer une autre présence dans la pièce, s'il y en avait une.

Théana : there's alchemy between us

"Ecureuil" au sein de M.E.R.L.I.N
A Serdaigle ? Une question ? Envoie moi un hibou !
21 août 2019, 14:42
A chacun son trophée  Privé   E.O 
J’écoutais d’une oreille ma camarade tout en évaluant mes chances d’évasions. Avec de la chance, je pourrais me camoufler derrière la bonne porte lorsque le professeur rentrerait. Profiter qu’il ait toute la pièce à parcourir du regard pour m’esquiver hors de son champ de vision… Je fus rassuré lorsqu’elle me contredit, indiquant qu’elle avait suivi quelqu’un ici.

Attends, suivi ? Mon regard revint se braquer dans le sien. Elle ne semblait pas se rendre compte de ce qu’elle venait de dire… Comment pouvait-elle ? J'étais seul dans cette salle depuis plusieurs dizaines de minutes maintenant. Personne n’était rentré. Mon premier réflexe fut de laisser cette étrange idée sur le côté. La nuit est sombre et pleine de terreurs. Elle aurait pu halluciner, voir des ombres qui n’étaient que des ombres. Inutile de s’inquiéter pour si peu… Mais étrangement, elle venait d’obtenir toute mon attention.

Sa troisième phrase me vint contradictoire. Elle avait suivi quelqu’un mais pensait être toute seule ici ? Ce n’était pas logique. Mes pupilles s’étrécirent, alors que je la scrutais, indécis. Elle-même me regardait intensément. Alors que je tentais de comprendre ce qu’elle me disait, je la voyais tenter de comprendre qui j’étais. Pas mon identité, plus mon essence. Etait-elle en train de douter de ma matérialité ?

Je souris à cette question. Même si paraitre un fantôme du château arrangerait bien mes affaires, c’était un mensonge difficile à maintenir dans le futur. Je hochais de la tête pour lui indiquer que je garderais le secret. Mais je vis son esprit filer. Ses yeux partirent dans les directions alentours, son visage se tendit. Quelque chose n’allait pas…

Elle n’avait pas éteint la torche. J’étais persuadé qu’elle l’avait éteinte en passant devant, peut être involontairement. Je la vis partir dans des considérations terrifiées. Ce n’était pas bon. Alors qu’elle venait de s’arrêter en plein milieu de sa phrase, je tendis la main vers elle, en signe d’apaisement.


« Il fait très noir ici. Permets-moi de sortir ma baguette… »

Lentement, pour ne pas l’effrayer, j’amenais ma main droite à ma baguette, rangée proprement dans ma poche, avant de la sortir et de l’emmener dans la direction de la torche.

« Incendio »

Dans un bruit de combustion, je fus satisfait de voir la torche s’allumer à nouveau, d’une flamme magique bien plus puissante que le Lumos de ma camarade. Je restais interdit cependant… Car dans le reflet du bronze retenant le tesson incandescent, j’apercevais d’étranges silhouettes se dessiner dans mon dos… Un frisson glacé commença à me remonter le long de la colonne, alors que je regardais de nouveau ma camarade, bien moins certain que nous soyons tous seuls dans cette salle de bois et de métal mêlée.

Erwann entre en 2ème année RP (Il a donc 12 ans)
21 août 2019, 18:10
A chacun son trophée  Privé   E.O 
Le sourire du garçon était bienveillant, rassurant, presqu'amusé par l'attitude un peu méfiante de Panthéa. Il fallait dire que l'ambiance ne se prêtait pas vraiment à l'échange de banales politesses, mais elle fut très reconnaissante de sa bienveillance spontanée.

Il lui proposa d'éclairer un peu plus la pièce à l'aide d'un sortilège de son cru, sans doute quelque chose qu'elle apprendrait plus tard. Elle opina doucement tandis qu'il esquissait un geste fluide et souple de son poignet, laissant sa baguette tracer les contours d'un dessin aérien et invisible. Il prononça la formule avec une certaine assurance, et la lumière fut : la torche qui s'était éteinte d'elle-même se ralluma sans faire de caprice. Panthéa en fut d'ailleurs grandement soulagée.

Mais alors qu'elle reposait son regard sur lui et s'apprêtait à le remercier de sa gentillesse, elle se figea complètement.

Des silhouettes se dressaient dans le dos de son camarade, légèrement plus grandes que lui. Panthéa put en compter deux avec certitude, mais d'autres formes, plus mouvantes, semblaient échapper à toute ébauche d'anatomie et se fondaient dans l'ombre projetée du garçon.
Parmi les ombres qui ressemblaient le plus à des humanoïdes, elle crut reconnaître le fantôme après qui elle courait depuis quelques semaines et qui semblait désormais la narguer, le visage un peu au-dessus de l'épaule du rouquin. Un visage sans trait. Seules deux faibles lueurs semblaient déterminer l'endroit où se situaient les yeux, mais elle n'était pas sûre que cela ne soit pas simplement le fruit de son imagination qui voulait absolument mettre du sens là où il n'y en avait pas. Comment pouvait-elle le reconnaître alors qu'il ne présentait aucune des caractéristique habituelles ? Elle pressentait une certaine familiarité mais se sentait parfaitement incapable d'en trouver la raison.

Elle se sentait dangereusement pâle et ne parvenait pas à reprendre son souffle, mais il lui sembla impératif qu'elle garde son calme, ne serait-ce que pour ne pas se faire repérer et pouvoir venir en aide à son camarade dans le cas où cela serait nécessaire.

Panthéa se remémora avec une rapidité rarement atteinte l'ensemble de ses cours de Défense contre les Forces du Mal, mais rien ne lui indiquait comment lutter contre un fantôme. Quelle déception de n'être qu'en première année !

Les silhouettes, quant à elles, ne semblaient pas vouloir partir. Elle oscillaient vaguement. Celle qu'elle avait identifiée comme "son fantôme" était penchée vers l'épaule et le cou du garçon. Alors, dans un geste très tremblant, Panthéa pointa discrètement le doigt vers le dessus de la tête de son interlocuteur :


"... Te retourne pas, mais on ... il y ... il y a des trucs derrière toi.", murmura-t-elle, espérant que seul lui l'entendrait. Si les silhouettes étaient susceptibles, sans doute n'apprécieraient-elles pas la dénomination que leur avait choisi la fillette.

"Ne b-bouge, ne bouge pas." C'était tout ce qu'elle pouvait lui recommander, mais elle n'était même pas certaine que cela soit très avisé. Il ne bougerait pas, et après ? Les silhouettes allaient-elles disparaître ? Que feraient-ils si elles ne partaient pas ? Rester ici jusqu'au petit matin ? Les récits de sa grand-mère sur les rencontres de ce type semblaient très lointains, et malgré l'abondance de détails qu'ils contenaient, rien n'aurait préparé Panthéa à ce moment-là.

Elle essaya de réfléchir à la suite des évènement mais en fut parfaitement incapable. Le face à face avec les ombres accaparait toute son énergie et sa mobilité : le moindre pas lui aurait fait perdre l'équilibre.

Théana : there's alchemy between us

"Ecureuil" au sein de M.E.R.L.I.N
A Serdaigle ? Une question ? Envoie moi un hibou !
23 août 2019, 20:40
A chacun son trophée  Privé   E.O 
J'étais douloureusement au courant de la situation, alors que mes yeux rendus fous par la peur, pouvaient voir le reflet de ces apparitions s'approcher dans mon dos, sur chacun des trophées dans nos alentours immédiat. Bougeant à peine la tête, je pus voir les doigts fantomatique de l'apparition la plus proche s'approcher au dessus de mon épaule alors que je croyais percevoir un râle fantomatique sur ma nuque.

J'étais complétement tétanisé... Ce fut à cet instant que mon pendentif se mit à frémir sur ma poitrine... Dans un frémissement de rage, j'entendis la voix de Cynwen s'élever dans mon esprit... Je fermais les yeux, conscient qu'à cet instant, ma professeur redevenait l'esprit puissant qu'elle était originellement...


"Reculez, carcasses ! Celui ci m'appartient..."

La main éthérée sur mon épaule eut un recul soudain, avant de s'éloigner lentement. Je la remerciais intérieurement, ne recevant pour toute réponse qu'un sensation ressemblant à un haussement d'épaule télépathique. Elle redevint silencieuse, alors que j'ouvrais les yeux, dévisagé par la tête si proche de ma camarade.

Déglutissant, je me déplaçais sur le côté, levant ma baguette en direction des esprits qui s’agglutinaient devant nous. Il m'était difficile de dire à voix haute que ma peur était totalement tombée. Cynwen veillait autour de moi. Mais ma camarade n'avait certainement pas avec elle le concours d'un esprit puissant et ancien lié par un contrat. Non... Elle n'avait que moi... Je devais être fort pour elle...

Ma main libre vint passer devant sa silhouette, en protection, alors que je scrutais les apparitions devant nous. Mon médaillon ne frémissais plus, et j’étais certain qu'il ne frémissait pas avant l'intervention de ma professeur non plus... Il n'y avait donc techniquement aucune intention maléfique de la part de ces ectoplasmes. Cela ne voulait pas dire que leur contact ne soit pas dangereux, aucun contact éthéré n'était inoffensif. Mais nos vies n'était pas en danger...

Je fronçais le regard, les esprits devant nous étaient très nombreux. Je levais ma baguette, ajoutant mon propre Lumos a la lumière ambiante. Ce que je vis me fit reculer d'un pas...


"Bon sang... Ils sont combien ?.."

Devant nous ce n'était pas une ou deux apparitions... Mais plus d'une cinquantaine... Certains relativement complets, aux traits visibles, aux émotions entières... D'autres n'étaient que la silhouette de leur ancienne apparence... Mais aucun n'avait la vitalité, aussi étrange que cela soit de le dire, d'un Nick Quasi-sans-tête, ou de notre Dame Grise, miss Serdaigle. Je connaissais ce type de fantôme...

"Des ectoplasmes, on dirait..."

Ce n'était pas compliqué à déterminer. C'était les fantômes que je connaissais le mieux... L'enveloppe de l'âme arrachée de force lors d'une mort violente, retenant une empreinte de l'esprit, du physique, des souvenirs... Une mauvaise photocopie... Mes yeux vinrent à la rencontre de ma camarade, bien moins rassurée que moi... Peut être qu'en lui expliquant d'avantage...

"Ce sont les enveloppes incomplètes d'un esprit, arrachée lors de la mort... Rien de dangereux, mais ils sont vraiment très nombreux..."

J'omettais toute mention de violence, ou du fait que ces ectoplasmes ressentaient indéfiniment la violence de leur mort... Ils se tenaient immobiles devant nous, certains trop délités pour réussir à avoir une autre expression qu'une bouche ouverte et des yeux blancs. L'ectoplasme du jeune garçon nous regardait avec un sourire triste, sans bruits... La plupart de ceux que j'arrivais à discerner ne dépassaient pas l'adolescence, malgré des uniformes de diverses époques...

Je me penchais vers ma camarade.


"Tu ne trouves pas que tout ces esprits sont... très jeunes ?.. On dirait que la plupart ont notre âge..."
Dernière modification par Erwann O'Wynedd le 23 août 2019, 23:22, modifié 1 fois.

Erwann entre en 2ème année RP (Il a donc 12 ans)
23 août 2019, 22:45
A chacun son trophée  Privé   E.O 
Poussé par un courage qu'elle admira, Erwann se détacha des silhouettes et vint se placer devant elle, dans une attitude protectrice. Panthéa y vit un geste purement altruiste, presque fraternel : après tout, il était à peine plus jeune que son grand frère, William. Instinctivement, elle lui prit la main et redressa sa main gauche qui tenait la baguette. Elle ne connaissait aucun sort, mais elle était tout de même prête à riposter à ses côtés en cas de besoin.
Rassurée par la présence de son camarade, elle lui accorda une oreille très attentive sans quitter les ombres du regard. Mais ce qu'elle entendit la fit tressaillir et acheva de la tétaniser complètement : des ectoplasmes. Sa grand-mère lui en avait parlé, autrefois. Panthéa n'était encore qu'une toute petite fille quand Rhéa s'était penchée vers elle pour lui chuchoter des histoires à propos des morts qui ne trouvaient pas le repos. Des individus dont on ne se souvenait pas. Selon elle, la violence de la mort rendait ses êtres amers et désemparés. Si les vivants n'entretenaient plus leur souvenir, ils quittaient même leur apparence physique pour adopter des formes imprécises et vaporeuses. Les ectoplasmes matérialisaient l'oubli, s'il était permis de le dire.

Cette pensée fit émerger une vague de sensations contradictoires. Elle était à la fois terrifiée et pleine de compassion.
La remarque de son camarade sur l'âge des défunts la fit beaucoup réfléchir, et ce qu'elle dit ensuite venait du plus profond de ses entrailles, comme une intuition.


"Peut-être ... La ... La bataille de Poudlard ? Tu sais contre ... Contre Voldemort. Tom Jedusor."
La présence des ectoplasmes à cet endroit précis - dans l'école, s'entendait - laissait supposer à la fillette qu'il s'agissait probablement de l'endroit où ils étaient morts. Bien qu'ils se trouvaient dans une école de magie au sein de laquelle il avait été facile de trouver un destin funeste - sans doute cela était-il encore vrai, notamment au regard du climat politique dans lequel l'avènement du Nouveau Conseil des Sorciers les avait plongés - des morts violentes et soudaines n'arrivaient pas tous les quatre matins. S'il y avait bien un évènement qui avait causé la perte de nombreux élèves, c'était cette affreuse bataille dont son père lui avait beaucoup parlé. Au regard du nombre d'ectoplasmes qui se tenaient devant eux, cette théorie lui paraissait très plausible.

"S-S'il ne sont pas méchants, qu'est-ce qu'ils ... p-pourquoi ils sont ici ? Je veux dire, pourquoi est-ce qu'ils se manifestent comme ça, avec nous ? J'en ai parlé à des copines et elles n'ont rien vu de tel. Ou alors elles m'ont rien dit ... Non, non, elles ne les ont pas vus."
Elle avait essayé de mentionner le garçonnet qui venait la trouver le soir, au pas de la porte du dortoir ou au pied de son lit, et qui lui demandait de le suivre à chaque fois. Ce n'était pas tous les soirs, et elle ne le suivait pas toujours, mais la situation était trop régulière pour être anodine. Panthéa n'avait rencontré que de l'incompréhension et de l'étonnement.

Un conte que lui narrait sa mère au moment du coucher remonta à la surface de sa mémoire qui tournait à plein régime. Dans ce conte, un fantôme venait trouver les vivants pour l'aider à "passer de l'autre côté". Une aventure qui avait poussé le jeune héros à retrouver un objet ayant appartenu au défunt. La réalisation d'un acte manqué, selon sa mère.

"Tu penses qu'ils veulent nous demander quelque chose ?", chuchota-t-elle à Erwann tandis qu'elle lui serrait la main sans s'en rendre compte.

Théana : there's alchemy between us

"Ecureuil" au sein de M.E.R.L.I.N
A Serdaigle ? Une question ? Envoie moi un hibou !
25 août 2019, 12:30
A chacun son trophée  Privé   E.O 
J’étudiais avec attention la horde d’ectoplasmes devant nous. Des enfants… Tous des enfants, jusqu’à la limite de ma perception… Peut-être même plus que ma première estimation. En trois années à Poudlard, je n’avais jamais entendu de témoignages à leur sujet. Tout au plus une vague rumeur déconseillant de pénétrer dans la salle des trophées après le couvre-feu. Je croyais que c’était juste parce que le concierge, ou les préfets visitaient souvent cette salle, facilement accessible et plein de sombres recoins.

Ma jeune camarade discutait de la situation. Elle émit l’hypothèse que ces enveloppes soient celle des enfants morts durant les évènements de l’attaque de Poudlard, un évènement survenu il y a environ 40 ans. Ma grand-mère n’y avait pas participé, mais en avait gardé l’impressionnant obituaire publié par la Gazette des Sorciers. Certains de ses proches amis y avaient donné leur vie. Je regardais avec concentration les fantômes mais ne reconnut personne. La plupart de ces anciennes connaissances étaient majeures pendant les évènements de toute façon.

Un petit groupe de ces ectoplasmes bougea imperceptiblement, mais je n’eus pas le temps de m’en préoccuper, car je sentis quelque chose de chaud attraper ma main libre. Je tournais doucement le regard. Ma camarade s’était rapprochée, accueillant ma main dans la sienne, la serrant contre elle. Elle avait peur encore, il était important que je veille sur elle autant que possible. Mes doigts se refermèrent doucement sur les siens alors que je reprenais ma recherche silencieuse. Elle continua.

Sa petite voix, saccadée par le sentiment d’effroi qui nous étreignaient chacun, me fit part que ce n’était pas la première fois que le train fantôme devant nous l’appelait. Je cherchais dans mon esprit la raison de cette anomalie. Cynwen n’était pas bavarde, préférant cacher sa présence. Mon médaillon ne me donnait aucune informations supplémentaires, moi-même ne ressentait rien à son encontre. Il n’y avait peut-être donc aucune raison. Ou alors, un accident, quelque chose de simple, mais qui avait permis aux ectoplasmes de tisser un lien avec elle.

Elle me demanda s’ils voulaient nous demander quelque chose. Je secouais doucement la tête.


« Si ils voulaient nous demander quelque chose, je pense qu’ils l’auraient déjà fait… Non, ils semblent se contenter d’être… Juste d’exister. Aucun d’entre eux ne semble avoir la matérialité d’un fantôme, leur ancrage spécifique dans notre monde… »

Je levais ma baguette, tentant de focaliser ma lumière sur ceux qui n’étaient plus que silhouette éthérée.

« Et certains sont en passe d’entièrement se déliter… »

Je détectais quand même une anomalie, un fantôme parmi eux. Celui du jeune garçon dont elle parlait. Il nous souriait tristement, aussi immobile que les autres. Ses habits, sa coiffure était ancienne et rude. Je l’estimais d’avant le moyen âge, car ses habits étaient de feutre et de chanvre, des braies dont les couleurs, certainement éclatantes vue la lueur fantomatique de l’habit, rappelaient un héritage celtique. Il était certainement l’un des plus anciens parmi tous ces esprits.

Je remarquais enfin le petit groupe d’ectoplasme se déplacer. Ils passaient lentement à travers leurs camarades, s’éloignant de nous sur la droite. Ceux qu’ils traversaient commençaient aussi à bouger, partant dans une direction précise, mais totalement aléatoire pour moi. La masse bougeait, sans réellement s’occuper de nous.


« On dirait que tu as dit quelque chose qui les a… activé ? »

Ma main toujours serrée dans la sienne, je m’avançais, suivant cette étrange danse macabre désormais tout autour de nous. Les premiers de ces ectoplasmes se tenaient désormais face à une stèle bien connue de la salle des trophées.

En l’honneur de nos héroïques camarades,
tombés durant les sombres nuits
du 1er au 2 mai 1998.


Ils se recueillaient…

Erwann entre en 2ème année RP (Il a donc 12 ans)