La professeure s'approcha et nettoya la seconde photographies. Elle ne fit aucun commentaire à la réponse d'Enora, se contentant d'afficher une mine que la jeune pensait compatissante. Elle se tourna ensuite vers l'image, profitant pleinement de pouvoir enfin l'admirer sans la couche de poussière. 

Sa mère était vraiment resplendissante. Pour la première fois, la jeune fille remarqua que ses cheveux s'étaient bien éclaircis depuis ses jeunes années. De ce que ses parents lui racontaient, c'était la même chose pour elle mais elle n'avait jamais vu la différence. Elle aurait tellement voulu avoir les cheveux d'Alana ! A présent, elle espérait seulement ne pas finir avec une chevelure complètement noire. Elle trouvait ça trop triste et elle n'avait pas besoin de plus de tristesse en ce moment. Alors elle se perdait dans ses effigies du passé avec l'espoir de se sentir plus proche d'eux. 

Une simple lettre, dans l'hypothèse qu'ils y répondraient, suffirait pourtant à briser la distance. Mais Enora était trop fière pour assumer ses propres torts. Trop déçue de l'accueil qu'elle avait reçu en août, elle n'avait pas tant essayé de passer du temps en famille. Elle avait eu trop peur d'être encore rejetée. Elle ne savait plus si ses parents l'aimaient. 

Madame Bergsturm annonça son départ et l'aiglonne la regarda quitter la pièce sans un mot. Elle espérait seulement qu'elle ne l'avait pas fait fuir avec la tête déconfite qui avait surement accompagné ses sombres idées. Elle retourna ensuite à ses parents, se perdant dans leurs visages si jeunes. 



Merci à vous !