@Lana Corson

"Sasha.
Je t'écris aujourd'hui car tu dois savoir, malgré la distance. 
Les médecins n'ont pas encore prononcé le diagnostic, mais... maman est hospitalisée. Elle est malade, on sait pas de quoi. Ne t'inquiète pas, avec papa on veille, et on te tient au courant.
Biz sur la face de sorcière,
Jasper"

Tout commença ainsi. Par des mots. Comme la plupart des histoires...
Ces mots, pourtant tracés de la main rassurante de son frère, ces mots, Sasha n'aurait jamais voulu les voir, les lire. Pourtant, il le fallait.
Les larmes lui montant aux yeux, la Gryffondor déchira la feuille, la compressant avant de la jeter le plus loin possible d'elle, comme si ce simple geste pouvait éloigner le message que cette lettre transportait.

Ensuite, tout alla très vite. Ne sentant plus ses jambes, pourtant en mouvement, Sasha courait. Une porte. Trop d'élèves, non. Une autre porte. Ce manège continuait, jusqu’à que la jeune fille, les yeux brouillés par les larmes, pousse la porte d'une salle vide.
Essuyant une larme au coin de son œil, Sasha nota mentalement se trouver dans la salle des trophées. Parfait... peu de gens venaient ici.

D'un pas rapide, ses gestes secs, Sasha marchait dans la salle. Son regard humide fut vite attiré par un petit coin mal rangé, entre deux étagères de coupes de quidditch, les étagères sans doute décalées par des élèves trop pressés... c'était parfait. Se calant dans le petit coin, la Gryffondor entoura ses genoux de ses bras frêles et tremblants sous le coup de l'émotion. Repliant sa tête sur sa poitrine, elle se mit à pleurer.
Des larmes de tristesse, mais, et ce par dessus tout, des larmes de peur. Jamais, au grand jamais Sasha n'avait éprouvé cette douleur.
En général, qu'elle même souffre ne la dérangeait pas plus que de savoir que les autres souffraient. La maladie était un grand terrain inconnu pour la jeune fille, elle en avait peur. 
Et ce silence de son frère... Pourquoi une lettre si courte, pour un sujet si grave ? Serai-ce un silence volontaire ? Est-ce que...
Essayant en vain de stopper ses pensées, Sasha était isolée dans sa bulle noire, seule dans cette pièce qui lui semblait tout à coup immense.