Elle rigola légèrement à la remarque du garçon. Leur mécanisme de défense était assez marrant en effet. Les plus endormis d'entre-eux devaient souvent connaître le châtiment de ceux qui se trompent. Il semblerait que lui aussi ait déjà connu ça. Un coup de plus et c'est terminé !

Le sourire béat d’Émeline ne s'était toujours pas effacé de son visage. Elle écoutait les paroles du garçon, elle le comprenait parfaitement. Elle aussi, écouter l'orage était une de ses passions.

-Il fait un bruit qui peut être doux ou même violent. J'apprécie beaucoup moi aussi...Mais seulement moi, ma mère me retient de force dans ma chambre pour ne pas que j'attrape la mort. Alors j'ouvre ma fenêtre et je m'assois sur le bord pour être le plus proche possible..Ah..ça faisait un petit bout de temps..

Légèrement elle releva sa tête vers lui, c'est qu'il était grand le gaillard. Elle lui sourit et s'étira en répondant à sa question.

-Chez nous, nous devons répondre par une énigme. Si tu n'arrives pas à donner la bonne réponse, tu dois attendre qu'un autre Serdaigle vienne y répondre. Soit tu as de la chance et quelqu'un passer par là, soit tu restes dehors toute la nuit !

Cela ne lui était pas encore arrivée, elle avait toujours réussie à trouver la réponse des énigmes de sa salle-commune. Elle espérait que le contraire lui arrive jamais d'ailleurs.

Eugène commença à être à l'aise en sa compagnie, bien qu'il semblait toujours aussi anxieux. Mais il ne pouvait rien y faire, c'était ainsi et même lui, cela l'embêtait fortement. Cette nervosité maladive était un poison au quotidien, surtout quand il était plus jeune : le gamin pleurait des heures durant, quand sa mère devait le laisser à l'école, par exemple. Ou bien, il faisait une crise de panique à chaque fois que son père devait repartir pour son régiment. Sans parler des exposer, le fait d'être interrogé, d'être le centre de l'attention... La liste était longue et au fil du temps, cela pesait sur ses frêles épaules.

- Il fait un bruit qui peut être doux ou même violent. J'apprécie beaucoup moi aussi... Mais seulement moi, ma mère me retient de force dans ma chambre pour ne pas que j'attrape la mort. Alors j'ouvre ma fenêtre et je m'assois sur le bord pour être le plus proche possible.. Ah.. Ah..
- Ma mère est pareille... Alors mon père me fait sortie en douce et on se fait taper sur les doigts en rentrant. Un sourire timide pendait à ses lèvres. Bon, après on avait droit à un chocolat chaud avec de la guimauve !

Une éclaire déchira le ciel et automatiquement, Eugène se mit à compter les secondes. Dix s'écoulèrent ainsi, avant que le tonnerre gronde, légèrement plus proche. A chaque orage, lui et ses parents se posèrent à la fenêtre, s'amusant à devenir ainsi la distance. C'était simple et suffisant, pour passer un peu de temps ensemble. Émeline leva la tête en sa direction et Eugène osa la regarder un peu plus longtemps.

-Chez nous, nous devons répondre par une énigme. Si tu n'arrives pas à donner la bonne réponse, tu dois attendre qu'un autre Serdaigle vienne y répondre. Soit tu as de la chance et quelqu'un passer par là, soit tu restes dehors toute la nuit !
- Oh ? Tu ne peu pas recommencer si tu te trompe la première fois ? Je ne sais pas ce qui est pire... Le vinaigre et ne pas réussir à résoudre une énigme ?

Il réfléchissait sérieusement à la question et silencieusement, Eugène convint que les deux cas de figure étaient embêtants au même titre. Surtout si vous faisait partie de la dite maison et que vous n'arrivez guère à rentrer dans la salle commune !

- Je me demande comment est-ce pour les autres... Je sais que c'est un mot de passe pour Gryffondor, mais alors pour Serpentard !

Bien que ça faisait quelques minutes qu'ils discutaient tous les deux, Eugène n'avait toujours pas l'air d'étendu. Se pourrait-il qu'il puisse avoir peur d'elle du haut de son 1m38 ? Non, cela ne pouvait pas être possible. Cela devait juste être de la forte timidité. Il lui rappela un garçon qui avait vécu à côté de chez-elle pendant quelques mois. Même si Émeline avait tout fait pour lui paraître sympathique, le garçon s'était à chaque fois montré apeuré. Plus elle y pensait, plus elle trouvait que la timidité pouvait être considérée comme une sorte de maladie.

Les yeux de la Serdaigle s'illuminèrent en entendant parler de chocolat-chaud avec des guimauves. Son amour pour le sucre n'avait pas de limites.

-J'adore cette boisson ! Et les guimauves qui fondent dans la bouche..Hum ! Tu me donnes envie d'en boire une tasse !

Elle fit un léger rire en touchant son ventre comme pour imager son envie. Un éclair zébra le ciel ce qui la fit sortir de ses pensées. C'était bien trop bref pour pouvoir véritablement en regarder.
Alors qu'elle venait de lui répondre par rapport à sa salle-commune, le garçon osa enfin la regarder. Elle put voir ses yeux, ils étaient marrons, elle les trouva très beaux.

-Eh non, c'est la dur loi des Serdaigles, l'ego des aigles en pâtissent pas mal quand ils doivent attendre quelqu'un pour leur ouvrir ! Rowena ne devait pas aimer les ignorants. Huuum c'est vrai que c'est assez dur à choisir.

Elle s'imagina en train de se prendre du vinaigre en pleine face. Cela devait être...spécial.
Eugène lui demanda alors comment c'était chez les serpents.

-Chez les Serpentard ? C'est comme pour les Gryffondors, c'est un simple mot de passe devant un mur. On dirait bien que nous sommes dans les deux seules maisons qui montent le niveau en terme d'entrée dans les salles communes.

Et qu'est-ce qui pouvait expliquer cela ? Pourquoi les autres maisons avaient un simple mot de passe ? Peut-être un choix des fondateurs. La petite sorcière n'était pas contrariée de devoir répondre à une énigme pour y rentrer. Après tout, elle était une véritable aiglonne.
Par réflexe elle s'adossa légèrement contre le mur à sa gauche.

-Même si tu t'es pris du vinaigre dessus, tu aimes bien ta maison ?

Un simple mot de passe également ? Eugène était fortement surpris, lui qui avait crut à quelque chose de bien plus ingénieux ou bien de sophistiqué. Surtout pour une maison ayant pour trait de caractère la ruse et l'ambition ! Même pour Gryffondor, cela le laissa incrédule quand il avait pris connaissant du moyen d'entrée. C'était bien trop simple ! Mais peut-être était-ce voulut ?

- Même si tu t'es pris du vinaigre dessus, tu aimes bien ta maison ?

Il pencha sa tête sur le côté et il offrit à Émeline un sourire timide, avant d'opiner du chef sans aucune hésitation.

- Oui... C'est apaisant... Le jaune, les plantes... J'aime beaucoup flâner dans la salle commune et y faire mes devoirs, ou bien dans le dortoir.

Et c'était rare qu'un endroit pouvait être si apaisant ! Pour le moment, sa maison était le seul à lui faire un tel effet avec la demeure familial à Wexford. Peut-être parce que les deux avaient certaines similitudes ? Les murs aux couleurs chaudes et chatoyantes, l'abondance de plante, la sensation d'être dans un petit cocon à soit et à l'abri de tout. C'était fortement agréable.

- Et puis même si je reste un peu à l'écart des autres... Je me sens bien parmi eux.

Son regard se baladait de trophée en trophée, d'armure en armure, toutes plus brillantes les unes que les autres. Des noms y étaient parfois gravés en unique mémoire d'élèves ayant qui ont foulés le pavé de Poudlard bien avant eux. Aucun lui était connu, même les visages animés qui accompagnaient certaines récompenses. Il reporta son attention sur Émeline, se triturant beaucoup moins ses doigts.

- Et toi ? Comment te sens-tu dans ta maison ?

Il lui parla des couleurs de sa maison et bien entendue des fameuses plantes qui étaient placées dans leur salle-commune. Cela devait être assez beau à voir, Émeline se demanda à elle-même si un jour elle aurait l'occasion de découvrir les autres salles-communes du château. Bien qu'ils ne possédaient pas de plantes chez les aigles, la sorcière appréciait énormément sa salle-commune qui regorgeait de livres.

C'est à une certaine réflexion d'Eugène qu'elle pencha de nouveau la tête. Lui, se mettre à l'écart ? Pourquoi agir ainsi ? N'était-ce pas une merveilleuse occasion d'être à Poudlard pour découvrir un maximum de monde ? Émeline était bien trop sociable pour se soucier de ce genre de choses. Mais là, ceci la préoccupa en arrière-plan. Oui, c'était bien trop dommage pour Eugène de ne pas parler avec ses confrères blaireaux.

-Pourquoi tu ne leur dirais pas alors ? Je pense que si tu leur dis que tu te sens bien parmi eux, tu pourras plus facilement leur parler.

Ses paroles avaient coulé sans aucunes retenues, bien évidemment accompagnées d'un sourire scintillant. Elle lui avait dit ça avec l'optique de l'aider, sans pour autant se demander s'il allait l'écouter ou non. Après tout, tout le monde faisait ce qu'il souhaitait.

Quand il lui demanda à son tour si elle se sentait bien dans sa maison, des étoiles revinrent dans ses yeux. La joie s'imprégna dans sa voix enfantine en lui répondant.

-Je suis très heureuse d'être chez les Serdaigles. L'ambiance là-bas est superbe ! Il y a des livres partout, je peux lire autant que je veux. Nous avons une vue sur les montagnes que j'adore, je pourrais rester des heures à la regarder. Le plafond est parsemé d'étoiles, parfois j'ai même l'impression qu'elles scintillent quand la nuit tombe. Je n'aurais pas pu rêver mieux !

Elle n'avait même pas pris une seule respiration pendant sa tirade. Il ne fallait pas lancer Émeline Joyner sur un sujet qui pouvait l'animer. Finalement elle remarqua qu'elle avait vraiment beaucoup parlé. Elle plaça vivement ses mains devant sa bouche puis sourit avec un air un peu plus timide.

-Oups désolée..Ma maman m'a dit de faire attention de ne pas trop parler, sinon je ne laisse pas les autres s'exprimer.

- Pourquoi tu ne leur dirais pas alors ? Je pense que si tu leur dis que tu te sens bien parmi eux, tu pourras plus facilement leur parler.

Eugène eut petit rire nerveux et ses doigts semblaient bien plus intéressant à regarder sur le coup. Il se montra gêné, une légère rougeur se propagea même le long de ses pommettes parsemé de tache. C'était bien plus facile à dire qu'à faire, sa peur des groupes et même des autres était à la limite du phobique et ça, il ne pouvait rien n'y faire. C'était une angoisse lancinante et sourde, accrochée à sa cheville tel un boulet. Même avec toute sa bonne volonté, aller vers les autres lui demandait un effort inconsidérable. Mille questions encombraient sa pauvre petite tête : dérangeait-il peut-être ? S'imposait-il peut-être ? Et si les gens ne l'aimaient pas ? Et si il était trop différent d'eux, pour bien s'entendre ? Et si ils se moquaient de lui, car il ne connaissait rien de ce monde ? Et ça, ce n'était qu'un début d'une longue liste qui semblait sans fin, se répétant encore et encore et encore. Alors, il s'économise. Il garde ses distances et attend que cela soit les autres, qui vienne vers lui car là et uniquement là, ses angoisses ne seront qu'un chant lointain.

- C'est... Compliqué. Se contenta-t-il de dire.
- Je suis très heureuse d'être chez les Serdaigles. L'ambiance là-bas est superbe ! Il y a des livres partout, je peux lire autant que je veux. Nous avons une vue sur les montagnes que j'adore, je pourrais rester des heures à la regarder. Le plafond est parsemé d'étoiles, parfois j'ai même l'impression qu'elles scintillent quand la nuit tombe. Je n'aurais pas pu rêver mieux !

Eugène prêta attention et fut amusé de son enthousiasme, si bien qu'il eut un sourire aussi rayonnant que celui d’Émeline.

- Oups désolée..Ma maman m'a dit de faire attention de ne pas trop parler, sinon je ne laisse pas les autres s'exprimer.
- Ne t'excuse pas, il n'y a pas de mal ! Ta salle commune doit-être splendide, sans parler des étoiles au plafond, ça doit-être magnifique à voir !

Ce qu'elle venait de lui conseiller n'avait pas eu l'air de le convaincre. Peut-être bien que ce fût assez compliqué pour lui. Elle ne pouvait pas imaginer l'intensité de sa timidité, cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas fait preuve d'un comportement comportant de la timidité. Sa sociabilité était bien trop forte pour ça. Cela lui plaisait trop de pouvoir aller discuter avec n'importe qui, rigoler aisément, dire ce qu'elle pensait sans se retenir.

En l'entendant s'extasier sur sa salle-commune, le garçon sourit. Elle pensa qu'il possédait un très beau sourire, c'était assez dommage qu'il ne le montre pas plus aux autres. Quand elle s'excusa pour son excès de parole, il la rassura immédiatement. Cela n'avait pas l'air de le gêner qu'elle soit légèrement pipelette sur les bords. Alors elle se lança dans des explications et des ressenti de sa salle-commune.

-Oh que oui ! Elles sont superbes ! Et la nuit, elles s'illuminent, on peut les voir à n'importe quelle heure. Je voudrais bien te les montrer, je parie que tu adorerais !

Elle continua quelques minutes à lui parler des détails de sa salle-commune avec un grand sourire. Il n'avait pas l'air de sa lasser de ses paroles. Puis, quand vint l'heure de s'en aller, elle commença à se rapprocher de la sortie tout en l'intimant à la suivre.

-Je vais t'amener jusqu'à l'entrée de ta salle-commune, je pourrais te voir à l'oeuvre pour ce qui est de votre musique.

Elle ricana, s'imaginant déjà le garçon se faire arroser par du vinaigre. Elle était heureuse d'être venue dans cette salle ce jour-là, la rencontre avec le garçon lui avait apporté beaucoup de rires.



Je suis sincèrement désolée pour le retard ! ...

Fin du RP pour moi, merci beaucoup !