Avec @Lukas Bluesky
Merci à Sir Nicholas de Mimsy-Porpington

9 avril 2045

Il n’y avait pas cours ce matin. L’occasion parfaite pour déambuler dans les méandres du château. Depuis sa première rentrée, Bad avait visité une grande partie de Poudlard. Parfois volontairement, parfois sous l’impulsion des trajets aléatoires des escaliers mouvants. C’est justement comme cela qu’il s’était retrouvé face à la salle des trophées du troisième étage. Il n’avait jamais pris le temps d’y entrer alors qu’elle était pourtant sur le chemin du cours de Sortilèges. Elle faisait partie de ces endroits présents depuis toujours mais auxquels personne ne fait attention. Une triste remarque que se fit Bad. Il franchit le seuil de la porte comme s'il souhaitait faire le plaisir à la salle de prendre le temps de la découvrir. Le garçon se personnifiait le lieu comme une vieille dame isolée qui rayonne de son plus beau sourire lorsqu’elle reçoit de la visite. Il prit soin de fermer délicatement la porte derrière lui marquant ainsi son profond respect pour l’endroit.

La salle des trophées était plus grande et plus riche que Bad ne se l’imaginait. Alignées sur des étagères ou placées dans des vitrines, coupes de Quidditch, médailles décernées aux meilleurs élèves, répliques du trophée des Trois Sorciers, Coupe des Quatre Maisons, tout y était. Le garçon sentit comme une atmosphère solennel en ce lieu. Une odeur de renfermé traînait dans l’air remémorant aux visiteurs les siècles d’histoire qu’avait traversé Poudlard.

Bad longea lentement les vitrines. Il faisait glisser son index le long de leurs bordures. Il jeta un coup d’œil sur le bout de son doigt maintenant surmonté d'un dôme de poussière qu'il souffla projetant dans les airs les particules. Il observa leur danse sous la douce lumière de la salle. Une fois le ballet terminé, il reprit sa calme marche s’arrêtant parfois devant un trophée pour y déchiffrer des inscriptions ou l’admirer sous toutes ses coutures. Étonnamment, il se sentait bien ici. Seul, il put s’offrir le luxe de chantonner sans craindre le regard des autres.

Mais cette escapade solitaire n’allait pas le rester. Une coupe entre les mains, il entendit la porte grincer derrière lui.

Ce jour là, Lukas voulait profiter de sa matinée de libre pour avancer sur son devoir de Défense contre les forces du mal. Le jeune sorcier éprouvait de grandes difficultés dans cette discipline, il pensait donc demander de l'aide à un de ses amis, expert en la matière : Bad Eaven. Au vu de ses résultats, ce dernier pouvait aspirer à une brillante carrière d'Auror s'il le voulait.

Il descendit prendre son petit déjeuner puis, après avoir dévoré son dernier toast beurré, s'apprêta à aller lui parler. Cependant, il y avait un problème. Le petit brun était introuvable. Lukas savait qu'il était d'une grande curiosité mais de là à ce que ses autres camarades ne sachent pas où il s'était encore fourré l'inquiétait même un peu. Il était pourtant certain de l'avoir vu quelques minutes auparavant, à moins qu'il l'ait confondu avec un autre ? Impossible cependant, il reconnaîtrait ses bouclettes entre mille. Il décida alors de partir à sa recherche. Le repas venait de terminer, il ne devait pas être bien loin. Peut-être dans un des étages du château ?

"Pile le jour où j'ai besoin de lui, il disparaît!" pensa-t-il un peu agacé. Mais si quelqu'un était à blâmer, c'était bien lui. Pourquoi ne lui avait-il pas demandé son assistance plus tôt au lieu d'attendre la dernière minute pour le faire ?

Sans attendre son reste, il se dirigea vers les escaliers puis, par le plus grand des hasards, il aperçut le fugitif s'arrêter au troisième étage, là où se trouvait entre autres la Salle des Trophées. Peut-être allait-il le voir là-bas, entre deux bibelots poussiéreux ? Cela ne l'étonnerait guère. A vrai dire, Lukas n'avait jamais pris le temps de s'arrêter dans ce lieu de prestige, témoin de gloires passées. Ainsi, même si son ami ne s'y trouvait pas, cela aura été l'occasion d'y faire un tour. Arrivé en haut des marches, il vit l'entrée de la salle un peu plus loin puis s'en approcha d'un pas assuré. La porte, en bois simple, était légèrement entre-ouverte et il put voir le jeune Eaven en train de contempler une coupe qu'il tenait dans ses mains. Lukas avait vu juste quant à la localisation de son ami et il en éprouvait une légère fierté.

Une idée lui vint soudainement en tête. Elle n'était pas forcément brillante mais elle plaisait beaucoup au jeune sorcier qui s'empressa de la mettre en pratique. Ce dernier plaça alors sa tête dans l'entrebâillement de la porte puis, tout en fixant son camarade de manière diabolique, il hurla :

"COUCOU TOI !"

Le petit farceur riait aux sanglots à la simple pensée de le faire sursauter de peur, avant même d'observer sa réaction.

COUCOU TOI !

Un puissant sursaut parcouru le corps de Bad. Si fort qu’il en lâcha la coupe. Il n’eut pas le temps de réagir que déjà celle-ci rebondissait sur le sol et roulait derrière un présentoir. Qui était l’imbécile qui s’amusait à lui faire peur ?

Le garçon se retourna en imaginant se retrouver face à Peeves qui se jouait de lui avec une énième mauvaise blague. Malgré sa peau clair et son aspect livide, ce n’était pas le fantôme qui se trouvait là mais son ami Lukas. Le farceur était pris d’un tel fou rire que des larmes brillantes apparaissaient sur son visage. Plus celles-ci lui coulaient sur les joues plus Bad, vexé, enrageait. Fronçant les sourcils, il pointa le sol du doigt en vociférant :

« Tu te crois drôle, Lukas ? J’ai fait tomber la coupe à cause de toi ! »

Excédé, Bad ne s'attarda pas davantage préférant se mettre à quatre pattes à la recherche du trophée échappé. Il trouva rapidement la coupe mais le socle en bois avait disparu ! Impossible de remettre le trophée sur l’étagère comme cela. Prenant son courage à deux mains, il remonta la manche droite de sa robe et plongea son bras dans l’interstice sous le présentoir. Bad n’y voyait rien et il croisait les doigts pour ne pas tomber sur une araignée ou une vieille friandise moisie. Le bout de ses ongles entra en contact avec quelque chose de mou. Beurk ! Essayant de ne pas penser à ce qu’il avait touché, il reprit son expédition aveugle. Bad ignorait si Lukas était entré ou sorti de la salle mais il s’en moquait. Il était toujours contrarié par cette blague enfantine. De nouveaux ses doigts heurtèrent un objet. Mais cette fois, il avait un aspect dur. Dur comme du bois. Ne voulant prolonger ce calvaire, il serra la trouvaille entre son pouce et son index et la ressortit de sous le meuble d’un geste sec.

Il frotta son bras plein de poussière contre sa robe avant d’observer, le socle récupéré. Alors qu’il allait tenter de fixer les deux éléments ensemble, Bad aperçut un morceau de parchemin plié et glissé dans une rainure du bois. Surpris, il le retira à l’aide de ses ongles. Après l’avoir déroulé, il observa d’étranges caractères dessinés à l’aide d’une plume fine et précise. L’encre violette était pratiquement effacée - signe que le message datait d'une époque lointaine - mais Bad réussit à en déchiffrer quelques éléments.

R  J          21        5°             SAL E                        GRYFFON OR

La curiosité prenant le dessus, il oublia instantanément son énervement contre son ami. Intrigué de savoir ce que Lukas en pensait, il le chercha du regard.

« Tu te crois drôle, Lukas ? J’ai fait tomber la coupe à cause de toi ! »

La réaction de Bad à sa blague, digne du plus grand des farceurs, fut bien plus intense qu'il ne l'imaginait. En effet, la coupe qu'il tenait dans ses mains fut littéralement projetée dans les airs pour aller s'écraser un peu plus loin. Lukas ne pensait pas qu'il était si facile d'effrayer le sorcier aux yeux verts et c'était à se demander s'il n'était pas du genre à avoir peur de son ombre. Le rire qui le secouait s'estompa peu à peu car il commençait à culpabiliser de l'avoir mis dans cet état d'énervement ainsi que de lui avoir fait lâcher l'objet de métal. Mais bon, pourquoi avait-il eu ce besoin de la tripoter ? Ne pouvait-il juste pas se contenter de l'observer de loin ? Ainsi, le regret laissa place peu à peu à une légère rancœur à l'égard de l'attitude de son ami.

Dans un silence de mort, il observait ce dernier, à quatre pattes, la main tâtant aveuglément le sol sous le présentoir, en quête de la coupe perdue. Lukas, dont l'ego était blessé, ne daigna pas l'aider dans la tâche et se contenta de l'observer depuis la porte.

°J'espère qu'une grosse chose poilue viendra se poser sur son petit doigt, une araignée ou un tropinota° pensa-t-il sans vergogne.

Le sorcier fâché trouva rapidement la coupe, mais sans le socle. Après quelques instants à chercher le morceau de bois, il le sorti de sa cachette puis se releva. Alors qu'il tentait vainement d'assembler les deux parties, son énervement sembla se changer en autre chose. Une sorte d'excitation positive, observable par la lueur qui apparut soudainement dans ses yeux.

°Je me demande ce qui l'intrigue à présent. J'aimerais bien le savoir, mais le simple fait de me voir bouger risquerait de lui causer un malaise à cette petite nature !° pensa-t-il, moqueur.

C'est alors que Bad tourna son regard vers la cause de ses maux, comme pour l'inviter à s'approcher de lui. Lukas lâcha un souffle exaspéré puis le rejoignit. Au fond, il appréciait beaucoup son ami et il se devait d'oublier sa fierté qui ne l'habitait pas habituellement. Peut-être avait-il réagi intérieurement de la sorte car il voulait justement que les choses se passent sans encombre entre eux ? Perdre sa confiance relevait du plus terrible des cauchemars.

En arrivant à ses côtés, il le vit tenir un bout de parchemin sur lequel une écriture à moitié effacée par le temps apparaissait :



A la lecture de ces mots, le jeune sorcier sentit son cœur battre la chamade. C'était visiblement un très vieux message. Mais quel secret renfermait-il ? Il fallait déjà parvenir à le déchiffrer, un défi à la hauteur des deux Serdaigle qu'ils étaient. Il se tourna alors vers son ami et dit :

"Si ce message était caché dans la coupe et vu son état, c'est que ça faisait très longtemps qu'il était là. Je ne sais pas ce que tu en penses mais on peut supposer que la fin du message est "Salle Commune de Gryffondor". Maintenant, il faut trouver les lettres manquantes de la première partie ce qui ne va pas être simple !"

L’hypothèse de Lukas n’était pas stupide. Même si le garçon l’avait froissé quelques minutes plus tôt, Bad savait que son ami avait l’esprit vif. Sans rancune, Bad lui avoua qu’il était d’accord avec sa proposition. Salle commune de Gryffondor. Lorsque Lukas l’a dit à voix haute, c’était une évidence. Mais alors que pouvait représenter les numéros au début du message ?

« Quel est le lien entre 5° et Salle commune de Gryffondor ? Est-ce cinquième ou cinq degrés ? »

Bad parlait à voix haute mais il ne s’adressait même pas à Lukas. C’était plus un questionnement personnel qui lui permettait d’analyser la situation. Mais le garçon n’y voyait pas plus clair. Ils allaient avoir besoin d’aide et Bad savait à qui faire appel. Un vieux message en lien avec la Salle commune de Gryffondor. L’évidence même. Il fallait trouver Sir Nicholas de Mimsy-Porpington dit Nick Quasi-Sans-Tête, le fantôme de la Maison au lion. Décédé au XV° siècle, il avait peut-être au cours des décennies eut affaire à de semblables messages. Tout excité, Bad s’exclama :

« Il faut qu’on trouve Nick Quasi-Sans-Tête, Lukas ! »

Il n’attendit pas la réponse de son camarade et sortit en trombe de la salle. Il espérait, malgré tout, qu’il ne le laisserait pas seul dans cette quête. Bad avait l'espoir que le fantôme se trouvait au niveau de sa Maison. Sans un regard en arrière, il entama l'ascension jusqu’au cinquième étage. Cinquième étage… C’était sous son nez depuis le début ! Grimpant les marches trois par trois, la résolution de l’énigme avançait à grands pas...

Le léger malaise survenu quelques instants auparavant sembla se dissiper. Les deux garçons retrouvèrent leur synergie habituelle et Lukas ne s'en plaignit pour rien au monde. Il appréciait voir et sentir cette énergie si particulière propre à son ami. C'était comme observer un oiseau effectuer un magnifique ballet aérien, agrémenté de vrilles et de piquets.

Ce dernier approuva sa théorie, sans surprise cependant car le farceur démontrait un certain génie de temps à autres, ce qu'il devait à son camarade dont l'intelligence ferait pâlir le plus grand des penseurs. On pouvait affirmer que son avenir ne pouvait être que brillant.
Bad rebondit aussitôt aux propos de Lukas, en tentant de déchiffrer le message qui se trouvait en début de phrase :

« Quel est le lien entre 5° et Salle commune de Gryffondor ? Est-ce cinquième ou cinq degrés ? »

Le petit clown ne savait que répondre à cela. Il avait juste du mal à voir ce que pouvait bien faire une histoire de degrés ici. Peut-être fallait-il baisser la température de la Salle Commune de Gryffondor pour le savoir ? Non, cette option était une absurdité sans nom et il se garda bien de la formuler à voix haute, il avait une réputation à tenir, même auprès de son plus proche confident. En revanche, il était bien plus probable que cela concerne une énumération de quelque chose. Au moment où Lukas s'apprêta à donner son avis, le jeune fougueux partit sur une nouvelle idée :

« Il faut qu’on trouve Nick Quasi-Sans-Tête, Lukas ! »

A ce niveau là, ce n'était plus être énergique mais plutôt déchaîné. Il ne l'avait jamais vu excité à ce point, si bien qu'il avait l'impression que ses yeux effectuaient des mouvements saccadés et désordonnés.

°J'espère vraiment que cette histoire ne va pas le faire interner à Saint Phacochère, on dirait un fou. A mon tour d'être un peu inquiet !° pensa Lukas.

Cependant, il n'eut pas le temps de trop réfléchir à la santé mentale de son ami car ce dernier se rua hors de la pièce pour aller chercher le fantôme à la tête pendante. Il le suivit tant bien que mal et tous deux montèrent les marches pour aller au cinquième étage, là où se trouvait la Salle Commune de Gryffondor. Bad arriva à destination quelques secondes avant Lukas, qui agonisait à quelques mètres dans l'escalier derrière lui.

"Franchement Baba, je sais que tu as envie de découvrir les secrets que renferment ce message tout autant que moi, mais par pitié, ralentis la cadence !" dit-il essoufflé.

Le fantôme s'ennuyait. Le château était bien trop calme à son goût, tous les élèves étaient partis dehors pour profiter de l'arrivée du printemps.

Il était hors de question pour Sir Nicholas de sortir dans le parc, aussi il restait devant la porte de la salle commune de Gryffondor à attendre avec impatience que des élèves viennent le distraire.

Alors qu'il était perdu dans ses pensées, songeant sans doute aux arguments qu'il utiliserait pour convaincre le chef du club des Chasseurs sans tête pour le laisser intégrer le club, il entendit des pas dans l'escalier. De ce que le fantôme comprit, deux adolescents étaient en train de... Décoder un message secret?

En les voyant arriver, il les interrogea:

-Bonjour jeunes gens. Que faites vous ici ? Puis-je vous être utile en quelque chose ?

Bad finit par arriver essoufflé devant la salle commune de Gryffondor. Même si l'adrénaline lui avait fait oublié la fatigue pendant cette hâtive ascension, l'épuisement avait pris le dessus une fois sur place.

Lukas arriva peu de temps après lui. Son ami lui reprocha de ne pas l’avoir attendu. Bad ne sut que penser. Avait-il fait preuve d’égoïsme en partant comme un voleur ou bien son camarade était-il vexé d’avoir eu du mal à suivre le rythme ? Peut-être qu’un peu plus de sport lui ferait du bien.

Quoi qu’il en fût, Bad portait toute son attention sur cet étrange message et il savait que son ami aussi. Alors qu’ils avalaient les dernières marches les séparant du portrait de la Grosse Dame, Bad sortit de sa poche le fameux parchemin. Il le déplia et l’afficha sous leurs yeux à l'aide de sa main gauche.

« Donc cinquième, c’est l’étage. Du coup, c’est bien la Salle commune de Gryffondor. Maintenant, il faut qu’on trouve ce que veut dire le début du message. »

Il souligna de son index droit les premiers caractères à l’encre violette.

R  J          21      

« Je vois pas du tout ce que ça peut vouloir dire et toi ?, interpella-t-il Lukas en fronçant les sourcils. J’espère que Nick Quasi-Sans-Tête pourra nous aider pour cette partie ! Ce serait vraiment cool qu'on le trouve rapidement. »

La chance sourit aux audacieux. Les garçons n’auraient pas pu rêver mieux. Alors que Bad et Lukas arrivaient devant le portrait masquant l’entrée de la Salle commune, ils tombèrent nez à nez avec le fantôme de Gryffondor. Une aubaine. Sir Nicholas de Mimsy-Porpington dont la tête ne tenait plus qu’à un fil semblait même enclin à les aider dans leur quête. Ses mots résonnaient d’une douce musique aux oreilles de Bad. Affichant un large sourire, il se tourna vers Lukas. Il laissa à son ami le soin d’expliquer leur requête à l’agréable fantôme.

Lukas, le front dégoulinant, espérait un mot d'excuse ou un signe de compassion venant de son ami mais il n'en fut rien. Ce dernier était obnubilé par ce satané message et rien ne semblait pouvoir l'en distraire, pas même le plus terrible des événements.

"Quel toupet ! Il pourrait au moins faire semblant de s'inquiéter de mon bien-être actuel !" fulmina-t-il intérieurement. Il songea même, durant un très court instant, de jeter un maléfice du saucisson au petit effronté. Evidemment, cela n'était pas une idée brillante, aussi balaya-t-il cette pensée de son esprit.

Le non-sportif s'approcha de son camarade qui sortit l'énigme de sa poche. Ce dernier se mit à réfléchir à voix haute.

« Donc cinquième, c’est l’étage. Du coup, c’est bien la Salle commune de Gryffondor. Maintenant, il faut qu’on trouve ce que veut dire le début du message. »

Il était hors de question que Lukas monte un étage de plus et soit victime d'une crise cardiaque, à cause d'une éventuelle erreur de Bad. Il se fit alors une promesse à lui-même : si le jeune fougueux avait vu faux quant à la localisation indiquée par le parchemin, il le laisserait continuer cette quête en solitaire. Encore fallait-il qu'il la tienne ce qui n'allait pas être simple car, même s'il avait parfois le don de l'énerver, il lui vouait malgré tout une grande admiration. C'est alors que l'enquêteur de l'extrême se tourna vers Lukas et lui demanda son avis sur la question. L'esprit fatigué et embrumé, il haussa les épaules en guise de réponse, ne sachant pas quoi dire.

Les deux lurons s'avancèrent alors vers la Salle Commune devant laquelle se trouvait Nick Quasi-Sans-Tête. Quelle chance ! Au moins, ils n'avaient pas eu à le chercher bien longtemps, ce qui redonna un peu d'énergie à Lukas. Le fantôme, qui semblait las, s'adressa immédiatement aux deux sorciers :

-Bonjour jeunes gens. Que faites vous ici ? Puis-je vous être utile en quelque chose ?

Voyant que Bad l'encourageait à prendre la parole, Lukas regarda l'être désincarné dans les yeux et dit :

"Bonjour Sir Nicholas de Mimsy-Porpington, nous sommes deux élèves de Serdaigle. Nous avons trouvé un message mystérieux très ancien et qui semble indiquer quelque chose en relation avec Gryffondor. Nous souhaitions donc avoir votre expertise sur le sujet, si vous le permettez".

Sans attendre, il prit le morceau de parchemin des mains de Bad et le donna au fantôme afin qu'il l'examine.

Les deux garçons adressèrent la parole au fantôme. Enfin plus véritablement un des garçon lui adressa la parole, l'autre semblait très peu courageux et préférait que son camarade fasse la besogne. Le jeune Serdaigle - son uniforme en témoignait - l'appela par son nom complet. Sir Nicholas sourit en l'entendant ; il aimait beaucoup que les jeunes gens lui témoignent du respect.

Il l'interrogea sur un message secret. La curiosité du fantôme était piquée et il regarda le parchemin tendu avec attention. Aussitôt des souvenirs lui revinrent à l'esprit. Il avait connu cette époque ou les amoureux s'envoyaient des messages codés et les faisaient passer dans les trophées. Sir Nicholas voleta un peu plus près des garçons et commença à leur expliquer :

-Ah et bien on utilisait souvent les trophées comme méthode de correspondance. C'était notamment pratique pour prévoir un rendez-vous amoureux ! J'imagine que ce message a servi à cet usage.

Le fantôme vit soudain des élèves de Gryffondor arriver et qui semblaient eux aussi vouloir lui poser une question.

-Je dois vous laisser, j'espère vous avoir aidé !

Fin pour Nick