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29 juin 2020, 16:46
 RPG +  Mine d'Or  PV 
@Shado Arya
novembre 2044

Je ne suis bonne qu’à faire couler cette Encre
Jusqu’à ce qu’elle devienne mon Sang

Je déambule, sans savoir où aller. Sans savoir où marcher *les pieds sur Terre*.
Seule, toujours seule. Mais ça ne me dérange pas.

Je crois

La lassitude m’emporte, l’ennui m’embrasse et la Solitude m'enlace. Le château est si grand qu’on s’y ennuie fermement. Étrange complexité.
Comme à chaque fois que je déambule seule *tu ne fais que ça*, mon Âme est bercée par la douce mélodie d’un piano lointain. J’aimerais son Talent. Mais je ne l’ai pas encore.
Un jour ce sera moi qui jouerai dans les tympans des Autres et alors je pourrais m’envoler et m’enflammer.

Je déambule, sans savoir où aller. Chacun de mes pas en rythme avec la pulsation. Je pourrais même danser, mais je me ferai bousculer, par ces Imbéciles qui marchent autour. Ils bousculeraient mon corps mais surtout mon Âme. Ces Idiots.

Et mes pas me mènent ici. Au troisième étage. La Salle des Trophées *pourquoi ?*
Qu’est-ce que je fais à cet endroit ?
Mes épaules se haussent en réponse à ma question muette.
Si j’y suis c’est bien pour une raison. Jamais je n’ai été ici.

Observons

Des étagères de trophées. Des étagères de prix. Une Salle pleine d’hypocrisie et de fierté. De l’amour-propre en métal. Une mine d’Or.
En quelques secondes, je sais que je n’apprécie en aucun cas cet endroit. Et pourtant j’y reste, espérant y voir un jour une coupe avec mon nom inscrit dessus.
*dans tes rêves*

Les mains dans les poches, je contemple les médailles et les coupes d’un oeil creux. Je les regarde sans les regarder. Je soupire.
Qu’est-ce que je fiche ici ?

Et pourtant je n’ai pas envie d’en repartir. Les trophées ont un côté soyeux, harmonieux. Précieux.
Face à l’un d’eux, petit mais détonnant des autres dans sa simplicité, je m’assoie au sol. Un parchemin souillé, un pot d’encre et une plume m’accompagnent par terre.
Et je me mets à dessiner.

Je ne sais rien faire d'autre
Que de verser l'Encre

Je plonge dans la rivière que je dessine. Une tache noire, des traces de doigts, du papier froissé, le pochoir de la plume. Tant de matière, tant de tracés.
Après quelques minutes, je tends à bout de bras le parchemin noirci et le secoue légèrement pour le faire sécher.
On dirait une Ombre en robe.

Perplexe

Je soupire et le range en le chiffonnant légèrement dans ma poche.
Me relevant, l’Ombre souhaite rester au sol. Elle roule sur quelques centimètres. Je la regarde, interdite. Elle danse toute seule. Elle vit sa vie, en dehors de ma poche.
Je devrais vivre ma vie, moi aussi, en dehors de ma poche.

Et je la regarde comme si ce bout de papier allait prendre vie. Qu’elle allait danser.


Oui, je sais faire danser les Ombres en robe

Je n'suis qu'une Ombre. Mais les étoiles peuvent pas briller sans ténèbres.

04 juil. 2020, 16:13
 RPG +  Mine d'Or  PV 
La colère me suit.
Émotion destructive qui ne veut pas me lâcher. Je ne suis même pas sure que je veux la voir partir.
Au fond de moi je sais que je la garde par peur de l'après. Car l'après est larmes. L'après est long et tremblant.

Un regard absent autour de moi m'apprend que mes pas m'ont menés dans la salle des trophées. Bien. Avec un peu de chance, il n'y aura personne. Un mur supporte mon dos alors que ma main tremblante s'élève à hauteur de mon visage, essuyant des larmes.

La lettre ne sort jamais de mon esprit, et les mots brûlent devant mes yeux. Un bruit s'échappe de ma bouche, entre rire acerbe et gémissement. La tristesse menace de prendre le dessus et de abattre sur moi comme un vague déferlante.

Mais je me bat. Je me bat pour ne pas céder aux larmes. Je me bat pour ne pas céder à la peur. Et c'est quand la digue cède que revient la rage. Les larmes qui coulent ne sont plus de la peine. Mon regard absent brille d'un feu contenu. Mes poings se serrent, ma mâchoire se contracte. Je retiens avec peine un cri de rage qui veux passer la barrière de mes lèvres.

Je me laisse tomber sur le sol dans un bruit sourd, mon esprit ruminant sa colère. Ceux qui m'ont mis dans cet état ne seront pas pardonnés facilement. Le pire étant que leur comportement n'est pas si illogique. Je sais qu'une fois calmée, je verrais qu'ils ont raison. Et ça m'enrage. Tout m'enrage.

Ma famille. Famille qui m'a toujours acceptée. Famille de cœur et pas de sang. Famille qui vient de l'abandonner. Enfin c'est ce que je ressens. Abandon temporaire. Abandon peut-être nécessaire. Mais abandon.

Les sorciers. Ne sont ils pas sensés être supérieurs aux moldus ? En tout cas, ils le prétendent. Et préparent un génocide. Ha, la bonne blague. Eux qui méprisent les sans-magie imitent les pires d'entre eux. Au final, l'humanité voudra toujours tuer les différents. Différents par la couleur, par le sexe, par les préférences, pas les capacités... Tout cela n'aura jamais de fin. Vivement la mort. Vivement la vie.

Et les moldus... Personne n'a plus d'espoir pour eux. Plus d'espoir pour nous non plus. L'espoir est mort. L'humanité fera la guerre jusqu'à sa mort.

C'est un peu plus calme que je me lève doucement. La colère est toujours là, barrière protectrice contre les larmes. Mais le feu est parti, la rage est latente, en attente d'un autre incident. Pourvu que personne ne vienne la raviver.

Les mains dans le poches, je m'approche des bouts de métal exposés dans la salle. Rien de tel qu'un trophée pour prendre la poussière inutilement. Qui rêve d'une plaque à son nom ? Pas moi en tout cas.
Je rêve de la fierté de ma famille. Je rêve de l’excitation de mes amis. Je rêve de loyauté, de chaleur humaine. Pas d'une coupe en métal qu'on te refourgue comme on donnerais une friandise à un animal. Bravo ! Bon chien !

Alors que je tourne la tête, une expression neutre sur le visage, j'aperçois une autre personne. Les émotions s’enchaînent. Honte, aversion, intérêt.
Celle qui semble être une Serdaigle fait tomber quelque chose. Un dessin. Mon regard surprit oscille entre la fille et sa feuille. Après une seconde d'hésitation, ma main se tend vers la feuille.

Can I paint it on your cheeks ? Red, with my fists.
Yelled my reflection back. The world is turning black.

08 juil. 2020, 16:06
 RPG +  Mine d'Or  PV 
Le parchemin que j’ai souillé me regarde de ses yeux inexistants. Il me nargue. Il est libre, et moi non.
Mais quelqu’un s’approche de sa liberté et tend la main vers elle. Liberté bientôt volée.
Tu avais raison de me narguer, Parchemin. Ombre en robe. Libre ? Personne n’est jamais libre. Et à ce jour, on pourrait tous s'appeler Personne.

L’autre Personne me regarde puis s’empare de ce qui était censé être mon oeuvre.
C’est effrayant, je ne l’avais pas entendue. Brune, même taille que moi, blason Jaune, l’air contrarié. L’ai-je dérangée ?
C’est elle qui m’a dérangée. Qu’elle ne vienne pas se mettre en travers de mon chemin.

Ses doigts se referment sur le bout de papier sali et ce dernier entame un vol gratuit jusqu’au niveau de la poitrine de sa nouvelle détentrice.


“C’est quoi ?” Un dessin.
“C’est joli.” Pour moi, oui.
“C’est toi qui l’a fait ?” Oui.
“Pourquoi est-il chiffonné ?” Pourquoi pas.

Dans mon esprit, j’entame une épopée de réponses à des questions que l’Autre se pose sans doute.
Je ne bouge pas, restant face à elle, elle face à moi. Je l’observe, essayant de déceler la moindre de ses réactions. Mais elle ne paraît pas bouger non plus. De quoi a-t-on l’air ? *petites fouines apeurées devant un Autre curieux*
Sans doute, oui.

Je ne sais pas si elle tentera de s’approcher de moi. Elle s’approche, je recule. C’est aussi simple que ça.
Mon espace. Ma bulle. J’accepte rarement les gens à l’intérieur.
*asociale*
Je sais
*sois sociale*
J’essaie
*c’est faux*
Oui

Qu’attend-elle ? Un signe ? Que je lui dise quelque chose ? Peut-être a-t-elle besoin de mon aval pour parler ? Que cherche-t-elle ? Peut-être qu’elle est aussi sociable que moi.
J’aimerai partir. Je ne peux pas partir, j’aimerais récupérer mon dessin. Quoique. Il n’est pas si réussi.

« Au départ j’voulais dessiner le trophée, là. Et puis finalement mes mains ont pris l’dessus. Je sais pas vraiment ce que c’est. Une sorte… »

*d’Ombre en robe*
Pourquoi est-ce que je ressens le besoin de dire tout ceci ? Je suis tiraillée entre l’envie de déguerpir et de rejoindre ma tendre et aimée Solitude, et celle de lui reprendre mon dessin des mains. Je ne sais même pas pourquoi je le veux, ce papier. Il était déjà chiffonné, il finira dans le tiroir de ma chambre. Celui où croule les parchemins salis et chiffonnés, tout comme celui-ci.

Finalement, je crois que j’ai choisi.
Qu’elle le garde.
Qu’elle l’expose sur son mur.
Qu’elle le brule.
Qu’elle clame haut et fort qu’elle en est la dessinatrice.
Peu m’importe. J’veux juste partir. J’aime pas son Aura.

« Tu sais, tu peux le garder si tu veux. J’te le donne. »

Ma voix est sans aucune faille, comme à son habitude. Calme et sereine, sans aucune tonalité.
Vide.
Mais mon corps entier recule.
Vite.

couleur : #0A7878

Je n'suis qu'une Ombre. Mais les étoiles peuvent pas briller sans ténèbres.

29 juil. 2020, 14:56
 RPG +  Mine d'Or  PV 
La curiosité m'empêche d'hésiter.
Émotion étrange que celle-ci. Je viens de ramasser le dessin de quelqu'un.
Quelqu'un qui me fixe. Que je fixe. Sans un mot.

La scène est étrange. Mais je ne fais rien. La curiosité m'a fait tendre la main et la peur me fait m'immobiliser.
Peur de quoi ? Peur de dire quelque chose de mal. Peur d'entendre quelque chose de mal. Peur que la colère me quitte et que les larmes prennent le dessus.

Le silence me soulage. Le silence me dérange. Une partie de moi veut le briser pour paraître normale. Je sais que ne pas parler révèle mon état.

Je veux parler. Je ne veux pas parler. Je ne sais que dire. Salut ? Ça va ? Tu fais quoi ici ? Mais je ne veux pas savoir. Je me fiche complètement de parler à cette fille. Je veux juste souffrir en silence. Laisse moi !

La boule chiffonnée dans ma main m’appelle. Forte envie de découvrir la tâche d'encre qui la recouvre. Pourtant je ne fais rien.

L'autre parle. Je n'ai pas envie de répondre. Mais je le fait quand même, alors qu'elle ne finit pas sa phrase.

- Ouais. Je... j'comprend.

Aucun mensonge dans mes paroles. Je comprend ce que c'est. Dessiner sans but ou sous le coup de trop d'émotions, c'est ce qui donne les plus grand chef d’œuvres. Ceux qui évoquent quelque chose de différent chez chaque personne.

L’ombre noire est ma colère. Elle est ma peur. Elle est quelque chose de douloureux qui attend pour frapper. Qui se cache dans l’ombre. Le dessin me rend mal à l’aise. Il me met face à mes peurs. Pourtant ce n'est qu'une perception. Qu'une tache noire.

La fille me propose de le garder. Mon regard se pose sur elle. Qui voudrait donner son œuvre ?
Peut être l’ombre lui fait-elle autant peur qu’à moi.

- Je préférerais pas.

Ma voix est sèche et froide. Je refuse de le prendre. L'ombre est froide et sans âme. L'ombre lui appartient. Elle n'est pas la pour moi, elle n'est pas mienne. C'est son oeuvre, son ombre. Pas la mienne.

Je prie qu’elle s’en aille. Je veux rester seule. J'espère lui faire peur. Pitié, va t’en

Un regard qui se perd dans ses yeux me pousse à parler.

- Je dessine aussi.

Je me moque de moi même. Pourquoi dire ça ? Pourquoi parler ? Je n'ai même pas envie de discuter avec elle. Ni avec personne d'autre.

J’hésite un moment à tourner les talons et à sortir de la pièce. Quelque chose me retient. Peut être le fait que la colère n’a pas repris le dessus.

Parler à l’autre me pousse à penser à autre chose. Même si ça ne règle rien. Ça me donne un répit que je ne peux pas refuser.

Can I paint it on your cheeks ? Red, with my fists.
Yelled my reflection back. The world is turning black.

21 août 2020, 14:05
 RPG +  Mine d'Or  PV 
Tourne-toi vers le Soleil et l’Ombre sera derrière toi.

L’échange est étrange.
Échange de deux entités qui n’ont pas envie d’échanger mais qui en ressentent l’obligation, sans savoir pourquoi.
Nous ne voulons pas discuter, et pourtant.
Voix faibles, hésitantes, froides.
On parle à reculons.
Sans savoir pourquoi. *le Silence, aime le*
J’aimerais beaucoup qu’il revienne, qu’il règne à nouveau.

Restant en retrait, je laisse parler l’Autre qui n’a pas envie de parler. *un miroir vous sépare* toujours.

Elle ne souhaite pas le garder. Soulagement, humiliation, indifférence ? Sans doute les trois à la fois. Elle ne veut pas de mon dessin. Elle ne veut pas de mon Ombre. C’est compréhensible. Gardons nos Ombres, ne les partageons pas.
Cela dit, je ne suis pas certaine de vouloir la garder, moi non plus. Cette tâche noire. Qui tombe à nouveau au sol. Je ne la quitte pas des yeux. Elle non plus.

Alors que je pensais qu’elle allait partir, alors que je pensais que j’allais fuir, elle redémarre. Je lui rends son regard, mêlé de surprise et de curiosité.
*tu es tombée sur une Semblable* toujours.
*le miroir est réel* toujours.

Je n’ai aucune envie de parler. Aucune envie de discuter avec une personne qui ne nourrit pas non plus cette envie. Et pourtant, je reste. Elle aussi.
Quelque chose nous retient, ici, dans cette salle obscure. Sans savoir quoi.

« Ah ! »

Onomatopée pouvant facilement exprimer la surprise. Chez moi, avec mon ton, elle ne représente qu’une façade. Un masque. Un oubli.

Que dire ?
*tu dessines quoi ?*
je m’en fou
*toi aussi, tu dessines des Ombres ?*
sa réponse m’envahit déjà
*depuis quand ?*
je m’en fou
*c’est cool !*
non, ça ne l’est pas

Me voilà perdue en train de chercher quoi répondre.
Je veux simplement m’en aller. Partir rejoindre le Silence.

« Dessiner, faire de la Musique, ça m’a toujours paru plus simple que parler. J’aime pas ça. Alors… »

Je finis avec un signe vague de la main signifiant
“alors voilà, c’est comme ça, je me cherche des excuses alors que c’est pas la peine”.

Mon regard se tourne tout autour de moi, valsant entre les différents trophées. Prix. Reconnaissance.
Je soupire.
Tant de futilité est invraisemblable.
Et c’est pourtant ce qui fait la beauté de cette pièce.

« C’est débile, cet endroit. Y’a trop d’personne. Ça m’angoisse. »

Et pourtant, personne ne peut s’en rendre compte. Ma voix ne laisse passer aucune émotion. Me croire sur parole est la seule preuve qui puisse exister.

Reposant mes iris dans les siennes, je m’avance lentement. M'enfonçant de plus en plus dans l’effroi et le mal-être.
Je pointe du doigt la boule tâchée d’encre. Elle est à moi, je ne la veux pas. Mais je ne la laisserais pas ici. Elle est à moi et à personne d’autre.
Je la saisis et la plonge dans l’une de mes poches sans plus la regarder.

« Tu fais bien de pas la vouloir, cette Ombre. Elle sent la mort. Elle brûlera en Enfer. »

Véridique. Elle finira sa vie dans les flammes de la salle commune.
Je recule, jusqu’à atteindre la sortie de la pièce.
Si rien ne me retient, il est temps de fuir.

Je n'suis qu'une Ombre. Mais les étoiles peuvent pas briller sans ténèbres.

29 août 2020, 01:47
 RPG +  Mine d'Or  PV 
Cette conversation est futile, inutile. Aucune de nous deux n'a envie de parler. Elle le sait, je le sais. Et pourtant, nous continuons ce semblant de normalité.

Semblant de rien. Qu'est-ce que la normalité ? L'art de ne pas se faire remarquer ? Le fait de cacher son soi ? Certains font tout pour être normal, certains font tout pour ne pas l'être.

Je veux être normale. Souvent. Parfois. Rarement.
Je veux être remarquée, je veux me cacher. Je veux, je veux, je veux... Vouloir ne sert à rien.

Je suis moi. Je ne peux pas le cacher. On est toujours soi, même quand on le veut pas. Il n'y a pas d’échappatoire à être soi. C'est comme ça.

Le plus difficile est de l'accepter. Accepter ses défauts, accepter ses qualités, accepter son corps. Quoique on peut changer ce dernier. Accepter son être, peut-être la tâche la plus dure de l'humain. Juste avant celle d'accepter l'autre.

Certains font de leur mieux. Certains font assez. Certains ne font pas.
Peu importe. Ça importe. Chacun vit avec soi-même. Tout le monde vit avec les autres.

Je m'accepte. J'accepte les autres. J'essaye en tout cas.
J'accepte que la Serdaigle devant moi me réponde deux lettres qui ne disent rien. J'accepte qu'elle me ressemble, parfois.

Alors, je hoche la tête légèrement. Assez pour lui faire comprendre que je comprend. Que moi aussi, parfois. Dans les moments de doute, dans les moments tristes, dans des moments, le dessin me sauve.

Mais parler m’anime. Ecouter me fait exister. J’aime parler. Parler de rien, parler de tout, parler avec cents mots, parler sans mots.

Et pourtant je ne lui répond pas. Parce qu’elle n’aura sans doute pas envie d’écouter. Parce que je n’ai pas envie de partager. Parce que.

Et elle continue. Phrases inutiles. Ces mots sont pour elle. Pas pour moi.

Oui, c’est débile. Non, il n’y a pas trop de gens. Il n’y a personne, ne le vois-tu pas ?
Trophées vides, sans aucun sens. Metal poli sans âme, sans rien. Reconnaissance éphémère, commémorée par un objet oublié.

Personne. Personne n’est là. A part deux individus que rien ne réuni, qui parlent sans parler. Il n’y a personne. Jamais personne.

Ombre. Shadow. Shado. Ah, suis-je l’ombre ?

Quelques mots s’échappent de ma bouche. Ils s’élèvent dans l’air pour diffuser ma vérité.

- C’est pas si facile.

C’est jamais si facile. Je n’en veux pas mais elle me suit. Elle est moi mais est différente. Elle est une partie de moi qui me définit, parfois.

Peut-être que je sens la mort. Tout le monde sens la mort. Tout le monde meurt.

L’enfer ? Si tu crois, peut-être. Je ne crois pas. J’irai peut-être en enfer. Tout le monde ira en enfer. Est-ce que l’humain aurait tant peur de la mort si il y avait le paradis ?

La mort est telle qu’elle est. Elle est une fin, peut-être un début. Rien n’est moins sûr. La mort est un mystère qui devrait le rester. La mort est belle.

L’autre s’écarte. S’en va. Rien ne la retient ici. Elle s’échappe d’une discussion qui n’en est pas une. Tant mieux. Tant pis.

J’observe la salle au tour de moi. Solitude. Je voulais être seule. Je suis trop seule. Ça m’étouffe.

Mes pas me mènent à la sortie. Je lance un regard à cette salle si pleine et pourtant trop vide.

C’est la fin de mon côté. Merci pour ce moment Plume.

Reducio
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Can I paint it on your cheeks ? Red, with my fists.
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