Inscription
Connexion

05 juil. 2020, 10:29
Trophêtards ?
avec @Raven Grayson


Scroutch. Scroutch. Scroutch. Mes semelles bruissaient sur le sol lisse de Poudlard. Mon expédition de repérage aux aurores ce matin dans le parc mouillé s’entendait. Scroutch. Scroutch. Scroutch. Pourvu qu’un prof ne passe pas par là. Peu de probabilité, un samedi. Scroutch, scroutch. Mes chaussures étaient pleines d’eau. Entre deux gouttes d’eau qui tombaient sur le sol, une goutte de souvenir : Père. Droit, sec, bien tenu. Et puis une autre : la petite pêche aux poissons rouges à la fête foraine. La colère noire de Père. Vingt jours passés dans ma chambre. Scroutch, scroutch, des pas pesants de souvenirs.

Je déviais ma trajectoire vers la salle des trophées avec son grand tapis rouge pour frotter discrètement mes chaussures que la dalle avait fait glisser. Ce n’était pas suffisant. Le bruit mourant de l’eau sous mes semelles avait révélé un deuxième cri : blop-blop-blop, l’eau entrée dans mes chaussures. Elle coulait contre ma peau, froide comme un souvenir. Blop-blop-blop.

[un souvenir d'enfance se télescope avec le présent]
Mes camarades crapahutaient dehors. C’était la fête à la grenouille dans la cour. Blop-blop. Je cognais doucement contre le carreau. Blop-blop. L’eau coule en lignes dans mes chaussures comme elle coulait sur mes joues dans mes souvenirs. Blop-blop. Liquide contre liquide. Liquide clair des larmes contre liquide obscur de l’encre, qui écrit : « Je dois apprendre mes leçons. » Blop-blop. Ce surnom de limaçon. Blop-blop. Peut-être que la maîtresse avait raison et que j'étais toujours aussi lent à écouter le cours depuis. Le souvenir éclata dans un bruit de bulles.

Je m'assis en tailleur contre un des meubles, sur le tapis, l'essuyant en même temps que mes pieds. Enfin un tapis certain. Pas comme ces pseudo-tapis de divination où je ne voyais rien. Un tapis du passé, ferme. Un tapis tranquille dans la salle silencieuse.

Jacob, Jafini, MMG, Allez les Griffes ! (5ème année RP)

(présence fantôme)

06 juil. 2020, 21:24
Trophêtards ?
Ce samedi matin, dieu sait pourquoi, j'avais la tête ailleurs, comme si j'avais perdu tout repère à l'horizon. Une avancée dans la nuit, sans phare majestueux pour me guider: c'était peut-être à cause de la nuit agitée que j'avais passé. Impossible de fermer l'oeil, comme si quelqu'un ou quelque chose me forçait à veiller tard, pratiquement jusqu'aux aurores.
Cependant, je la connaissais très bien cette "chose", cela faisait maintenant plusieurs jours qu'elle me guettait, en ricanant dans la pénombre du crépuscule venu. J'avais beau lui supplier de s'en aller, mais son vice cruel de me torturer était ce qui était le plus délicieux avec cette infâme petite voix infernale me répétant : "Ils vont t'attraper!".

Je marchais lentement dans les couloirs, essayant de garder la tête haute, d'un pas sûr et assuré, comme si je savais exactement où j'étais censée aller. Mon esprit vagabondait à l'aveugle, tandis que mon corps se dirigeait vers la salle des Trophés. Mes pas raisonnaient tel un écho profond, sur lequel j'essayais de me concentrer. Ne faisant attention à rien autour de moi, je percutai alors deux élèves, sûrement d'années supérieures de Serdaigle. En me retournant, je ne pus m'empêcher de laisser s'échapper un: "Mais bon sang regardez où vous allez! Vous êtes sur mon chemin là!". Sans même comprendre pourquoi, je me surpris en train de leur lancer un regard noir, sans aucune raison apparente, hormis un petit accrochage de rien du tout.

"Voilà à quoi je ressemble donc quand je ne dors pas?! On dirait une vieille cruche aigrie ma parole!"
, pensais-je, ce qui me fit sourire.

En arrivant dans la salle des Trophés, je fis attention de ne pas croiser Peeves car la dernière fois que nous nous sommes rencontrés, ce fut un fiasco total: une avalanche de boue suivit d'un jet d'eau monumental sur tout mon corps. Je l'aime bien pourtant, et je pensais qu'il m'épargnerait de ses farces, vu qu'il rit toujours aux miennes. C'était une erreur de jugement de ma part, et je m'étais jurée qu'il ait un retour de manivelle digne de ce nom.

Je reconnus Jacob dans la salle, ce garçon de Gryffondor aux cheveux bruns toujours en bataille. J'aimais bien ce "type", il était gentil et LE point positif, c'était qu'il jouait au Quiddicht, ce qui était très plaisant, surtout pour les conversations. Je m'avance, et lui fit signe : "Hey Jacob! Ça va, tu fais quoi assis ici tout seul?"

@Jacob Tramontane Désolée du retard ;)
Dernière modification par Raven Grayson le 09 juil. 2020, 18:28, modifié 1 fois.

Raven.G: un détail dans l'éternité
NE PAS MENTIONNER LES ANNÉES RP.

09 juil. 2020, 12:01
Trophêtards ?
A mon grand étonnement, j'entendis une voix : « Hey Jacob ! Ca va ? Tu fais quoi assis ici tout seul ? » puis entrevis une silhouette à l'entrée, à l’autre bout de la salle des trophées. La voix n'était pas seule, c'était plus rassurant, on m'avait raconté en cours de divination une de ces histoires à dormir debout de lampe magique qui parlait, il ne manquait plus qu'un tapis parlât à son tour. M'enfin. Je restai assez sceptique face à cette voix venue de loin.

Je me reconcentrai pour essuyer au mieux mes semelles, le temps que la silhouette s’approche. Le tapis accrochait un peu mes pieds qui s’y frottaient, les fils courts absorbaient les gouttes arrondies. Je reposai le dos de ma main sur la surface légèrement rêche du tapis qui picotait bien plus que le tapis de mousse du parc.

D’habitude, les tapis rouges étaient réservés aux starlettes du monde sorcier, celles dont les têtes s’agitaient sur les photographies de la Gazette. Être assis sur le tapis n’était pas le meilleur moyen de se pavaner. J’avais d’autres souliers à fouetter qu’être perché des escarpins élevés. Tandis qu’assis je tapotai mes pieds contre le tapis, les idées frappaient le coin de ma tête.

Je repliai mes jambes et mes paupières, les yeux attirés vers la vitrine en face de moi. Un mince reflet y montrait une vitrine avec un garçon dont le dos était appuyé contre, la joue creusée par une fossette. Un garçon pâle projeté sur l’écran transparent en face de moi que je reconnus sans difficulté sous les rayons du soleil du matin qui faisaient paraître ce reflet. J’étendis mes poignets sous les maigres rayons, mendiant demandant l’aumône d’un rayon de soleil.

Assis, je me sentais chez moi entre le rouge du tapis et l’or des coupes, dans ce majestueux matin gryffondorien. Le dos tourné à la plus grande des vitrines et à la divination - le pauvre mage que j’aurais fait, avec mon bandeau pour tout turban et mon tapis rêche pour tout tapis volant - je souriai à la nouvelle venue à présent. Une rousse Rouge.

Je tournai mon regard vers elle pour lui répondre : « Je regarde. Et toi, tu écoutes. Je crois bien que nous formons la paire ! » souriai-je. Je plissai un peu plus les yeux : « Et toi, tu t’appelles ? ». Il y avait quelque chose de pétillant dans son regard et son sourire qui accrochait tout de suite mon attention, quelque chose d’interrogateur aussi. Je lui tendis la main : « Enchanté ! » avant de repenser au tapis. *Ce rêve bleu…* : les paroles d’un dessin animé sorcier avec un devin me revinrent. Mais j’aimais ce rêve rouge, ambitieux, franc, que l’allure de la nouvelle venue avait l’air d’incarner.

Jacob, Jafini, MMG, Allez les Griffes ! (5ème année RP)

(présence fantôme)

09 juil. 2020, 14:51
Trophêtards ?
Il s'écoula quelques minutes avant que mon confrère de Gryffondor ne me réponde. A vrai dire, il ne détourna pas vraiment la tête à mes paroles, ce que je trouvais plutôt surprenant. Mon sourcil droit forma alors un arc s'élevant sur mon front tandis que le gauche s'abaissait, et un petit sourire fendit mon visage: "Étonnant", pensais-je. Il semblait se concentrer sur quelque chose, mais quoi? Il avait réussit à titiller ma curiosité.

C'est donc tout naturellement que je m'approchai tout doucement et d'un pas léger vers le jeune garçon, tout en l'observant. Je faisais en sorte de ne pas le déranger dans ses pensées. Il semblait frotter ses semelles sur le somptueux tapis rouge, et son regard portait sur la vitrine située en face de lui. Se regardait-il dans celle-ci? Avais-je affaire à une sorte de Narcisse qui se noie dans son reflet?
J'étais alors adossée contre le mur, à quelques centimètres de Jacob. Mes yeux étaient toujours rivés sur lui, c'était comme si mon attention était attirée par le gryffon et qu'il était difficile d'en détacher mon regard. "Intrigant", était le mot qui me venait à l'esprit, car j'attendais avec impatience une réponse. M'avait-il remarqué ou étais-je simplement invisible? J'aurais peut-être dû ne rien dire, ou alors, il est encore temps de partir d'ici, et de trouver refuge dans le parc.

Cependant, sans même que je n'ai eu le temps de faire quoi que ce soit, Jacob parla enfin tout en adressant un sourire communicatif, ce qui fit ressortir ses fossettes. Il me tendit alors la main.
"Déjà nous formons une paire? C'est très flatteur et c'est un honneur pour moi. Je suis Raven, enchantée et ravie de pouvoir enfin te parler!", déclarai-je en laissant échapper un petit rire et en lui serrant la main avec délicatesse. Je me laissais glisser le long du mur, jusqu'à ce que je m’asseye par terre à côté de mon camarade. J'étendais les parties de mes jambes nues non couvertes par ma jupe, qui se laissaient doucement picoter par le tapis.

"Alors, tu te réfugies souvent dans la salle des Trophées pour rêver de gloire? Tu regardes depuis tout à l'heure la vitrine, comme si tu étais absorbé. Je t'avouerai que je suis plutôt intriguée par ce qui se cache derrière ce fameux gryffon dont tout le monde parle" , dis-je avec un air espiègle.

Raven.G: un détail dans l'éternité
NE PAS MENTIONNER LES ANNÉES RP.

10 juil. 2020, 20:39
Trophêtards ?
Elle répondit, de sa voix aux intentions impénétrables : « Déjà nous formons une paire? C'est très flatteur et c'est un honneur pour moi. Je suis Raven, enchantée et ravie de pouvoir enfin te parler! » *Flatteur, flatteur…* répétai-je dans mes pensées. *N’était-ce pas ce qu’elle disait qui était flatteur ?* Heureusement que mon teint blême ne se colorait pas aisément, j’aurais très bien pu piquer un fard Gryffondor avec de tels mots...

Mon regard fixa à nouveau un court moment le reflet minuscule du garçon à la fossette d'en face. A peine plus grand que ce reflet, le petit garçon de 11 ans aurait écarquillé de grands yeux ronds comme un chat et babillé en s’emmêlant dans ses pensées s'il avait entendu cela. Le garçon plus âgé que j’étais, lui, finissait d’essuyer ses souliers et ses idées dans la petite lumière du matin.

Raven continua avec la même assurance : « Alors, tu te réfugies souvent dans la salle des Trophées pour rêver de gloire? Tu regardes depuis tout à l'heure la vitrine, comme si tu étais absorbé. ». Pour absorbé, j'étais absorbé par ce drôle d'effet de voir un petit garçon qu'on avait été et qu'on n'était plus - plus tout à fait.

« Je t'avouerai que je suis plutôt intriguée par ce qui se cache derrière ce fameux gryffon dont tout le monde parle ». Mon sourire s’écarquilla à son tour en un rire : « Whoosh, rien que ça ! . C’était donc cela l’apparence que j'avais : "un fameux gryffon" ? Mes idées oscillaient autant que mes éclats de rire : était-ce sérieux ? Je tournai légèrement ma tête pour voir qui était le « fameux gryffon dont tout le monde parle » et aurais sûrement tourné tout mon corps si je n’avais pas eu le dos collé contre la vitrine.

Selon toute apparence, il s'agissait bien de moi. Être l'aîné de la chorale, être entré dans l'équipe de quidditch, mélanger les deux ingrédients et touiller le tout et hop ! me voilà connu comme le lion blanc ! Mais elle avait moins de connu que d'inconnu, la situation qui m’effleurait, insaisissable comme ce vent d'été chaud du Sud français visité lors de ce voyage scolaire, la tramontane.

Je repris mon souffle. « Ça me fait très bizarre d'être appelé Jacob, d'habitude on joue plutôt à me donner des surnoms : des Jay, des Jack, des Jaboc - même Ranya s'y est mis avec Cob... même si ce n'est pas mon préféré. Je suis sur le tapis plutôt que sur un piédestal. » ajoutai-je avec un clin d'oeil. C’est vrai, j’apprenais cette distance avec les autres au quidditch avec cette habitude qu'il fallait prendre de nommer les joueurs de son équipe par leurs prénoms et ceux de l’équipe adverse par leur nom, une sombre histoire de "distanciation tactique".

J'avais changé, assurément. Ma voix et mes gestes s'étaient affermis, pour chanter et saisir des balles mais aussi plus généralement, mais je n'avais ni la grande taille d’un Table, ni les yeux d'ambre remarquables d'une Chronos ou d'un Sifferlen. Mes cheveux tout aussi bruns que mes yeux ne se distinguaient pas dans la foule comme ceux, clairs, d'une Starks, d'une Sangblanc et d'une Peers. Je restais résolument un garçon tout-le-monde accessible, assis sur le même tapis que tous les autres.

Je revins aux mots de Raven après ces quelques maigres instants de réflexion : ce qui se cachait en moi. Je mis mes deux mains sur mon visage pour le dissimuler et les retirais ensuite comme pour m'aider à le découvrir ; mais au lieu du "Coucou hibou" sonore des premières années, je répondis avec ce petit air de malice énigmatique qui ne quittait que peu mon regard et ma voix : « Un drôle de lion, un peu gaffeur, jamais ennuyé et plein d'idées... et toi, que caches-tu derrière ce prénom sombre ? ».

Redirigeant mon regard curieux alentour, je confirmais le propos : « C’est sûr que les coupes brillent ! J’espère que Gryffondor en soulèvera une prochaine ! Une pointe de rouge pimenterait un peu tout ce jaune et ce bleu ! » Cette fois, j'avais appris à éviter les références moldues. Avec Arthur, j'aurais écrit que tout cela était bien "minion" comme ces créatures jaunes et bleues d'un dessin animé moldu aussi rigolotes qu'exaspérantes. Mais ce qui était "minion" était petit et la période passerait pour laisser Gryffondor remporter une coupe couleur rouge ambition, tôt ou tard, je l'espérais aussi ardemment que le nom de l'équipe dont je faisais partie.

Je pense que je changerai le titre du RP à la fin vu le tour imprévu -mais non moins intéressant- que le RP prend ;)

Jacob, Jafini, MMG, Allez les Griffes ! (5ème année RP)

(présence fantôme)

11 juil. 2020, 00:36
Trophêtards ?
J'étais toujours assise, mon dos et ma tête contre le mur, légèrement tournée vers mon interlocuteur, qui semblait penser à mille et une choses à la fois. Je l'observais, l'analysais et l'écoutais attentivement, telle une élève assidue, dans une salle de classe, à l’affut de la moindre information donnée par son professeur. Il semblait être très cérébral. Savoir à qui on avait affaire était une des choses dont je m'assurais, pour toujours avoir une longueur d'avance, et la moindre inattention de ma part, s'avèrerait comme un échec de la communication. C'était ma manière d'avoir un pied dans la réalité, de me sentir vivante.

Ce n'était pas vraiment une surprise quand il m'annonça qu'on ne l'appelait pas souvent Jacob. C'est souvent le cas avec les amis, ennemis, ou bien même entre coéquipiers. Par exemple, le surnom "Grayson" revenait fréquemment, lui donnant un aspect presque basique. Après tout, cela ne me dérangeait pas plus que cela, vu que j'étais l'heureuse détentrice de cette appellation depuis mon plus jeune âge. Cependant, "Jacob" sonnait assez mélodieusement pour moi et semblait parfaitement correspondre à quelqu'un de la maison Gryffondor. Pourquoi? Tout simplement parce ce prénom me rappelait le jaune du sable du désert du Néguev, qui pouvait arborer selon la luminosité et les reflets du soleil une couleur dorée, qui épouse parfaitement la couleur rouge de notre chère maison des Lions. Cette étendue de sable, j'y étais allée auparavant avec mon père, un fou de voyage, qui m'a d'ailleurs contaminée chroniquement avec cette douce soif d'aventures et de découvertes, m'apprenant ainsi qu'il fallait vivre à mille à l'heure, pour se souvenir d'elle jusqu'à notre dernier jour. C'est de là que notre devise à tout les deux est née: "Un détail dans l'éternité", car c'était ce que chaque être humain, chaque action effectuée ici, étaient. De ce fait, à quoi bon réfléchir si l'on veut faire quelque chose, il faut juste tout simplement lâcher prise et foncer aussi vite que la vitesse de la lumière.

Il est sur le tapis dit-il? Je ne pus m'empêcher d'échapper un petit rire discret, tout en mettant ma main droite sur ma bouche, laissant apparaitre ma cicatrice, cette fidèle amie de longue date.
"Drôle et modeste à ce que je vois. C'est vrai qu'en ce moment même tu te trouves sur un tapis. Mais pas n'importe lequel: le tapis rouge. C'est peut être annonciateur de quelque chose de grand", déclarai-je d'un ton farceur. C'était rare de trouver quelqu'un qui ne se prenait pas pour le roi du monde car c'était parfois un vice répandu chez certains, et ce, dès leur plus jeune âge. "Sympathique, et intéressant celui-là", pensai-je.

Je commençai petit à petit à lâcher prise, reposant délicatement ma tête sur le mur, mes mains sur mes genoux recroquevillés vers mon torse. Pendant un instant, c'était comme si je pouvais juste faire évader mon esprit, être légère avec un "inconnu" pas très étranger enfin de compte. Cependant, cette sensation de plénitude s'arrêta net quand j'entendis la question de Jacob, cette fameuse question que certains m'ont déjà posé "que caches-tu?". Mon sourire disparut, et j'adoptai alors une mine stoïque, celle que je faisais d'habitude pour ne rien montrer. Je me levai alors, tout doucement, et marchai vers la vitrine, dos à mon camarade, pour qu'il ne puisse voir le vide dans mon regard. Ce que je cache? Tout simplement ce que je m'efforce d'enfouir, en moi: la colère, la peur, une certaine haine incompréhensible contre les autres, contre moi-même, la noirceur qui me rongent, et attendent le moment où déclencher ce fameux détonateur qui me fera dévier de ma trajectoire morale.

J'essayais de reprendre mes esprits, en me concentrant sur les récompenses exposées dans la vitrine, n'osant pas poser ma petite main sur cette dernière, pour ne pas y déposer mes empreintes. Je me tournai alors vers mon camarade, un sourire neutre en coin et lui répondis:
"Je suis juste Raven. Rien de plus. Tu sais, mon prénom semble sombre, mais le corbeau est un animal je dirais, double face. Je pense que ça serait probablement mon patronus. Un corbeau, c'est toute une thématique qu'il y a derrière. C'est la mort, la vie, et toute la compréhension qui va avec. C'est un oiseau complexe, je pense que ça me correspond bien en soit. La complexité. Enfin je pense quoi. Il faut être fier de son prénom, et le porter comme on porte les couleurs de notre maison.", dis-je calmement, en essayant de ne pas trop troubler le garçon en face de moi, tout en restant debout, face à lui. "Après si je t'en dis trop, il n'y aura plus de mystère. Retiens simplement que je suis très très très farceuse. Je suis parfois un vrai poison.", repris-je, en lançant un regard amusé. Ai-je bien dévié la question? Je pense, peut-être, après tout, laisser une partie inconnue à l'autre, donne un semblant de vie clandestine bien plaisante: "Le traqueur et le traquée", un jeu qui peut se révéler alléchant tant que nous, le traqué, sommes toujours dans la course.

Mon attention revenait ensuite vers les coupes que pointait Jacob et son discours, ce qui donnait une dose de légèreté à la suite de mon élocution assez "grave". C'est sure qu'une pour Gryffondor ferait du bien au moral, surtout pour la renommée de notre fabuleuse maison. Pour le moment la coupe était prise en otage par les forces bleues et jaunes, ce que je trouvais désolant. "Je compte sur vous pour remporter les matchs de Quidditch maintenant que tu es dans l'équipe! Je serais la première dans les gradins à vous encourager! Et puis pour la coupe, je suis sure qu'on la dégotera, je ne quitte pas cette école sans avoir vu nos couleurs ici! Ça serait un scandale.".
La compétition n'était pas ce qu'il manquait ici, entre les matchs, la course aux points et autres, il y en avait pour les goûts. Toutefois, que serait la vie sans challenge? On s'ennuierait vite, tout simplement.

Soudain, ces pensées compétitives m'ont donné une idée. Ces derniers temps je crevais d'ennuis, mes farces ne me suffisaient plus, et puis il faut le dire, être studieuse et concentrée n'étaient pas ce que je préférais. Je m'avançais alors vers Jacob, un sourire grandissant, atteignant presque mes oreilles et montrant toutes mes dents blanches. Mon fameux regard malicieux défiant chargé d'étincelles était de sortie. Je m'accroupis alors en face du garçon, l'observai pendant un instant, avec ce même regard, en me demandant s'il allait me suivre et s'il était bien sûr digne de la témérité de Gryffondor.

"Dis moi Jacob, es-tu un compétiteur avec un grand C?"

Raven.G: un détail dans l'éternité
NE PAS MENTIONNER LES ANNÉES RP.

24 juil. 2020, 12:49
Trophêtards ?
Raven avait elle aussi songé au tapis rouge de la gloire, ce qui élargit chez moi un sourire complice, amusé et intrigué. Mais son visage s’assombrit et elle se retourna après la question. *Oups*. Gaffeur, je l’étais résolument. Me rendre compte de mes maladresses à venir était bien mon seul don en divination, tout assis en tailleur que j’étais sur le tapis. Des boulettes, pas vraiment de boule de cristal. M’enfin.

Elle reprit : elle aimait la complexité. Certes, les mystères m’attiraient mais le corbeau croassant beaucoup moins. « Je ne me souviens pas de ce à quoi ressemblent les corbeaux en vrai, seulement de ces images mouvantes de mourants de la Gazette au-dessus desquels les corbeaux planaient. Des corps mourants plutôt que beaux, en fait. D’un noir lugubre sur le blanc du papier. » A dix mille lieux du rouge vif du tapis et de l'atmosphère dorée du matin.

Ne voulant guère m'attarder dès le matin sur la beauté de la déchéance qu'elle évoquait qui m'indisposait sans doute encore plus que la beauté du succès, je détournai le regard. La lourdeur des nuées noires de corbeaux me pesait.

Elle en revint au rouge de la fierté, qui me laissa perplexe : la fierté du prénom ? J'haussai un sourcil. Il y avait plusieurs Jacob à Gryffondor, Jacob Volts par exemple. Il faisait la fierté de la maison. Pour autant, je ne croyais pas avoir son sérieux indestructible… Après un « Hum.» sceptique, j'avançai : « On ne choisit pas son prénom, on ne choisit que la personne qu’on est. Être fier des 5 lettres qui nous sont attribuées, je ne suis pas très convaincu. La maison, c'est un peu différent, cela vient de ce que nous sommes. » J’étais terriblement fier d’être un Gryffondor et j’avais appris à apprécier ce rouge vif, rassurant comme le feu de l’âtre et les douces tapisseries de la salle commune.

Et puis au fond, il y avait une autre raison pour laquelle la fierté du nom me déplaisait. C’était celle de Père. Et dès qu’il l’employait, c’était pour exclure d’autres types de statuts de sang. La « lignée sorcière des Tramontane » et autres formulations un peu alambiquées de ce type ne trouvaient pas vraiment d'écho en moi, comme assourdi par toutes les tapisseries Gryffondor des murs de la salle commune ou le tapis rouge sur lequel je me trouvais. J’aimais Lily dont la maman était moldue, Maisie dont les deux parents l'étaient. Et alors ? Ma fierté pour les noms devait peser aussi léger que la tramontane.

C’était bien un point sur lequel les discussions pouvaient être houleuses. Max(imilian) était un garçon génial, par extension sa copine Max(ine) également. Jusqu’au jour de cette discussion houleuse avec elle. Non, les nés-moldus n’étaient pas inférieurs et ce jour-là mon ton s’était drôlement refroidi dans les couleurs chaudes de notre salle commune. Malgré le vent chaud qu'était censé être la tramontane.

Elle évoqua les matchs de quidditch. J’appréciais beaucoup mon équipe dont j’avais été un supporter de longue haleine. « Les Gryffes Ardentes sont géniales, j’en suis un supporter de longue tramontane ! » soufflai-je d'ailleurs spontanément, plein d'enthousiasme. Je m'entraînais surtout avec Maisie. Fréquentée en salle de musique, elle s’entraînait désormais à une autre musique avec moi, les « Schlang » d’une certaine balle de fer, dont nous partagions le rôle, elle en titulaire, moi en remplaçant.

« Peut-être que si le nom révèle quelque chose, ce sont plutôt les qualités potentielles de quelqu’un, ce qu’il peut devenir en y croyant, tu ne crois pas ? Arya, notre attrapeuse pour qui the golden time is coming. L’inénarrable Leo *je souris en pensant à la fois à ce mot chevaleresque et à ma capitaine*, qui a toujours la formule pour pimenter tout ce qu’elle dit, avec une épice dans son nom. Une vraie lionne, qui porte l'animal combatif jusque dans son prénom. Je préfère penser que chacun construit ce que sera son prénom plutôt que les parents. Que la fierté se crée à partir du prénom, pas qu'elle en vient. » Même si les miens n'étaient pas peu contents de me voir intégrer l'équipe apparemment, suffisamment pour m'offrir un balai neuf.

« Un grand C pour Compétiteur ? Tu dois t’attendre à une réponse en grand C pour Clairement… Mais pas tout à fait. La réponse serait plutôt qu’un grand Oui, un grand Huit. C’est vrai, pour l’aspect Construction avec un grand C de défis. » Mes yeux pétillaient de malice à cette idée. « ... mais l’aspect neutralisation des autres, c’est tout à fait nouveau avec ce poste de batteur, et pas naturel. » Je fis une courte pause. « Plutôt que la compétition, j'aime le fair-play, avec play comme amusement, pas comme victoire quelqu'en soit le prix. » Ce qui ne m'empêchait pas de croiser les doigts pour une victoire de mon équipe, du moins tant que je n'aurais pas la batte en main pour m'en empêcher.

Le tapis était bel et beau pour y faire trôner la coupe Gryffondor sur une étagère mais aussi pour y faire des grimaces alliant la couleur de la langue à celle du tapis, pour faire des blagues, pour chantonner : pomme de reinette et pomme d’api, tapis, tapis rouge… Assis sur un tapis, viser les sommets, à ce moment précis était tout sauf évident. Pour la rejoindre et allier les mots aux actions, je fis un effort pour me lever, appuyant doucement mon dos contre une vitrine. Puis une question vola vers elle : « Et toi, la compétition te correspond ? Tu aimes le quidditch ? »

[ajout suite au départ de Raven] Après avoir encore un peu discuté de quidditch et de succès, nous choisîmes de la poursuivre dans les couloirs. Le déplacement favorisait toujours chez moi la circulation des idées.


Fin du RP.

Jacob, Jafini, MMG, Allez les Griffes ! (5ème année RP)

(présence fantôme)