Inscription
Connexion

05 juil. 2020, 17:02
Menford, et les autres.  PV   w/Carmen Blackfall 
Reducio
La Gazette du Sorcier rapporte que Bathilda Menford, la première sorcière a avoir été capturée par les forces de l’ordre moldues, est retrouvée, morte, dans une ruelle isolée de la capitale. Son corps présente de multiples marques de sévisses corporelles. Le même jour, un peu partout en Grande-Bretagne, une dizaine de cadavres sorciers sont retrouvés. Tous présentent des marques de mutilations. Les cadavres sont identifiés et correspondent tous à la vague d’enlèvements débuté le 3 novembre.


|11/01/2045|


Ce matin là tu t'es levé tranquillement dans ton lit, là haut, dans la tour des Aigles. Tu as utilisé ta brosse à dent magique, tu as enfilé ta cape, comme tout les jours. Ça s'annonçait être une journée banale. Hier, tu as passé toute la journée en Cours ou en Salle d'Étude. Tu as à peine touché à ton déjeuner, et le brouhaha plus fort que d'ordinaire dans la grande salle ne t'a pas interpellé.

Tu repenses à la lettre que Flavius t'a envoyé. "Tout va bien", qu'il a dit. Tout va bien. Pourtant, tu te rappelles de ta grand grand-mère, Phyllidia, disparue aux alentours du 3 Novembre. Tu repenses à Josh pour qui tu n'as plus aucunes nouvelles. Tout va bien. Est ce pour ça que tu te retrouves clouée sur ton banc dans la grande salle ? La tartine de confiture à la myrtille que tu viens juste d'étaler vient s'écraser sur le journal devant toi. Quelques regards se tournent vers toi, mais, tout le monde ici est happé par son propre journal. Morte. Mathilda Menford est morte, retrouvée en sang. La disparue du 3 Novembre. Menford et les autres, ils disent. Les autres. Ton père est-il au courant ?

Il t'aurait envoyé un hibou, non ? Et si il le savait, pourquoi à t-il dit "Tout va bien" ?

Tes jambes frêles se lèvent d'elles-mêmes. Tes doigts gluants sentent la confiture. Phyllidia est morte. Comme Menford, et les autres. D'ailleurs, la cheffe du Conseil, Mrs.Parkinson, ordonne de se venger. Faut-il que tu te venges ? Tu ne vas pas agresser un ou une camarade né.e moldu.e, si ?

Tu déambule maintenant dans les couloirs, le journal taché de confiture est dans ta main. C'est impossible. Grand-mère est simplement partie. Bien sûr que non. Les Moldus ne l'ont pas... Ta respiration se saccade tandis que tu pénètres dans la salle des Trophées. Tu ne sais pas pourquoi, mais tes pieds t'ont guidé ici. Les larmes défilent sur tes joues tandis que tu m'effondre devant une vitrine contenant les coupes amassées par la maison Gryffondor.

@Carmen Blackfall
Dernière modification par Olivia Warren le 27 juil. 2020, 22:36, modifié 4 fois.

13 juil. 2020, 17:34
Menford, et les autres.  PV   w/Carmen Blackfall 
Je n'ai pas fermé l’œil de la nuit, me tournant et retournant dans mon lit en quête d'une position confortable. Changeant sans cesse de côté d'oreiller, puis de face et finalement d'oreiller. Ce environ toutes les cinq minutes dans le but de rafraîchir ma tête bouillonnante de pensées en tout genre. Vide, tristesse, colère et finalement haine. En boucle. J'ai revu rayonner les contours de ses cheveux auréolés, rien qu'à l'image de ce mot. Ceux de Téah, pas de Giulia.

Cette dernière n'était rien comparé à la première. Qui est. Qui sera encore longtemps. Je me le promets depuis hier matin. Elle sera. Aussi longtemps que je serai là. Au moins. Ne plus jamais l'abandonner. Un peu se battre pour elle. Qui a toujours avancé dans la vie à coup de griffes et de dents, de poings et de sang. Et pas par choix. Je monte ces maudits escaliers d'un air rageur. C'est ma manière à moi d'exprimer la tristesse. Non pas par la colère. Par la haine. Mauvaise habitude.

Je n'ai cependant pas le temps de penser aux usages. Je dois agir. Passer par la volière, voir si j'ai reçu des directives, des informations sur ce qui va se passer maintenant que ma tante est morte. Aussi si Téah m'a répondu, ne sait-on jamais. Mes yeux se mouillent à la pensée des pauvres mots que j'ai rédigé à son intention.
«Je suis désolée». Même pas un plan de secours pour échapper à l'épave qu'est devenu son père. Pas non plus l'assurance que nous l'aiderons à prendre en charge Roméo. Ou un petit mot affectueux. Alors que je l'aime. Nouvelle promesse, lui écrire une nouvelle lettre au plus vite. Pauvre hibou qui va devoir faire le trajet jusqu'en Russie pour un trio de mots. Il faut absolument qu'elle reçoive mes deux lettres en même temps. Ainsi peut-être me pardonnera-t-elle pour la première. Oh non, elle me dira qu'il n'y a rien à pardonner. Alors que c'est faux. Comme nous sommes différente. Cela doit faire partie des choses qui me font l'aimer.

J'arrive à la Salle des Trophées. Là où une tâche bien plus importante qu'aller vérifier mes hiboux m'attend. La plupart des élèves sont agglutinés dans la Grande Salle pour petit-déjeuner. Mais cette pièce n'est pas vide pour autant. Une Fille est quasiment allongée devant la vitrine des récompenses. Ses yeux ont l'air ailleurs alors que son esprit semble enclencher milles rouages qui ne demanderaient qu'à s'arrêter. Il ne m'en faut pas plus pour faire le rapprochement avec Téah. Qui doit probablement être dans le même état à cette heure-ci, intérieurement du moins. Je lâche mon sac de cuire violet et me précipite vers la Fille. Ne sachant que faire, je m'assieds simplement à côté d'elle sans un mot, yeux fixé sur le verre. Que je ne vois pas. Alors que le temps passe, je finis par m'y risquer.

- Je t'ai déjà vue. Tu as toujours l'air déterminée. Enfin, ce n'est qu'une impression, je bafouille sans être sûre de savoir où je veux en venir. Mais j'ai le sentiment que tu n'as jamais été plus forte qu'aujourd'hui, je finis enfin.

Je tente de relever son menton. Enfui dans sa robe trempée de larmes salées. Je veux qu'elle voit que ce ne sont pas que des paroles de réconfort que je prononcerait par commodité. Que je suis là. Que mon esprit encombre la pièce et tente d'atteindre le sien.

Qui n'a plus d'espoir n'aura plus de regret.
Quand il est sans remède un chagrin est fini.

27 juil. 2020, 22:25
Menford, et les autres.  PV   w/Carmen Blackfall 
@Carmen Blackfall je suis désolée pour le retard dans ma réponse :sweatingbullets:

Tu t'es littéralement effondrée. Tombée devant cette vitrine, tu es presque en boule. Tes larmes abondent et viennent couleur sur ta cape grise, qui devient noire par endroit. Tu te crois seule, mais ça ne dure que quelques minutes pendant lesquelles tu laisses échapper ton chagrin.

Tu as longtemps redouté cet événement. Pendant de longues périodes, tu faisais des insomnies en pensant ce que serait la vie sans un membre proche de ta famille. Tu te rappelles toutes ces soirées passées sur ces genoux où elle te racontait les légendes du monde magique, mais aussi celles de la vie en général.
Le feu se consume dans l'âtre de la cheminée. Les lourds rideaux sont tirés devant les grandes fenêtres du manoir de la famille Warren. L'Hiver fait rage en dehors, tu l'entends au vent qui souffle contre les vitres et les vieilles pierres. Pressée contre la poitrine de ta grand mère Phyllidia, celle ci caresse ton crâne tout doucement en parlant d'une voix douce.

- Tu sais, Olivia, un jour je mourrai

Ton regard se précipite dans le sien. Elle a le chic pour dire ce genre de choses. Tu as à peine 6 ans, mais tu comprends déjà la sens de ces paroles. Elle sourit faiblement.

- Tu seras très grande. Très très grande.

Tu te sers plus fort contre elle, et tu n'oses rien dire. Tu attrapes sa main déjà quelque peu ridée,. Tu as peur, et ça se sent.

- Ne t'inquiète pas. Je n'aurai pas mal. Je serai très vieille, tu seras près de moi. Elle marque une pause Ce jour là tu me prendras la main et je te dirai... tu n'as jamais été plus forte qu'aujourd'hui, ma chérie.
Tu souris alors faiblement en relevant la tête puis en te redressant en essayant de sécher tes larmes. Une fille est plantée là. Elle dépose un sac de couleur violette avant de s'asseoir juste là. Elle commence à parler, mais ses mots s'éventent dans la pièce jusqu'à sa dernière phrase.

- [...] j'ai le sentiment que tu n'as jamais été plus forte qu'aujourd'hui.

Tu attrapes soudainement la main de la jeune fille, en essuyant une larme qui coule sur ta joue, mais la retire après plusieurs secondes. C'est gênant, non ? Tu ne sais pas quoi dire. Le journal tâché de tes larmes et de confiture est étale au sol, affichant en gros les dernières nouvelles, sur Menford, et les autres. Tu ne sais pas si la jeune fille est dans la même état que toi. Épaule contre épaule, tu tournes la tête pour l'observer. Tu l'as déjà vu, tu crois. Mais dans l'état dans lequel tu es, tu as du mal à la remettre. Tu frottes ta joue et tu te décides à répondre.

- Toi aussi ? Tu fixes le journal au sol. Toi aussi ils t'ont pris quelqu'un ?

Là, sous ta peau, dans ton cœur, tu sens naitre un second sentiment mêlé à la tristesse. Ils te l'on pris. Ils les ont pris, Elle, Menford, et les autres. Les Moldus l'ont pris, et on t'incite à les respecter ? Mais ils ne sont pas tous comme ça... Tu soupires en refermant ton poing sur le journal en le chiffonnant.

21 août 2020, 21:14
Menford, et les autres.  PV   w/Carmen Blackfall 
Mes paroles ont l'air d'agir comme un un électrochoc sur la Fille. Non. Sur .. *Olivia*. Elle sort de sa torpeur. D'abord surprise, ensuite mélancolique comme ce petit rictus au coin de ses lèvres malheureux peut l'indiquer. Je la détaille. D'abord ses yeux, que ses mèches blondes ne pourront jamais entièrement cacher tant ils sont évidents, même si elle le voulait. Ils accrochent le regard. Ronds, vairons, proéminents, perceptibles. J'ai pu remarquer qu'ils manifestent toujours une certaine méfiance, sorte de fébrilité analytique. Son regard se ballade partout, et semble juger avec un mélange de scepticisme et de curiosité tout ce qui l'entoure. Comme si elle voulait savoir, comprendre, mais que lorsqu'elle y parvenait, elle aurait préféré y échouer. Drôle d'oiseau.
Les autres connaissaient-ils autant de détails à son égard ?
Ou l'avais-je inconsciemment plus observée que je ne l'avais imaginé?


Sauf que cette fois, lorsque c'est sur moi qu'il se pose, son regard semble trouver ce qu'il cherchait, et pas ce qu'il aspirait à éviter. Il paraît vouloir se raccrocher au mien, y puiser la force nécessaire, s'y reposer. Comme sa main, qu'elle agrippe comme une bouée de sauvetage glissante. Sauf que je ne suis pas une fondation sûre. Que je manque d'exploser à chaque instant moi aussi, en milles morceaux de verres tranchants qui pourraient l'aveugler de leur lame. Mais je ne peux me résoudre à la repousser. Et peut-être est-ce justement ce côté défectueux, épuisé, impuissant qui l'a rassurée chez moi, sans forcément qu'elle le sache. Peut-être s'est-elle rendue compte qu'elle n'était pas la seule machine hors-service. La seule fleur fanée. Le seul vase vidé. Je presse sa paume, et elle semble glisser entre mes doigts. S'enfuir pour se cacher sous les pans de sa robe. Qu'ils tâchent tant ils sont gluants de .. *confiture* ?

Je suis les traînées violettes qu'ils ont répandu sur le sol fondé de pierres froides et grisâtres. Cet endroit n'est pas vraiment joyeux. Si elle s'est réfugié, c'est qu'elle ne veut pas faire semblant d'aller bien. Pas maintenant. La myrtille égaye un peu la Salle vide et humide, cependant. Et puis *ça sent bon* .. ça sent Téah. Désormais, je sais que je les associerai toujours l'une à l'autre. Téah à Olivia. Olivia à Téah.
Il y a autre chose qui m'y fait penser, d'ailleurs. Quelque chose qu'elles ont probablement en commun. Qui les lient. Mais j'ai du mal à mettre le doigt dessus. A moins qu'il ne s'agisse que de cette fichue intuition défectueuse. Oui, ça doit être ça, je tique.
Ses sanglots ponctuent mon souffle régulier, me calment à leur manière, même s'ils devraient m'effrayer. M'inquiéter. Me gêner. Je me sens bien, avec une Autre à coeur ouvert. Elle même.
Ça me fait du bien, et je profite de ce silence, jouant avec les pans de sa robe.

Tachetée, salie, elle reflète son état. L'endroit le plus souillé l'embrasse. La Gazette.
Une bile acide me monte à la gorge, et cette dernière ne tarde pas à se nouer.
Elles ont perdu un Etre cher. Téah, Olivia. Olivia, Téah.
Une bouffée d'impuissance et de rage me submerge.
Pourquoi Elles, et pas moi ?
Après tout, ce sont elles les gentilles de l'histoire.
La cousine protectrice. La blondinette insouciante.
Pas la sombre gamine brune, le Corbeau de la Pénombre.
Toi aussi ? Toi aussi ils t'ont pris quelqu'un ?

Oui, d'une certaine manière. Ils m'ont pris une part de Téah.
Ce qui faisait son monde. Sa mère. La tranquillité. Le refuge.
Ce qui complétait le mien. Et ils t'ont pris ton insouciance, à toi.
Et ça me fait mal. Je ferais tout pour te la rendre Olivia.


- Non, je marmonne, honteuse de le lui avoir fait penser. Je ne peux comparer sa douleur à la mienne, alors mieux vaut que je ne mentionne pas ma tante.

Je baisse la tête encore une fois et un nouveau silence s’abat sur nous.
Pesant, cette fois. Désagréable. Douloureux.

- Tu penses à quoi ? je me risque à lui demander, doucement. Je pourrai peut-être l'aider si je sais ce qu'elle a dans la tête, si je parviens à cerner comment fonctionnent les rouages de son cerveau, je pourrais peut-être le rafistoler un peu. *Faudrait déjà qu'je répare le mien* je pense avec honte.

(Petit retard, mais j'en avais informé la Plume via le topic des Absences. ^^)

Qui n'a plus d'espoir n'aura plus de regret.
Quand il est sans remède un chagrin est fini.