Ivy venait de terminer sa salade (enfin) et elle était maintenant en pleine hésitation devant la multitude de choix qui s'offrait à elle. Le risoto aux truffes avait l'air exqui mais la tartiflette savoyarde sentait divinement bon. Elle en avait déjà mangé une fois dans sa vie (le fromage français n'était pas chose répendue en Angleterre) et elle s'était resservie un bon nombre de fois.
Alors qu'elle tendait le bras vers le plat de tartiflette, Nancy reprit la parole:
- Pareil, je trouve les cours intéressants, même l'histoire de la magie pour le moment. Même si je n'aime pas trop me rappeler des dates et tout ça, je trouve que pour l'instant ça va... à voir les prochains cours ! Et pour l'organisation, j'essaie de faire au mieux. Je me suis fait un planning pour essayer de faire les cours au moins deux jours avant la date de rendu pour pouvoir poser des questions si besoin et tout ça. Mais je dois dire que pour le moment, c'est pas tout facile à tenir. Mais j'essaie vraiment d'être dans les temps. Il faut dire qu'il y a tellement de choses à apprendre et retenir que c'est vraiment pas simple. Je sais pas vous, mais je suis la seule sorcière de la famille alors je suis vraiment néophyte de ce monde. C'est pas simple de tout apprendre...
"Néophyte" rien que ça! Cette Nancy avait l'air d'avoir la caboche bien remplie et une sacrée détermination. Une vraie Serdaigle quoi.
Ce genre de personnes un peu trop parfaite qui te balance que "c'est pas si simple de tout apprendre" mais qui t'apprend qu'elle s'est fait un planning pour les devoirs avaient le don d'exaspérer Ivy même si elle ne pouvaient s'empêcher d'admirer leur organisation.
Cependant Nancy semblait sincère, n'avait pas l'air d'être ce genre de fille qui prend rapidement la grosse tête et Ivy apréciait cette modestie qu'elle adoptait.
La fillette réussit enfin à atteindre le plat de tartiflette et s'en servit une bonne assiette fumante. Elle huma le parfum du reblochon fondu et sourit malgré elle.
Elle allait en proposer à Jackson quand elle se rendit compte avec stupéfaxion qu'il pleurait. Enfin, il avait laissé échapper une ou deux larmichettes.
Ivy ne comprenait rien aux larmes, celles ci l'effrayaient presque. La fillette ne pleurait jamais. On pouvait compter sur les doigts d'une main les fois où elle avait laissé échapper un sanglot. Voir Jackson pleurer raviva en un elle un sentiment d'amertume, elle revit alors ce matin...
FLASBACK
Ivy a 5 ans. Elle est assise sur le gouderon de la cour et regarde effarée son genou sanguinolent. Elle est tombée alors qu'elle courait après le chat. Sans savoir pourquoi, les larmes commencent à lui monter aux yeux. Elle sent ses joues se baigner de cette eau salée. Elle abandonnée, si seule, et elle a si mal.
Et elle la voit débouler dans la cour. Peut-être que pour une fois elle acceptera de la prendre dans ses bras, de la consoler. Peut-être que pour une fois elle la rassurera, elle lui caressera la joue. Son coeur se gonfle d'espoir et d'attente.
Mais non, les yeux de sa mère lancent des éclairs comme à son habitude. Elle regarde froidement sa fille qui tend les bras vers elle. Elle ne ressent rien mis à part cette colère. Elle lui lance alors d'une voix glaciale:
"Arrête de pleurer bêtement! Ce sont les faibles qui pleurent. Tu es déjà assez sotte comme ça, ne soit pas faible par la même occasion, je te l'interdit. Tu m'entends? Je t'interdit d'être faible ma fille!"
FIN DU FLASHBACK
"Je t'interdit d'être faible ma fille, Tu es déjà bien assez sotte, arrête de pleurer, les faibles qui pleurent, pleurer bêtement, FAIBLE!"
Les mots de sa mère résonnaient encore dans son crâne en un flot continue et Ivy avait très envie de se rouler en boule dans un coin pour ne plus jamais se relever.
Ce jour-là, sa mère l'avait abandonné dans la cour, et depuis ce jour-là, Ivy n'avait plus jamais versé la moindre goutte.
La fillette secoua la tête et reporta son attention sur son repas. Elle commença à porter la fourchette à sa bouche mais c'était sans compter sur Jackson:
- Bho... Vous savez les cours c'est comme la vie, il y en a des bonnes choses mais il y a aussi les moins bonnes... Mais ça on ne peut rien y faire.
Ivy se retint d'exploser de rire devant le retour dans la conversation des plus étrange de Jackson. Elle se contenta de lui sourire et de lui lancer sur un ton taquin:
"Belle phrase philosophique de Jackson! Contente de voir que tu as retrouvé ta langue!"
Puis elle tenta de se souvenir de quoi lui avait parlé Nancy auparavant. Ha oui, néophyte, la famille. Terrain glissant.
"
Moi mon père est Moldu et ma mère sorcière. Mais comme elle n'est jamais à la maison et qu'elle n'en parle jamais, c'est comme si j'étais née Moldus."
Larrissa & Ivy, duo de choc pour vous servir!
Je te souhaite de marcher sur un Lego (rien de personnel)